les mystères dévoilés

Les mystères DEVOILéS
de godfré ray king

  TABLE DES MATIÈRES
– Chapitre UN: LA RENCONTRE DU MAÎTRE.
la Grande Loi, nécessité du contrôle des émotions, méditation – exercice, maîtrise et loi de la réincorporation – karma, la loi du désir,
– Chapitre DEUX: LE DÉSERT DU SAHARA.
projection de conscience, l’Or, discours de Victory (gratitude/karma), la pensée, la Source Unique, contrôle conscient des forces,
– Chapitre TROIS: LE ROYAL TITON.
la visualisation – exercice, le désir constructif,
– Chapitre QUATRE: LES MYSTÈRES DE YELLOWSTONE.
– Chapitre CINQ: SOUVENIRS INCAS.
les Maîtres Ascensionnés, …et l’Étudiant, acceptation de la Présence,
– Chapitre SIX: CITÉS ENFOUIES DE L’AMAZONIE.
la substance universelle, Maitreya et la Loi de la Vie, apathie mentale des masses et responsabilité,
– Chapitre SEPT: LA VALLÉE SECRÈTE.
la Loi de la Vie par Eriel, le doute,
– Chapitre HUIT: LE POUVOIR DIVIN OMNIPRÉSENT.
la Loi Cosmique par Saint-Germain, l’atome – la vie – la forme, acceptation de la Présence, la clé magique,
– Chapitre NEUF: LA VISITE DES VÉNUSIENS AU ROYAL TITON.
les Kumaras, la discipline dans le Nouvel Äge, les centres supérieurs, lumière blanche/lumière dorée, discours de Lanto (ombre et lumière).



TRIBUT.

  Voici venu le moment où la Grande Sagesse, gardée secrètement pendant des siècles en Extrême Orient, doit être révélée à l’Amérique, suivant l’ordre donné par les Maîtres Ascensionnés qui dirigent, protègent et assistent l’Expansion de la Lumière dans l’humanité vivant sur la Terre.

  Le Grand Maître Saint-Germain, qui se manifeste à travers cette série de livres, est l’un de ces Puissants Êtres Cosmiques dont l’Assemblée préside aux destinées de cette planète. Il est la même Souveraine Présence que l’on vit intervenir à la Cour de France, avant et pendant la Révolution Française, et dont l’avis, s’il avait été suivi, aurait évité beaucoup de souffrance. Il est indissolublement lié à l’Amérique – passée, présente et future – car une part très importante de son Service sur la Terre consiste à purifier, protéger et illuminer le peuple américain, afin que l’Amérique porte la « Coupe de Lumière » aux autres Nations de la Terre dans l’Âge d’Or qui s’ouvre devant nous.
  La liberté qui règne aux États Unis d’Amérique depuis le début de leur existence est due largement à ses efforts inlassables pour protéger et encourager les pionniers de cette nouvelle conception de la Vie. La rédaction de la Déclaration d’Indépendance est le résultat direct de son aide et de son influence, et c’est son Amour, sa Protection et son Inspiration qui ont soutenu Washington et Lincoln pendant les heures les plus sombres de leur vie.
  Ce Maître Ascensionné, qui n’a cessé d’œuvrer pour l’illumination et la libération de l’humanité, est encore actuellement (écrit en 1931) en Amérique et donne son assistance dans les milieux gouvernementaux, afin de provoquer certains changements qui seront une source de bénédictions pour les États Unis et, à travers eux, pour le monde entier. Le temps n’est pas éloigné où l’Amérique et la Terre prendront conscience de tout le Bien qu’elles doivent à ce Grand Maître, auquel il est impossible de rendre entière justice, si ce n’est par un profond Amour, une Acceptation complète de son Enseignement, et le Service le plus désintéressé envers l’Idéal qu’Il nous propose. Cette connaissance profonde de son activité dans notre pays fait naître une prise de contact avec Lui, et éveille un sentiment d’Amour à son égard, Amour qui devient une force vivante et tangible dans la vie du lecteur.
  La radiation de ce livre est telle qu’elle ne peut être donnée que par un Maître Ascensionné qui, dans ce cas, est notre Bien Aimé « Porteur de Lumière » Saint-Germain.



PRÉFACE.

  C’est avec l’assistance de Saint-Germain que j’eus le privilège de vivre les expériences qui sont décrites dans ce livre et la permission me fut donnée de les présenter au public. Personne ne peut imaginer, s’il n’a eu des expériences semblables, quels peuvent être l’Amour et la Gratitude qui me lient à Lui et aux autres Maîtres Ascensionnés dont j’ai reçu l’assistance.
  A l’exception de Saint-Germain, le nom véritable des Maîtres Ascensionnés et l’emplacement exact des archives et des trésors mentionnés dans ce livre ont été omis intentionnellement – sur son ordre – pour des raisons évidentes. Ce n’est que par le service aimant et sur l’invitation des Maîtres Ascensionnés que l’on obtient le droit de Les rencontrer dans leurs corps tangibles, visibles et parfaitement vivants. Tout autre essai d’approche ne récoltera qu’échec et désappointement, car la « Grande Présence » et la Puissance qui les ont gardés pendant des siècles les gardent toujours. La pureté, la force de caractère, le développement spirituel sont les seuls passeports qui permettent de partager ces activités et d’être associé au travail des Maîtres Ascensionnés. Lorsqu’un être, par la correction consciente de ses faiblesses, atteint un certain point, rien dans l’Univers ne peut l’empêcher de Les rencontrer.

  En Amérique se trouve l’un des plus anciens Centres de la Grande Fraternité Blanche, l’un des plus anciens Foyers de la Radiation des Maîtres Ascensionnés qui n’ont cessé de travailler à la libération de l’homme depuis son apparition sur la Terre. Quelques unes des activités de ce centre initiatique sont révélées au lecteur, afin qu’il puisse, s’il est prêt, entrer en contact, par sa propre Lumière, avec le Grand Courant de Lumière déversé par ce Centre Puissant de la Radiation Divine. Il pourra s’abreuver de nouveau à la Fontaine de la Sagesse, porter la Coupe de Cristal et donner la Paix, l’Amour, la Force et la Victoire à ses Frères exténués.
  Le but poursuivi en mettant ce livre entre les mains du public est d’infuser à l’individu la force suffisante qui lui permettra de s’élever et de se préserver pendant la période de transition dans laquelle nous entrons maintenant. Notre but est également de révéler un peu du sage et solide fondement sur lequel reposera la civilisation de notre pays dans le futur, aussi bien que les premiers travaux de construction de cet Âge à venir.
  Ce livre fut écrit sous le Rayonnement de la « Présence » Sublime et Majestueuse du Mont Shasta, dont le sommet, d’une blancheur pure et étincelante, est le symbole de la Lumière Éternelle. Ces pages racontent la façon dont je fus conduit vers mon Bien Aimé Maître Saint-Germain, et vers ceux des autres Maîtres qui travaillent sans relâche pour aider l’humanité de cette Terre, alors qu’elle se débat sur le chemin de la Paix, de l’Amour, de la Lumière et de l’Éternelle Perfection.

  J’avais toujours en moi, avant cette expérience, le désir intense de voir, d’entendre et de connaître, sans l’ombre d’un doute, la Vérité sur la Vie. Je fus conduit pas à pas vers la reconnaissance et l’acceptation de la « Puissante Présence Divine » dans mon propre Etre, « la Lumière qui éclaire tout homme venant au monde », « le Christ ». Un moyen d’entrer en contact avec cette Lumière, son Omniscience, son Omniprésence, et son Activité Infaillible, me fut révélé et je le donne dans ces pages.
  Je n’ai pu révéler qu’une partie des évènements et des instructions reçues. Un à un, mes grands désirs furent satisfaits, parce que ces désirs étaient constructifs et altruistes. Ma quête de la Vérité et du Bonheur fut longue et ardue, mais j’ai trouvé les deux: personne ne peut me les enlever parce qu’ils sont éternels et émanent de mon propre Soi Divin. En présentant ces expériences, c’est du plus profond de moi-même que monte une prière, afin que le lecteur reçoive Lumière, Bénédiction et Succès au fur et à mesure qu’il foulera le Chemin de la Vérité qui, seule, dispense le Bonheur. Là, et là seulement, le chercheur de Lumière trouvera la Paix et l’Activité Permanentes au Service de l’Amour. Si mon effort, en écrivant ces lignes, peut apporter, à ceux de la Terre qui cherchent aussi la Lumière, un peu de l’Amour, de la Lumière et du Bonheur que j’ai reçus, je serai amplement récompensé.
  Le Grand Maître Ascensionné Saint-Germain a dit que les livres de « la série Saint-Germain » sont conservés, dans l’Octave de Lumière où vivent les Maîtres Ascensionnés, dans des reliures de pierres précieuses. Ils expriment la Loi Éternelle de la Vie et demeureront la Loi pour l’humanité et la Terre pendant les milliers d’années à venir. La Loi d’Ascension, la Loi du « AY AM – Je Suis « , est la Loi même qui conduit à l’État de Maître Ascensionné. C’est la seule Voie offerte par la Vie pour élever l’activité des êtres humains jusqu’à l’Octave immédiatement supérieure. C’est la seule manière pour les hommes de corriger les erreurs passées et de s’avancer, libérés, vers le futur. C’est le seul moyen permettant à l’individu de rétablir l’Équilibre dans l’Univers et de donner une compensation pour le mauvais usage qu’il a fait de l’Énergie de Vie – au lieu de faire la restitution d’individu à individu, ce qui deviendrait une chaîne de réactions sans fin.
  Ce moyen mis à notre disposition pour rétablir en tous points l’équilibre est sûrement la plus grande preuve de la Miséricorde de la Vie envers sa création. C’est la Grâce dont Jésus parla et par laquelle il gagna son Ascension. Tous les Maîtres Ascensionnés, et Ils sont nombreux, en ont fait l’application exacte avant d’exprimer la Perfection et la Puissance de la Vie qu’ils sont maintenant.

  En lisant cette série de livres, vous allez essayer d’acquérir la Compréhension d’une Perfection infiniment plus élevée que la vôtre ou que celle de tout être humain s’exprimant sur cette Terre. Il n’y a rien d’erroné dans l’Explication de la Loi, telle que les Maîtres Ascensionnés nous l’ont donnée. Ils sont entièrement Purs, Parfaits, Tout Puissants et ne commettent jamais d’erreur. Celui qui lit ce livre doit considérer combien peu il connaît ce magnifique univers dont il n’a jamais entendu parler.
  Si le lecteur admet qu’il existe une Puissance Intelligente et une Activité de la Vie infiniment supérieures à celles qui s’expriment dans son propre corps et dans sa propre intelligence, ou dans ceux de l’humanité; s’il admet que notre Monde et notre Système de Mondes, auxquels la Terre appartient, sont conçus, manifestés et maintenus par une Intelligence et une Puissance bien supérieures à la conscience et à l’intelligence qui existent sur notre planète; s’il admet, enfin, la véracité des expériences ici relatées, alors, au lieu de penser, sentir ou dire qu’il peut y avoir des erreurs dans cet Enseignement – qui est parfait – il essaiera de réaliser combien peu son intellect, ou celui de l’humanité, connaît de cette Perfection. Comment des êtres humains, qui sont si limités et qui commettent tellement d’erreurs, oseraient-ils dire que les Maîtres Ascensionnés, qui sont absolument Purs, Parfaits, Tout Amour et Toute Puissance, se trompent, alors que c’est impossible? Une telle attitude ne peut être que le fruit de l’ignorance humaine, qui juge la Vie Divine et sa manifestation au travers des sentiments humains discordants nés de la rébellion contre la Loi de la Vie.
  Les Maîtres Ascensionnés et Nous ne nous servons jamais d’une force destructive – point n’est besoin! Toute énergie qualifiée dans le sens destructif est l’instrument de la « force sinistre » qui opère chez les individus en état de révolte et refusant d’obéir à la Loi de leur propre Vie, contre leur plus grand bien.

  La Puissance et la Victoire de la Lumière s’affirment de plus en plus aux États Unis et dans le monde, car les Maîtres Ascensionnés et les Êtres Cosmiques ont émis un FIAT, afin que la Perfection de la Vie s’exprime largement et totalement à travers les habitants de la Terre. Cette Perfection commence par la compréhension et l’emploi conscient du Verbe Créateur AY AM – JE SUIS, tels qu’ils sont expliqués par les Maîtres Ascensionnés.
  Tous ceux qui feront usage de ce Verbe à la manière dont les Maîtres Ascensionnés l’emploient obtiendront la même Toute Puissante Victoire et Perfection de la Lumière. Les Maîtres Ascensionnés sont Toute-puissance et Perfection, et Ils le sont devenus parce qu’Ils ont employé le Verbe Créateur. Nous pouvons tous en faire autant et devenir parfaits et tout puissants à notre tour.

  Le proverbe « La Vérité est plus étrange que la fiction » s’applique à ce livre. Il appartient au lecteur de l’accepter ou de le rejeter selon son bon plaisir, mais les Maîtres Ascensionnés dont j’ai reçu l’aide m’ont dit très souvent: « Plus l’humanité sera capable d’accepter Notre Présence, plus Grande s’ouvrira la Porte par laquelle passera Notre Aide. Mais si on Nous rejette parce qu’on n’est pas d’accord avec le Présent Enseignement sur la Vérité, cela ne Nous fera pas disparaître pour autant, et cela ne changera pas l’Action de la Vérité dans l’Univers ». Ceux qui accepteront la Vérité relatée dans ce livre constateront qu’une Puissante Force nouvelle est entrée dans leur Vie. Chaque exemplaire porte avec lui cette Glorieuse Présence, avec Sa Radiation et Sa Force Vivifiante. Tous ceux qui étudieront ces pages sans idée préconçue, profondément, sincèrement, avec constance, entreront en contact avec la Réalité et la Force de cette Présence.
  A ceux qui lisent cet ouvrage, je déclare que ces expériences sont aussi réelles et authentiques que l’existence même de l’humanité sur cette Terre aujourd’hui, et qu’elles eurent lieu au cours des mois d’août, septembre et octobre de l’année 1930, sur les versants du Mont Shasta, en Californie, USA.

GODFRE RAY KING.



Chapitre 1: LA RENCONTRE AVEC LE MAÎTRE


  Le Mont Shasta se détachait hardiment sur le ciel du couchant, les conifères et les sapins encerclant sa base, si bien qu’il ressemblait à un diamant, aux feux bleus blancs éclatants, serti dans un filigrane de verdure. Les cimes enneigées brillaient et changeaient de couleur d’un moment à l’autre, tandis que les ombres s’allongeaient à mesure que le soleil descendait à l’horizon.
  La rumeur courait qu’il existait un groupe d’Êtres – en fait, des hommes divins – nommé Fraternité du Mont Shasta, branche de la Grande Fraternité Blanche, et l’on disait que l’existence de ce Centre n’avait jamais été interrompue depuis les temps les plus anciens jusqu’à nos jours. Le gouvernement m’avait chargé d’une mission dans une petite ville située au pied du Mont et, alors que j’étais retenu dans cet endroit pour mon travail, j’employais mes loisirs à percer cette rumeur sur la Fraternité en question.
  Je savais, par mes voyages en Extrême-Orient, que la plupart des bruits, mythes et légendes, ont, à leur origine, une vérité sous-jacente et profonde qui, en général, demeure incomprise sauf des vrais Étudiants de la Vie. Je tombai amoureux du Shasta et, chaque matin, presque involontairement, je saluais l’Esprit de la Montagne et les Membres de l’Ordre. Je ressentais quelque chose de très particulier dans cette région et, à la lumière des expériences qui devaient suivre, je ne m’étonne plus que certaines m’aient touché d’un sentiment prémonitoire.

  J’avais pris l’habitude de faire de grandes randonnées le long des sentiers chaque fois que je désirais approfondir un problème ou prendre une décision importante. Ici, sur ce Géant de la Nature, je trouvais détente, inspiration, et une paix qui harmonisait mon âme tout en fortifiant mon mental et mon corps.
  Un jour, alors que j’étais en excursion (pour mon plaisir, avais-je pensé) et que je projetais de m’enfoncer dans le cœur de la montagne, je vécus l’expérience que je relate ici et qui bouleversa ma vie si complètement que j’aurais pu me croire sur une autre planète, n’eût été le retour à la vie quotidienne que je menais depuis des mois.
  Le matin de ce jour-là, je partis à l’aube, décidant de suivre ma fantaisie, et je demandai vaguement à Dieu de diriger mes pas. Je me retrouvai ainsi, vers midi, en un point élevé sur le flanc de la montagne, d’où la vue vers le sud découvrait un paysage d’une beauté de rêve. Comme le jour avançait, la chaleur augmentait et je m’arrêtais fréquemment pour me reposer et jouir de cette vue remarquable sur la rivière et la vallée, dans ces environs de la localité de Mac Cloud. A l’heure du déjeuner, je me mis à la recherche d’une source. Ayant trouvé une eau fraîche et claire, je me penchai, un gobelet à la main, lorsqu’ un courant électrique me parcourut de la tête aux pieds. Je me retournai, et je vis, juste derrière moi, un jeune homme qui me parut, au premier abord, être un excursionniste comme moi, mais comme je le regardai plus attentivement, la pensée qu’il n’était pas une personne ordinaire traversa mon esprit. Il sourit et dit: « Mon Frère, si vous voulez me passer votre gobelet, je vous donnerai un breuvage bien plus rafraîchissant encore que cette eau de source ». J’obéis, et le gobelet, instantanément, fut rempli d’un liquide crémeux. Il me le rendit, disant: « Buvez! ».
  C’est ce que je fis et je dus paraître l’étonnement personnifié car le goût en était exquis, et l’effet électrisant et vivifiant qu’il produisit dans mon corps et mon mental me saisit de surprise. Il n’avait rien mis dans le gobelet, et je me demandais tout bonnement ce qui s’était passé.

  « Ce que vous venez de boire », m’expliqua-t-il, « vient directement de la Réserve Universelle. Pur et vivifiant comme la Vie elle-même – la Vie Omniprésente – car elle existe partout autour de nous. Elle est soumise à notre contrôle et à notre direction consciente, elle est spontanément obéissante lorsque nous avons suffisamment d’Amour parce que tout l’Univers obéit aux ordres de l’Amour. Tout ce que je désire se manifeste lorsque je l’ordonne avec Amour. Je tendais le gobelet et ce que je désirais pour vous est apparu. Voyez: je n’ai qu’à tendre la main et, si je désire faire usage d’or, l’or est là.
  Aussitôt je vis dans la paume de sa main une pièce d’or de la taille d’une pièce de dix dollars. Il continua: « Je dénote en vous une certaine compréhension intérieure de la « Grande Loi », mais, extérieurement, vous n’en n’avez pas suffisamment conscience pour produire ce que vous désirez directement de la Réserve Omniprésente et Universelle. Mais vous avez désiré voir une opération de ce genre avec une telle intensité, une telle pureté, une telle détermination, qu’il était impossible de vous refuser cette manifestation plus longtemps.
  « La précipitation est l’une des activités les moins importantes de la Grande Vérité de l’Être. Si votre désir n’avait pas été exempt d’égoïsme et de la fascination des phénomènes, une telle expérience n’aurait pu, pourtant, devenir vôtre.
  « Lorsque vous avez quitté la maison, ce matin, vous ne pensiez faire qu’une excursion, au moins en ce qui concerne l’activité extérieure de votre mental. Dans un sens plus profond, plus large, vous suiviez en réalité l’impulsion de votre Être Intérieur Divin, qui a conduit votre moi là où votre désir intense pouvait être satisfait.
  « Une des vérités de la Vie est que vous ne pouvez désirer que ce qui peut se produire quelque part dans l’Univers. Plus le sentiment dans le désir est intense et plus vite il sera réalisé. Cependant, si quelqu’un est assez insensé pour désirer ce qui peut nuire à un autre Enfant de Dieu, ou à toute autre partie de la création, cette personne paiera et récoltera la discorde et l’échec dans sa propre vie.
  « Il est très important de réaliser pleinement que Dieu désire pour Ses Enfants l’Abondance de tout bien et la Perfection en toutes choses. Il a tout créé parfait et a doté Ses Enfants du même pouvoir. Eux aussi peuvent créer et maintenir la Perfection en toutes choses, et exercer leur Pouvoir Divin sur toute la Terre et ce qu’elle contient. L’humanité fut créée, à l’origine, à l’image et à la ressemblance de Dieu. La seule raison pour laquelle tous ne manifestent pas leur pouvoir est qu’ils ne se servent pas de leur Divine Autorité – cette Autorité que possède tout individu et dont il doit faire usage pour gouverner sa sphère d’action. Mais tous n’obéissent pas à la Loi et tous ne répandent pas l’Amour et la Paix sur toute la création.
  « Leur échec vient de ce qu’ils ne prennent pas conscience et n’acceptent pas d’être « le Temple du Très Haut Dieu Vivant », et qu’ils ne maintiennent pas cette conscience en permanence. L’humanité, en son état présent d’apparente limitation par le temps, l’espace et l’activité, se trouve dans le même état qu’une personne nécessiteuse, à qui on tendrait une poignée d’argent, et qui ne ferait pas un geste pour la prendre. Comment peut-elle en bénéficier ainsi? La masse de l’humanité se trouve exactement dans cet état, et elle y restera tant qu’elle ne reconnaîtra pas que le Dieu qui anime chaque cœur, possède, donne et crée tout ce qu’il y a de bon dans la Vie.
  « Le Moi de chaque individu doit reconnaître complètement et sans condition que l’activité extérieure de sa conscience ne possède rien en propre. Même l’Énergie par laquelle nous reconnaissons le Dieu Intérieur est rayonnée dans le moi extérieur par le Grand Soi Divin. Et, ainsi, si vous vous maintenez constamment dans un état d’Amour et d’Adoration envers votre Soi Intérieur, et si votre attention demeure concentrée sur la Vérité, la Santé, la Liberté, la Paix, l’Abondance, ou toute autre chose que vous désirez obtenir pour un bon usage, soyez certain que cette attitude les amènera dans votre vie, aussi sûrement que la Grande Loi d’Attraction Magnétique agit dans l’Univers.
  « Car telle est la Loi Éternelle de la Vie: nos pensées et nos sentiments nous modèlent, là où est votre pensée, là vous êtes, et vous devenez ce sur quoi vous méditez. Aussi, lorsque vous laissez votre esprit s’appesantir sur des pensées de haine, de critique, de luxure, d’envie, de jalousie, de crainte, de doute, de soupçon, et si vous permettez à des sentiments d’irritation de prendre naissance en vous, vous expérimentez infailliblement la discorde, l’échec, le désordre dans votre mental, votre corps et votre entourage. Tout le temps qu’une personne persiste à maintenir son attention fixée sur de telles pensées – que ce soit au sujet des nations, des personnes, des lieux, des conditions de vie, ou simplement des choses – elle absorbe ce genre d’activités dans la substance de son mental, de son corps et de ses affaires. En fait, elle les force à rentrer dans son propre champ d’expérience.
  « C’est à travers ses propres sentiments et pensées que ces activités discordantes atteignent l’individu. Le sentiment apparaît souvent avec la rapidité de l’éclair, avant que nous prenions conscience de la pensée formulée dans la conscience extérieure et qui aurait dû servir pour le contrôler. Cette sorte d’expérience devrait nous faire comprendre combien est grande l’énergie accumulée dans les nombreuses créations que l’habitude a formées dans les sentiments.

  « L’activité de la nature émotionnelle est le point le plus vulnérable de la conscience humaine. Cette énergie accumulée sert à projeter des idées dans la substance atomique et, ainsi, les idées deviennent des choses. Je vous le dis, on ne saurait trop surveiller ses sentiments, et le contrôle des émotions est ce qu’il y a de plus important dans la Vie. C’est ce qui produit l’Équilibre dans le mental, la Santé dans le corps, la Réalisation et le Succès dans les affaires et dans l’entourage de chaque individu. Les idées ne peuvent devenir des choses à moins d’être chargées de substance par les sentiments.
  « Le Saint-Esprit est le côté « substantiel » de la Vie Divine – l’Activité de l’Amour Divin, ou manifestation de l’aspect maternel de la Divinité. C’est pourquoi le « péché contre le Saint-Esprit » est considéré comme la source des plus grandes détresses, car toute activité discordante dans le sentiment rompt la Loi d’Amour, qui est la Loi d’Équilibre, d’Harmonie et de Perfection. Et l’humanité ne cesse de commettre le plus grand crime contre la Loi d’Amour, car elle ne cesse d’émettre des sentiments de destruction et d’irritation.
  « Un jour, la race humaine finira par comprendre que la force sinistre, la force destructive qui se manifeste sur la Terre et dans son atmosphère (elle est engendrée, notez-le bien, par les sentiments et les pensées des hommes) n’est entrée dans les affaires des individus et des nations que par suite du *manque de contrôle des émotions* au cours des expériences journalières de chacun. Même les pensées destructives ne peuvent se manifester sous forme d’actions, d’évènements ou de choses physiques qu’en passant par les sentiments, car c’est dans cette phase de la manifestation que les atomes physiques revêtent les formes pensées.
  « C’est ce que l’humanité opère constamment sur la structure atomique des corps humains: donner libre cours aux pensées et aux sentiments discordants, c’est à dire suivre la voie de moindre résistance en s’adonnant à l’activité habituelle d’un individu non développé, indiscipliné, entêté, qui se refuse à comprendre la Loi de son propre Être et à soumettre le moi extérieur, qui n’est que son instrument d’expression, à l’obéissance à cette Loi.
  « Celui qui ne peut ou ne veut pas contrôler ses pensées et ses sentiments est en mauvaise posture, car il ouvre toutes grandes les portes de sa conscience à l’activité désintégrante émise par les pensées et les émotions d’autrui. Il n’est besoin ni de force, ni de sagesse, ni de discipline pour s’abandonner à des impulsions méchantes, destructives, et les adultes qui s’y livrent n’ont pas plus de contrôle de soi que des petits enfants.

  « C’est une calamité dans la Vie de l’humanité actuelle que le contrôle des émotions soit si peu pratiqué du berceau à la tombe. Centrer son attention sur ce point particulier est ce qu’il y a de plus urgent dans le monde occidental aujourd’hui. Il est d’autant plus facile actuellement de s’abandonner à des pensées, des sentiments ou des actions discordantes que la masse de l’humanité est submergée, pour ainsi dire, par un environnement et des associations qui sont son œuvre.
  « Par le contrôle de sa conscience extérieure, l’individu doit faire l’effort, librement consenti, de s’élever au dessus de cette situation. Il transcendera ainsi ses propres limitations de façon permanente. Personne ne peut espérer libérer sa vie du malheur, de la discorde, de la destruction, à moins qu’il ne mette en laisse ses pensées et ses sentiments. De cette façon, il empêche la vie qui anime son mental et son corps d’être troublée par tous les petits incidents du monde environnant.
  « Au début, une telle discipline réclame un effort déterminé et soutenu, car les pensées et les sentiments de 95% de l’humanité sont aussi peu contrôlés que les vagabondages d’un jeune chien. Pourtant, quelque soit le temps nécessaire pour amener ces deux fonctions sous notre contrôle, le temps et l’énergie que l’on y consacre valent bien la peine d’être dépensés car, sans cet effort, nous ne pourrons obtenir un contrôle permanent de notre vie et de notre entourage. Ce sera pour moi un plaisir et un privilège de vous enseigner l’usage de ces Lois supérieures. Leur usage vous permettra de libérer en vous la vraie Sagesse et de faire naître la Perfection Totale.


  « Le premier pas vers le contrôle de soi est l’apaisement de toute activité extérieure dans le mental et dans le physique. Employez les exercices de méditation que je vous propose, pendant 15 à 20 minutes, le soir avant de vous endormir, et le matin au réveil:
  « Assurez-vous de n’être nullement dérangé et, après vous être tout à fait calmé, visualisez et sentez votre corps enveloppé dans une Étincelante Lumière Blanche. Pendant les 5 premières minutes, tout en tenant cette image, reconnaissez et sentez intensément la connexion entre la forme extérieure et votre Puissante Présence JE SUIS, et centrez votre attention sur le Cœur en le visualisant comme un Soleil d’Or.

  « La phase suivante est la reconnaissance de: « J’accepte maintenant joyeusement la Plénitude de la Présence Divine – le Pur Christ. » Sentez la Grande Clarté de la Lumière, et Son Intensité dans chaque électron de votre corps pendant au moins 10 minutes.

  « Terminez la méditation par les Affirmations: « AY AM – Je Suis un Enfant de la Lumière – J’Aime la Lumière – Je Sers la Lumière – Je Vis dans la Lumière – AY AM – Je Suis protégé, éclairé, comblé, soutenu par la Lumière et Je Bénis la Lumière ».

  « Souvenez-vous toujours: on devient ce sur quoi on médite, et puisque tout vient de la Lumière, la Lumière de Dieu est la Perfection Suprême et contrôle tout. La contemplation et l’adoration de la Lumière forcent l’Illumination à se produire dans le mental, forcent la santé, l’ordre et la force à s’établir dans le corps, forcent la paix, l’harmonie et le succès à se manifester dans les affaires de celui qui s’y livre sincèrement et avec persistance.


  « Au cours des siècles et à toutes les époques, malgré les différences dans les conditions de vie, les plus évolués ont toujours enseigné la Suprématie de la Lumière. Elle se trouve partout – et c’est dans et par la Lumière que tout reçoit l’existence. Cette vérité est aussi vraie maintenant qu’elle l’était il y a des millions d’années. Aussi loin que l’on peut trouver trace des hommes, les sages et les chefs spirituels ont été représentés avec une auréole de Lumière autour de la tête et du corps.
  « Cette Lumière est réelle, aussi réelle que la lumière électrique dans nos maisons. Le jour n’est pas loin où l’on construira des instruments qui mettront en évidence l’émanation de Lumière autour de chaque individu. Un tel instrument montrera aussi la contamination et la décoloration qui forment un nuage autour de cette Lumière Divine. Cet obscurcissement est produit par les pensées et les sentiments discordants du moi extérieur. C’est la façon, et la seule, dont nous mésusons de, et disqualifions l’Énergie du Grand Courant de la Vie.

  « Si vous pratiquez cet exercice fidèlement et le ressentez dans chaque atome de votre mental et de votre corps, avec une grande intensité, vous recevrez des preuves abondantes de l’Extraordinaire Activité, de la Force et de la Perfection qui résident et sont éternellement actives dans la Lumière. Lorsque vous aurez fait cette expérience, même peu de temps, vous n’aurez pas besoin d’autres preuves. Vous deviendrez votre propre preuve. La Lumière est le Royaume: pénétrez-y et soyez en Paix. Retournez à la Maison du Père.
  « Après les dix premiers jours où vous aurez pratiqué cet exercice, il sera bon de le faire trois fois par jour, matin, midi et soir.
  « Nous entendons souvent cette objection: oh! je ne dispose pas de tout ce temps! A celui qui pense ainsi, je désire seulement répondre que si le temps qu’une personne passe à blâmer, à critiquer ou à condamner les gens, les choses et les circonstances, parce qu’elles ne sont pas autrement qu’elles ne sont, si ce temps était employé à reconnaître l’existence de la Lumière et à en faire usage, le Ciel se manifesterait sur la Terre pour celui qui voudrait essayer et qui maintiendrait son effort, car la Lumière ne faillit jamais.
  « Par la Lumière, Dieu crée et maintient l’Ordre, la Paix et la Perfection dans toute la manifestation. Si son désir est suffisamment intense, tout être humain trouvera le temps nécessaire pour pratiquer ce que je dis. La seule intensité du désir peut réordonner la vie d’un être, ou changer les circonstances, de façon à lui procurer le temps souhaité, s’il le désire avec suffisamment d’intensité et dans le but de s’élever. Il n’y a pas d’exception à cette Loi, car un désir fort, constructif, lorsqu’il devient suffisamment intense, est une force divine qui met en jeu l’énergie nécessaire pour créer et exprimer dans le monde extérieur la chose désirée.
  « Tout le monde a le même Suprême Privilège de pouvoir entrer en contact avec la Toute Puissante Présence de Dieu, et c’est la Seule Force qui fut, est et sera jamais capable d’élever le moi extérieur et sa sphère d’action au-dessus des limitations et de la discorde terrestres.
  « Mon Fils Bien Aimé, essayez ceci avec une grande détermination et sachez que tout en vous est votre Victoire Assurée. » »


  En même temps qu’Il terminait son discours, je commençais à me rendre compte qu’Il était un Maître Ascensionné, car non seulement Il m’avait donné la preuve de son Pouvoir sur les éléments par la précipitation, mais Il m’avait aussi expliqué comment Il y parvenait. Je restais assis en me demandant comment Il me connaissait.
  « Mon Fils », dit-Il, répondant aussitôt à ma pensée, « Je vous connais depuis les temps immémoriaux. C’est parce que vous avez élevé votre pensée – par un effort personnel et conscient – que J’ai eu la possibilité de venir jusqu’à vous. Tandis que J’ai toujours été en contact avec vous lorsque nous sommes dans nos corps subtils, votre effort conscient pour contacter l’Un des Maîtres Ascensionnés M’a donné la possibilité de venir à vous d’une façon plus tangible, c’est à dire plus tangible pour vos sens physiques.
  « Je vois que vous ne Me reconnaissez pas complètement dans votre conscience extérieure. J’ai été présent à votre naissance, à la mort de votre mère, et Je fus l’instrument qui vous a réunis, vous et Lotus, au moment favorable et de façon à ce que votre développement spirituel ne se trouve pas retardé. C’est Moi également qui ai contribué à vous rapprocher, vous et votre fils, dans cette incorporation. Toutefois, restez tranquille un moment, Je vais vous révéler Ma véritable identité. Observez-Moi avec attention! »

  Je fis ce qu’il me demandait et, en moins d’une minute, je vis son visage, son corps, son vêtement, devenir la Présence Vivante et Tangible du Maître Saint-Germain, souriant de mon étonnement, et se réjouissant de ma surprise. Il se tenait là, devant moi, dans sa magnifique stature divine – revêtu d’une robe blanche et de nombreux joyaux. La Lumière, et l’Amour Étincelant, dans ses yeux, reflétaient le Pouvoir et la Majesté qui sont son apanage.
  « Voici le corps », m’expliqua-t-il, « dans lequel je travaille la plupart du temps, lorsque je m’occupe du bien-être de l’humanité, à moins que mon service du moment n’exige un contact plus étroit avec les affaires du monde extérieur. Dans ce cas, mon corps prend les caractéristiques et les vêtements de la nation où je me trouve.
  – Oh! » m’exclamai-je, « maintenant je vous reconnais. Souvent je vous ai vu ainsi, dans les plans intérieurs de ma conscience.
  – Mon Fils, m’expliqua-t-il, voyez-vous ce que signifie réellement la vraie Maîtrise? Nous – qui vivons dans l’État Ascensionné – pouvons contrôler la structure atomique de notre monde comme un potier contrôle son argile. Chaque électron ou atome de l’Univers obéit à notre désir et à notre commandement, car c’est par la Puissance Divine que nous les contrôlons, et nous avons mérité le Droit de diriger le Pouvoir Divin.
  « La partie de l’humanité qui n’a pas encore réalisé son Ascension s’étonne de ces choses mais, je vous le dis, il ne nous faut pas plus d’effort pour changer l’apparence et l’activité de nos corps qu’il n’en faut à une personne ordinaire pour changer de vêtements. Le déplorable état de la conscience humaine, retenant les êtres dans des limitations qui sont leurs propres créations, vient de leur attitude mentale qui craint, ou tourne en ridicule tout ce qu’ils ne comprennent pas; et, ce qui est pire, dans leur ignorance, ils disent: ‘c’est impossible!’ Quelque chose peut être improbable dans certaines circonstances humaines, mais le Dieu Intérieur, qui est la Grande Lumière, peut changer toutes les conditions humaines, si bien que rien n’est impossible.
  « Chaque être porte en lui la Divine Flamme de la Vie, et son propre Dieu Intérieur possède la Souveraineté là où il se trouve. Si, à cause de sa propre inertie mentale, l’homme ne veut pas faire l’effort nécessaire pour réviser les habitudes séculaires de son corps et de son mental, il vivra chargé des chaînes qu’il a lui-même forgées; au contraire, s’il choisit de prendre conscience de son Dieu Intérieur et de Lui donner tout le Contrôle de son activité extérieure, il regagnera la Connaissance de sa Souveraineté Éternelle sur la substance.
  « Le temps est arrivé où une grande partie de l’humanité s’éveille rapidement et, d’une façon ou d’une autre, nous devons faire comprendre aux êtres qu’ils ont vécu, maintes et maintes fois, des centaines – quelquefois des milliers – de vies, chaque fois dans un corps physique nouveau.
  « La loi de réincorporation est, dans le développement humain, l’activité qui donne à l’être individualisé l’occasion de rétablir l’équilibre là où il l’a consciemment détruit. Ce n’est qu’une des activités de la Grande Loi du Karma, loi de compensation ou loi de cause et d’effet, qu’on pourrait aussi appeler ‘un processus automatique rétablissant l’équilibre et gouvernant les forces qui jouent dans l’Univers’. La compréhension correcte de cette Loi permet d’expliquer beaucoup de situations dans l’expérience humaine qui, autrement, paraîtraient injustes. C’est la seule explication logique de l’indéfinie complexité des expériences dues à la création humaine – qui révèlent l’opération de cette Loi sur Laquelle repose toute la manifestation.
  « La Loi du Karma permet de constater que rien n’est dû au hasard ou à l’accident. Tout provient de l’application directe, exacte, parfaite, de la Loi. Toute expérience de conscience a une cause antérieure et tout, au même instant, est la cause d’un effet futur. Si un homme a fait souffrir une femme dans sa vie, il peut être sûr de se réincorporer dans une forme féminine et de passer par des expériences semblables jusqu’à ce qu’il ait pris conscience de ce qu’il a fait endurer à cet autre être. Il en est de même lorsque une femme a persécuté un homme. C’est le seul moyen par lequel un être est forcé, ou plutôt se force, à expérimenter à la fois la cause et l’effet de tout ce qu’il a engendré dans le monde.
  « Tout être peut créer et expérimenter ce qu’il veut dans sa propre sphère d’action; mais s’il choisit de faire ce qui produit de la dysharmonie chez les autres, alors il s’oblige à passer par une expérience semblable jusqu’à ce qu’il comprenne l’effet que sa propre création a provoqué sur le reste de la Vie dans l’Univers.
  « Suivez-moi, nous allons passer en revue ce qui fut la vie physique de la forme féminine que vous avez occupée en France où vous fûtes une chanteuse de grand talent avec une voix d’une puissance et d’une beauté rares. » »

  Immédiatement, sans aucun effort de ma part, je me trouvai hors de mon corps physique, le contemplant: je pouvais le voir distinctement alors qu’il reposait sur le sol. Je me demandais s’il était bien prudent de le laisser là, dans ces montagnes, quand, en réponse à ma pensée, Saint-Germain me répondit: « Ne vous inquiétez pas. Rien ne pourra nuire à votre corps lorsque nous serons loin: voyez! »
  Aussitôt, je vis une Flamme Blanche l’entourer en formant un cercle d’environ quinze mètres de diamètre tout autour de lui. Saint-Germain m’entoura la taille de son bras et je constatai que nous nous élevions rapidement au-dessus du sol; je m’adaptai rapidement à son action vibratoire. Je n’avais aucun sentiment précis de notre déplacement dans l’espace. Bientôt, nous aperçûmes un village à nos pieds, c’était dans le Midi de la France. Il expliqua: « Ici, vous naquîtes comme fille unique d’une femme d’une grande beauté et dont la vie fut un exemple d’idéalisme bien en avance sur la majorité de ses contemporains. Votre père lui fut un compagnon fidèle, très cultivé et inspiré par l’Esprit Christique des premiers âges. L’éther atmosphérique d’un lieu enregistre tout ce qui a pris place dans ce lieu. Je vais revivifier ces enregistrements éthériques et vous allez voir des images vivantes donnant tous les détails de votre vie. Vous chantiez à l’église de ce village et vous travailliez le chant avec un professeur qui obtint de vos parents la permission de vous donner un véritable entraînement. Vous fîtes des progrès rapides et, bientôt, des circonstances plus favorables encore se présentèrent quand vos parents allèrent habiter Paris. Après une année de travail soutenu, vous eûtes l’occasion de chanter devant la Reine de France dont la protection vous ouvrit alors l’accès à beaucoup de salons. Vous fîtes une brillante carrière musicale. La France et le succès vous comblèrent de leurs dons au cours des cinq années qui suivirent et vous accumulâtes une grande fortune. Soudain, vos parents passèrent par le changement appelé mort; le choc fut terrible pour vous et provoqua une longue et terrible maladie. Lorsque vous fûtes rétablie et que vous vous mîtes à nouveau à donner des concerts, la douleur avait enrichi le timbre de votre voix d’une nuance qui touchait tous les cœurs. Un homme qui avait dirigé vos études musicales devint votre imprésario et vous finîtes par lui donner toute votre confiance. Après quatorze années de brillant succès, vous tombâtes subitement malade et la mort vint au bout d’une semaine. Votre fortune et vos bijoux avaient été confiés à votre imprésario, dans un but charitable et pour faire aboutir un projet auquel vous aviez travaillé toute votre vie. Les derniers rites n’étaient pas plutôt accomplis qu’un changement total se produisit en lui. L’avidité l’envahit. Maintenant je vais vous montrer cet homme, que vous avez rencontré en Amérique il y a quelques années, dans cette vie présente. Je suis sûr que vous vous rappellerez cet incident qui s’est produit dans vos affaires. »
  Il me montra une société où j’avais essayé d’aider plusieurs personnes lorsque je me trouvais dans l’Ouest il y a une dizaine d’années, en connexion avec un représentant du gouvernement belge.
  « Cet homme, continua-t-il, avait reçu là une occasion de réparer le tort qu’il vous avait fait en France. Nous lui avions fait prendre connaissance de la situation, dont il ne pouvait rien ignorer, mais il n’avait pas encore la force nécessaire pour faire opérer la Grande Loi Cosmique de Justice et payer cette dette; s’il l’avait fait, par détermination de son libre arbitre, il se serait libéré de beaucoup d’entraves, et cela lui aurait permis de progresser bien plus rapidement dans cette incorporation. C’est ainsi que la vie extérieure nous maintient lié à la roue de la nécessité, au retour à un corps dense, à la lutte sans repos, à la douleur, jusqu’au moment où nous laissons la Lumière du Christ Intérieur nous illuminer et nous purifier, ce qui permet, enfin, au Plan Divin, qui est Amour, Paix et Perfection pour toute la Création, de se manifester. Vous venez de recevoir un genre de leçon que personne ne peut oublier car un enseignement objectif s’enregistre dans la vision en même temps que dans le mental. Le souvenir visuel est plus profond et il reçoit nécessairement plus d’attention de la part de l’activité extérieure de l’intellect. »

  L’essence de cette expérience depuis longtemps oubliée fut sûrement fixée dans ma mémoire de façon indélébile, car je peux en rappeler chaque détail aussi clairement que lorsque je les examinais avec Lui. « Maintenant, poursuivit-il, nous allons rappeler une autre de vos vies passées, une de celles où vous viviez en Égypte. » Nous nous élevâmes de la Terre et voyageâmes rapidement. Je fus parfaitement conscient de la Méditerranée lorsque nous passâmes au-dessus des eaux. Nous continuâmes jusqu’à Karnak et Louxor, puis, de nouveau, nous prîmes contact avec le sol.
  « Soyez très attentif, me dit-il, cet enregistrement est celui d’un très ancien Temple de Louxor. Ce n’est pas l’un de ces temples dont les archéologues étudient les ruines actuellement car il est antérieur à tous ceux qui ont été découverts jusqu’ici. S’ils savaient où regarder, ils découvriraient des temples magnifiques qui sont dans un état de conservation presque parfait. »
  Après m’avoir indiqué un certain endroit couvert de ruines, seuls restes visibles pour les voyageurs d’aujourd’hui, Il remplaça le spectacle par celui de l’activité imprimée dans les éthers, telle qu’elle s’était déroulée dans toute la splendeur de son originalité, bien plus magnifique que la génération présente ne peut le concevoir. Les jardins et les vergers étaient entourés de grands piliers de marbre blanc et de granit rose. La localité toute entière se mit à vivre – réelle et vibrante, et aussi tangible qu’une cité physique d’aujourd’hui. Tout était si parfaitement naturel et normal que je lui demandai comment il parvenait à rendre cette expérience aussi vivante.
  « L’homme et ses créations, répondit-Il, de même que celles de la Nature, ont une contrepartie éthérique – qui s’imprime pour toujours dans l’atmosphère locale. Cette empreinte de l’activité d’un être au cours de sa vie produit à chaque instant dans son aura un enregistrement semblable à celui qui existe dans l’aura de chaque localité. Un Maître Ascensionné peut, s’Il le désire, revivifier ou faire revivre ce film des activités antérieures d’une personne, n’importe où elle se trouve, car l’empreinte sur laquelle le Maître agglutine la structure atomique se trouve toujours dans l’aura de cette personne.
  « Lorsqu’un Maître réanime l’enregistrement d’une localité, il le fait toujours à l’endroit correspondant, car un tel film, revêtu à nouveau de substance, reprend la même forme, la même structure que celle qu’il avait la première fois, dans sa substance physique.
  « De cette façon, il est possible à un Maître Ascensionné de représenter la structure physique et l’entourage de moments entiers dans un but utile. Lorsqu’un Être a reconquis Sa Souveraineté Divine sur toutes choses, Il peut rhabiller de substance et réanimer n’importe quel enregistrement éthérique pour l’instruction et le bénéfice de ses élèves ou d’autres personnes. Lorsqu’il opère ainsi, le résultat est aussi réel que la réalité elle-même – et les objets précipités peuvent être photographiés, maniés ou rendus physiquement tangibles aux sens physiques de ceux qui sont présents.
  « Remarquez, me rappela-t-il, que vous expérimentez ces activités alors que vous êtes dans vos corps subtils, et elles ne sont pas moins réelles pour autant parce que votre corps physique n’est qu’un vêtement que vous utilisez en tant que ‘être individuel auto conscient’. Tout se passe comme si vous portiez un épais manteau dans la froide atmosphère de l’hiver et seulement un costume léger par un jour d’été très chaud. Les expériences vécues avec le costume léger n’en seraient pas moins réelles que celles vécues avec le manteau épais. J’attire votre attention sur ce point pour que vous compreniez bien les activités de la Vie à leurs différents degrés. »

  Nous examinâmes les terrasses, l’architecture et les environs. Il dit: « Venez, entrons! » et, tout en parlant, il s’avança et pénétra dans le temple par l’entrée principale. Nous devînmes alors des acteurs vivants tout en restant en même temps les spectateurs des évènements. Nous pénétrâmes dans la partie principale du temple et nous dirigeâmes vers le sanctuaire intérieur. Le Grand Prêtre vint directement à nous. Il sembla me reconnaître. « Ce Grand Prêtre des temps anciens, m’expliqua Saint-Germain, est maintenant votre fils. »
  Un prêtre d’un rang moins élevé apparut et, immédiatement, je sentis que je le connaissais. « Vous étiez vous-même ce prêtre assistant », me fit remarquer Saint-Germain.
  Nous entrâmes dans le sanctuaire intérieur et vîmes une Vestale qui gardait le Feu sacré. Cette femme, que je contemplais à cet instant précis, était Lotus, mon Rayon Jumeau Bien Aimé, dont j’avais fait la connaissance et que j’avais épousée quelques années auparavant, et qui est la mère de notre fils.
  La scène changea et nous vîmes un prince en visite, qui venait d’une province éloignée; il avait conçu de s’emparer de la Vestale pour l’épouser. Tout semblait lui réussir, jusqu’à ce qu’une vision fut donnée au Grand Prêtre qui comprit ainsi ce qu’il avait projeté. Le Prêtre, troublé, prit conseil de Lui-même. Il veillait, observant les esclaves du prince qui approchaient du sanctuaire. Quand ils se furent assez approchés, il s’avança et ne prononça qu’un mot: « Arrêtez! »
  Un des esclaves, plus hardi que les autres, continua d’avancer. Le Grand Prêtre le somma de reculer mais il avança encore. Il atteignit un certain Cercle, Sacré et produit par la Force qui émanait de l’autel. Le Prêtre n’hésita plus: il s’avança jusqu’au bord de cette Radiation protectrice, leva la main droite et visa l’esclave. Une Flamme pareille à un éclair jaillit et l’esclave s’affaissa sur le sol. Le prince, qui observait la scène, pris d’un accès de rage, se précipita en avant.
  « Arrêtez! », commanda à nouveau le Prêtre; et sa voix résonna comme un coup de tonnerre. Le prince hésita un instant, stupéfait par la puissance qui émanait de la voix du Prêtre, qui lui parla ainsi: « Ecoute-moi! Tu ne souilleras pas l’un des plus hauts Dons de Dieu au Temple de Vie. Va-t’en si tu ne veux pas subir le même sort que ton esclave, si grossier et si mal dirigé! »
  Le Grand Prêtre était pleinement conscient du Pouvoir qu’il maniait, et tandis qu’Il observait le prince, Il était la personnification de la Maîtrise de Soi, de la Force Illimitée, tenue consciemment sous l’emprise de sa Volonté. Il était la Majesté même, couronnée par l’Éternelle Puissance. La volonté du prince était elle aussi puissante, mais il lui manquait le contrôle de soi. « Voyez-vous, me dit Saint-Germain, voici comment la qualité inhérente à chaque force réagit sur celui qui l’émet. Le prince et son esclave vinrent avec des sentiments de haine, d’égoïsme, de dépravation, et quand le Prêtre dirigea vers eux la Force dont Il était le Maître, Elle prit leurs caractéristiques aussitôt qu’Elle toucha leur aura. Le Prêtre ne fit que renvoyer sur eux leurs propres sentiments et leur égoïsme. Le Prêtre, quant à Lui, dans Son effort généreux pour protéger un autre être, fut Lui-même protégé. »

  L’incident fut clos. Le spectacle de splendeur s’évanouit et, de nouveau, nous nous trouvâmes au milieu des ruines. Saint-Germain m’en dévoila davantage encore ce jour-là, mais qui n’a pas à être raconté ici.
  « Il n’y a qu’un moyen, m’expliqua-t-Il ensuite, d’éviter la roue cosmique de cause et d’effet – la nécessité de reprendre un corps physique – c’est de comprendre la Loi de la Vie par un effort conscient. Nous devons sincèrement chercher le Dieu en nous, faire un effort conscient et permanent pour entrer en contact avec le Soi Profond, puis maintenir fermement ce contact quelles que soient les circonstances de la vie extérieure.
  « Ce sera pour Moi une Joie et un Privilège de vous en révéler davantage, mais ce sera seulement dans un But d’Instruction, pour vous et les autres hommes.
  « Venez. Il nous faut rentrer, maintenant. » »

  Lorsque nous nous approchâmes de mon corps, Il m’instruisit à nouveau, en ces termes: « Voyez le Cercle de Flamme Blanche disparaître ». Je regardai et, en effet, le Cercle disparut. Un instant plus tard, je me retrouvai dans mon corps. Le soleil se couchait et je pensai qu’il serait plus de minuit quand je rentrerais chez moi. « Placez votre bras sur mon épaule, me dit Saint-Germain, et fermez les yeux. »
  Je sentis mon corps soulevé de terre, mais n’eus pas la sensation particulière d’avancer. Mes pieds, pourtant, touchèrent bientôt un plancher, et quand j’ouvris les yeux, je vis qu’il s’agissait de celui de ma chambre. Cela sembla particulièrement L’amuser que je Lui demande comment nous avions pu revenir de cette manière sans attirer l’attention. Il me répondit: « Nous Nous enveloppons d’un Manteau d’Invisibilité lorsque Nous circulons au milieu d’êtres qui sont dans une forme physique. »
  L’instant d’après, Il avait disparu.


  J’avais bien sûr entendu dire que les Maîtres Ascensionnés peuvent emmener Leur Corps là où Ils le veulent, et qu’Ils peuvent amener en manifestation, directement de l’Universel, tout ce dont Ils ont besoin. De toutes les manières envisageables, l’expérience réelle d’un contact avec l’Un d’Eux en était bien différente, comme de toutes les rumeurs, et j’essayai, à ce moment-là, de réaliser pleinement combien cela avait été merveilleux. Pour Saint-Germain, cependant, cela n’avait dû être qu’un évènement courant.
  Je restai longtemps en contemplation, pénétré d’un sentiment de profonde gratitude, et j’essayai de comprendre, en L’envisageant totalement, cette explication de la Loi concernant le désir. Il avait insisté sur son importance comme mobile d’action dans tout l’Univers, et comme outil permettant de projeter des idées nouvelles déterminant une expansion de conscience dans la Vie de l’Être Individualisé. Il en avait donné l’explication suivante:
  « Un Désir Constructif est l’Activité d’Expansion Inhérente à la Vie, car ce n’est que de cette manière que des idées et des accomplissements de plus en plus vastes sont amenés à prendre expression dans le monde extérieur de la substance et de la forme.
  « Chaque désir juste possède l’Énergie nécessaire à son Accomplissement. L’homme est le Fils de Dieu. Le Père lui ordonne de choisir comment il dirigera l’Énergie de la Vie, et quelle Qualité son désir accompli exprimera. Il doit en être ainsi parce que le libre arbitre lui appartient par droit de naissance.
  « C’est la fonction de toute activité extérieure de l’intellect de guider toute expansion de façon constructive. C’est la raison d’être et le devoir de la personnalité extérieure. Permettre à la Vie, ou Énergie Divine, d’être employée exclusivement pour la gratification des désirs des sens (habitude de la masse de l’humanité), est un usage destructif de l’Énergie Vitale – sans exception – qui est suivi d’inharmonie, de faiblesse, d’échec et de destruction.
  « L’usage constructif du désir est la direction consciente par la Sagesse de cette Énergie Divine Illimitée. Tout désir dirigé par la Sagesse apporte une Bénédiction au reste de la création. Tout désir dirigé par le Dieu Intérieur s’élance uni à un sentiment d’Amour, et il est toujours une Bénédiction. » »

  Je passai les jours suivants à écrire le récit de mes expériences. Puis, un matin, au réveil, je trouvai une carte dorée sur la table près de mon lit. Elle ressemblait à une feuille d’or métallique et portait, dans une jolie écriture ombrée de couleur violette, l’unique phrase: « Soyez à l’endroit de notre rendez-vous dans la montagne demain matin à sept heures. » C’était signé Saint-Germain.
  Je rangeai la carte soigneusement et eus bien du mal à attendre le moment convenu, si grand était mon désir de le rencontrer. De bonne heure, le lendemain, alors que je préparai mon déjeuner, une forte impression me vint de ne rien prendre avec moi. J’obéis, et décidai d’avoir confiance que les besoins seraient pourvus directement de l’Universel.
  Léger de cœur, je fus bientôt en route, bien décidé à ne manquer aucune occasion de poser des questions, si la permission m’en était donnée. Alors que j’approchai du lieu de notre rendez-vous, mon corps devenait de plus en plus léger, à tel point que, pendant les derniers hectomètres, mes pieds touchaient à peine le sol. Personne n’était en vue. Je m’assis sur un tronc et attendit, ne ressentant aucune fatigue malgré les seize kilomètres que je venais de parcourir.
  Comme je méditais sur le merveilleux privilège qui m’était échu, j’entendis une branche craquer. Je regardai autour de moi, m’attendant à voir Saint-Germain. Quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis, à une quinzaine de mètres de moi, une panthère qui approchait lentement. Les cheveux durent se dresser sur ma tête. D’instinct, j’allais m’enfuir, crier au secours – que sais-je – tant le sentiment de peur me dominait. Il aurait été d’ailleurs inutile que je bouge car un seul bond de la panthère m’aurait été fatal.
  Mon cerveau était en feu tellement j’avais peur. Mais une idée me vint, très claire, et capta mon attention. Je réalisai que la Puissante Présence de Dieu se trouvait en moi et que cette Présence était tout Amour. Ce bel animal était lui aussi partie de la Présence Divine, et je me forçai à le regarder droit dans les yeux. Puis il me vint la pensée qu’une partie de Dieu ne pouvait nuire à une autre partie de Dieu. Je n’étais plus conscient que de cette Vérité. Un sentiment d’Amour m’envahit et sortit de moi comme un rayon de lumière, directement vers la panthère; en même temps, toute peur s’évanouit.
  L’avance furtive de l’animal s’arrêta et je me dirigeai doucement vers lui, sentant l’Amour Divin nous emplir tous les deux. La lueur de ses yeux s’adoucit, l’animal se redressa et vint lentement vers moi, puis posa son épaule contre ma jambe. Je me penchai et tapotai légèrement le doux pelage de sa tête. La panthère me regarda pendant un moment dans les yeux, puis se coucha et se roula comme un chaton qui s’amuse. Son pelage était d’un beau marron sombre. Le corps long et souple recélait une grande force. Je continuai de jouer avec elle et, lorsque je levai les yeux, je vis tout à coup que Saint-Germain se tenait près de moi.

  « Mon Fils, me dit-Il, J’avais constaté la Grande Force qui est en vous, sinon Je n’aurais pas permis une si rude épreuve. Vous avez conquis la peur, tous Mes Compliments. Si vous n’aviez pas dominé votre moi extérieur, Je n’aurais pas permis que la panthère vous fit du mal, mais notre association aurait certainement dû être interrompue pour un temps.
  « Je n’ai rien à voir avec la présence de cette panthère. Elle fait partie de l’Opération Intérieure de la Grande Loi, ce que vous pourrez constater avant que notre association avec notre nouvel ami ne cesse. Maintenant que vous avez passé l’épreuve du courage, il Me sera possible de vous donner une plus grande assistance.
  « Chaque jour vous deviendrez plus fort, plus heureux, et disposerez d’une plus grande liberté. »

  Il étendit la main et, au bout d’un moment, je vis apparaître quatre petits gâteaux dorés, chacun de cinq centimètres carrés. Il me les offris et je les mangeai à sa demande. Ils étaient délicieux et, aussitôt, je sentis une accélération et un picotement dans tout mon corps – une sensation nouvelle de santé et de clarté de l’esprit s’empara de moi.
  Saint-Germain s’assit à mes côtés et mon instruction commença.




Chapitre 2: LE DÉSERT DU SAHARA


  « Aujourd’hui, au lieu de sortir du corps comme dans votre récente expérience, nous utiliserons le procédé de projection de la conscience », me dit-il, et il plaça le pouce de sa main droite entre mes yeux et ses doigts de la même main sur ma tête. J’eus l’impression qu’un puissant courant électrique parcourait mon corps. Il enleva sa main et continua: « Je désire que vous fixiez bien dans votre esprit, et que vous preniez fréquemment comme sujet de méditation les Lois que je vous fais connaître, dont je vous explique l’usage, et qui doivent vous conduire à un état de maîtrise consciente sur toutes les forces et sur tout ce qui existe sur la Terre. Ceci signifie que, à chaque expérience que vous traversez, vous avez toujours le contrôle complet et conscient de votre libre arbitre à tout moment. Dans cet état de conscience projetée que j’ai mentionné, vous êtes complètement conscient et vous avez la pleine maîtrise de vos facultés à chaque instant. Dans cette instruction et dans l’application que vous allez en faire, il n’y a rien, absolument, de la transe ou de l’hypnotisme, à aucun moment car, dans la transe ou l’hypnotisme, la volonté du sujet ne fonctionne pas, ce qui est extrêmement dangereux et désastreux pour tous ceux qui soumettent leur corps physique et leur intelligence à ce genre d’expérience.
  « Il n’y a ni maîtrise conscience ni souveraineté dans la transe ou l’hypnose; ces pratiques sont des plus destructrices et dangereuses pour la croissance de l’âme de celui qui les permet. Je vous en prie, comprenez bien que le contrôle conscient, la parfaite maîtrise et l’usage des forces et des choses de la Terre doivent toujours demeurer sous la Direction du Soi Divin Intérieur, par la parfaite coopération et la soumission de toutes les facultés du mental et du corps à cette Direction du Dieu Intérieur. En dehors de cela, il ne peut y avoir de maîtrise et, au grand jamais, les Êtres connus sous le nom de Maîtres Ascensionnés (et jamais, c’est ce qui s’appelle jamais) ne s’immiscent, par une activité quelconque, dans la prérogative divine du libre arbitre individuel.
  « L’expérience de la projection peut être donnée à l’étudiant quand un Maître Ascensionné désire étendre sa conscience temporairement, afin qu’il puisse vivre des évènements qui se produisent en même temps à plusieurs endroits. Dans une telle expérience, les facultés de l’étudiant sont complètement sous le contrôle et sous la direction de son libre arbitre à chaque instant. Il est entièrement conscient et actif à l’endroit où se trouve son corps et à l’endroit où le Maître Ascensionné dirige son attention pour son instruction.
  « La raison pour laquelle un Maître Ascensionné élève temporairement la conscience de l’étudiant est de lui montrer comment il peut réaliser la même chose lui-même par son propre effort conscient et sa volonté.

  « La projection de conscience s’obtient par élévation du taux vibratoire de la structure atomique simultanément dans le corps physique et dans le mental. Et ceci s’accomplit grâce à la Radiation d’un Maître Ascensionné; c’est une des activités de la Lumière, qui augmente la vitesse des vibrations jusqu’à la tonique que le Maître Ascensionné a fixée pour l’expérience. Dans un taux vibratoire élevé, on peut se servir de la vue et de l’ouïe, exactement comme dans la vie ordinaire, sauf qu’elles sont étendues jusqu’à l’octave ou la zone supérieure à l’humain.
  « Un tel usage des sens est identique à celui que nous en avons constamment à l’état de veille, car nous pouvons être conscient à la fois de ce qui se passe près de nous et à distance, au même instant. L’expansion ou la contraction de notre conscience dépendent entièrement de nous, elles sont toujours soumises au libre arbitre et à la directive consciente de l’étudiant.
  « On peut, à son choix, être conscient d’un arbre dans le jardin ou de tout le jardin. C’est dans les deux cas la même faculté de la vue qui est utilisée. Quand on veut voir tout le jardin en même temps que l’arbre, il suffit d’élargir le champ visuel jusqu’à ce qu’il embrasse tout ce que l’on veut regarder; le plus grand champ visuel contient le plus petit. Vous voyez donc que vous pouvez avoir le plein contrôle de toutes vos facultés dans les deux cas. Ce qui se passe ici, en réalité, est un élargissement du champ de force dans lequel opère la vision.
  « L’image que vous faites de votre faculté visuelle dans cette projection ou expansion de conscience s’opère par une élévation du taux vibratoire du nerf optique. Tout le processus est analogue à ce qui se passe lorsque vous vous servez d’une lorgnette ou d’une longue vue.
  « Dans l’expérience ordinaire, la conscience humaine est habituée à n’employer ses facultés que dans certaines zones ou champs de force. On peut pourtant entendre, simultanément, ce que dit une personne qui parle dans une pièce avec vous et le son d’un appel téléphonique dans une autre partie de la maison. Toutes les facultés de l’activité extérieure sont élastiques. Vous pouvez les utiliser comme un microscope ou comme un télescope, selon votre désir ou votre volonté.
  « Si on peut être conscient en même temps d’un son produit dans la pièce où l’on est et d’un son produit dans une autre pièce, il est également possible, par une expansion plus grande de la même faculté, de percevoir des sons à des distances encore plus grandes. C’est en haussant le taux vibratoire que l’on pourra atteindre des zones de plus en plus éloignées. Lorsque vous observez cette activité du Dieu Intérieur en vous, ne voyez-vous pas comment les sens fusionnent parfaitement et immédiatement dans l’activité intérieure: ce qui semblait deux devient un.

  « Le même processus de la conscience peut être appliqué aux autres sens, et n’est pas limité à la vue ou à l’ouïe. Cette extension est parfaitement naturelle, normale, harmonieuse, et aussi simple que d’accorder votre radio sur la longueur d’onde désirée. Les longueurs d’onde de la radio et celles de la vue et de l’ouïe sont des activités analogues. Le son produit de la chaleur et la couleur contient des sons. Dans un état de calme parfait, certaines personnes entendent les couleurs et voient les sons, même dans la simple expérience quotidienne.
  « Certaines gammes de vibration sont enregistrées par les nerfs des yeux et le résultat est ce que nous appelons la vue. D’autres vibrations sont enregistrées par les nerfs des oreilles et le résultat est ce que nous appelons l’ouïe. Les yeux d’une personne moyenne ne voient que les objets dont le taux vibratoire est compris dans une certaine bande allant de l’infrarouge à l’ultraviolet. Grâce à la Radiation d’un Maître Ascensionné, la vibration de la structure atomique du cerveau et de l’oeil peut être accélérée et pénétrer jusqu’à l’octave immédiatement supérieure à l’humain.
  « La même activité peut être élargie sur plusieurs octaves, soit par la Radiation d’un Maître, soit sous l’impulsion du Dieu Intérieur. Beaucoup de personnes expérimentent cela involontairement, peu en comprennent la signification ou comprennent comment cela est arrivé. Tous les cas de conscience transcendante et d’inspiration puissante sont le résultat d’une expansion de conscience, même si les individus ignorent généralement l’assistance qu’ils ont reçue.
  « La projection de conscience ou ‘vision’ n’a rien de commun avec les images mentales suggérées par le mental humain. De telles pensées ou images sont projetées directement dans l’intellect d’une personne par celui qui opère la suggestion. C’est un phénomène analogue à celui de l’image du soleil reçue dans un miroir et ensuite projetée sur un mur.
  « La suggestion est aussi différente de l’expansion de conscience que le souvenir d’un lieu diffère de la présence dans ce lieu. La projection, ou expansion, est aussi vivante et réelle qu’une expérience vécue dans le corps physique, car elle est le résultat de l’activité de votre Dieu Intérieur avec Lequel le Maître Ascensionné ne fait qu’Un. » »

  Saint-Germain et moi-même devînmes alors les acteurs et les spectateurs dans une scène très ancienne. J’étais extérieurement conscient de passer par des expériences qui affectaient à la fois mes pensées, mes sentiments et mon comportement. Tout était aussi normal et naturel que le fait de respirer, et la seule sensation extraordinaire était celle de plus de liberté et de puissance.
  « Voici le Désert du Sahara, dit-Il, alors qu’il était encore une contrée fertile où régnait un climat semi tropical. Cette contrée était arrosée par de nombreux cours d’eau. La capitale, renommée dans le monde entier pour sa splendeur, occupait le milieu de l’Empire. Au centre de la ville étaient les édifices gouvernementaux, sur une colline autour de laquelle la ville s’étendait dans toutes les directions. Cette civilisation a atteint son apogée il y a 70 000 ans. »
  Nous entrâmes dans le cité, et je ressentis une activité rythmique inhabituelle qui donnait à ma démarche une légèreté étrange. Les gens se mouvaient avec une grande aisance et avec grâce. J’en demandai la cause à Saint-Germain et Il me répondit: « Ces gens étaient conscients de leurs origines et de leur filiation divines. Pour cette raison, ils possédaient une Sagesse et une Puissance qui vous semblent surhumaines ou miraculeuses. A vrai dire, les miracles n’existent pas, car tous les faits sont gouvernés par des Lois, et ce qui semble miraculeux pour l’entendement actuel est simplement l’application de lois inhabituelles pour l’actuel état de conscience de l’humanité.
  « Une manifestation qui semble miraculeuse à la conscience actuelle peut sembler aussi naturelle et normale que la formation des mots pour qui connaît l’alphabet lorsque la réalité de la vie est parfaitement comprise. Tout provient de la manifestation sans cesse élargie et perfectionnée de la Vie dans le monde de la forme, et cela se passe ainsi chaque fois que la Vie peut opérer dans la Paix et l’Amour.
  « Quelque étrange, inusitée, impensable que puisse paraître une expérience, rien ne prouve qu’une Loi supérieure et une intelligence plus sage ne puissent pas produire de plus grandes merveilles dans la création qui nous entoure. Et l’humanité actuelle ne connaît guère mieux la Sagesse et la Puissance du Dieu Intérieur qu’un petit enfant ne comprend les mathématiques. » »

  Dans un des bâtiments du groupe central, nous trouvâmes les fonctionnaires. Ils étaient vêtus d’étoffes superbes, aux couleurs douces et lumineuses, et harmonisées avec la décoration intérieure. L’un d’eux nous servit de guide et nous conduisit au bâtiment central. Là, il nous présenta au Roi de ce grand peuple. Ce Roi était Saint-Germain lui-même.
  A ses côtés se tenait une jeune fille d’une grande beauté. Ses cheveux étaient comme de l’or filé et descendaient presque jusqu’à terre, ses yeux étaient d’un bleu violet perçant. Tout son maintien était empreint d’une autorité aimante. Je jetai un regard interrogateur à Saint-Germain. Il dit: « Lotus! »
  Près d’elle se tenait un jeune homme d’une vingtaine d’années, et un garçon qui devait en avoir une quinzaine. Le jeune homme était le Grand Prêtre que nous avions vu à Louxor, et le garçon était le prêtre assistant. Ils étaient les enfants du Roi. Nous étions tout quatre de nouveau réunis.

  « Profitons de ce coup d’œil dans nos vies antérieures, dit-Il, pour pénétrer dans les activités de ce peuple béni. Je dis ‘béni’ intentionnellement et vous allez comprendre pourquoi. La majorité d’entre ces hommes détenaient encore le plein usage de la Sagesse et de la Puissance en tant que Fils de Dieu. Ils maniaient cette Puissance presque sans limitation, connaissant aussi bien la Source d’où elle jaillit que leur droit héréditaire.
  « Le moi extérieur n’était que l’instrument du Soi Divin ainsi qu’il se doit, et n’était autorisé qu’à accomplir le Plan Divin. De ce fait, le Grand Soi Divin pouvait agir en toute liberté, et il en fut une période de perfection et d’accomplissements magnifiques. Au temps de cette civilisation ancienne, tout l’Empire respirait la Paix, le Bonheur et la Prospérité. Le Roi Empereur était un Maître de l’Ancienne Sagesse et un ‘Vrai Porteur de la Coupe de Lumière’. Il gouvernait par la Lumière et son Empire était un vivant exemple de perfection.
  « Pendant des centaines d’années, continua Saint-Germain, cette perfection fut maintenue sans armée d’aucune sorte. Quatorze Maîtres Ascensionnés avaient le contrôle du peuple, ils gouvernaient deux par deux chacun des Sept Rayons. Ils formaient ainsi des points de concentration qui permettaient de rendre visible l’Activité Divine. Sous ces Quatorze Êtres de Lumière, Quatorze Maîtres Assistants étaient à la tête de sept départements et contrôlaient les activités de la science, de l’art et de l’industrie. La tête de chaque département guidait l’activité qui lui était confiée grâce au contact direct et conscient avec le Dieu Intérieur. Ainsi, pour les Assistants, les directives et les instructions venaient directement de Leur Source, ce qui permettait à la Divine Perfection de se propager sans intervention humaine.
  « Cette forme de gouvernement était des plus remarquable, efficace et satisfaisante à tous points de vue. Rien, depuis ce temps, n’a existé sur Terre qui ait approché de telles hauteurs. Dans les anciens textes qui nous sont parvenus, cette antique civilisation est toujours désignée comme ‘l’Âge d’Or’, et il en était vraiment ainsi pour tous les domaines de la vie.

  « Dans un proche avenir, le peuple de votre Amérique bien-aimée atteindra une reconnaissance semblable du Soi Réel Intérieur et l’exprimera à un haut degré. L’Amérique est une Terre de Lumière, et sa Lumière brillera parmi les Nations de la Terre, éclatante comme le soleil de midi. Dans un passé lointain, elle fut une terre de grande Lumière et elle reprendra possession de son héritage spirituel, car rien ne peut l’en empêcher. Elle est forte à la fois dans son âme et dans son corps – plus forte que vous ne le pensez – et elle se servira de cette force pour se dégager et rejeter d’une frontière à l’autre tout ce qui pèse lourdement sur elle actuellement.
  « L’Amérique a une grande destinée pour les autres Nations, et Ceux qui la gardent depuis des siècles veillent toujours. Par Leur Protection et Leur Amour, elle accomplira son destin. Amérique! Nous, le Chœur des Maîtres Ascensionnés dans la Lumière, Nous vous aimons et vous gardons! Amérique, vous avez tout Notre Amour!
  « Un gouvernement semblable sera constitué plus tard, lorsque vous vous serez débarrassés de certaines entraves qui vous collent comme des parasites et sapent vos forces comme le font les vampires. Bien Aimés d’Amérique! Ne soyez pas découragés quand de lourds nuages masqueront votre horizon. Chacun d’eux viendra à vous montrer son côté lumineux. Derrière le nuage menaçant d’aujourd’hui se cache le Pur Cristal de la Lumière Divine et de Ses Messagers, les Maîtres Ascensionnés, Êtres d’Amour et de Perfection, qui veillent sur l’Amérique, sur son gouvernement et sur son peuple. Je le dis encore: Amérique, Nous vous aimons!
  « Une à une, de grandes âmes, spirituellement éveillées, paraissent. Elles prennent clairement conscience de la Puissance de leur Dieu Immanent, et elles occuperont tous les postes gouvernementaux. Elles placeront le Bien-être de l’Amérique au-dessus de leurs ambitions personnelles et de leur profit immédiat. Ainsi, un Nouvel Âge d’Or s’établira sur la Terre et sera maintenu pendant un éon.

  « Dans la période antérieure à celle que vous revivez en ce moment, la masse du peuple se servait de grands vaisseaux aériens pour les transports. Lorsque le développement atteignit son apogée, ils n’en eurent plus besoin sauf dans les districts les plus extérieurs. Toute la classe officielle, composée des âmes les plus évoluées de la race, était à même de se déplacer dans des corps subtils et d’exécuter ainsi ce qu’ils avaient à faire comme dans votre expérience à Louxor. Ils pouvaient également déplacer leurs corps physiques à volonté, car l’emploi de la Force Intérieure pour vaincre la gravitation leur était aussi naturel que la respiration l’est pour vous.

  « Dans ce temps-là, l’Or était d’un usage courant, comme dans tous les Âges d’Or, parce que son émanation naturelle est une énergie et une force purifiante, équilibrante et vitalisante. Il est déposé à l’intérieur de la Terre par les Seigneurs de la Création, ces Grands Êtres de Lumière et d’Amour qui façonnent et dirigent les mondes et les systèmes de mondes, ainsi que l’Expansion de la Lumière chez les êtres qui y vivent.
  « L’intellect humain n’a, en réalité, qu’une idée très limitée du véritable but de la Présence de l’Or sur cette planète. Il grandit à l’intérieur de la Terre comme une plante et, au travers de lui, un courant d’énergie purifiante, vitalisante et harmonisante est constamment déversé à même le sol où nous marchons, dans la végétation et dans l’air que nous respirons.
  « L’Or est placé dans cette planète pour des buts très variés, les deux usages les plus vulgaires et les moins importants étant les emplois de l’Or comme moyen d’échange et d’ornementation. Son activité la plus importante consiste à libérer sa propre énergie et ses propres qualités pour purifier, vitaliser et harmoniser la structure atomique du monde.
  « Le monde scientifique d’aujourd’hui n’a pas encore la moindre idée de cette activité essentielle. L’Or remplit pour la Terre le même rôle que les radiateurs pour vos maisons. Il est l’un des canaux les plus importants par lesquels l’énergie solaire est dispensée à l’intérieur de la Terre afin d’y maintenir l’équilibre des activités. En tant que conducteur de cette énergie, il agit comme un transformateur dispensant la force du soleil à la substance physique de notre monde et à la Vie qui évolue sur lui. L’énergie de l’Or est vraiment la force électronique radiée par le soleil, mais adaptée à une octave inférieure. L’Or est quelquefois appelé ‘un Rayon de Soleil Précipité’.
  « Comme l’énergie de l’Or est d’un taux vibratoire vraiment élevé, il ne peut agir que sur les expressions les plus subtiles de la Vie, par absorption. Dans tous les ‘Âges d’Or’, on voit ce métal abonder, il est d’un usage courant dans la masse des peuples et, alors, le développement de l’humanité peut atteindre un point très élevé. Au cours de ces époques, l’Or n’est jamais mis en réserve; au contraire, il est distribué pour l’usage de tous. En absorbant cette énergie purifiante, le peuple s’élève à une très grande perfection. Tel est le véritable usage de l’Or. Celui qui, consciemment, comprend et respecte cette Loi peut attirer à Lui tout l’Or qu’il désire. C’est la Présence de l’Or dans les chaînes de montagnes qui rend un séjour dans ces régions si revigorant, et on ne peut puiser une aussi grande vitalité nulle part ailleurs sur la Terre. Personne n’a jamais entendu dire que le maniement de l’Or présentait quelque inconvénient. Lorsqu’il est à l’état pur, il est malléable et s’use assez rapidement, mais cette propriété est liée au but qu’il doit remplir et dont je viens de parler.
  « Les plus évolués parmi le peuple produisaient l’Or par précipitation directe de l’Universel. Les dômes de beaucoup de monuments étaient recouverts de feuilles d’Or, et l’intérieur était décoré de brillants joyaux formant des dessins bizarres et très décoratifs. Ces joyaux étaient, eux aussi, précipités directement de l’Unique Source Substance Éternelle.


  « Comme à toutes les époques anciennes, une partie du peuple devint plus intéressée par les plaisirs fugaces des sens que par le Plan Créateur plus vaste du Grand Soi Divin. Ils perdirent conscience de la Force Divine en eux. A l’exception de quelques individus isolés dans le pays, la Connaissance Divine ne fut bientôt plus active ailleurs que dans la capitale qui était appelée la Cité du Soleil.
  « Ceux qui gouvernaient comprirent qu’ils devaient se retirer et laisser le peuple apprendre, par de dures expériences, que tout son bonheur et ses richesses venaient de l’adoration du Dieu Intérieur, et qu’il devait revenir à la Lumière s’il voulait être heureux à nouveau.
  « Le Roi Empereur savait, par sa Sagesse Intérieure, que son peuple devenait de plus en plus l’esclave des sens. Il comprit que continuer à soutenir le Royaume ne faisait plus partie du Plan Divin. Il reçut, de Ceux dont l’Autorité Spirituelle était supérieure à la sienne, le conseil de donner un banquet pour annoncer son intention de se retirer et pour faire ses adieux à ses sujets.
  « Il réunit ses conseillers et donna des ordres pour le banquet. Il le fit dresser dans le plus magnifique local de l’Empire, connu sous le nom de ‘Salle des Joyaux’, dans le Palais du Roi. Cette salle était éclairée par des globes auto lumineux qui émettaient un rayonnement de Lumière Blanche très brillante, et qui étaient suspendus au plafond par des chaînes de cristal. La Lumière à l’intérieur des globes était très intense et très brillante, et elle avait pourtant un effet très apaisant sur le corps physique, donnant à ceux qui étaient dans son rayonnement une grande sensation de calme et d’aisance. La lumière du globe central faisait flamboyer les joyaux d’un médaillon qui dessinaient un rayonnement solaire au milieu du plafond. Cette vaste salle du banquet était décorée avec recherche et contenait vingt quatre tables en onyx blanc, de chacune vingt quatre places.
  « C’était la première fois que le Roi réunissait tous ses conseillers et leurs assistants. L’annonce du banquet provoqua de nombreux commentaires au sein du peuple, mais pour tous il restait mystérieux car personne n’en connaissait la véritable raison.

  « Le soir de l’évènement arriva. Personne ne connaissait la douleur qui torturait le cœur de ce noble Maître. Nul non plus n’imaginait le changement qui devait bientôt décider de leur sort. L’heure arriva, les invités s’assemblèrent, tout le monde pressentait un mystère.
  « Les grandes portes de bronze de la salle du banquet s’ouvrirent majestueusement, et une musique ineffable se répandit, soudain, comme si elle avait été exécutée par un orchestre symphonique gigantesque qui aurait été situé dans l’Invisible. Cette musique surprit même ceux qui connaissaient la grande puissance de leur monarque bien aimé. Le peuple le regardait presque comme un dieu, si grands étaient l’Amour et l’Admiration pour la sagesse et l’aide qu’Il leur dispensait sans cesse.
  « Lorsque cette musique triomphale cessa, le Roi entra, accompagné de ses enfants. Sa fille était d’une beauté exquise. Elle portait une robe taillée dans un tissu d’Or qui n’a pas d’équivalent dans le monde moderne. Son drapé paraissait couvert de diamants, car à chacun de ses mouvements des points de lumière s’allumaient. Les cheveux blonds qui tombaient sur ses épaules étaient retenus de chaque côté par deux clips incrustés d’émeraudes. Elle portait au front une simple bande de métal blanc incrustée de diamants et, au centre, on voyait une pierre qui semblait être un énorme diamant mais qui, en réalité, était une puissante condensation de lumière, dirigée et fixée là par son père.
  « Le Roi était le seul être de l’Empire doué d’une puissance aussi transcendante. La famille royale, jusqu’à ce jour, n’avait jamais fait l’étalage de ces Joyaux de Lumière dans ses contacts avec le monde extérieur. Ces Pouvoirs ne pouvaient être employés que dans le culte privé du Grand Soi Divin, de la ‘Présence Suprême’ dont tous les membres de cette famille avaient une conscience intense et constante.
  « Le monarque et ses deux fils portaient des vêtements ajustés, de la même matière que ceux de la jeune fille. Ces vêtements étaient aussi souples que le cuir, mais faits d’or métallique; ils avaient un pectoral serti de joyaux, qui représentaient un soleil. Leurs sandales étaient faites de la même matière, également incrustées de pierres précieuses, et le même merveilleux ‘Joyau de Lumière’ étincelait sur leurs fronts.

  « Le Roi donna un signal et les invités s’assirent. D’une voix puissante et majestueuse, il adressa du fond de son cœur une invocation à l’Unique Infini et Suprême: « Ô Toi, Puissante Source Omniprésente, Toi qui gouverne l’Univers, la Flamme dans le Cœur de chaque être humain, Nous T’aimons, Nous Te louons et Nous Te remercions pour Ta Vie, Ta Lumière et Ton Amour animant toutes choses. Nous T’adorons et ne reconnaissons que Ta Présence en chaque chose, visible ou invisible, évoluée ou involuée, Toi, Fleuve Intarissable de Vie Te déversant à jamais dans l’Unique Soi, en Tout. Mon Cœur crie vers Toi comme Il ne l’a jamais fait, afin que Tu rendes mon peuple conscient du danger qu’il court car, ces derniers temps, l’indifférence envers Toi l’a envahi comme un souffle empoisonné endormant son âme et mettant un voile entre lui et Ta Glorieuse Présence. Si ces âmes doivent passer par l’expérience qui brûle et consume les scories du moi extérieur, soutiens-les et ramène-les vers Ton Éternelle Perfection! Je T’en supplie! Ô Créateur de l’Univers, Dieu Suprême et Tout Puissant! »

  « Le Roi s’assit et tous attendirent en silence. Après quelques instants, le couvert apparut devant chacun. Les mets étaient servis comme par des mains invisibles: service après service, ils étaient présentés dans des récipients en cristal, ornés de joyaux, qui disparaissaient aussitôt que le plat était terminé. Finalement, le banquet le plus somptueux que connut l’Empire se termina. Un silence impressionnant s’établit: tous retenaient leur souffle, s’attendant à quelque chose d’inaccoutumé. Le Roi se leva, très calme. Il attendit quelques instants.
  « Bientôt, un gobelet de cristal apparut à la droite de chacun des invités. Il était plein d’une condensation d’essence électronique et tous ceux qui en burent, quelles que soient l’ancienneté de leur Courant de Vie et la variété de leurs expériences, ne purent jamais oublier complètement le ‘Soi Intérieur Divin’. Cette protection spirituelle fut accordée à tous ceux qui furent au banquet, comme une récompense pour leur fidélité et leur loyauté envers le ‘Dieu présent en eux-mêmes’, le Roi et l’Empire. Les conseillers et tous ceux qui étaient là avaient servi sincèrement et avec constance le Bien de l’Empire et c’est en retour que cette protection spirituelle leur fut donnée.
  « Chacun leva son gobelet et but au ‘Dieu Présent en lui-même’, à sa propre Flamme du Très-Haut et Unique Dieu Vivant. Les détails du banquet furent diffusés dans tout l’Empire, par une radio semblable à celle dont nous nous servons aujourd’hui. Elle n’était pas plus grande qu’une assiette, mais suffisamment puissante pour capter les nouvelles des quatre coins de la Terre.
  « Après la salutation du Divin en chacun, tout redevint très calme: l’atmosphère elle-même paraissait immobile et au bout de quelques instants, lentement, une merveilleuse Présence qui se tenait devant le Roi devint visible à tous. Cette Présence était un Maître Cosmique surgi du Grand Silence. A cette apparition, un murmure de surprise mêlée de frayeur parcourut l’assistance, et tous reconnurent avec une certaine stupéfaction Celui dont ils avaient entendu parler au cours des siècles, mais dont la Présence Visible ne s’était encore jamais manifestée à eux. Il leva la main droite et s’adressa aux invités et aux habitants de l’Empire: « Enfants de la Terre, ceci est un avertissement important car vous traversez aujourd’hui une crise profonde. Élevez-vous au-dessus de ce piège des sens qui est en train de vous engloutir. Réveillez-vous de cette léthargie avant qu’il ne soit trop tard. Mon Frère de Lumière qui est ici doit se retirer. Il doit vous laisser vivre les expériences que vous avez vous-mêmes choisies et qui, lentement, vous entraînent vers de nombreux précipices. Vous vous êtes ouverts à l’ignorance et à l’émotion incontrôlée du moi extérieur. Vous donnez très peu d’attention et, encore moins, d’adoration à votre Source, la Cause Suprême, Exaltée, Radieuse, Majestueuse, Infinie de tout ce qui est – le Créateur et le Soutien de tous les Mondes. Vous n’avez plus de Gratitude envers la Grande et Glorieuse Présence, le Seigneur d’Amour, pour la Vie même qui vous anime. Ô pourquoi n’êtes-vous pas reconnaissants pour les Bénédictions dont la Nature vous comble avec une telle prodigalité, pour l’Abondance que vous dispense ce si beau Pays sous la direction de votre Chef si sage et si généreux. Vous vous remerciez mutuellement pour les faveurs que vous vous octroyez, pour les objets des sens et de la forme qui sont si éphémères, qui passent de l’un à l’autre avant de disparaître à tout jamais. Alors pourquoi, mais pourquoi oubliez-vous donc la Source de toute Vie, de tout Amour, de toute Intelligence, de toute Puissance?
  « Peuple, ô peuple, où est votre gratitude envers la Vie, l’Amour, la Magnificence de l’expérience dont vous jouissez en ce moment, chaque heure de chaque jour, année après année? Tout ceci, vous le dîtes vôtre, mais cela appartient aujourd’hui et toujours à l’Unique Grande Source de Vie, de Lumière, d’Amour et de tout Bien, à Dieu, le Suprême, l’Adorable, l’Omniprésent, l’Unique. Quand, par le mauvais usage de l’Énergie de la Vie, que l’Unique Être Omniprésent, pénétrant tout, verse sans cesse en vous, pure, parfaite et incontaminée, vous avez créé des situations si destructives et si pénibles qu’elles ne peuvent plus être endurées, vous vous tournez alors vers Dieu avec désespoir, avec révolte, et vous faites appel à Lui pour qu’Il vous libère de vos misères. Voilà toute votre offrande au Dispensateur de tout Bien, en retour de la Perfection constante que Son Amour Suprême vous dispense inlassablement. La seule condition que le Grand Soi Unique met à tous ces Dons est d’en faire un bon usage, et de produire pour le reste de la Création une Joie infinie, une Activité harmonieuse et la Perfection.
  « Lorsque, des profondeurs de votre misère, vous vous tournez à nouveau vers votre Source, pour être soulagés des suites de vos méfaits, c’est avec l’agonie du désespoir ou, si vous êtes révoltés, en blâmant la Vie et la Source de tout Bien pour la soi-disant injustice et le malheur de votre Vie et du monde qui vous entoure. C’est vous, le petit moi personnel, qui êtes injuste envers la Vie. Vous, qui êtes déloyal. Vous, qui créez la misère sur la Terre, car seule l’humanité, dont chaque membre à la possibilité de créer par sa pensée et son sentiment ce qu’il a choisi, seule l’humanité a osé donné naissance à la discorde, au malheur, à la laideur qui s’expriment maintenant sur la Terre. C’est une tâche sur la Création, et une dissonance dans la Musique si Parfaite des Sphères.
  « Seule, l’humanité est coupable, dans la dysharmonie de la Musique des Sphères, car tout le reste vit et agit en accord avec la Loi d’Amour, de Vie, d’Harmonie et de Lumière. Tout se fond harmonieusement dans le Tout Mélodieux – le Corps de l’Infini, l’Unique, Qui est Tout Amour. Tous les autres Royaumes de Vie et de Lumière se meuvent et créent en accord avec le Principe Fondamental sur lequel repose toute la Perfection, et ce Principe est l’Amour! N’étaient les Grands Êtres de Sagesse et d’Amour, comme votre Chef ici présent – le Chœur des Maîtres Ascensionnés dont l’Existence même a l’Amour pour tonique – il y a longtemps que l’humanité se serait détruite elle-même ainsi que la planète sur laquelle elle vit.
  « Les Activités Transcendantes et Magnifiques de l’Amour et de la Lumière sont les conditions naturelles dans lesquelles Dieu plaça Ses Enfants humains, afin qu’Ils obéissent à Son Commandement d’Amour. Il n’y a rien de surnaturel nulle part dans l’Univers: tout ce qui est transcendant, beau et parfait, est naturel et conforme à la Loi d’Amour. Tout le reste est infra naturel. L’expérience journalière des Maîtres Ascensionnés est cette Perfection destinée aux Enfants de Dieu sur Terre. Les Enfants de la Terre ont déjà exprimé cette Perfection dans un Cycle précédent, qui fut un des Âges d’Or. Cette précédente civilisation, ou Antique Perfection, est plus ancienne que vous ne le pensez – plus ancienne que l’âge communément donné à cette planète! Toute l’humanité, à cette époque, vivait dans un état transcendant, comme les Maîtres Ascensionnés Eux-mêmes. Les conditions malheureuses qui suivirent, depuis lors, et qui s’établirent au long des âges, survinrent parce que l’humanité détourna délibérément son regard de la Source – l’Amour – Qui est la Règle selon Laquelle la Vie doit être vécue.
  « Lorsque les Enfants de la Terre s’éloignent de l’Amour, Ils choisissent délibérément et consciemment l’expérience du chaos. Quiconque cherche à exister sans Amour ne peut survivre longtemps à quelque endroit de la Création que ce soit. De tels efforts conduisent fatalement à l’échec, au malheur et à la désintégration. Tout ce qui est sans Amour doit retourner au chaos, au ‘sans forme’, afin que sa substance puisse être réutilisée, avec Amour, et ainsi servir à produire une nouvelle forme parfaite.

   » C’EST LA LOI DE LA VIE UNIVERSELLE COMME DE LA VIE INDIVIDUELLE.  » Elle est immuable, irrévocable, éternelle et bénéfique, car la Création dans la forme existe pour que Dieu ait un objet à Son Amour et à Sa Possibilité d’Action. C’est la Loi de l’Unique Tout-puissant dont tout procède. C’est le ‘ Mandat de l’Éternité ‘, et l’Étendue ainsi que l’Éclat de cette Perfection sont inexprimables.
  « Si ces Conditions Parfaites de Vie et d’Expérience n’étaient pas un Fait, une Réalité Permanente, transcendant toute description, l’existence humaine ne serait qu’une parodie de l’Activité Illimitée de la Vie qui jaillit éternellement à travers la Création. Mais il existe des Sphères d’Activité et de Conscience plus Hautes, plus Harmonieuses, plus Transcendantes, où la Vie Individuelle et Cosmique créent sans arrêt, dans la Joie, l’Amour, la Liberté et la Perfection. Elles sont des plus Réelles, et bien plus Permanentes que vos corps et vos constructions dans le monde physique qui vous entoure. Ces Royaumes de la Vie sont composés d’une Substance tellement imprégnée d’Amour que la discorde, l’imperfection ou la désintégration ne peuvent y pénétrer. Conçue par l’Amour, la Perfection de telles Manifestations est Permanente, et toujours Active. C’est une Expansion Croissante de Bénédictions et de Joie dans tout l’Univers. C’est vous qui, toujours, créez votre propre malheur, vous liant ainsi à la Roue de nécessité, reprenant un corps physique et vous plongeant dans l’ignorance des sens, des appétits et des désirs du moi extérieur. Ces appétits de la sensibilité humaine ne sont, en réalité qu’une accumulation d’énergie à laquelle l’individu a donné certaines caractéristiques par ses sentiments et ses pensées. Cette énergie disqualifiée gagne de la force vive par la répétition d’actes toujours semblables constituant ce que nous appelons des habitudes.
  « Une habitude n’est que de l’énergie qualifiée d’une certaine manière, et centrée pour un temps sur un objectif. Les appétits sensuels développés dans les vies précédentes deviennent des forces contraignantes, ou habitudes, dans les vies suivantes, vous retenant dans leur esclavage, produisant la discorde, la pauvreté, les privations, vous projetant dans la complexité des problèmes et des expériences humaines qui sont votre propre création, et qui vous forcent finalement à reconnaître la Loi de l’Unique – l’Amour, et à Lui obéir.
  « Vos erreurs vous poursuivent de Vie en Vie, jusqu’à ce que vous compreniez enfin la Vie et soyez prêts à obéir à Son Unique Loi: l’Amour. Vous êtes entraînés par le tourbillon des Vies successives, expérimentant la discorde, puis la discorde et encore la discorde, jusqu’à ce que vous appreniez à vivre selon la Loi: l’Amour. C’est une nécessité à laquelle nul n’échappe, et elle persiste jusqu’à ce que le moi extérieur demande la raison de sa misère et comprenne que sa Libération de la souffrance ne peut venir que par l’Obéissance à la Loi d’Amour. Cette Obéissance naît avec le Calme, la Paix, la Bonté dans les sentiments dont le Centre est le Cœur.

  « La prise de contact du moi extérieur avec le monde extérieur doit venir par le sentiment intérieur!
  « L’Amour n’est pas une Activité du mental, mais c’est la Pure et Lumineuse Essence qui crée la mentalité. Cette Essence, qui vient de la Grande Flamme Divine en Nous, s’écoule dans la Substance et déverse constamment la Perfection dans la forme et dans l’activité. L’Amour est la Perfection Manifestée. Il ne peut exprimer que la Paix, la Joie, et Il déverse gracieusement Ses Sentiments sur toute la Création. Il ne demande rien pour Lui-même, parce qu’Il S’engendre Lui-même éternellement, étant la Pulsation du Suprême. L’Amour possède Tout et ne vise qu’à réaliser le Plan de Perfection en Tout. Ainsi, Il ne cesse de Se déverser Lui-même. Il ne tient pas compte des Dons du passé, mais reçoit Sa propre Joie et maintient Son Équilibre par ce Don Continu de Lui-même. L’Amour ne connaît que Sa Propre Perfection.
  « L’Amour Seul est la Base de l’Harmonie et de l’Usage correct de l’Énergie Vitale. Dans l’expérience humaine, cela se manifeste par un désir de donner, donner, donner toujours de sa propre paix, et de sa propre harmonie au reste de la Création. Peuple, ô peuple! À l’avenir, seulement assez d’Amour peut vous ramener au paradis que vous avez déjà connu et habité. Par l’Amour, vous connaîtrez à nouveau la totalité de la Grande Lumière qui donne tout par Amour.

  « Un prince en visite approche de vos frontières. Il va entrer dans cette Cité pour demander la main de la Fille du Roi. Vous vivrez sous la domination de ce prince. Vous reconnaîtrez votre erreur mais ce sera éphémère. Tout sera vain, car la Famille Royale va se retirer sous la Protection de Ceux qui tiennent leur Autorité et leur Puissance de Dieu et, devant Eux, tout désir humain est impuissant. C’est dans la Cité d’Or Éthérique qui se trouve au-dessus de ce Pays que résident les Grands Maîtres Ascensionnés de la Lumière. C’est là que votre Chef et Ses Enfants Bien Aimés demeureront pendant tout un Cycle. »
  Le Grand Être se tourna vers le Roi et dit: « Je vous bénis, Mon Frère Noble et Patient, votre Service envers ce peuple a été désintéressé et plein d’Amour. Profonde et Éternelle est votre Dévotion envers l’Un, la Source Suprême de toute la Création. La Cité d’Or Éthérique vous attend et vous accueillera joyeusement ainsi que vos Enfants. Vous vivrez dans Son Rayonnement et votre Service sera la Direction des Rayons de Lumière envers ce peuple qui est vôtre. Afin qu’il se rachète par l’Obéissance à la Loi d’Amour.
  « Une Cité de Lumière existe au-dessus de cette Terre que vous avez tant aimée. Elle est faite de Substance Éthérique auto lumineuse, et s’étend au-dessus de la cité physique qui fut votre capitale. Elle est réelle, très réelle, et bien plus permanente qu’aucune cité terrestre, car la Lumière est indestructible et la Cité d’Or est faite de Lumière. Un cercle invisible de Force Électronique entoure la Cité et la rend impénétrable à tout ce qui est indésirable.
  « Je reviendrai dans sept jours et Je vous emmènerai vous et vos enfants dans cette Cité de Lumière d’où Nous surveillerons la marche de l’humanité, et Nous ferons monter dans la Lumière tous ceux qui voudront se discipliner et se préparer. » Quand Il eut fini de parler, Il bénit la Famille Royale, les Invités et l’Empire et, dans les instants de silence qui suivirent, Sa Lumière et les contours de Son Corps S’estompèrent de plus en plus, puis disparurent complètement.
  Un murmure parcourut la Grande Salle et tous les regards se portèrent vers le Roi qui avait encore la tête baissée et gardait un silence plein de respect. Il se leva lentement et souhaita une bonne nuit à ses invités.
  Le septième jour, le Frère du Silence revint et, enveloppant le Roi et Ses Enfants dans Sa Radiation de Lumière, Il les emmena dans la Cité d’Or Éthérique.

  Le prince arriva le jour suivant pour découvrir l’état de l’Empire et la consternation de ses habitants. Tout de suite, il manœuvra subtilement pour devenir le chef, et il y parvint sans rencontrer d’opposition. Deux mille ans plus tard, presque tout l’Empire était devenu un désert, les cours d’eau étaient desséchés et la désolation s’étendait partout.
  Tout cela était le résultat de la discorde et de l’égoïsme humains qui s’étaient répercutés jusque dans la végétation et la nature. Cet Empire s’était étendu sur toute la largeur de l’Afrique et au-delà, vers l’Est, jusqu’à l’Himalaya. Un grand cataclysme se produisit, submergeant tout le pays. Il entraîna la formation d’une mer intérieure, là où le Désert du Sahara se trouve actuellement. Un autre bouleversement, qui eut lieu il y a douze mille ans, vida cette mer, et c’est une partie du fond qui est maintenant le désert. Le Nil aujourd’hui, lui, ressemble encore beaucoup au beau fleuve qu’il était à cette époque révolue.


  Ainsi prit fin notre observation de ces scènes anciennes. J’en croyais à peine mes yeux tant j’étais étonné de la façon par laquelle ces expériences du passé étaient revivifiées – et les activités de ce peuple reproduites par images projetées dans les trois dimensions. Réalisant combien j’étais surpris et peu accoutumé à ce genre d’activités, Saint-Germain promit de me conduire à l’endroit où se trouvaient les enregistrements de ces évènements et de me donner la preuve physique qu’il ne s’agissait pas d’une vision qu’Il avait provoquée.
  Jetant un regard derrière le tronc où nous étions assis, nous vîmes la panthère qui dormait profondément. Saint-Germain me donna l’explication de plusieurs phases importantes de l’application des Lois Supérieures régissant l’emploi de notre Puissance innée sur les choses du monde des sens. Ceci nous conduisit à considérer comment il est possible d’exprimer une telle jeunesse et une telle perfection à travers le corps si âgé qu’est celui d’un Maître Ascensionné, aussi âgé tout au moins si le temps est compté à la façon humaine.
  « La jeunesse éternelle, m’expliqua-t-Il, est la Flamme de Dieu habitant dans un corps humain, le Don de Lui-même que fait le Père à Sa Création. La jeunesse et la beauté du corps et du mental ne peuvent être conservées en permanence que par les individus suffisamment forts pour écarter toute discorde; mais quiconque le fera pourra exprimer et exprimera la Perfection et la maintiendra.
  « Là où la Paix, l’Amour et la Lumière n’occupent pas les pensées et les sentiments d’un être humain, aucun effort physique ne pourra garder au moi extérieur son apparence de jeunesse et de beauté. Celles-ci existent éternellement dans la Flamme Divine, le Soi Divin de chaque être. Tout sentiment (ou pensée) discordant du moi extérieur est instantanément imprimé dans la chair du corps physique. La Jeunesse et la Beauté Éternelles sont inhérentes à la Flamme Divine de Vie dans chaque être humain. C’est ainsi que le Plan Divin manifeste et maintient sa Perfection dans le monde de la forme.
  « La Jeunesse, la Beauté et la Perfection sont les attributs de l’Amour que le Soi Divin déverse continuellement dans Sa Création. Chaque être possède le Pouvoir et les Moyens de maintenir et d’accroître cette Activité Parfaite et toujours en Expansion dans la Création.
  « Le Pouvoir d’accomplir est l’Énergie même du Soi Divin en tout être humain né en ce monde. Cette Energie est toujours active à chaque instant, dans votre mental, dans votre corps et dans votre sphère d’action. Cette Puissante Énergie ne cesse jamais de Se déverser à travers les individus. Votre privilège est de La qualifier comme il vous plaît, par l’emploi de votre libre arbitre, en contrôlant chaque pensée et chaque sentiment.

  « La pensée est la seule chose dans l’Univers qui puisse créer une vibration et, à l’aide de cette vibration, vous transformez cette Énergie qui ne cesse de Se déverser en ce que vous désirez manifester dans votre Vie ou dans votre sphère d’action. Cette Énergie Radieuse, Intelligente, Illimitée, ne cesse de Se déverser par le système nerveux; c’est la Vie Éternelle et la Vitalité Se déversant aussi par le courant sanguin. C’est une Activité Toute Puissante, Omniprésente, Intelligente, que vous avez reçue du Père – le Principe Divin de la Vie – afin que vous La dirigiez consciemment selon votre volonté. Une Intelligence qui utilise tout constructivement ne peut venir que du Principe Divin Intérieur – la Flamme de Vie. Elle n’est pas une simple activité de l’intellect!
  « La Véritable Intelligence est Sagesse ou Connaissance Divine et Elle ne peut engendrer des idées fausses. Les idées fausses ne proviennent que d’impressions faites sur l’intellect par le monde extérieur. Si les individus parvenaient à distinguer entre les idées venues de la Flamme Divine et les suggestions venant de l’intellect, ou d’autrui, ou des données des sens qui ne considèrent que les apparences, ils pourraient éviter toute action ou situation discordante dans le monde de l’expérience. La Lumière qui émane de la Flamme Divine est le critère, le test de la Perfection auquel devraient être rapportées toutes les pensées et tous les sentiments qui nous atteignent par les cinq sens. Personne ne peut garder des pensées ou des sentiments parfaits à moins d’aller à la Source de la Perfection, à la Flamme Divine qui, Seule, répand la Perfection Divine.
  « Ce fait explique le besoin qu’éprouve l’individu de méditer sur la Lumière de Dieu en lui-même et de communier avec Elle. La Pure Essence de Vie, non seulement donnera la Jeunesse et la Beauté Éternelles du corps, mais permettra aussi de maintenir un Parfait Équilibre entre le Soi Divin et le moi extérieur. En fait, cette Pure Énergie Vitale est le Pouvoir que la personnalité utilise pour maintenir la Connexion avec sa Source – le Soi Divin. En réalité, ces Deux sont Un, sauf lorsque l’intellect – ou activité mentale extérieure – la conscience des sens, accepte l’imperfection, l’inharmonie, le mensonge ou, encore, se croit une création séparée de la Présence de Vie, l’Unique pénétrant Tout. Si la conscience des sens se croit séparée de Dieu, de la Perfection, cette situation s’établit dans son expérience, car ce que la conscience des sens introduit dans son monde par la pensée, ce monde le lui retourne.
  « Si on permet à une idée d’imperfection ou de séparation d’avec Dieu d’occuper l’attention, et par conséquent le mental, une condition correspondante commence à s’exprimer dans le corps et dans l’entourage. Il s’ensuit forcément que la personne se sent comme une entité séparée de la Source. Dès qu’elle se pense séparée de Dieu, elle pense que sa Vie, son intelligence et son pouvoir ont un commencement et une fin. Or, la Vie a toujours existé et existera toujours. Personne ne peut détruire la Vie. Par certaines activités dans le monde physique ou le mental, la forme peut être désintégrée et temporairement abolie, mais la conscience est éternelle; celle de l’individu peut contrôler toute substance, partout dans la manifestation, lorsque la Vie Divine Intérieure est reconnue comme le Commandeur, le Dispensateur et le Créateur de toute Perfection dans l’Univers.
  « Je vous dis la Vérité lorsque Je vous dis qu’il n’y a qu’une Source de tout Bien: Dieu. Si la reconnaissance et l’acceptation conscientes de cette Vérité par l’activité extérieure du mental sont maintenues, non pas deux ou trois fois par jour, mais à chaque instant, quelle que soit l’occupation du moi extérieur, elles permettront à tous d’exprimer parfaitement leur liberté et leur pouvoir sur toutes les choses humaines.

  « À la plupart, cela paraîtra difficile à comprendre, car ils ont vécu tant de siècles dans la croyance qu’ils sont des êtres séparés de Dieu, alors que, à chaque instant, ils utilisent la Vie Divine, l’Énergie Divine, la Substance Divine, dans tout ce qu’ils pensent et font sans s’en rendre compte. Pourtant, il est nécessaire d’admettre consciemment cette Vérité dans l’activité extérieure du mental, et de la vivre d’une manière constructive, si on veut libérer pleinement le Pouvoir Divin à travers le moi personnel.
  « Reconnaître, diriger consciemment l’Énergie Divine et s’en servir de façon constructive constamment est le seul moyen d’accéder à la Perfection, à la Maîtrise et au Pouvoir sur toutes choses, y compris le Contrôle conscient sur toutes les forces naturelles. Si vous vous en tenez à ces Instructions qui vous ont été données, tous les faux concepts disparaîtront et la rapidité avec laquelle vous atteindrez le but dépend de la continuité, de la persistance et de la profondeur de votre SENTIMENT D’UNION avec votre Divinité Intérieure. La Maîtrise ou l’Adeptat, le Contrôle conscient des forces, et la manipulation de la Substance dépendent:
  – en premier lieu de la reconnaissance de votre Soi Divin Individuel,
  – en second lieu du calme parfait des sentiments en toutes circonstances,
  – et en troisième lieu, il faut être au-dessus de toute tentation d’abuser de son pouvoir.

  « L’apaisement de toutes les émotions au Commandement de la Volonté consciente est impératif et, chez le candidat adepte, cette condition doit être remplie, sans exception aucune, s’il veut acquérir le Pouvoir. Ceci ne signifie pas la répression continuelle des discordances en soi-même mais c’est un apaisement, une harmonisation des sentiments, quelles que soient les circonstances qui entourent le mental et le corps de l’étudiant. Un tel contrôle n’est pas aisé pour l’humanité du monde occidental car le tempérament de la plupart des occidentaux est émotif, sensitif et impulsif. Ces caractéristiques représentent une énergie d’une grande puissance: elle doit être contrôlée, tenue en réserve, et libérée seulement sous la direction consciente et dans un but constructif. Tant qu’il y a gaspillage de cette énergie et qu’elle n’est pas entièrement contrôlée, l’individu ne peut et ne pourra jamais faire des progrès permanents.
  « Les Étudiants demandent souvent s’il y a un moment de la réalisation consciente où les Affirmations ne sont plus nécessaires. Si l’on pratique sincèrement l’Affirmation, il s’ensuit une Acceptation complète de la Vérité que l’on affirme. Le rôle de l’Affirmation est en effet de centrer l’attention du mental extérieur sur cette vérité si fermement que l’individu l’accepte jusque dans ses sentiments. Le sentiment est de l’Énergie Divine, qui produit la manifestation de la vérité affirmée quand on libère cette Énergie.
  « L’usage continu de l’Affirmation mène au point où la vérité affirmée est si profondément ressentie qu’on n’en est plus conscient en tant qu’Affirmation. On utilise une affirmation, un mantra, une prière parce qu’on désire donner corps à quelque chose. Un ‘désir juste’ est la forme la plus profonde de la prière! Ainsi, en utilisant l’Affirmation, l’Étudiant élève son moi extérieur jusqu’à la pleine Acceptation de cette vérité et engendre le sentiment avec lequel elle prend corps. Dans cette profonde Acceptation naît la manifestation car, par la concentration, le Verbe produit instantanément l’activité. » »



  Ma gratitude envers Saint-Germain pour tout ce que j’avais reçu était trop profonde pour être exprimée par des mots. Il lut dans mes sentiments et dans mes pensées comme dans un livre, et nous restâmes assis quelques instants en parfaite harmonie. Il me fit sortir de ma rêverie pour me faire contempler les merveilleuses couleurs du crépuscule.
  Je désirais passer la nuit sur la montagne et ne rentrer que le lendemain pour jouir du lever du soleil. Je n’avais pas plus tôt ressenti ce désir qu’un magnifique sac de couchage apparut à mes pieds. Il ne ressemblait à rien de ce que j’avais vu jusqu’à présent: je me penchai pour examiner l’étoffe dont il était fait et, à ma grande surprise, je constatai qu’il dégageait de la chaleur. Je levai les yeux et Saint-Germain, en souriant, me tendit une coupe de cristal qui contenait un liquide doré qui avait la consistance du miel. Obéissant à son désir, je le bus et, aussitôt, une lueur irradiante traversa mon corps. Lorsque j’eus fini de boire, la coupe disparut de ma main.
  « Oh ! Pourquoi n’ai-je pu garder cette magnifique pièce? », demandai-je étonné. « Patience, Mon Fils », me dit-Il, « vos désirs ne sont-ils pas satisfaits l’un après l’autre? De la même manière, votre sac de couchage ne subsistera que jusqu’à l’aube. Votre amie la panthère vous gardera pendant la nuit. » Avec le plus gracieux des sourires, Il s’inclina légèrement: son corps devint graduellement indistinct, puis il disparut complètement.

  Je m’éveillai alors que les premières lueurs de l’aube apparaissaient au levant et ma première pensée fut pour le sac de couchage qui m’avait servi si confortablement. A cette pensée, il s’évanouit, retournant à la Substance Universelle d’où il était venu.
  La panthère me rejoignit et, ensemble, nous prîmes le chemin du retour. Nous marchâmes un certain temps avant d’entendre des voix humaines: l’animal renifla l’air, s’arrêta net devant moi et me regarda. Je me penchai pour la caresser et lui dis: « Maintenant, tu peux t’en aller ». Elle disparut d’un bond dans l’épais fourré qui était à droite du sentier. Je continuai ma route sans incident et j’atteignis mon logement un peu avant midi, dans un état d’esprit difficilement descriptible.
  J’avais besoin de réfléchir, de me mettre en contemplation, j’avais besoin d’ajuster mon entendement à toutes ces idées complètement nouvelles. Les expériences si rares et pourtant si réelles par lesquelles je venais de passer au cours de ces dernières quarante huit heures me forçaient à réviser tous mes concepts.
  J’étais heureux à l’extrême et cependant tout se passait comme si un autre Univers était apparu autour de moi. Il y avait bien, à l’extérieur, ce vieux monde prosaïque dont j’avais toujours été sûr, mais l’était-il? A l’intérieur même de ce vieux monde m’était apparue une manifestation d’une puissance incroyable dont je n’avais jamais soupçonné l’existence; m’étaient apparues également des révélations étonnantes sur la liberté et le pouvoir dans toute la manifestation, et j’avais vécu des expériences merveilleuses. Toute ma vie, j’avais été entouré par ces soi-disant miracles que je découvrais maintenant, et pendant toutes ces années, je les avais tout simplement complètement ignorés comme si rien de tel ne pouvait exister. Je méditai, plus profondément que je ne l’avais fait dans ma vie.
  L’heure du dîner arriva mais je n’avais pas faim. Je commandai pourtant un verre de lait. On me l’apporta et je le portais à mes lèvres: imaginez ma surprise quand je constatai qu’il était devenu le même liquide crémeux que celui que Saint-Germain m’avait déjà fait boire. Le repas terminé, je rentrai chez moi et quand, avant de me mettre au lit, je décidai de prendre mon bain, tout à coup, un courant électrique me parcourut de la tête aux pieds. Instinctivement, je tendis la main et, dans la seconde, un petit cube d’une substance pareille à du cristal se forma dans ma paume. Je compris que je devais le mettre dans l’eau du bain et sitôt que je l’y lançai, celle-ci se mit à bouillonner et à étinceler comme si elle était vivante. J’entrai dans le bain et ressentis un picotement dans chaque cellule de mon corps. Je me sentais comme chargé par un courant électrique très puissant qui illuminait et fortifiait tout mon être. Le bain terminé, je me couchai et sombrai dans un sommeil sans rêve.




Chapitre 3: LE ROYAL TITON



  >Quatre jours passèrent sans évènement particulier où je m’efforçai à réaliser le sens profond de mes récentes expériences. Le cinquième jour, à la tombée de la nuit, j’entendis frapper à la fenêtre de ma chambre; je regardai dehors et, sur la tablette, je vis une colombe blanche qui portait une petite carte dans son bec.
  Je m’avançai vers la fenêtre et l’ouvris. La colombe entra et attendit calmement. Je pris la carte et la colombe se percha sur mon épaule, frottant sa tête contre mon épaule comme si elle apportait un message d’amour, puis elle s’envola et disparut comme une flèche. Je lus le message écrit de cette même écriture élégante que le précédent mais, cette fois, en or sur fond blanc. J’y trouvai ces mots: « Soyez à notre rendez-vous à sept heures, ce matin ». Ils étaient signés: « Saint-Germain ».
  Je rangeai la carte soigneusement, espérant la retrouver, mais le lendemain, elle avait disparu. La carte d’or sur laquelle j’avais reçu le premier message avait duré jusqu’au troisième jour. Je l’avais regardée à plusieurs reprises, pensant alors pouvoir la garder de façon permanente. Quand je m’étais aperçu qu’elle était retournée à l’universel, mon cœur s’était arrêté tellement mon désappointement était grand. Il en fut de même cette fois.
  Pour parcourir la distance de vingt kilomètres et être au rendez-vous à sept heures, je savais qu’il me faudrait partir en pleine nuit. Je me levai à trois heures et me mis en route. En marchant rapidement, j’atteignis la forêt juste à l’aube. Bientôt un cri plaintif frappa mon oreille. Avant même de m’en rendre compte, j’avais répondu de la même manière. Ma réponse avait été complètement involontaire. J’entendis un animal se précipiter à travers les fourrés et mon amie la panthère, débordante de joie, bondit vers moi. Je la caressai et, ensemble, nous continuâmes notre route vers le lieu du rendez-vous.
  A sept heures, Saint-Germain apparut, comme sortant de l’atmosphère, et Il m’accueillit à bras ouverts. De nouveau, Il me tendit une coupe de cristal, remplie cette fois d’un liquide clair et étincelant. Je le bus: son goût ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu boire auparavant dans le monde physique, cela ressemblait à du pamplemousse glacé, peut-être, mais il était effervescent, et étincelait. Quand je le bus, une sensation semblable à une décharge électrique traversa mon corps, m’apportant le sentiment de son activité lumineuse dans chacune de mes veines.

  Saint-Germain donna à la panthère un petit gâteau marron qu’elle dévora rapidement. Immédiatement, ses poils se hérissèrent. Il me dit: « Votre amie ne tuera plus jamais le daim! », puis Il poursuivit: « Pour la présente expérience et instruction, il sera nécessaire que vous laissiez votre corps sur le flanc de la montagne, car vous n’avez pas suffisamment développé les pouvoirs intérieurs pour l’emporter avec vous là où nous allons. La panthère le gardera, et par surcroît de précaution, je placerai le manteau d’invisibilité autour des deux corps. Nous allons au Royal Titon. Venez! »
  Aussitôt, je me retrouvai dans un corps subtil, habillé d’un riche vêtement fait d’une substance lumineuse et dorée. « Observez bien la matière dont vous êtes vêtu, me dit-Il, la substance qui compose ce vêtement a certaines qualités particulières dont l’une est de vous permettre de soulever et de transporter des objets physiques. Le vêtement lui-même possède de l’énergie électronique et permet de transporter des objets comme avec la force du corps physique. C’est la première fois que les Grands Maîtres de Lumière permettent l’emploi de cette activité phénoménale sur cette planète. »
  Pour le bénéfice du lecteur, je tiens à souligner que le corps qui m’a servi dans cette expérience fonctionnait dans les quatre dimensions et me donnait la possibilité de sentir et de manier les objets solides du monde physique comme un corps physique ordinaire.

  Nous atteignîmes bientôt le sommet d’une montagne majestueuse, qui se dresse comme une sentinelle au-dessus d’un des plus beaux sites des États-Unis. De vastes forêts s’étalaient en dessous de nous et de grandes chaînes de montagne et leurs richesses minières encore inconnues s’étendaient aussi loin que l’œil pouvait voir. Nous nous dirigeâmes vers un point où d’énormes blocs de pierre jonchaient le sol, comme si des géants les avaient amoncelés au cours d’une bataille. Saint-Germain toucha un de ces blocs: aussitôt, l’énorme masse bascula, s’écartant d’un peu plus d’un mètre de sa position initiale. Il me fit signe de le suivre. Nous entrâmes dans une sorte de grotte et, à ma grande surprise, nous nous trouvâmes devant une grande porte de bronze.
  « Ceci date d’avant la chute de l’Atlantide, donc de plus de douze mille ans », me dit-Il. Il passa devant, pressa certains points sur la porte et la grosse masse de bronze, qui devait bien peser plusieurs tonnes, s’ouvrit lentement, découvrant une entrée spacieuse. Un escalier taillé dans le roc s’enfonçait dans le sol. Nous descendîmes une soixantaine de mètres et pénétrâmes dans une pièce circulaire. Saint-Germain la traversa, se dirigeant à l’opposé de l’escalier vers une porte. Il y posa sa main droite: elle s’ouvrit et nous nous trouvâmes devant l’entrée d’une cage d’un ascenseur en forme de tube. L’intérieur semblait être fait en argent givré. En réponse à ma pensée, Il dit: « Oui! Plus dur et plus solide que l’acier: indestructible! »
  Un disque plat, du même métal, qui épousait parfaitement la dimension du tube, s’éleva jusqu’au niveau du sol. La plate-forme était entièrement contrôlée et manœuvrée par le Maître. Il prit place et je Le suivis. La porte se ferma et nous commençâmes à descendre. La descente fut longue et lente. Enfin la plate-forme s’arrêta devant une autre porte de bronze, d’un tout autre modèle cette fois. « Nous avons parcouru six cent vingt mètres vers le cœur de la montagne », précisa-t-Il comme nous sortions du tube.

  La pièce où nous entrâmes avait une disposition très particulière: de forme oblongue, elle s’étendait d’Est en Ouest, et les coins Nord-est et Nord-ouest étaient en pans coupés. Ce devait être une sorte d’antichambre, ou une chambre de réception. La lourde porte de bronze de l’ascenseur s’ouvrait dans le mur Nord-Est.
  Sur le mur Nord se trouvaient deux portes de bronze qui donnaient accès à une grande salle d’audience, et sur le mur Nord-ouest se trouvait une autre porte de bronze, toutes ces portes étaient identiques à celle par laquelle nous étions entrés. A l’opposé, sur le long mur sans brisure du Sud, une immense tapisserie était suspendue. Elle était faite dans une matière tout à fait inusitée: le tissage en était très grossier, mais le fil ou la fibre étaient aussi doux que du poil de chameau. Sur un fond d’une couleur crème très délicate, se détachaient deux personnages grandeur nature qui représentaient deux Êtres Divins, majestueux et puissants. Celui de droite était masculin et celui de gauche féminin. Tous les deux indiquaient, par leur attitude, qu’ils avaient le pouvoir de commander et de se faire obéir par les forces cosmiques. Le personnage masculin portait un long manteau d’une riche matière bleu saphir, bordé et richement brodé d’or. De toute évidence, c’était un manteau d’apparat, symbole d’autorité. Sous le manteau, sa tunique d’or avait une apparence métallique. Un soleil de rubis, diamant, saphir et émeraude couvrait sa poitrine. La taille était serrée par une ceinture de joyaux d’où descendait un panneau d’environ trente centimètres de long, qui était, lui aussi, incrusté des mêmes pierres précieuses. La tunique descendait jusqu’aux genoux, et son bord inférieur portait une bande de dix centimètres abondamment brodée de soie aux couleurs des joyaux. On avait l’impression que les vêtements étaient lumineux par eux-mêmes. Les pieds étaient revêtus de bottes souples à lacets, en cuir doré, qui montaient jusqu’aux genoux. Elles étaient ornées et lacées par des cordons bleu saphir. Une bande d’or d’environ quatre centimètres passait par le milieu du front et retenait des cheveux dorés et ondulés qui pendaient jusqu’à quinze centimètres en dessous des épaules.
  Le teint était très clair, presque rose, et les yeux étaient d’un bleu violet très profond. Les doigts de la main gauche reposaient légèrement sur le cœur et la main droite, levée, tenait une baguette de cristal lumineux, un autre symbole de puissance et d’autorité. L’extrémité inférieure de la baguette était pointue et, sur l’extrémité supérieure, on voyait une sphère de sept centimètres et demi de diamètre d’où émergeaient des rayons d’une lumière blanche étincelante.
  On ressentait immédiatement que le personnage représenté-là maniait un pouvoir gigantesque, et qu’il était l’autorité de certaines forces cosmiques très puissantes. L’ensemble suggérait en même temps la pleine jeunesse et la sagesse des âges qui se lisait dans ses yeux.

  Le personnage féminin portait un manteau d’apparat d’un violet profond, bordé d’une broderie d’or comme celle de son compagnon. La robe, faite dans une matière souple, dorée et brillante, descendait presque jusqu’au sol; le fil employé pour le tissage de la tapisserie pour représenter les vêtements devait être le même que celui qui avait été employé pour les originaux. Le personnage portait une ceinture de joyaux avec un panneau qui descendait jusqu’à environ cinq centimètres en dessous des genoux; elle était incrustée des mêmes joyaux que la ceinture du personnage masculin. Seule la pointe de la sandale droite, faite de cuir d’or, était visible. La coiffure était une simple bande d’or, et les yeux étaient aussi d’un bleu violet profond, mais plus clairs que ceux de son compagnon, alors que les cheveux, blonds, descendaient jusqu’aux genoux.
  Sur la poitrine, suspendue par une chaîne d’or, pendait une large étoile à sept branches taillée dans un seul diamant. Dans la main gauche, elle tenait une sphère de cristal de quinze centimètres de diamètre, et dans la droite, levée comme celle de son compagnon, elle tenait un sceptre d’une forme étrange: les deux tiers inférieurs étaient en or et se terminaient par une pointe en forme de lance, le tiers supérieur semblait être fait dans du cristal très lumineux et, au sommet du sceptre, il y avait une figure semblable à une fleur de lys dont le pétale du milieu, très long, se terminait par une pointe formée par la rencontre de ses quatre facettes. Le pétale recourbé sur la droite était d’une belle teinte rose et celui de gauche d’un beau bleu saphir profond, celui du milieu avait la pureté du cristal, le tout était transparent et lumineux. Les portions d’or et de matière semblable au cristal se raccordaient parfaitement car n’y avait aucune démarcation entre les deux substances. Le sceptre symbolisait les trois activités de la force créatrice.
  La sphère de cristal de la main gauche représentait, elle, la perfection non manifestée du futur dans l’activité cosmique. Les deux sceptres indiquaient la concentration et la direction de la force créatrice dans la substance universelle, en vue d’une manifestation déterminée. Ces Êtres étaient très beaux et lumineux, même dans la tapisserie et je me demandais comment ils pouvaient être en réalité.

  Saint-Germain m’attendit patiemment tout le temps que j’étudiai cet ensemble, et j’étais réellement fasciné par la magnificence de tout l’ouvrage. « Ces deux Grands Ëtres sont les fondateurs de ce Centre Spirituel », me dit-Il quand nous passâmes par la porte de bronze de droite, pour entrer dans une vaste pièce. C’était de toute évidence une salle de réunion destinée à certaines cérémonies sacrées. Toute l’atmosphère respirait le luxe et la beauté. Les mots me manquent pour rapporter ce que mes yeux contemplèrent et ce que je ressentis. Il me fallut quelques instants pour m’accoutumer à ce spectacle éblouissant et à toute la splendeur qui m’entourait.
  La pièce avait au moins deux cents pieds de long (66m), cent de large (33m) et le plafond était haut de cinquante (16m). Elle était éclairée d’une lumière blanche très douce. Saint-Germain m’expliqua que cette lumière était produite par une force omniprésente que les Maîtres utilisent comme source de lumière, de chaleur et d’énergie. Les murs latéraux et l’extrémité de la pièce étaient en onyx blanc jusqu’à une hauteur de vingt pieds (6m) et là où cette formation cessait, les architectes avaient taillé à travers une grade veine d’or vierge d’environ deux pieds de large (60cm). Les murs latéraux étaient en grande partie du granit bleu clair, mais autour de l’extrémité par où nous étions entrés la structure naturelle se changeait en un granit rose d’une qualité encore plus belle; la surface des murs, du plafond et du sol avait été parfaitement polie, par un procédé de toute évidence remarquable.
  Le plafond était en plein cintre et s’élevait à dix pieds (3,5m) au-dessus des murs latéraux; un motif incrusté, très original, le décorait: au centre on voyait un disque d’or d’au moins douze pieds (4m) de diamètre, au centre encore brillait une étoile à sept branches dont les extrémités touchaient la circonférence du disque; l’étoile était en diamants jaunes dont la masse compacte étincelait comme l’or; autour de ce soleil central se trouvait d’abord un anneau rose, puis un anneau d’un violet intense; larges de douze pouces chacun (30cm), ces anneaux formaient un champ de lumière très net autour de l’étoile; la lumière se détachait du fond d’or givré et projetait vers le bas des rayons d’une lumière cristalline étincelante; sept disques de deux pieds (60cm) de diamètre, aux couleurs de l’arc en ciel, étaient disposés autour du motif central pour figurer les planètes de notre système solaire; la surface de chaque disque paraissait aussi douce que du velours et, pour les colorer, les tons les plus purs, les plus intenses, les plus positifs avaient été employés.
  Comme je l’appris plus tard, de Puissants Ëtres Cosmiques déversent à travers ces disques leurs puissants courants de force. Ces courants de force sont ensuite captés par les Grands Êtres d’Amour et de Lumière connus sous le nom de Maîtres Ascensionnés qui, à leur tour, les envoient vers l’humanité de notre Terre; ces Radiations affectent les sept centres dans la planète, dans la vie animale et végétale, et dans chaque corps humain par les glandes endocrines.
  Le reste du plafond formait un plan de réflexion, comme le ciel, éclairé par un clair de lune très brillant.
  A l’autre bout de la salle, à environ trente pieds au-dessus du sol (10m), un grand oeil d’au moins deux pieds de large (60cm) perçait le centre du mur. Ce symbole représentait ‘l’Œil de la Vision Totale Divine’, le Créateur connaissant, produisant et maintenant tout par cette Vision même. Une force formidable émane de cet Œil à certains moments, dans des buts bien définis. Je me demandais, en le contemplant, quelles seraient mes impressions si j’assistais à une de ces opérations.
  Sur le mur Ouest, à environ trente pieds du fond de la salle (10m) et s’étendant sur une longueur de soixante dix pieds (23m) et une hauteur de trente pieds (10m), se trouvait un panneau fait dans une substance précipitée. Il était encastré de deux pouces (5cm) dans le mur, formant une surface concave sur tout le pourtour. Il s’élevait à environ cinq pieds au dessus du sol (1,60m). Sa substance était comme un beau velours d’un bleu indigo très profond, mais ce n’était pas une étoffe. On aurait pu le comparer, plutôt, à une matière minérale. Ce n’est pas une substance en usage dans le monde extérieur de l’humanité, elle peut être et est parfois précipitée par les Maîtres Ascensionnés dans un but très spécial. Saint-Germain m’expliqua que ce panneau était un Miroir Universel précipité ici pour l’instruction des initiés et des membres d’un groupe intérieur d’Êtres très évolués. Ces Grands Êtres œuvrent sans cesse pour aider l’humanité de notre Terre à devenir des hommes et des femmes parfaits, capables de manifester dans leur vie extérieure une perfection et un pouvoir identiques à la Souveraineté de Jésus Christ.
  Il n’existe pas d’organisation extérieure de ces Êtres Parfaits. Ce n’est qu’en exprimant dans sa vie une perfection analogue, en corrigeant ses faiblesses et en adorant le Soi Divin Intérieur que l’on peut entrer en contact et s’associer avec Ceux qui servent à ce niveau élevé de réalisation.

  « Sur cet écran, me dit Saint-Germain, les Instructeurs projettent des scènes de la Terre, des enregistrements éthériques des activités sur Vénus ou de quelque autre endroit qu’Ils désirent rendre visible à leurs étudiants. Ces scènes ne sont pas seulement des images du passé et du présent, elles peuvent aussi représenter les activités d’un avenir éloigné. Vous assisterez à cela plus tard. »
Nous passâmes par la dernière porte à notre droite et entrâmes dans une pièce dont les dimensions étaient à peu près de quatre vingt pieds de long sur quarante de large et vingt de haut (26x13x7m), avec un plafond en plein cintre comme celui de la grande salle que nous venions de quitter. « Toute la surface de cette pièce est faite d’or givré et les veines pourpres et vertes en relief que vous voyez sur ces murs sont en substance précipitée », me dit-Il. A l’extrémité opposée et sur le mur latéral à notre droite, s’étendant du sol au plafond, se trouvaient des casiers d’un métal blanc qui ressemblait à de l’argent givré. Tous les casiers contenaient des boîtes du même métal qui reposaient sur des supports à billes. Des hiéroglyphes en relief sur chaque couvercle indiquaient les matières traitées dans chacun des quatre fuseaux contenus dans chaque boîte.
  Les fuseaux avaient au moins dix pouces de long (25cm); un ruban d’environ huit pouces de large (20cm), fait d’or laminé en alliage avec une substance qui le rendait résistant et pliable, et mince cependant comme une feuille de papier ordinaire, était enroulé sur chaque bobine. La longueur des rubans variait de sept à cinquante pieds (2,5 à 16m), et chacun portait des caractères, comme gravés dans l’or avec un stylet, et si parfaits qu’ils ressemblaient à de la cursive.

  « Vous trouverez dans ces archives l’accomplissement de ma promesse, me dit Saint-Germain en indiquant une certaine section à l’extrémité du mur. Elles décrivent la cité, la contrée et la civilisation qui fleurissaient jadis à l’emplacement actuel du Désert du Sahara. Vous étiez alors mon fils et j’étais le souverain de cet Empire. Cette pièce contient les archives de nombreuses contrées, et l’histoire de la naissance comme de la chute de nombreuses civilisations. » Me tendant un des rouleaux, Il en détacha le lien et je constatai, à mon grand étonnement, que je pouvais en lire le contenu. « Je vous rends capable de cette lecture, continua-t-Il, en élevant temporairement votre conscience et en réveillant la mémoire obscurcie, l’enregistrement antérieur de vos expériences vécues. Pour connaître Dieu et son Univers, il suffit d’entrer en contact avec l’enregistrement vivant de chaque forme. Toute forme contient de la Vie et, dans la Lumière qui en émane, se trouve l’enregistrement de tout son passé. N’importe qui peut s’entraîner à le découvrir et à le comprendre, s’il consent à donner son attention et son temps à la discipline personnelle qui est nécessaire pour apaiser la confusion qui règne dans l’activité extérieure de son expérience journalière. Ces archives éternelles sont indélébiles.
  « Dans des temps anciens, l’humanité manifestait la Perfection complète. Cet état primordial de la race est mentionné comme ‘le Jardin d’Eden’, ou ‘Edom’, qui signifie ‘Sagesse Divine’. Lorsque l’humanité dirigea exclusivement, et consciemment, son attention sur le monde physique des sens, la Divine Sagesse ou Activité Omnisciente de la Conscience s’estompa, et le Plan Divin Cosmique de la Vie Individuelle fut submergé. La Perfection, et le Contrôle conscient de l’humanité sur toute forme furent oubliés et disparurent.
« L’homme devint conscient de ses sens au lieu d’être conscient de sa divinité, et il produisit ‘cela’ qui était l’objet de son attention et de sa pensée constantes. Délibérément, et consciemment, il tourna le dos au Pouvoir et à la Perfection dont le Père l’avait gratifié au commencement. Il créa ses propres expériences, marquées par la carence, les limitations, et la discorde, de tous ordres. Il s’identifia avec la partie au lieu du tout et, naturellement, l’imperfection en résulta.

  « Toute imperfection dans l’humanité est le résultat du mauvais usage que fait l’individu de son Attribut Divin: le libre arbitre. Il s’oblige à vivre au milieu de ses propres créations jusqu’à ce que, par décision délibérée de l’activité extérieure de son mental, il dirige à nouveau son regard vers son Origine Royale, Dieu, la Source de Tout. Alors l’homme se rappelle ce qu’il fut et peut le redevenir à condition de diriger son regard vers son Archétype.
  « Ce que vous lisez dans ces rouleaux décrit la Vie et le peuple d’il y a 70 000 ans, comme vous les avez vus récemment. Au cours de nombreuses vies qui ne vous ont pas encore été révélées, vous avez beaucoup coopéré à la production de ces enregistrements. « 

  Nous traversâmes la Salle du Conseil et entrâmes par la porte opposée dans une pièce semblable, par les dimensions, à celle que nous venions de quitter. Deux pièces plus petites lui étaient contiguës au mur Nord. Dans la pièce la plus grande, couvrant presque entièrement les murs, on trouvait les mêmes compartiments de métal et les mêmes boîtes. « Ces chambres, dit Saint-Germain, ne contiennent que de l’or et des joyaux destinés à un usage spécial qui sera une bénédiction pour le monde entier dès que l’humanité aura surmonté son égoïsme effréné. »
  Ici, Il ouvrit une boîte pleine de pièces d’or, et continua son explication: « Ceci est de l’or espagnol perdu en mer. Voyant qu’il ne pourrait être récupéré, nous l’avons apporté ici par le pouvoir de certaines forces dont nous avons le maniement. Plus tard, à une époque qui approche rapidement, il sera de nouveau répandu dans le monde extérieur pour être utilisé.
  « Dans ces récipients, me dit-Il en m’indiquant une autre section, on trouve de l’or provenant des continents disparus de Mu et de l’Atlantide, des anciennes civilisations des déserts de Gobi et du Sahara, de l’Egypte, de la Chaldée, de Babylone, de Grèce, de Rome et d’autres. Si tout cet or était remis en circulation, il provoquerait des réajustements imprévus dans tous les secteurs. Ce ne serait pas sage de le faire à présent. La Sagesse et le Pouvoir infinis des Grands Maîtres Cosmiques, qui ont été les Gardiens de la race humaine depuis sa première apparition sur la Terre, dépassent la compréhension humaine.
  « Personne en ce monde n’a jamais accumulé de grandes richesses sans l’assistance et la radiation d’un Maître Ascensionné. Il arrive que certains individus amassent des richesses dans des buts bien définis: un surcroît de puissance est alors radié vers eux et leur procure une assistance personnelle. Une expérience de cette sorte est un test et une occasion d’intensifier leur lumière. Toute prestation exceptionnelle dans l’activité humaine est toujours atteinte grâce à l’Amour, la Sagesse et le Pouvoir surhumains d’un Maître Ascensionné qui a dépassé toutes les limitations du monde physique. Une réussite exceptionnelle est due à son Pouvoir supérieur et à sa Radiation.
  « En 1887, l’Assemblée des Maîtres Ascensionnés fonda une École dans les plans intérieurs dans le but d’instruire ceux qui avaient abusé de la richesse, en leur révélant complètement le résultat de leurs erreurs. On leur enseigne la Loi Universelle relative à l’emploi de la richesse; on leur montre les conséquences de leur influence sur les autres, qui perpétuent leurs idées fausses et leurs erreurs. Ils ont la complète liberté d’accepter ou de rejeter les preuves qui leur sont données, mais ils les acceptent toujours et mettent en pratique l’instruction qu’ils ont reçue. »
  Nous entrâmes ensuite dans les deux petites pièces qui étaient garnies de la même espèce de récipients, mais plus petite. Ils étaient remplis de joyaux de toutes sortes: diamants, rubis, perles, émeraudes et saphirs, tous classés par variété et quantité. En souriant, Saint-Germain se tourna vers moi et dit: « Maintenant, vous savez que le Grand Soi Divin est seul à posséder et à contrôler toutes les richesses, et vous le comprenez. Cette ‘Présence’ désigne des Gardiens pour ses trésors sur tous les plans de la Vie; que ces trésors soient la Lumière, la Sagesse, la Substance ou les richesses matérielles. Je vois que vous êtes calme et pondéré tandis que vous examinez cette phase de notre activité et c’est bien. Ceci prouve votre force intérieure et montre que vous êtes maintenant prêt pour ce qui va s’accomplir, aussitôt que vous serez préparé extérieurement. Le temps est proche, Je puis vous l’assurer.
  « Vous avez reçu la preuve que, en réalité, c’est Nous qui administrons l’Opulence du monde, et Nous l’utilisons comme test pour mesurer la force d’âme d’un individu. Elle est toujours un prêt remis à ceux qui devraient toujours être assez forts pour l’utiliser constructivement mais peu, très peu, triomphent dans cette épreuve à cause des tentations qui existent dans le monde aujourd’hui. Nous pouvons, si Nous le voulons, élever le plus humble des Enfants de Dieu ayant une préparation suffisante à la Richesse, l’Opulence, la Puissance, à n’importe quelle situation proéminente si, par ce moyen, Nous pouvons aider la masse. »

  Nous examinâmes encore plusieurs récipients remplis d’autres joyaux puis nous revînmes sur nos pas jusqu’à la Salle du Conseil. Regardant vers la porte par où nous étions entrés au début, je vis mes bien aimés, Lotus et notre fils, conduits par un Maître que Saint-Germain me présenta comme étant Amen Bey. Nos salutations échangées, on nous conduisit vers des sièges placés devant le panneau du mur oriental. Par groupes de trois à douze, les Bénis du Chœur des Maîtres Ascensionnés arrivèrent. L’assistance finit par comprendre soixante dix personnes.
  Un grand calme nous envahit, et pas un souffle ne rompait le silence de l’attente. Une boule de lumière, blanche et douce, apparut devant le panneau. Son éclat et sa taille atteignirent une forme ovoïde d’au moins sept pieds (2,5m) de haut. Comme sorti de la Lumière elle-même, un Être Glorieux s’avança. Il était de haute taille, plein de majesté et de puissance. Il fit un signe unissant l’infini et le fini et, d’une voix qui faisait vibrer chaque atome de l’âme et du corps, il nous demanda si nous étions prêts.
  Une lumière éclatante jaillit de la substance qui composait le panneau, le transformant en un miroir de lumière vivante. Au bout d’un moment, il devint comme une atmosphère d’une clarté cristalline, qui fit place ainsi à un écran cosmique sur lequel pouvaient être projetées des images vivantes dans toutes les dimensions, sans limitation de l’espace observable. Il était évident que l’intelligence qui dirigeait cette opération pouvait faire apparaître sur cet écran tout ce qui était du passé, mais aussi tout ce qui avait trait à l’avenir.
  Les premières scènes projetées se rapportèrent au continent de Mu, à l’activité et aux accomplissements de son peuple, et à son degré de civilisation. Ceci couvrait une période de plusieurs milliers d’années. Des évènements se produisirent ensuite, qui furent certainement des causes de terreur pour les habitants de ce pays. Un cataclysme survint qui déchira la surface de la Terre et provoqua un effondrement total. L’ancienne Terre de Mu disparut sous les flots de ce qui est maintenant l’Océan Pacifique et elle y repose encore aujourd’hui. Un jour, elle remontera à la surface pour recevoir à nouveau la lumière du soleil.
  Nous vîmes ensuite le grand continent de l’Atlantide, qui couvrait la majeure partie de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Océan Atlantique, croître en beauté, en sagesse et en puissance. En ce temps-là, l’Amérique Centrale et ce qui est aujourd’hui l’Europe étaient reliés par la terre ferme. Les choses accomplies alors furent remarquables mais, de nouveau, le mauvais usage que fit le peuple de la Glorieuse Énergie Divine provoqua sa chute et, le déséquilibre grandissant, la surface de la Terre fut à nouveau déchirée par un cataclysme.
  Il ne resta, au milieu de l’océan, qu’une petite partie de l’Atlantide qui formait une grande île sans contact aucun avec le reste du monde civilisé. Un second cataclysme fit disparaître les parties orientale et occidentale de l’île, laissant subsister une autre île qui s’appelait Poséidon. Elle avait été le cœur du monde civilisé de cette époque et des préparatifs furent faits pour préserver ses activités les plus importantes, pour former un foyer central qui permettrait de poursuivre le travail non encore terminé. Un haut degré de perfection avait été atteint à la fois matériellement et spirituellement.
Dans ce cycle, le développement mécanique connut un grand essor, et l’une de ses plus remarquables expressions fut sa navigation aérienne. Les transports aériens du monde moderne sont très primitifs comparés à ceux de l’Atlantide. Les Grands Maîtres de Lumière et de Sagesse inspirèrent, instruisirent, protégèrent le peuple de Poséidon, et lui révélèrent un savoir avancé dans tous les domaines de l’activité humaine.
  Une grande partie de ce peuple devint consciente du Pouvoir Divin inhérent à chaque être mais, encore une fois, le côté humain de leur nature ou activité extérieure usurpa la Grande Energie. L’égoïsme, l’abus des connaissances et de ce Pouvoir transcendant dépassèrent toutes limites. Les Maîtres de l’Ancienne Sagesse virent qu’un autre foyer de destruction se formait et qu’un troisième cataclysme menaçait. Ils avertirent les habitants à plusieurs reprises, comme précédemment, mais, seuls, ceux qui servaient la Lumière en tinrent compte.
  De grands immeubles en matériaux impérissables furent construits et les archives séculaires y furent placées. Le tout, hermétiquement scellé, repose encore à l’heure actuelle, dans un parfait état de préservation, sur le lit de l’Océan Atlantique. Ces archives seront amenées au jour par les Grands Etres qui ont dirigé et protégé toute l’opération, et la grande civilisation de l’Atlantide ne sera donc pas complètement perdue pour l’humanité. En plus de la préservation de ces archives, de grandes richesses, principalement en or et en joyaux, ont été transférées en lieu sûr. Elles continueront à être gardées pendant des siècles, et seront utilisées dans un âge à venir pour l’avancement de générations à naître.
  Le cataclysme final arriva et le dernier fragment d’un empire mondial sombra dans l’océan pour s’y purifier. Le souvenir de l’Atlantide et de son peuple, contrairement à celui de la Terre de Mu, n’a pas été complètement effacé de l’histoire de l’humanité. Au contraire. Des allusions nombreuses et diverses y ont été faites au cours des siècles. Depuis cette disparition, 12 000 ans se sont écoulés et, néanmoins, des fragments d’information sont arrivés jusqu’à nous par les canaux les plus inattendus. Les mythes et les légendes se référant à l’Atlantide abondent, et ils ont été de tous temps deux des moyens qui ont permis de préserver le souvenir de certaines conditions ayant régné sur la Terre dans des âges révolus. Des preuves indiscutables de l’existence de l’Atlantide seront données en temps voulu, et le haut degré de sa civilisation sera confirmé par l’océanographie, la géologie et d’autres données scientifiques.

  Des scènes des anciennes civilisations du Gobi et du Sahara défilèrent devant nos yeux, nous montrant l’apogée et le déclin de leurs principales activités. La chute de ces civilisations ne fut pas due à des cataclysmes, mais à l’invasion de hordes d’âmes primitives qui se sont incarnées dans ce cycle.
  Vinrent ensuite des scènes de l’Égypte, son ascension et sa chute, cette dernière provoquée par le mauvais usage délibéré du savoir et du pouvoir. L’orgueil intellectuel et le libertinage étaient généralisés. Ils entraînent toujours la chute individuelle ou la chute des masses.
  L’Égypte avait atteint un très haut degré de perfection par le juste usage du savoir et du pouvoir. Ceci exige toujours l’humilité, l’obéissance de l’intellect au Soi Divin Intérieur, le contrôle absolu et inconditionnel de la nature inférieure chez ceux qui recherchent ces dons, s’ils désirent éviter la destruction. Les âmes incarnées en Égypte pendant son déclin ne manquaient pas de développement, comme celles qui ruinèrent les civilisations du Gobi et du Sahara, elles avaient acquis au contraire l’emploi conscient du savoir et du pouvoir. Elles en abusèrent délibérément. De tels abus n’ont rien à voir avec la Sagesse: ceux qui sont les Héritiers Éternels de cette Majestueuse Déesse doivent être à jamais au-dessus de toute tentation de ce genre. La Sagesse est ‘le juste usage de tout ce qui est en manifestation’, et celui qui comprend cette vérité immuable et évidente est une Porte Ouverte pour tout le Bien de la Création.
  Il n’est pas juste d’appeler l’Égypte une Terre de ténèbres car, dans son premier cycle, elle répandit une très grande lumière, et il en sera encore ainsi dans le futur.

  La scène suivante nous montra l’ascension et la chute de l’Empire Romain. Quand les ténèbres et la dégradation de ces siècles eurent atteint leur point culminant, Jésus apparut, déversant Sa Lumière Éclatante et Son Amour en tant que Christ: par Sa Transfiguration, Sa Résurrection et son Ascension, Il répandit un tel Flot de Perfection Divine sur la Terre que jamais plus des ténèbres aussi profondes ne pourront submerger l’humanité à aucune période. L’enregistrement éthérique de Sa Vie dans l’atmosphère de cette planète est éternellement actif, comme un Aimant qui attirera l’humanité vers une Perfection semblable.
  La venue du Christ fut une initiation pour le peuple de la Terre et un Ordre Cosmique d’envoyer le Pouvoir de l’Amour Divin dans toutes les activités futures. Par l’Expansion de Son Amour à toute la Terre dans son cycle le plus obscur, Il donna naissance au Christ Enfant dans chaque être. Il raviva en tous l’Archétype Cosmique et révéla le Plan Divin pour l’Âge à venir. C’est le décret pour la souveraineté sur toutes choses finies par le Christ en pleine stature dans chaque être humain.

  Vint ensuite le règne de Richard Cœur de Lion en Angleterre. L’humanité actuelle soupçonne peu, ou pas du tout, l’activité spirituelle de ces années. L’activité de la Lumière, qui provoqua l’enthousiasme de Richard et sa participation aux croisades, mit en jeu dans ses successeurs et dans le peuple de l’époque certaines forces que les Maîtres Ascensionnés employèrent sur des niveaux intérieurs de conscience.
  Puis vinrent des images de la première guerre mondiale en Europe, qui nous révélèrent les activités qui la produisirent. Très peu de personnes en connaissent ces causes véritables et cela vaut mieux: la chose est trop destructive à contempler pour la conscience. Rien de beau ni de bon ne peut être gagné quand on dirige l’attention sur la guerre. C’est probablement pour cette raison que la période allant de Richard à la première guerre mondiale ne fut pas projetée. Ici, l’Activité des Maîtres Ascensionnés nous fut révélée, et nous Les vîmes dissoudre la cause et la plus grande partie de la force vive accumulée en vue de déclencher le récent conflit. Ils accomplirent cela en centrant et en dirigeant consciemment d’Énormes Rayons de Lumière, dont le Pouvoir de consumation et de transmutation est trop stupéfiant pour qu’Ils puissent être décrits. Ces Êtres Parfaits avaient prévu le moment cosmique qui leur permettrait d’accomplir envers l’humanité ce Service d’Amour, attendu depuis longtemps, et dont l’humanité a encore très peu ou pas d’idée.
  Ces images remarquables continuèrent et nous révélèrent des activités concernant un lointain avenir et affectant toute la Terre. Elles nous montrèrent les profonds changements qui doivent se produire à la surface de la Terre, l’un des plus importants concernant les progrès de l’Amérique du Nord. Le Plan Divin pour l’Amérique du Nord est un état d’intense activité dans la paix, la beauté, le succès, la prospérité, l’illumination, et la souveraineté spirituelles. Elle doit porter la Lumière du Christ, être un guide pour la Terre, car l’Amérique est le cœur du Nouvel Âge d’Or qui, déjà, touche notre horizon. La majeure partie de la Terre d’Amérique du Nord subsistera pendant très longtemps. Ce fait est connu depuis des milliers d’années, en fait depuis deux cent mille ans.

  Les images continuèrent à défiler pendant trois heures, nous montrant des scènes et des activités qui, en grande partie, ont entièrement échappé à la transcription des historiens et au monde de la science à cause de leur très grande antiquité. Aussi beaux et surprenants que soient nos films cinématographiques, ils ne sont que des amusements d’enfants comparés aux images réelles, vivantes, parlantes, révélées sur l’écran cosmique. Cet écran permet d’observer la cause cosmique des évènements et des situations terrestres, aussi ceux qui étaient présents recevaient-ils un enseignement d’une portée exceptionnelle. Cette instruction sur les plans intérieurs est d’une grande utilité pour les étudiants.
  A la fin de la séance, Saint-Germain nous présenta au Grand Maître Lanto, qui s’était manifesté à nous au sein de la Lumière, puis aux soixante-dix Maîtres présents. « Ce sera pour nous une grande joie, dit Lanto en se tournant vers nous, lorsque vous serez prêts à nous rejoindre dans le Service conscient du glorieux travail que nous allons accomplir. Cette possibilité vous est offerte à cause des grandes victoires que vous avez remportées sur le moi personnel et sur le monde extérieur. Le temps est proche où vous aurez le privilège de constater combien ces victoires sont importantes. Chaque jour, acceptez totalement la Glorieuse Présence Active de Dieu en vous et vous ne connaîtrez aucun échec. Celui qui cherche sincèrement la Lumière est toujours connu des Maîtres Ascensionnés. Au Jour de l’An, nous nous rencontrerons à nouveau: Nous aurons ici douze invités de Vénus, c’est notre désir que vous soyez présents. Saint-Germain et Amen Bey seront vos mentors. »
  Il leva la main. Tous se turent et reçurent la bénédiction d’Amour de Lanto avant de retourner à leurs champs respectifs de service. La plupart disparurent en quelques instants, les autres s’en allèrent par l’ascenseur.

  « Mes Chers Enfants, Je vois que vous avez oublié l’heure: il est trois heures du matin », remarqua Saint-Germain, et Il se tourna vers Lotus et notre fils pour leur dire au revoir. Ils m’embrassèrent et se dirigèrent vers le hall d’entrée alors que nous prenions la porte de droite. « Je désire vous montrer autre chose avant que nous ne partions, me dit-Il. Tenez! Voici un ensemble d’instruments de musique tout à fait inusités, et qui sont utilisés dans un but spécial. Ils ont été construits, en effet, de façon à posséder un timbre particulier que nous utilisons pour notre travail. » Il se dirigea vers le clavier d’un orgue et continua: « Voici ce qui vous paraît être un orgue sans tuyaux, mais les tuyaux, qui sont beaucoup plus petits qu’à l’accoutumée, sont dissimulés dans l’orgue. Le timbre de cet instrument est supérieur à tout ce que la Terre connaît jusqu’ici dans l’ordre musical. Cet instrument sera utilisé dans le monde extérieur dès que le Nouvel Âge d’Or se déploiera. »
  Nous examinâmes quatre harpes merveilleuses, légèrement plus grandes que celles dont nous nous servons dans le monde d’aujourd’hui. Saint-Germain s’assit près de l’une d’elles et toucha quelques cordes, nous donnant ainsi une idée de leur timbre. Cela me parut être la musique la plus merveilleuse que j’aie jamais entendue. « Cette harpe est une surprise en réserve pour notre Bien Aimée Lotus, dit-Il, car la veille du Jour de l’An, dans ce Centre, vous entendrez ces quatre harpes jouées par d’éminents artistes. »
  Nous achevâmes d’inspecter la pièce et sortîmes par la porte du mur Nord-Ouest. Ensuite, au lieu de nous faire sortir du Centre comme nous y étions entrés, Saint-Germain ouvrit une petite porte sur la gauche, et nous passâmes par un tunnel dont les murs étincelaient comme une formation cristalline. Ils s’éclairèrent par la Lumière Blanche qu’Il avait l’habitude de produire en agissant sur la substance électronique autour de Lui. Nous marchâmes rapidement et arrivâmes par le tunnel à une porte de bronze qui s’ouvrit à son toucher. Nous nous retrouvâmes sous le ciel étoilé.

  Pendant un instant, nous restâmes en parfait silence, puis nous nous élevâmes à cinq cents pieds au-dessus du sol (165m) et voyageâmes rapidement à travers l’espace. En quelques instants nous nous retrouvâmes auprès de mon corps physique, toujours gardé par la panthère, sur la pente du Mont Shasta. J’avais été absent vingt deux heures et, levant les yeux, je vis l’aube pointer au-dessus de l’horizon.
  « Voici votre déjeuner », annonça Saint-Germain, et Il me tendit la coupe de cristal qui contenait un liquide effervescent d’une blancheur opaline. « Ce breuvage est à la fois fortifiant et rafraîchissant, et vous allez jouir de votre marche matinale: votre corps a besoin de mouvement et d’exercice. Je sens un trouble dans votre esprit, ou du moins un manque de clarté dans votre conscience.
  – Oui, répondis-je, un certain sujet retient mon attention depuis quelques temps. Il s’agit de la visualisation. Qu’est-ce que la véritable visualisation et que se passe-t-il quand on visualise?
  – La véritable visualisation est un Don, un Attribut de Dieu: c’est le Pouvoir de la Vision agissant dans l’intelligence de l’homme. Quand on se représente en esprit, consciemment, un désir que l’on voudrait voir comblé, on emploie l’un des plus puissants moyens qu’il soit donné à l’homme pour amener son désir dans sa visible et tangible réalité. Il existe beaucoup de confusion et d’incertitude dans la plupart des esprits au sujet de la visualisation. Tout d’abord, soyons certains qu’aucune forme ne fut jamais réalisée nulle part dans l’Univers, sans que quelqu’un en ait consciemment créé et maintenu l’image dans sa pensée. Chaque pensée contient une image de l’idée dont elle procède. Même une idée abstraite contient une image spéciale, ou du moins l’image du concept mental que quelqu’un s’en est créé.
  « Je veux vous donner un exercice par lequel vous pouvez développer consciemment, contrôler et diriger vos visualisations en vue d’un accomplissement déterminé. Il y a plusieurs phases dans cette méthode que chaque étudiant pourra employer en tous temps et en tous lieux. Ce procédé amène des résultats visibles et tangibles quand il est réellement appliqué.
  « La première phase consiste à se fixer, à s’établir d’une façon déterminée sur un plan nettement arrêté ou un désir à réaliser. Dans ceci, voyez toujours que ce soit dans un but constructif, honorable, digne de votre temps et de vos efforts. Examinez scrupuleusement votre mobile avant d’amener une telle création à sa réalisation. Votre but doit être honnête à la fois envers vous-même et envers autrui. Il ne faut pas qu’il soit un caprice, une fantaisie, une lubie, ou simplement la satisfaction d’un appétit des sens physiques. Rappelez-vous qu’il y a une grande différence entre l’usage, le désir et l’appétit: l’USAGE est l’exécution, l’accomplissement de la Grande Loi Universelle du Service; le DÉSIR est l’expansion, l’épanouissement de l’Activité Divine à travers laquelle la Manifestation de Dieu est constamment soutenue et atteint Sa Perfection; l’APPÉTIT est seulement une habitude établie par la continuelle satisfaction de nos désirs physiques, et c’est seulement de l’énergie concentrée et qualifiée par des suggestions du monde extérieur, par le moi, la personnalité.
  « Assurez-vous, aussi, de ne pas cacher un sentiment intérieur qui vous ferait vous réjouir d’un bénéfice aux dépens d’autrui. Un véritable Étudiant, le seul qui aura un résultat tangible par cette méthode, prend les rênes dans ses mains et détermine, décide, décrète de discipliner, de contrôler consciemment son ‘moi humain’. Il choisit ce qui doit être ou ne pas être dans sa sphère d’action et, par le processus de visualisation, dans sa pensée, il dessine l’image d’un plan de vie déterminé, le maintient dans son mental et l’amène en manifestation.
  « La deuxième phase consiste à exprimer votre plan avec des mots, aussi clairement et d’une manière aussi concise que possible. Écrivez-le; ainsi vous faites un enregistrement de votre désir dans le monde visible et tangible.
  « La troisième phase consiste à fermer les yeux, à évoquer en pensée une image mentale de votre désir ou de votre plan, dans son accomplissement, sa réalisation, sa parfaite condition et activité.

  « Méditez le fait qu’il vous est possible de créer et de voir une image en pensée, ayez conscience que cela est l’Attribut de Dieu, Son Pouvoir de Vision agissant par vous. Acceptez que votre pouvoir d’imagination n’est autre que l’Omniscience Divine agissant par vous. L’Activité de la Vision et le Pouvoir de Créer sont les Attributs de votre Soi Divin, que vous percevez et sentez en vous-même à chaque instant. La Vie et le Pouvoir Divin sont en Action dans votre conscience afin de propulser dans votre entourage l’image dont vous gardez la vision et le sentiment vivants en vous. Rappelez constamment à votre intellect que le pouvoir de l’imagination est un Attribut Divin: c’est la Pouvoir de la Vision. Le Pouvoir de sentir, d’éprouver et de vivre en union avec une image parfaite est un Pouvoir Divin.
  « La substance employée pour donner une force à votre image et à votre plan est ‘la Pure Substance Divine’, ainsi vous devez en conclure que c’est Dieu Seul qui est l’Auteur, qu’Il est l’Acte et l’Action, qu’Il est l’Accomplissement de chaque forme constructive qui ait jamais été amenée en manifestation.
  « Si vous vous servez de ces trois phases constructivement, il est impossible que votre plan ne se manifeste pas dans votre monde visible. Pendant la journée, relisez aussi souvent que possible la rédaction que vous avez faite de votre plan ou désir, et faites-le toujours avant de vous endormir car, alors, l’image laisse une impression profonde dans votre conscience humaine et y demeure, sans être troublée, pendant les heures de sommeil. L’image est ainsi profondément enregistrée dans votre mental extérieur, ce qui permet qu’assez de force soit engendrée et accumulée pour la propulser dans l’expérience de la vie extérieure. Vous pouvez emporter de cette façon tout désir ou image dans votre conscience lorsqu’elle entre dans le Grand Silence pendant le sommeil. Dans ‘le Cœur du Grand Silence’, l’image se charge de la Toute-puissance et de l’Activité Divines.

  « Sous aucun prétexte vous ne devez discuter avec autrui ou lui révéler quoi que ce soit concernant votre désir ou activité de visualisation. Ceci est un impératif absolu. Ne parlez pas non plus, ni tout haut, ni tout bas, avec vous-même, concernant votre vision. Plus grande est l’accumulation d’énergie engendrée par votre visualisation, votre contemplation et le sentiment de réalité de votre image, plus rapide sera sa manifestation dans votre expérience extérieure. Des millions de désirs, ambitions ou idéaux se seraient manifestés dans l’expérience extérieure de certaines personnes si elles n’en avaient pas discuté avec leurs amis ou leurs connaissances.
  « Lorsque vous prenez la détermination de déclencher une expérience par l’emploi conscient de la visualisation dirigée, vous vous identifiez avec la Loi de Dieu, la Loi de l’Unique qui ne connaît pas d’opposition. Vous devez prendre votre décision et la maintenir de toutes vos forces. Cela signifie que vous prenez une décision irrévocable et que vous devez vous y maintenir. Dans ce but, sachez et sentez que c’est Dieu qui sait, que c’est Dieu qui sent, que c’est Dieu qui manifeste et qui contrôle toutes choses concernant votre plan. C’est la Loi de l’Unité, de Dieu, et de Dieu Seul.
  « Jusqu’au moment où ceci sera parfaitement compris par l’Étudiant, il n’y aura jamais aucune manifestation, car au moment où un élément humain entre en jeu, vous l’enlevez des Mains de Dieu et, naturellement, le plan ne peut se réaliser parce que vous le neutralisez par vos concepts humains de temps, d’espace, de lieu, et mille et une autre conditions imaginaires qui sont inconnues de Dieu.
  « Personne ne peut connaître Dieu aussi longtemps qu’il admet une force ‘opposée’ à Dieu, car en supposant que deux forces puissent agir simultanément, il en neutralise l’activité. Quant vous atteignez ce point de neutralisation, vous n’avez plus aucune qualité définie dans un sens ou dans l’autre: vous n’avez et ne pouvez donc avoir aucun des résultats que vous espérez.v »Quand vous reconnaissez Dieu l’Unique, la Perfection se manifeste instantanément, car il n’y a rien qui s’y oppose ou qui la neutralise, pas d’intervention de l’élément temps et, dans ces conditions, tout est accompli, rien ne peut s’opposer au Décret de Dieu. Personne n’améliorera ses conditions de vie tant qu’il ne désirera pas la Perfection, tant qu’il persistera à croire à un pouvoir opposé à Dieu, ou à l’existence de quoi que ce soit en dehors de Lui ou en Lui qui pourrait empêcher la Perfection Divine de s’exprimer.
  « Le fait d’accepter une chose inférieure à Dieu – au Tout Divin – constitue le choix délibéré de l’imperfection, et c’est ce choix qui a provoqué la chute de l’homme. Ceci est fait à dessein et réfléchi, parce que, en raison de son libre arbitre, l’homme peut à chaque instant choisir entre la perfection et l’imperfection. Soit dit entre parenthèses: il ne faut pas plus d’énergie pour se représenter la Perfection que pour se représenter l’imperfection.
  « C’est vous qui représentez le Créateur pour produire la Perfection dans votre entourage à la place que vous occupez dans l’Univers. Pour réaliser la Perfection et la Souveraineté, vous ne pouvez connaître et accepter que la Loi de l’Unique: l’Unité Divine existe et contrôle absolument tout dans l’Univers – vous êtes la conscience Individualisée de la Vie, de l’Unique, de la Suprême Présence de la Grande Flamme d’Amour et de Lumière. A vous seul appartient le choix et le pouvoir de décréter dans quelle forme vous allez investir votre vie, car vous êtes la seule énergie animant votre monde et votre sphère d’action.
  « Quand vous sentez ou quand vous pensez, une part de votre énergie vitale se détache de votre être pour soutenir votre création. Chassez de votre esprit tout doute et toute crainte concernant l’accomplissement de votre visualisation. Si des suggestions d’imperfection, qui ne sont que des émanations humaines, pénètrent vos pensées, vos sentiments ou votre conscience, immédiatement, substituez-leur la pleine reconnaissance que votre Soi Divin et votre entourage sont la Vie de Dieu l’Unique.

  « En dehors des périodes de visualisation, soyez complètement indifférent et sans inquiétude à leur sujet. Ne fixez aucune limite concernant le moment de la réalisation et vivez dans le présent. Adoptez cette discipline, pratiquez-la et vous disposerez d’un pouvoir d’action irrésistible qui ne peut et n’a jamais failli.

  « Rappelez-vous toujours que votre faculté d’imagination est d’origine divine:
  – vous êtes l’Intelligence Divine Directrice,
  – vous êtes le Pouvoir de Dieu en Action,
  – c’est votre Substance que vous manipulez et cette Substance est Divine.

  « Quand vous aurez compris cela et médité profondément et fréquemment sur le sujet, tout dans l’Univers se précipitera pour combler votre désir, pour exécuter votre ordre, pour produire la manifestation désirée, car elle est entièrement constructive et en accord avec le Plan Divin Original pour toute Vie Auto Consciente.
  « Si le moi extérieur accepte vraiment le Plan Divin, il ne peut y avoir ni délai, ni échec, car toute l’énergie dépensée est naturellement parfaite et se précipite pour servir son créateur. Il n’y a pas d’autre prédestination que la Perfection. Si votre désir ou votre vision sont constructifs, vous représentez Dieu – Dieu se réjouissant devant votre propre plan. La Vision de Dieu est un Décret ou un Commandement irrévocable de manifestation instantanée.
  « Dans la création de cette Terre et de ce Système de Mondes, Dieu dit: ‘Que la Lumière soit et la Lumière fut!’. Il n’a pas fallu des éons de temps pour créer la Lumière! Cette même Puissance de Dieu est en vous, maintenant, et quand vous visualisez et décrétez, ce sont les Dons de la Vision et du Verbe Créateur qui agissent en vous et par vous.
  « Si vous réalisez ce que ceci signifie vraiment, vous pouvez commander avec Sa Toute-puissance et Son Autorité, car vous êtes Sa Conscience de Vie. Il n’y a que l’Auto Conscience de votre propre Vie qui peut commander, visualiser, ou désirer un Plan Constructif et Parfait.
  « Tout plan constructif est une part du Plan Divin. Vous avez donc l’Assurance que c’est Dieu en Action qui commande: ‘Que ce désir ou ce plan soit manifesté maintenant, et c’est accompli!' » »

  Ici, Saint-Germain s’arrêta de parler et, souriant, Il me dit au revoir et disparut de ma vue. Je pris le chemin du retour et la panthère se mit à trottiner à mes côtés. Elle était restée vingt quatre heures sans prendre aucune nourriture et elle ne tarda pas à s’élancer dans les bois, elle disparut à son tour dans les fourrés.
  Je continuai mon chemin et arrivai chez moi vers onze heures. Je passai le reste de la journée à méditer sur le sens profond des expériences que j’avais eu le privilège de vivre et qui, de manière inattendue, avaient complètement bouleversé ma conception de la Vie.




Chapitre 4: LES MYSTÈRES DU YELLOWSTONE.

  Sept jours passèrent et ce fut la première semaine de septembre. Le soir du huitième jour, j’étais assis, contemplant la Vie et le nombre infini de ces expressions quand ma pensée, tout naturellement, se tourna vers Saint-Germain. Instantanément, une immense vague d’Amour surgit vers Lui, en profonde gratitude pour le privilège des expériences vécues grâce à Son Assistance et à Sa Lumière.
  Comme un souffle, le sentiment d’une ‘Présence’ se fit sentir dans la pièce et, levant les yeux, je Le vis, souriant et radieux, comme la divinité personnifiée. « Mon Fils, me dit-Il, suis-Je un visiteur si inattendu que vous soyez tellement surpris? Vous savez pourtant que lorsque vous pensez à moi, vous êtes en contact avec moi, et lorsque je pense à vous, je suis avec vous. Au cours de votre méditation, votre attention s’est posée sur moi et c’est pourquoi Je vous apparais. Cela n’est-il pas selon la Loi? Alors pourquoi ne pas l’accepter comme naturel? Ce à quoi nous pensons, nous l’attirons dans notre expérience.
  « Permettez-moi une suggestion. Entraînez-vous à ne jamais être surpris, désappointé, froissé, quelles que soient les circonstances, car la Maîtrise est le parfait contrôle de toutes les forces qui agissent en vous en tous temps. C’est la grande récompense de ceux qui foulent le Chemin de Lumière. Par la correction du moi personnel, cette maîtrise peut être atteinte.
  « Souvenez-vous toujours que le droit de commander, la Souveraineté Permanente, n’est obtenue que par ceux qui ont appris d’abord à obéir. Celui qui obéit à la Loi de l’Unité, la Loi d’Amour, devient lui-même une cause. En réalité, il devient cette Loi de l’Unique, par similitude. N’émettez donc que l’Harmonie et ne permettez jamais à un mot destructif de sortir de vos lèvres, fusse par plaisanterie. Rappelez-vous qu’à chaque instant de l’Éternité, vous maniez une force, et qu’à chaque instant vous lui imposez une qualification.

  « Je suis venu vous chercher pour un voyage important. Nous serons absents trente six heures. Tirez les rideaux de votre chambre, fermez les portes et laissez votre corps au lit. Il sera gardé jusqu’à notre retour. Vous avez fait certains progrès intérieurs: une expérience et un déplacement très intéressants et très agréables vous attendent. »
  Je me préparai à me coucher et je fus bientôt étendu dans un grand calme. Un moment après, j’étais debout, hors de mon corps, habillé du même vêtement d’or que celui que je portais lors de ma visite au Royal Titon. La sensation de densité que donnent les murs avait disparu et, alors que je passai au travers, j’eus la sensation de marcher dans un épais brouillard. Cette fois, je fus clairement conscient de traverser l’espace. Je ne demandai pas où nous allions et nous arrivâmes bientôt au Royal Titon. A l’Est se dressaient les Montagnes Rocheuses et, au-delà, s’étendaient de vastes plaines qui, un jour, seront couvertes d’une végétation semi tropicale et seront habitées par un peuple paisible et prospère. A l’Ouest, nous apercevions la Sierra et les Monts Cascade; au-delà, la chaîne côtière dont le profil doit changer complètement. Vers le Nord, nous apercevions le Yellowstone dont la merveilleuse beauté voile les anciens mystères de la présente civilisation américaine.
  « Le nom de Yellowstone, m’expliqua Saint-Germain, est venu jusqu’à nous à travers les siècles depuis plus de quatorze mille ans. A cette époque, la civilisation de Poséidon avait atteint son apogée, grâce à un Être de Lumière qui dirigeait le gouvernement. Le déclin, provoqué par le mauvais emploi des Dons de sa Grande Sagesse, se produisit au cours des cinq derniers siècles. Dans les limites actuelles de Yellowstone, qui sont inchangées, existait la mine d’or la plus importante que le monde ait connue. Elle appartenait au gouvernement, et la majeure partie des richesses extraites étaient affectées aux recherches dans le domaine de la chimie, des inventions et de la science.
  « A soixante kilomètres de là se trouvait une mine de diamants. Les pierres qu’on en extrayait étaient des diamants d’une grande beauté, surpassant tout ce qui avait jamais été trouvé à l’intérieur de la Terre. Parmi les joyaux de cette mine, certains étaient encore plus remarquables: convenablement taillés, ils présentaient au centre une petite flamme bleue, semblable à de la lumière liquide et certains individus qui les portaient permettaient à l’éclat de cette flamme de dépasser de deux centimètres et demi la surface de la pierre.
  « Ces pierres, tenues pour sacrées, n’étaient utilisées qu’au cours des rites les plus secrets par les Maîtres Ascensionnés. Parmi ces pierres, seize sont encore gardées comme un trésor sacré par la Fraternité au Royal Titon et seront de nouveau utilisées à un moment déterminé. C’est à cause de ces magnifiques diamants jaunes que le nom de Yellowstone (Pierre Jaune) a été donné à cette région et a persisté.
  « C’est vous, Mon Fils, qui avez découvert les deux mines, qui les avez mises en exploitation et remises au gouvernement. Je vais vous montrer les enregistrements qui vous donneront la preuve physique de ce que j’avance. Ces écrits donnent la date de la découverte, la valeur des richesses qui furent extraites, la durée de l’exploitation, la description des machines utilisées pour traiter les minerais résistants et récupérer 87% de leur valeur, la mise en lingots dans la mine même (ce qui supprimait ainsi toute opération en surface), le lieu de destination, la date de clôture et de mise des scellés. Voici le double de ces écrits.

  « Dans la civilisation de Poséidonis, vous avez vécu dans une magnifique habitation avec une sœur qui est maintenant Lotus. Tous deux, vous avez réalisé et conservé un contact étroit avec le Soi Divin Intérieur, permettant à l’Activité Divine d’agir sans interférence et sans interruption. Vous étiez un fonctionnaire dans le département des mines, ce qui vous permit d’inventer un merveilleux avion. Dans cet appareil vous voyagiez souvent au-dessus des montagnes. Un jour, au cours d’une profonde méditation, on vous montra l’emplacement de ces mines que vous deviez découvrir par la suite et remettre entre les mains du gouvernement après les avoir ouvertes. Après cette explication préliminaire, je vais vous donner la preuve de mes dires, bien qu’il ne subsiste aujourd’hui aucune preuve de ces mines à la surface. Venez! Pénétrons dans la mine elle-même. »

  Nous quittâmes le Royal Titon. J’étais parfaitement conscient de traverser l’espace et de me déplacer rapidement. Nous atterrîmes dans le Yellowstone, devant une roche formant muraille. « Voyez-vous l’entrée? demanda Saint-Germain en se tournant vers moi.
  – Non, répondis-je, mais je sens qu’elle doit se trouver ici », et j’indiquai un certain endroit sur le mur de granit. Il sourit et s’avança vers l’endroit indiqué, y posa la main, et ce geste découvrit une porte de métal.
  « Voyez-vous, me dit-Il, nous avons nos méthodes pour sceller toute entrée que nous désirons protéger. Nous pouvons la rendre invisible et plus personne ne peut entrer sans notre consentement. La substance qui nous sert à sceller certains endroits ou certains objets est tirée de l’Universel. Elle est plus dure que le roc, quoique, en apparence, elle lui soit tout à fait semblable.
  « De cette manière, nous protégeons l’entrée de certains Centres, de monuments, de cités enfouies, de mines et de chambres secrètes appartenant aux Maîtres Ascensionnés. Beaucoup de ces lieux ont été préservés pendant plus de soixante dix mille ans. Lorsque nous n’avons plus besoin de ces lieux ou de ces objets, nous les rendons à l’Universel. Vous comprenez de plus en plus que toute force devient le serviteur docile de celui qui se maîtrise lui-même. Toutes les forces de l’Univers attendent nos ordres, qui doivent être donnés en accord avec la Sagesse et l’Amour. » »

  Sur la porte qui était devant nous, on voyait une main droite en relief, à peu près à la hauteur de mon épaule. Elle était faite dans le même métal que la porte et ressemblait étonnamment à ma main droite actuelle.
  « Placez votre main sur cette main de métal », me dit Saint-Germain, et pressez énergiquement. » J’obéis. La main s’emboîtait parfaitement dans la mienne et je pressai de toutes mes forces: lentement, la grande porte s’ouvrit. Il continua: « Vous avez gardé cette forme et cette taille de main au cours de plusieurs incorporations. Elle fut mise sur la porte par le gouvernement en votre honneur. Cette main de métal est le modèle de votre main d’il y a quatorze mille ans. »

  Après l’entrée, nous nous engageâmes dans un long tunnel de section circulaire et nous émergeâmes finalement dans une grande cavité. Là, je vis des machines et des instruments de différents types, tous faits d’un métal blanc impérissable, dans un parfait état de conservation, comme s’ils avaient été fabriqués hier. Au centre de la cavité se trouvait un puits de mine. Nos ingénieurs actuels seraient stupéfaits par la simplicité et la perfection des procédés miniers de cette époque passée. Ces mêmes méthodes reverront le jour en Amérique au siècle prochain.
  Saint-Germain s’avança vers la porte et fit basculer un levier. Une cave, d’un type particulier, apparut. Nous y pénétrâmes, et une fois à l’intérieur Il manœuvra un levier plus petit. Nous descendîmes à une profondeur de deux cents pieds (60m) jusqu’à la station suivante. Puis nous continuâmes de descendre pour nous arrêter à une profondeur d’environ sept cents pieds (200m). C’était l’étage principal et, de là, partaient cinq tunnels disposés comme les essieux d’une roue. Leur section était parfaitement ronde, et leur surface garnie du même métal blanc qui avait servi à la fabrication des machines et des outils. Ce revêtement métallique a une épaisseur et une résistance telles que seul l’effondrement de la montagne pourrait le faire céder. Deux des cinq tunnels s’étendaient à l’intérieur de la montagne sur plus de deux mille pieds (650m). Dans cette station centrale se trouvait une machine qui manœuvrait tous les chariots de la mine.
  « Ce métal blanc, m’expliqua Saint-Germain, est une découverte remarquable. Il est léger, inoxydable, plus rigide qu’aucun autre matériau connu. Vous ne pourriez donner qu’une description fragmentaire de toutes ces merveilles qui sont la preuve physique de l’importance de cette civilisation. De telles merveilles ont existé et sont maintenant au milieu de vous, conservées intactes, jusqu’au jour où elles seront soi-disant ‘redécouvertes’. »
  Arrivés à l’extrémité du tunnel, Il me montra les foreuses qui avaient été en usage dans ces jours lointains. « Les foreuses, continua-t-Il, émettent un tube de flamme blanc bleuâtre d’un diamètre de deux centimètres et demi. Elles opèrent à une vitesse prodigieuse, consumant la roche au fur et à mesure qu’elles la pénètrent. »
  Revenus à la station centrale, nous entrâmes dans une chambre de forme triangulaire située entre deux tunnels. A l’extrémité opposée se trouvaient des récipients faits du même métal blanc. Ils étaient d’environ trente centimètres carrés sur quatre vingt dix centimètres de longueur. Saint-Germain en ouvrit un et me montra de merveilleux diamants jaunes non taillés. J’étais muet d’admiration devant leur beauté. Si des lecteurs se demandent s’ils étaient physiques, à cette question toute naturelle, je réponds: oui, tout aussi physiques que les diamants que vous pouvez porter aux doigts aujourd’hui. D’autres récipients étaient remplis de pierres taillées d’une valeur fabuleuse.

  Après notre sortie de la mine, Saint-Germain ferma la porte et la scella de nouveau. Personne, pas même un Maître Ascensionné, n’aurait pu la distinguer de la roche environnante. Puis nous nous élevâmes au dessus du sol et parcourûmes rapidement les soixante kilomètres qui nous séparaient de la mine d’or. Cette fois, nous atterrîmes précisément au sommet de la montagne, près d’une roche en forme de cône, et qui paraissait parfaitement compacte. Elle avait un diamètre d’à peu près quatre mètres et demi à la base et peut-être trois mètres de haut.
  « Observez! », me dit-Il en appliquant la main. Lentement, une section de forme triangulaire tourna et découvrit un escalier qui s’enfonçait dans le sol. Nous le suivîmes et arrivâmes bientôt à une cavité où s’ouvrait une porte semblable à celle de la mine de diamants. « Vous remarquerez l’absence de filons, me dit-Il. Tout est fait à l’intérieur de la mine, aucune manipulation en surface. »
  Nous nous arrêtâmes à une profondeur de quatre cents pieds (120m) où se présentait une autre cavité. Là, se trouvait un équipement complet pour le traitement du minerai. Il m’expliqua le procédé qui était d’une incroyable simplicité. Nous continuâmes de descendre jusqu’au niveau de huit cents pieds (240m). Là se trouvait le même dispositif que dans la mine de diamants: des tunnels rayonnant à partir d’un point central, comme les essieux d’une roue. Trois chambres triangulaires étaient construites entre les tunnels. Elles contenaient le reste de l’extrait minier disponible au moment de la fermeture de la mine. Des récipients de métal s’y trouvaient encore. Je n’ai la permission de décrire le contenu que de trois d’entre eux. Le premier contenait des pépites provenant d’un ancien lit de rivière inclus dans le gisement qui se trouvait à huit cents pieds (240m), les graviers agglutinés y retenant l’or sur une profondeur de douze cents pieds (360m), ce qui représentait une valeur immense. Le deuxième récipient était rempli de fils d’or provenant d’une veine de quartz blanc qui se trouvait à quatre cents pieds de profondeur (120m) et le troisième contenait des disques d’or solides pesant huit livres chacun.
  « L’endroit où était rassemblé l’or, me confia Saint-Germain, était connu sous le nom de ‘chambre des lingots’. Les archives mentionnant cette mine existent en deux exemplaires, les originaux se trouvant au Royal Titon et les doubles ici. »
  Arrivés à la surface, Saint-Germain scella l’entrée et se tourna vers moi en disant: « Mon Fils, vous avez découvert ces deux mines et, assisté de vos collègues, vous les avez mises en exploitation et amenées à cette perfection. C’est également vous qui avez enregistré sur le métal impérissable les mémoires que je vais vous montrer au Royal Titon. Les Maîtres Ascensionnés, prévoyant les catastrophes qui eurent lieu il y a douze mille ans, savaient que ces mines ne seraient pas touchées. Ils les préparèrent pour être scellées afin qu’elles servent à nouveau dans un âge éloigné, dans lequel nous sommes entrés maintenant.
  « A sept différentes époques de vos nombreuses incorporations, la mémoire du procédé employé pour garder ces archives a été ravivée. Vous vous en souviendrez à nouveau dans l’âge actuel pour la bénédiction de l’humanité. Ceci vous explique l’intérêt que vous avez toujours manifesté depuis votre enfance pour les documents anciens dont vous aurez encore à vous occuper maintes fois dans cette vie présente.

  « Venez ! Nous allons maintenant retourner au Royal Titon. Là-bas, dans une salle attenante au grand hall d’audiences se trouvent les mémoires dont Je vous parle. C’est un endroit réservé à la conservation des inventions et des découvertes scientifiques. La chambre où nous sommes allés lors de votre précédente visite contenait les mémoires des différentes civilisations. »
  Nous retournâmes dans ce lieu secret. En sortant de l’ascenseur, comme lors de notre première visite, nous passâmes cette fois par la seconde porte à la droite de l’entrée. Elle ouvrait directement dans la chambre des archives scientifiques: un espace d’environ soixante dix pieds de long sur quarante de large et quinze de haut (21m x 12m x 4,5m). Tous les murs, le plancher et le plafond étaient recouverts de ce même métal blanc impérissable, qui avait servi aussi pour les étagères et les récipients.
  Saint-Germain en prit un et me tendit le mémoire que j’avais écrit sur la mine de diamants. De nouveau je fus capable de lire mais, cette fois, il me dit d’en appeler à ma Divinité Intérieure et, ainsi, le savoir qui avait été mien autrefois me revint. Le mémoire donnait un compte rendu précis de la découverte et de l’exploitation. Il me tendit un autre fuseau et je pus y lire l’historique complet de la mine d’or.

  « Maintenant que vous avez eu la preuve physique de ce que Je vous ai expliqué, me dit-Il, Je veux que vous sachiez que Je ne vous dirai jamais rien que Je ne puisse prouver ». Il se tourna vers moi et Son regard perçant traversa mon esprit et mon corps. « Mon Fils, continua-t-Il, vous vous êtes bien conduit. Vous avez manifesté votre calme et votre équilibre au cours de ces récentes expériences. Beaucoup dépend de la suite. Centrez votre attention sur votre Dieu Intérieur, qui doit tout contrôler en vous, et n’oubliez pas de l’y maintenir constamment. »
  A la lumière de ce qui devait m’arriver plus tard, je suis heureux d’avoir été conforté par cette admonition. Après cet avertissement, Il me conduisit à travers le grand hall d’audiences vers la grande porte de bronze sur le mur Ouest. Appuyant la main sur elle, Il ouvrit un panneau qui se referma après notre entrée. Je m’arrêtai alors, frappé de stupeur en voyant ce que des yeux humains ont sans doute rarement, ou peut-être jamais, eu la permission de contempler. Je restai ainsi, immobile, fasciné par tant de beauté et de nouveauté: à environ trois mètres cinquante en face de moi, se trouvait un bloc d’onyx, blanc de neige, de un mètre quatre vingt de haut et de quarante cinq centimètres de large. Sur le dessus reposait une sphère de cristal remplie d’une lumière blanche sans cesse mouvante, et à l’intérieur de laquelle des points scintillants se déplaçaient de ci, de là. La sphère émettait sans discontinuer les rayons colorés du prisme jusqu’à une distance d’environ quinze centimètres. Elle semblait faite d’une substance vivante car elle n’arrêtait pas de scintiller.
  Du sommet de la boule s’épanouissaient trois flammes en forme de plumes, l’une de la couleur de l’or en fusion, l’autre rose et la dernière bleu électrique. Les plumes avaient au moins un mètre de haut. Près du sommet, chaque section se recourbait comme une plume d’autruche, gracieuse, ravissante et en perpétuel mouvement. L’éclat qui émanait de cette admirable sphère remplissait toute la pièce et produisait une sensation d’énergie électrique indescriptible. La Lumière, la Vie et la Beauté de cette scène dépassent simplement l’imagination humaine.
  Nous nous dirigeâmes à l’autre bout de la pièce et là se trouvaient trois coffres de cristal contenant chacun un corps humain. Alors que je m’approchai, mon cœur s’arrêta: je venais de découvrir les formes que Lotus, mon fils et moi-même occupions dans une autre incorporation. Je les reconnus immédiatement par le corps de Lotus qui garde encore une certaine ressemblance avec ce corps, alors que ceux de mon fils et de moi-même avaient des traits bien plus réguliers que ceux de nos formes actuelles. Tous trois témoignaient d’un type parfait, rappelant celui des anciens. Ils paraissaient vivants, seulement endormis. Ils avaient des cheveux blonds ondulés et étaient revêtus d’une étoffe semblable à celle des personnages de la tapisserie. Un Maître Ascensionné n’avait qu’à poser le regard sur ces corps pour voir enregistrées chaque action accomplie dans toutes les vies précédentes. Ils servaient ainsi de miroirs, permettant le rappel des activités passées, lesquelles, pourtant, laissaient leur perfection originelle inchangée.
  Chaque coffre reposait sur un large socle fait du même onyx blanc que celui sur lequel était placée la sphère lumineuse. Ces coffres avaient des couvercles de cristal non scellés, mais très soigneusement ajustés à l’intérieur d’une rainure qui en faisait le tour. Sur chaque couvercle, au centre, on voyait une étoile à sept branches. Ces emblèmes étaient en relief, comme s’ils avaient été sculptés à même le cristal.
  « Ces corps, m’expliqua Saint-Germain, vous ont appartenu au cours d’une incorporation particulière, lorsque vous avez quitté la Cité d’Or pour un service spécial. Vos expériences furent terrifiantes, mais tant de Bien fut accompli au cours de ces vies qu’un Grand Être Cosmique apparut et commanda de conserver ces formes jusqu’au moment où vous pourriez opérer leur Ascension et retourner à la Cité d’Or. Il donna toutes les indications pour leur conservation et leur préservation, et elles furent observées comme vous le voyez.
  « Maintenant vous pouvez tous réaliser combien il est important et nécessaire d’avoir une conscience aiguë du Maître Intérieur, et de se concentrer profondément sur Lui, de façon à ce que, Seul, l’Amour Divin, la Sagesse et la Paix puissent agir à travers vos esprits et vos corps en tous temps. »
  A ce moment là, une Lumière Étincelante et une Force Terrible me Traversèrent et mon Dieu Intérieur parla: « Grand Maître de Lumière, Parent, Frère et Ami! O Puissant Fils de Dieu! Tu as en effet un Amour sans fin et, grâce à Lui, Tu as atteint la Maîtrise sur les Cinq Royaumes et l’Éternelle Paix que Tu as méritée. Le Grand Dieu Intérieur, en ces Enfants que Tu aimes tant, Se manifestera bientôt en une Complète et Consciente Maîtrise. Il leur permettra de donner l’Assistance que Tu as si longtemps désirée, car Chacun des Enfants de Dieu a un service à rendre, et aucun autre ne peut le donner, que lui seul. Du Cœur même de Dieu, J’invoque la Grande Lumière pour Te bénir à tout jamais! »
  Quand ces mots eurent été prononcés, un Grand Rayon de Lumière apparut, qui remplit la pièce de points brillants aux couleurs prismatiques: surgissant de toutes parts, ils remplirent la pièce d’une Lumière Éclatante d’arc-en-ciel, palpitante de Vie.
  « Voyez, Mon Fils, me dit Saint-Germain, jusqu’à quel point de Perfection vous pouvez laisser parler le Grand Maître Intérieur. Vous serez bientôt capable de le faire consciemment et à volonté, chaque fois que vous le désirerez. Notez l’effet de stalactite sur le plafond, et l’apparence blanc argent des murs. Tout cela est fait de substance précipitée, et la pièce est toujours maintenue à la même température confortable. »
  Il m’entraîna vers l’autre bout de la pièce et nous nous arrêtâmes devant une ouverture voûtée pratiquée dans le mur. Il y posa la main et une porte s’ouvrit lentement, laissant apercevoir le merveilleux équipement permettant de graver les mémoires. « A l’époque actuelle, dit-Il, un grand nombre de ces appareils vont servir de nouveau à l’humanité qui, de cette façon, n’aura pas besoin de passer par le canal des inventions et des découvertes.
  – Comment se fait-il, demandai-je, que tout, dans ce Centre et dans ces mines, soit préservé de la poussière et doté d’une ventilation si parfaite?
  – C’est très simple, m’expliqua-t-Il, les Maîtres Ascensionnés utilisent la même force pour nettoyer et ventiler que pour produire de la Lumière, de la Chaleur ou de l’Énergie. L’émanation de l’Un d’Eux, lorsqu’elle passe dans les mines ou dans les chambres, consume instantanément toute substance inutile. Nous approchons du second matin depuis que vous avez quitté votre corps et nous devons rentrer. »

  Nous avons traversé la chambre d’audiences et l’avons quittée par la porte à gauche de l’ascenseur, et nous nous sommes retrouvés dans la lumière des étoiles. Nous revînmes rapidement dans ma chambre et, un instant plus tard, je me retrouvai dans mon corps physique. Saint-Germain se tenait près de moi, me tendant la coupe de cristal familière, remplie cette fois d’un liquide ambré. Je bus et sentis son effet vivifiant traverser chaque cellule de mon corps.
  « Maintenant, dormez aussi longtemps que vous pourrez », dit-Il et Il disparut de ma vue. Je dus dormir profondément car je me réveillai de nombreuses heures plus tard complètement reposé, ressentant une nouvelle force et une nouvelle puissance corporelles.




  Chapitre 5: SOUVENIRS INCAS.

  Dix jours passèrent sans incident. Grâce à un entraînement accru, je ne m’endors jamais sans maintenir mon attention sur mon Dieu Intérieur et sans envoyer une pensée de gratitude vers Saint-Germain. Le soir du onzième jour, lorsque je me retirai, j’entendis sa voix me dire distinctement: « Venez! »
  J’avais appris à obéir à cet appel et, immédiatement, je quittai mon corps, traversai l’espace et me retrouvai en quelques instants au Royal Titon. Saint-Germain se tenait sur le flanc de la montagne, attendant mon arrivée. Cette fois, pour que je le rejoigne, Il m’avait appelé. Je le saluai: « A votre service », dis-je en me dirigeant vers lui. Souriant, Il me répondit: « Nous avons du travail en perspective, partons! »

  J’eus parfaitement conscience de la direction dans laquelle nous voyagions. J’étais certain que nous nous dirigions vers le Sud-Ouest. Bientôt, nous vîmes les lumières d’une ville, et Saint-Germain me dit en me les montrant: « Los Angeles ». Puis, comme nous passions au-dessus d’un autre territoire illuminé, Il dit « Mexico ». Arrivés au-dessus d’une forêt tropicale, nous avons commencé à descendre et sommes passés près des ruines d’un ancien temple.
  « Voici les ruines de Mitla, dans l’État d’Oaxan Mexico », m’expliqua-t-Il.
  « Vous vous êtes incorporés tous les trois pour aider ce peuple lorsque la civilisation inca atteignit son apogée. Avec l’assentiment des Maîtres Ascensionnés dont dépendait cette assistance, vous avez choisi de venir dans la famille inca pour rendre le service attendu à cette époque.
  « Vous êtes né ici, enfant d’un chef inca, âme forte, très avancée dans l’illumination spirituelle. Il aimait profondément son peuple et demanda au Dieu Suprême lumière, abondance, et perfection pour qu’il soit béni avec sa terre. La dévotion de l’inca envers sa Source était très grande, car il connaissait et reconnaissait consciemment la puissance du Grand Soleil Central. Cette véritable compréhension fut enseignée au peuple inca et, parce que les Incas savaient ce que signifiait le Grand Soleil Central, ils se servaient du Soleil comme symbole du Soi Divin. Ils possédaient une compréhension intérieure réelle, et ils reconnaissaient la totalité de la puissance issue de ce Grand Soleil Central que nous appelons aujourd’hui ‘le Christ’ car Il est le Cœur de l’Activité Christique de l’Univers.
  « À cause de la dévotion du chef inca, à la fois envers sa Source et envers son peuple, son profond désir pour que la bénédiction divine et la lumière les gardent et les aident fut exaucé: Quatorze Grands Êtres de la Cité d’Or située au-dessus du Sahara lui répondirent et vinrent lui donner assistance. Vous, Lotus et votre fils furent trois de ces Quatorze. Vous aviez dix ans, Lotus douze et votre fils actuel quatorze quand vous avez été confiés à mes soins et placés sous ma direction pour vous préparer à l’œuvre que vous deviez accomplir plus tard. En ce temps-là, Je résidais dans le Cité d’Or mais, lorsque l’accord vibratoire fut obtenu, Je me rendis au palais dans une forme tangible pour donner la radiation et l’instruction nécessaires. Il en fut ainsi pendant quatre ans, jusqu’à ce que tout fut révélé à votre père.
  « L’inca était stupéfait de la sagesse de ses enfants et il exprimait constamment louanges et actions de grâce pour une telle bénédiction. Vous aviez quatorze ans quand apparut à l’inca le Grand Maître Cosmique qui, autrefois, nous avait tous amenés à la Cité d’Or à la fin de notre incorporation dans la civilisation saharienne. Il lui dit que sa demande avait été entendue de la manière la plus réelle.
  « A partir de ce moment, et pendant soixante dix ans, la civilisation inca atteignit son apogée. Je venais alors chaque jour pour vous instruire et élever les vibrations de l’inca et les vôtres. On vous appelait ‘les Enfants Incas du Soleil’. Sa gratitude, sa coopération et son amour furent magnifiques, en vérité, et il reçut la science et le maniement de la Grande Loi Cosmique.
  « Votre enfance et votre jeunesse furent remarquables. Aucun nuage ne vint troubler la beauté de cette instruction. Votre fils apprit les règles du gouvernement et les devoirs des chefs. Lotus apprit le travail intérieur, reçut l’enseignement total de la Loi et fut consacrée comme Prêtresse du Temple du Soleil. On vous enseigna à vous-même les Lois Cosmiques de la Prêtrise et aussi, secrètement, la conduite des armées.
  « Après dix années d’entraînement spécial au Pérou, vous avez été envoyés tous les trois au Nord, dans une récente colonie de l’Empire Inca, pour aider le peuple dans l’expansion de ses activités et stimuler son progrès. L’Amour, la bénédiction et l’honneur du chef inca vous y accompagnèrent et vous avez établi la capitale de la colonie là où se trouve maintenant Mitla, dans la province d’Oaxan, au Mexique, et la gloire de cette cité nous est parvenue à travers les siècles.
  « Là, vous avez construit un grand temple, sous la direction de Ceux de la Cité d’Or qui vous avaient instruits et aidés. Lotus portait le nom de Mitla dans cette incorporation, et c’est en son honneur que la cité fut appelée ainsi. Elle y servit comme prêtresse pendant plus de quarante ans. Ce fut l’un des temples les plus magnifiques de cette période, et aucune dépense ne fut épargnée pour l’aménager. C’est la partie secrète de ce temple, bâtie sous la surface du sol, qui devait subsister et rendre témoignage de cette splendide civilisation, des siècles plus tard. Vous saviez cela au moment où il fut construit. L’entière construction fut dirigée par un des Grands Maîtres Ascensionnés de la Cité d’Or.
  « La partie extérieure était faite de pierres massives, dont quelques unes peuvent être vues aujourd’hui encore parmi les ruines. L’intérieur était recouvert de marbre, d’onyx et de jade. Le jade venait d’une source secrète des Andes, qui n’a jamais été révélée à personne. La couleur et la décoration intérieure étaient des plus artistiques, les tons principaux étant l’or, le pourpre, le rouge et le rose coquillage. Le sanctuaire intérieur était d’or avec des décorations blanches et pourpres. Le trône dans lequel officiait la prêtresse était aussi d’or. Ici, la force spirituelle était concentrée et maintenue pour être ensuite radiée vers le peuple et l’empire.
  « Après cette explication préliminaire, nous allons maintenant pénétrer dans le temple souterrain où une chambre a été préservée au milieu des ruines de cette ancienne splendeur. » »

  Nous nous éloignâmes un peu et Saint-Germain ordonna: « Reculez! ». Il concentra un Rayon de la Force Divine sur un amas de rochers. Ils furent soudain projetés dans toutes les directions, découvrant ainsi un cube de granit rouge. Il s’avança et y posa la main. Lentement, le bloc pivota, découvrant une ouverture d’environ un mètre de large et des marches bien apparentes conduisant à l’intérieur. Nous en descendîmes vingt et une, jusqu’à une porte qui semblait être en cuivre, mais Saint-Germain me dit que c’était un alliage de métaux dont les proportions le rendaient impérissable.
  Il pressa sur un cube de roche à droite de l’entrée et me montra une porte qui tournait lentement, découvrant une petite salle. A l’extrémité opposée se trouvait un passage voûté, fermé par une autre porte massive. Cette fois, il pressa sur une pierre avec son pied. La pierre avait une forme particulière et se trouvait dans le sol. La porte s’ouvrit sur une immense chambre qui paraissait avoir besoin d’un sérieux nettoyage et d’un peu d’aération. La pensée n’avait pas plus tôt traversé mon esprit que l’endroit se remplit d’une lumière violette puis d’un léger brouillard blanc qui devint brillant comme le soleil de midi. Le nettoyage fut bientôt achevé et tout paraissait propre, frais et était imprégné d’un doux parfum de roses.

  Nous entrâmes. Mon attention fut retenue par un certain nombre de portraits, remarquables, et dont je n’avais jamais vu les pareils. Ils étaient gravés dans l’or massif avec les couleurs de la Vie.
  « Eux aussi, m’expliqua Saint-Germain, sont indestructibles. Cinq d’entre eux sont les portraits du chef inca, votre fils, Lotus, vous et moi-même. Nous sommes représentés avec les corps que nous utilisions à cette époque. Par sa dévotion envers sa propre Flamme Divine, Lotus attira en ce temps-là un Grand Maître de Vénus qui lui enseigna cette sorte d’art. Elle est bien différente de tout ce qui a été enseigné sur Terre. Il ne fut créé qu’un nombre limité de ces portraits, car ce type d’art particulier avait des siècles d’avance. Le Maître de Vénus ne permit pas, à cette époque, qu’il soit répandu, mais il doit apparaître dans le présent Âge d’Or, où nous sommes entrés maintenant.
  « Ah mon Fils, si le peuple d’Amérique pouvait comprendre quelles magnifiques possibilités l’attendent! Mais il faut pour cela qu’il abandonne les croyances, les cultes, les dogmes, tout ce qui le limite et qui, par là, détourne son attention de ‘la Grande Présence Divine’ dans le cœur de ses enfants. Si les humains pouvaient comprendre quelle liberté, quelle puissance, quelle lumière les attendent! La seule condition est qu’ils reconnaissent et fassent usage de la Grande Présence Aimante en eux-mêmes, qu’ils comprennent et qu’ils sentent que cette Présence qui les anime possède le Contrôle Divin sur toute la manifestation. Oh! S’ils pouvaient comprendre que leurs corps sont les Temples du Très Haut Dieu Vivant, qui est le Maître du Ciel et de la Terre! S’ils pouvaient comprendre l’Amour du Soi Divin, lui parler, le reconnaître en toutes choses et être aussi certains de la Réalité de cette Présence que de celle des autres personnes et des choses! S’ils pouvaient seulement sentir combien proche est cette Grande Présence, sentir sa Réalité dans les profondeurs de leur âme, ne fût-ce qu’un instant, rien alors ne pourrait plus jamais s’interposer entre eux et ce Divin et Suprême Accomplissement qui est celui de Jésus et des autres Maîtres Ascensionnés!
  « Ô Amérique! Bien Aimés Enfants de la Lumière! Laissez cette Grande Divine Présence, sa Sagesse et sa Puissance parler en vous maintenant, et voyez avec quelle rapidité le Royaume de Dieu peut se manifester sur la Terre. L’Amérique montre le chemin aux autres nations, elle porte la Lumière qui annonce l’Âge d’Or à venir. Peu importent les conditions présentes, cette Lumière jaillira soudain et consumera les ombres qui cherchent à pervertir ses Idéaux et son Amour pour le Grand Soi Divin. »

  À droite, une porte s’ouvrait sur une chambre contenant les archives impérissables de la civilisation Inca, qui relataient l’importance de son rôle dans ce cycle.
  « C’est en ranimant la mémoire d’une vie antérieure d’il y a quatorze mille ans que vous avez retrouvé le procédé d’enregistrement de ces archives », me fit remarquer Saint-Germain. « Elles seront transportées au Royal Titon en même temps que les portraits, car ce temple secret a maintenant rempli son rôle et sera dissous. » Aussitôt, des Êtres Merveilleux, Étincelants, apparurent et emportèrent les archives et les portraits. Quand ils eurent terminé, nous retournâmes à l’entrée et nous nous écartâmes jusqu’à une bonne distance, immobiles et silencieux. Saint-Germain concentra son attention pendant quelques instants sur la porte du temple secret. Un calme soudain me saisit et m’immobilisa. Il y eut un grondement pareil à celui d’un tremblement de terre et, en un instant, le temple secret qui avait été une des plus glorieuses créations de son temps s’affaissa, en ruines. Je ne pus qu’être frappé d’étonnement à la découverte de l’immense pouvoir de Saint-Germain. Vraiment, les Maîtres Ascensionnés sont des Dieux, me dis-je. Il n’est pas étonnant que dans la mythologie des anciens, leurs activités soient relatées sous forme de fables ou de légendes. Ils exercent la Toute Puissance Divine en tous temps, parce qu’ils sont concentrés dans une détermination inflexible sur la Grande Présence Divine. Ils manifestent la Perfection Divine et ainsi tout le Pouvoir leur appartient.
  « Lorsque Jésus a dit: ‘En vérité, je vous le dis, les œuvres que je fais, vous les ferez, et de plus grandes encore!’, il savait de quoi il parlait », continua Saint-Germain. « Il était venu pour démontrer que chaque être humain sur Terre peut atteindre et exprimer la Maîtrise et la Souveraineté Conscientes. Il donna l’exemple de la Souveraineté des Maîtres Ascensionnés, et il prouva à l’humanité qu’il est possible à tous d’appeler le Soi Divin en Action et de contrôler ainsi consciemment toute chose humaine.
  « Les grands Maîtres Ascensionnés, ces Êtres d’Amour, de Lumière et de Perfection qui ont guidé l’Expansion de la Lumière dans l’humanité depuis son origine sur cette planète, ne sont pas un produit de l’imagination. Ce sont des Êtres réels, visibles et tangibles, glorieux, vivants, et animés d’un tel Amour, d’une telle Sagesse et de tant de Pouvoir que le mental humain ne peut le concevoir.
  « Partout dans l’Univers, Ils accomplissent librement et naturellement tout ce que l’homme ordinaire considère comme surnaturel. Ils sont les Gardiens de la Race; leur rôle est d’éduquer et d’aider l’être individualisé à développer sa conscience au-delà de l’expression de l’être humain ordinaire. Ainsi, l’être individualisé entre en possession de ses attributs supra humains et, comme un étudiant passant de l’instruction primaire aux degrés universitaires, le disciple d’un Maître Ascensionné passe de l’état humain grossier à la pleine et continuelle expression de sa divinité.

  « Un Maître Ascensionné est un être individualisé qui, par un effort conscient, a développé assez d’amour et de pouvoir en lui-même pour rompre les chaînes de toutes les limitations humaines: étant ainsi libéré, il est digne de manipuler des forces dépassant l’expérience humaine. Il s’est identifié à l’Omniprésence Divine, la Vie. Toutes forces et toutes choses lui obéissent, car il est un être doué du libre arbitre et conscient du Soi Divin, contrôlant tout par la manipulation de sa Lumière Intérieure. C’est par la radiation et l’effusion de cette Lumière, qui est véritablement sa propre ‘Essence Lumineuse d’Amour Divin’, qu’un Maître Ascensionné est capable d’aider ceux qui viennent sous sa direction.
  « Lorsqu’une telle radiation est dirigée vers un disciple, les corps subtils de ce dernier – surtout le corps de désir, le corps mental et le corps causal – absorbent l’essence lumineuse du Maître et la lumière de ses corps est identifiée et brille plus fort, comme une étincelle qui se transforme en flamme. Cette essence lumineuse contient la force la plus concentrée de l’Univers, elle dissout toute discorde et établit un équilibre parfait dans toute la manifestation.
  « Le corps du Maître Ascensionné émet continuellement des rayons de cette essence lumineuse, dissolvant la discorde terrestre, comme les rayons de force appelés lumière et chaleur dissolvent les brouillards.
  « Les radiations que les Maîtres déversent sur l’humanité terrestre sont de l’énergie consciemment concentrée et ayant reçu une qualité déterminée, puis étant dirigée vers l’accomplissement d’un plan défini. De cette manière et des milliers de fois, des personnes et des localités reçoivent une protection dont l’humanité est totalement inconsciente – continuant son existence et ignorant sereinement ses protecteurs et ses bienfaiteurs.
  « Dans ce rôle, les Maîtres Ascensionnés ont la faculté de changer de corps comme habituellement on change d’habits, car la structure cellulaire est toujours sous contrôle conscient et chaque atome répond à chacune de leurs directives. Ils sont libres d’employer un ou plusieurs corps si ce qu’ils veulent accomplir le demande, car leur faculté de dissoudre ou d’assembler un corps atomique est illimitée.
  « Ils sont la manifestation toute puissante de toute substance et de toute énergie, car les forces de la nature et les quatre éléments sont leurs serviteurs volontaires et obéissants.
  « Ces Êtres glorieux, gardiens et instructeurs de la race humaine en évolution, sont appelés Maîtres Ascensionnés d’Amour, de Lumière et de Perfection. Ils sont, sans conteste, tout ce que le mot Maître suggère. Ils manifestent par l’Amour, la Sagesse et le Pouvoir du Soi Divin en Action, la Maîtrise sur tout ce qui est humain. De ce fait, ils ont fait l’Ascension dans le plan d’expression qui est au-dessus de l’humain, dans le surhumain: le Divin, la pure, éternelle, toute-puissante Perfection.

  « Dans son ignorance et ses limitations, l’humanité terrestre se permet de juger ou d’exprimer des opinions diverses sur Jésus, et d’autres Maîtres Ascensionnés. Cette habitude est des plus désastreuses, car ces critiques retournent à ceux qui les émettent et les lient encore plus étroitement aux souffrances et aux limitations qu’ils se créent eux-mêmes.
  « Les Maîtres Ascensionnés, s’étant libérés des limitations humaines, sont une Effusion de Lumière Flamboyante et, par l’Activité de la Loi, ils sont devenus impénétrables à toute pensée humaine discordante. C’est la raison pour laquelle toutes les pensées et les sentiments destructifs des hommes sont obligés de retourner vers celui qui les a émis, le liant plus étroitement dans les chaînes qu’il se forge. Si les êtres humains pouvaient voir leurs pensées, leurs sentiments ou leurs paroles, partout dans l’atmosphère, sur l’éther, s’agglomérant avec leurs semblables puis revenant vers leur émetteur, ils ne seraient pas seulement stupéfaits de leurs créations, mais ils hurleraient ‘au secours!’, et pour dissoudre de telles créations, ils se retourneraient avec détermination vers leur propre divinité et s’y réfugieraient.

  « Pensées et sentiments sont choses vibrantes et vivantes. Celui qui sait cela emploiera sa sagesse et se contrôlera en conséquence.

  « Ce que le Soi Divin est, par rapport au moi extérieur, c’est cela que Jésus représente par rapport à l’humanité qui fait ses expériences sur la Terre. Il a révélé l’Enregistrement du Maître au monde extérieur et il est à jamais la preuve vivante que l’être humain est capable de se libérer de toutes limitations et d’exprimer sa divinité en accord avec le Plan Original car, à l’origine, l’humanité vivait dans la Liberté et l’Harmonie.
  « Lorsque ceux qui étudient la Vie et les Lois de l’Univers d’une manière plus approfondie que le reste de l’humanité deviennent conscients de l’existence des Maîtres Ascensionnés, ils désirent venir vers ces Grands Êtres afin d’en obtenir de l’Instruction. C’est l’âme qui aspire à plus de Lumière, alors que le moi extérieur ne réalise nullement ses relations avec ces Grands Êtres complètement divinisés. Ce n’est que par l’activité d’un Amour assez grand et d’une discipline complète du moi extérieur qu’un étudiant éminemment sincère, convaincu et déterminé, peut contacter un de ces Maîtres Ascensionnés. Si le motif pour lequel le contact est recherché est la curiosité, ou le désir de s’assurer si oui ou non ces Êtres existent, ou pour obtenir la solution d’un problème, le contact ne se fera pas, car le Maître Ascensionné ne s’intéresse nullement à donner satisfaction au côté humain d’un étudiant. Tous ses efforts concernent l’expansion du Soi Divin Intérieur afin que son Pouvoir soit intensifié au point de briser les limitations dans les plans mental, émotionnel et physique, c’est à dire en pensées, sentiments et actions.
  « Les faiblesses et les limitations rendent le véhicule impropre à être un instrument adéquat pour l’expression du Grand Soi Divin Intérieur. Le corps humain, avec ses facultés, est ‘le Temple de l’Énergie Divine’ que la Grande Présence Divine produit afin de l’employer pour la manifestation du Plan Divin.
  « Si l’énergie divine est gaspillée pour la satisfaction incontrôlée des appétits des sens et des désirs du moi extérieur, et si la Présence Intérieure n’est pas mise en possession du véhicule, alors Elle se retire, privant le moi extérieur du pouvoir de manipuler le mental, et le corps se décrépit puis se dissout. C’est l’état que le monde appelle ‘la mort’.
  « Celui qui cherche à contacter un Maître Ascensionné dans le corps visible, tangible et vivant de celui-ci, sans être passé par une préparation qui accorde graduellement sa structure extérieure et son mental avec ce Maître, celui-là est comme un élève du jardin d’enfants qui demanderait à un professeur d’université de lui enseigner l’abc.

  « Les Maîtres Ascensionnés sont, en réalité, de grandes batteries chargées d’un pouvoir et d’une énergie formidables: tout ce qui touche leur radiation devient hautement chargé de leur essence de lumière, exactement comme une aiguille qui, mise en contact avec un aimant, prend les qualités de celui-ci et devient aimantée.
  « L’aide et la radiation des Maîtres Ascensionnés sont essentiellement un Don d’Amour. C’est pourquoi ils n’emploient jamais la force pour contraindre. La Loi d’Amour, la Loi de l’Univers et la Loi des êtres individualisés ne permettent pas aux Maîtres Ascensionnés d’entraver le libre arbitre des individualités, sauf aux périodes d’Activité Cosmique, lorsque le Cycle Cosmique supplante le cycle individuel. C’est à ces époques que les Maîtres Ascensionnés peuvent donner plus que l’assistance habituelle.
  « La Terre, maintenant, se trouve dans l’un de ces cycles, et la plus intense radiation de lumière, connue à ce jour, est actuellement donnée afin de purifier l’humanité, de rétablir l’ordre et l’amour indispensables pour le maintien de notre planète et du système de mondes auquel nous appartenons.
  « Tout ce qui ne se conforme pas ou ne veut pas se conformer à l’ordre, l’équilibre et la paix qui doivent s’exprimer à l’avenir dans la vie sur la Terre devra trouver quelque autre partie de l’Univers pour y acquérir la compréhension de la Loi.
  « Il n’y a qu’un passeport qui donne accès à la Présence des Grands Êtres: assez d’amour donné au Soi Divin et aux Maîtres, joint à la détermination de déraciner de la nature humaine toute discorde, tout égoïsme et tout mensonge.
  « Lorsqu’on est suffisamment déterminé à servir exclusivement la manifestation du Plan Divin Constructif, on discipline la nature humaine même si la tâche est dure. Il nous faut faire notre réforme complète du moi humain. Alors, automatiquement, l’attention d’un Maître Ascensionné sera attirée par l’Étudiant, et le Maître, voyant ses efforts, radiera vers lui le courage, la force et l’amour qui le soutiendront jusqu’à ce qu’il arrive à maintenir le sentiment du ‘contact permanent’ avec sa propre divinité intérieure.

  « Le Maître Ascensionné sait et voit tout ce qui concerne l’étudiant, car il lit clairement l’enregistrement qui est fait dans l’aura. Cet enregistrement révèle le développement du disciple, ses points forts comme ses faiblesses. Le Maître Ascensionné est l’Omniscience et la Vision Divines, rien ne lui est caché. Celui qui a l’ambition d’être dans la Présence Visible et Tangible du Maître Ascensionné doit comprendre que, à moins de se transformer en un Soleil Radiant d’Amour, de Lumière et de Perfection, que le Maître peut intensifier et employer comme une part de lui-même, et diriger à volonté consciemment n’importe où, il ne serait d’aucune utilité et serait un crampon et une perte d’énergie pour le Maître.
  « Si l’Étudiant n’a pas discipliné déjà le moi extérieur, ou n’est pas disposé à le faire, ayant acquis le calme mental, des sentiments paisibles et aimants, et un corps robuste, il ne constitue pas une matière qu’un Maître Ascensionné puisse employer dans le service surhumain qu’il accomplit.
  « Si l’Étudiant ne possède pas un véhicule robuste, bien contrôlé et harmonieusement développé, il est incapable de collaborer avec un Maître Ascensionné et d’accomplir ce qui dépasse toute expérience humaine. Et si un de ces Êtres Parfaits acceptait un disciple dépourvu de toutes ces qualités, il commettrait la même erreur qu’un constructeur qui ferait une machine ou une maison avec des matériaux non appropriés. Cette espèce de matériel ne résisterait pas à une pression exceptionnelle, un besoin urgent ou un service prolongé. Ce ne serait pas une preuve de Sagesse, d’Amour ou de Miséricorde de soumettre quelqu’un à une expérience pour laquelle il n’a ni l’entraînement, ni la résistance requis. Comme les Maîtres Ascensionnés sont le comble de la Perfection, Ils n’agissent qu’avec Justice, Amour, Sagesse et Discernement.
  « L’attitude de celui qui désire collaborer avec les Maîtres Ascensionnés consciemment ne doit pas être ‘je voudrais les rencontrer pour recevoir de l’Instruction’, mais plutôt ‘je veux me purifier, me discipliner et me perfectionner, devenir une telle expression d’Amour, de Sagesse et de Pouvoir que je pourrai les assister, et ainsi je serai attiré par Eux. Je veux aimer avec tant de constance, si infiniment et divinement, que l’éclat de ma Lumière leur permettra de m’accepter’.
  « Se corriger et contrôler les forces accessibles à la conscience humaine ne sont pas des objectifs qui peuvent être atteints immédiatement, en prenant ses aises, en étant léthargique et en donnant satisfaction aux sens, car les sens de l’être humain se déchaînent, et l’humain se rebelle furieusement contre la répression indispensable de sa nature inférieure. Cela doit pourtant être accompli pour pouvoir gouverner les forces de l’être, surtout celles des sentiments, afin qu’elles puissent être employées et mises en action sous la Souveraineté Exclusive et Consciente du Mental Divin.
  « Le proverbe disant ‘beaucoup d’appelés mais peu d’élus’ est très vrai. Tous sont constamment appelés mais peu sont suffisamment éveillés pour réaliser la Joie Extatique et la Perfection du Soi Divin, pour entendre Sa Voix dans la Lumière, appelant à jamais chacun à retourner vers la Maison du Père. Chaque être sur Terre est libre à chaque instant de se lever et d’aller vers le Père, le Soi Divin, à condition de tourner le dos à la condition des sens et de garder son attention sur l’Unique Source dans tout l’Univers, d’où procèdent la Paix, le Bonheur, l’Abondance et la Perfection.

  « Il existe un moyen permettant à tous d’entrer en contact avec les Maîtres Ascensionnés: c’est de penser à Eux, de Les appeler, Ils répondent à chaque Appel par Leur Présence d’Amour. Mais le motif de l’appel doit être l’Amour de l’Unique Source, l’Amour de la Lumière, l’Amour de la Perfection.
  « Si cette intention est réelle, déterminée et persévérante, l’étudiant recevra de plus en plus de Lumière, car la Lumière reconnaît ce qui lui est semblable et donne de Soi-même sans arrêt, sans condition et à chaque instant. Demandez et vous recevrez, frappez et on vous ouvrira, cherchez et vous trouverez: appelez la Lumière et les Maîtres Ascensionnés vous répondront, car ILS SONT la Lumière de ce Monde.


  « Lotus servit comme prêtresse dans le Temple de Mitla pendant plus de quarante ans, avec vous et votre fils. Grâce à vos efforts combinés, les différentes cités de la colonie atteignirent un haut degré de perfection. Vous y avez établi des industries, perfectionné l’agriculture, faisant régner la prospérité dans le pays.
  « Il fut révélé au chef inca que le moment où il devait terminer son pèlerinage terrestre et son service dans cette civilisation approchait. Il vous manda alors tous les trois auprès de lui. D’autres furent désignés pour vous remplacer et, le bénissant avec amour, vous fîtes vos adieux à votre peuple.
  « Le roi fut très surpris de voir qu’aucun de vous n’avait vieilli au cours de votre absence. Votre apparence de jeunesse était le résultat de l’entraînement reçu pendant votre enfance, et la preuve encore plus évidente que ses enfants lui avaient été envoyés d’En Haut en réponse à sa prière. Une profonde gratitude envers le Dieu Tout Puissant et Unique, pour Ses Bienfaits, ainsi que envers ses enfants et son peuple, remplirent son cœur. » »
  À ce point de son discours, Saint-Germain révéla nos incorporations Incas: des images vivantes apparurent dans l’atmosphère, toutes dans leurs couleurs et leurs activités originales. Cela dura environ trois heures. Ces anciennes expériences du Pérou et de Mitla étaient, devant moi, une réalité vivante.

  Le chef inca réunit les quatorze envoyés de la Cité d’Or, en vue de l’évènement le plus important de son règne. La direction des affaires de l’Empire devait être transférée à son fils aîné qu’il avait désigné comme son successeur, au cours d’un banquet.
  Le palais avait été considéré pendant des siècles comme la construction la plus magnifique de cette période, car le roi avait eu à sa disposition pendant son règne des ressources immenses. Il vivait en contact étroit avec le Soi Divin, et des richesses fabuleuses étaient à sa disposition. L’intérieur du palais était entièrement orné d’or, les chambres privées de la famille royale étaient décorées d’or pur rehaussé de joyaux, et le symbole du soleil était utilisé à profusion, comme un rappel constant au Dieu Intérieur.
  Dans la salle du banquet, il y avait cinq tables de jade sculpté, aux pieds d’onyx blanc. Vingt personnes pouvaient prendre place autour de chaque table, à l’exception de la table royale où, seuls, les quatorze envoyés de la Cité d’Or, le Roi et le Maître Saint-Germain, connu alors sous le nom de Soleil Uriel, pouvaient prendre place. Les chaises de la table royale étaient en or, surmontées d’une légère panoplie de plumes d’autruche aux couleurs étincelantes. Sur le siège de l’inca, les plumes étaient de couleur violette, celles de Saint-Germain étaient d’un ton or intense, celles du fils aîné étaient violettes, celle de la fille roses, celle du fils cadet représentant l’autorité du prêtre étaient blanches. Les plumes des quatorze de la Cité d’Or avaient des couleurs différentes, toutes magnifiquement belles. La couleur, dans chaque cas, indiquait le service que l’occupant rendait à l’Empire dans sa fonction spéciale.
  Des nappes d’un tissu très doux, richement brodées de fils étincelants, recouvraient les tables. Tout le palais était illuminé par des globes auto lumineux dont Saint-Germain avait fait don au chef, au début de son préceptorat.
  Le chef portait une robe royale, faite dans une matière métallique dorée, avec une plaque de poitrine merveilleusement ornée de joyaux représentant le soleil. Par dessus, il avait revêtu le manteau de sa fonction, fait dans un riche tissu pourpre et bordé de somptueuses plumes d’autruche en bas et autour du col. La couronne était une bande de diamants garnie de trois plumes violettes à l’arrière. La Vie Intérieure du Chef, le Soi Divin et Ses Activités, le Père, le Fils et le Saint-Esprit, se manifestant à travers l’homme sous forme d’Amour, de Sagesse et de Pouvoir, étaient symbolisés par ces trois plumes. Les deux fils étaient vêtus de vêtements semblables à ceux de leur père, à l’exception du manteau royal, mais chacun portait une plaque de poitrine ornée de joyaux. La couronne de l’aîné était décorée d’émeraudes et les plumes étaient d’un violet plus clair que celles du père; la coiffure de l’autre fils était garnie de perles, et les plumes étaient blanches, symbole encore de la fonction du prêtre.
  La princesse portait une robe d’or, tissée d’un fil aussi fin qu’un fil d’araignée, et sur voilée d’une étoffe opalescente, éblouissante et changeant de couleur à chaque mouvement du corps. Elle avait une ceinture de diamants et d’émeraudes avec un panneau descendant jusqu’à terre. Elle était coiffée d’un bonnet serré et ajusté, et autour de son cou pendait une chaîne à laquelle était suspendu un symbole du soleil, fait de diamants, de rubis et d’émeraudes. Ses sandales étaient en or, couvertes elles aussi de joyaux.
  Au moment même où le Roi quittait ses appartements privés pour se rendre dans la salle du banquet, une Lumière éclatante remplit la pièce et Saint-Germain se tint, devant nous, comme un Dieu. La Lumière autour de lui était presque aveuglante, et il nous fallut quelques secondes pour nous y accoutumer. Sa belle chevelure d’or tombait sur ses épaules et était retenue par une bande de diamants bleus autour de son front. Sa propre radiation se manifesta dans la couleur de ses cheveux jusqu’à ce qu’elle apparut comme un soleil. Le violet étincelant de ses yeux contrastait fortement avec sa peau qui avait la douce couleur rosée de la jeunesse et de la parfaite santé. Ses traits étaient très réguliers comme ceux des anciens grecs.
  Il portait une robe faite dans une matière blanche étincelante, complètement différente de tout ce qu’on peut rencontrer dans notre monde moderne. Elle était légèrement serrée à la taille par une ceinture de diamants jaunes et de saphirs, avec un panneau descendant jusqu’aux genoux. A l’annulaire de sa main gauche, on voyait un anneau orné d’un magnifique diamant jaune, et au médium de sa main droite, un saphir presque aussi brillant. Les deux pierres brillaient énormément à cause de sa radiation très intense car il arrivait tout juste de la Cité d’Or.
  Le Roi fut surpris à cette apparition mais il débordait de joie. Il fit le signe reliant le cœur, la tête et la main, s’inclina profondément devant le Maître et lui offrit son bras. Ils avancèrent ainsi jusqu’à la salle du banquet.
  Là, les tables avaient été dressées avec un service fait entièrement d’or, de cristal et de jade. Les enfants du Roi entrèrent peu après et, lorsqu’ils virent le Maître Bien Aimé, eux aussi furent transportés de joie. Ils n’oubliaient pas, pourtant, le caractère solennel de l’occasion et, faisant le signe divin qu’il leur avait enseigné, ils s’inclinèrent profondément devant leur père et leur hôte de marque.

  Le signal fut donné de s’asseoir. Le Roi prit place à la tête de la table, le Maître Saint-Germain à sa droite et, à côté de ce dernier, la jeune fille. Le fils aîné fut placé à la gauche du Roi, puis le cadet et les quatorze de la Cité d’Or.
  A la fin du banquet, le Roi se leva et tous devinrent très attentifs. Il resta silencieux un moment, puis, étendant la main vers Saint-Germain, il le présenta à l’Assemblée. Le Maître s’inclina avec grâce. Le Roi dit que la Loi Spirituelle la plus haute lui avait été enseignée ainsi qu’à ses enfants, et il fit connaître à ses hôtes les grandes bénédictions qui avaient été accordées à cette terre et à ce peuple. Elles étaient la preuve du grand Amour que leur avait prodigué le Maître. Il déclara ensuite que ce grand banquet avait été donné afin de désigner son successeur au trône.
  Il fit signe à son fils aîné de se lever et le leur présenta comme leur futur chef. Il retira son manteau royal et le posa sur les épaules de son fils. Saint-Germain, levant la main au-dessus de lui pour le bénir, dit: « Je vous bénis, mon Fils, au Nom et par la puissance du Grand Dieu Unique en l’Homme et dans l’Univers, dont la Sagesse Suprême vous dirigera, dont la Lumière vous illuminera et dont l’Amour vous enveloppera et vous bénira, vous, cette terre et ce peuple. » Puis, le Maître Bien Aimé toucha le front du fils avec le pouce de la main droite et leva la main gauche, et un éclat de lumière aveuglant les entoura.
  Le Roi désigna ensuite ceux qui devaient prendre la place de sa fille et de ses deux fils dans le Temple de Mitla. Saint-Germain, le Roi, ses enfants et les envoyés de la Cité d’Or se dirigèrent ensuite vers la salle du trône, où le Maître leur adressa de nouveau la parole et dit: « Bien Aimés de la Lumière! Votre Frère, le Roi, jouira bientôt d’un repos bien mérité et recevra une instruction supérieure. Je resterai avec vous. Votre civilisation connaîtra son apogée sous le règne de ce frère bien-aimé, et vous aurez besoin de bien des richesses supplémentaires pour tout ce qui doit être accompli. Au cœur des montagnes voisines se trouve un trésor immense de pierres précieuses et d’or. Le plus jeune des fils de votre chef n’a pas encore ravivé la faculté dont il se servait antérieurement. Je vais la réveiller pour qu’elle fonctionne à nouveau, parce que ses futures activités vont en avoir besoin. »
  Il s’avança vers le cadet et toucha, là encore, le front avec le pouce de sa main droite: un tremblement apparut dans tout le corps et la vue intérieure en fut ouverte. Il vit, dans les passes montagneuses, un certain emplacement contenant de telles richesses qu’il comprit qu’aucune autre réserve ne serait nécessaire pour produire tout ce dont ils auraient besoin dans leurs activités extérieures. L’enfant rendit grâce à son Maître Bien Aimé, et promit d’exécuter le plan prévu par son assistance.
  Trois des mines qu’il ouvrit et qu’il exploita furent fermées et scellées lorsque le règne des quatorze de la Cité d’Or prit fin. Elles sont restées fermées jusqu’à présent. De temps en temps, les archéologues retrouvent des vestiges qui rendent compte de la haute perfection qui fut atteinte par cette civilisation. Les fragments qu’ils ont découverts à ce jour appartiennent pourtant à la période du déclin de la civilisation inca. Un jour viendra où ce qui correspond à son point culminant sera révélé et apportera révélation, bénédiction, illumination et service à la postérité.
  Les jours suivants, des messages furent envoyés vers les principaux points de l’Empire pour annoncer l’accès du fils du roi au trône. Sa réputation l’avait précédé depuis la Cité de Mitla; la renommée de sa sagesse, de sa noblesse de caractère, de sa justice s’était répandue à travers tout le royaume pendant les années où il avait vécu dans cette ville.

  Quelques jours plus tard, le jeune homme ordonna à l’ingénieur des mines qu’il avait choisi comme chef d’une expédition, de préparer l’équipement, la nourriture, et de réunir les hommes pour se rendre à la montagne et ouvrir la mine qu’on lui avait montrée en lui restituant l’usage de sa vue intérieure, ou Troisième Œil.
  Lorsqu’ils furent prêts à partir, le jeune homme resta seul et fixa avec fermeté son attention sur son Dieu Intérieur, sachant ainsi qu’il serait guidé pour trouver la mine. Par ce sentiment, il n’eut aucune difficulté pour la localiser exactement, d’après ce qu’on lui avait montré dans la vision. De nombreux hommes furent mis à pied d’œuvre: en soixante jours, la veine la plus riche qui eut jamais été découverte en Amérique du Sud fut ouverte. Le récit de la découverte et de l’exploitation de cette mine est venu jusqu’à nous sous la forme d’une légende encore vivante aujourd’hui. Au retour de cette expédition, le fils du Roi fut accueilli par les acclamations du peuple et reçut la bénédiction de son père, de Saint-Germain, de son frère aîné et de sa sœur.
  La mine était située à deux mille quatre cents mètres d’altitude et ce séjour avait intensifié la sensibilité du prince, fait qui se produit toujours à une altitude élevée. A son retour au palais, il perçut clairement qu’un grand changement était imminent pour le chef inca et que son trépas approchait.

  Le jour du couronnement arriva, où le fils aîné devait assumer légalement et publiquement les responsabilités et les charges du royaume. La famille royale demanda à l’Ami et Maître Bien Aimé de couronner le nouveau chef et c’est avec grâce qu’il y consentit. Les préparatifs de cet évènement important, quoique très élaborés, furent vite terminés. Au moment où la couronne allait être posée sur la tête du nouveau chef, tous remarquèrent que Saint-Germain ne faisait aucun geste pour la prendre. Soudain, dans un éclair aveuglant, un Être Merveilleux se manifesta. Il paraissait être une jeune fille de dix huit ans à peine, mais de son regard et de sa présence émanait un rayonnement éblouissant, rempli d’amour, de sagesse et de puissance qui faisait d’Elle une déesse.
  La Lumière qui vibrait autour d’elle était blanche et cristalline, elle étincelait sans cesse de mille feux. Tendant les mains vers le porteur de la couronne, elle la prit et, avec une grâce infinie, la posa sur la tête du nouveau roi. D’une voix mélodieuse, Elle dit: « Bien Aimé de la Cité d’Or, Je vous couronne avec la Sagesse, l’Amour et la Lumière dont cette couronne est le symbole. Puissent votre justice, votre sens de l’honneur, et votre noblesse de cœur subsister à jamais. Par Ordre Divin, Je régnerai avec vous, invisible pour tous sauf pour ceux de la Cité d’Or qui sont ici. »
  Le nouveau chef s’agenouilla en recevant la couronne et l’Être Merveilleux se pencha et le baisa au front. Elle se tourna ensuite vers l’assemblée, éleva les mains et la bénit. Immédiatement, une lumière rose très douce emplit la salle, les enveloppant tous d’amour. Elle bénit l’ancien roi et, se tournant vers sa fille, Elle l’embrassa affectueusement. Au plus jeune des fils, Elle tendit la main et lui, s’agenouillant, la baisa avec une grande déférence.
  Le nouveau roi monta sur le trône. Il s’inclina devant ses hôtes puis, offrant son bras à l’Être ravissant, il ouvrit le chemin vers la salle du banquet où eut lieu le festin du couronnement. Il donna le signal de s’asseoir et prit la parole en ces mots: « Mon peuple bien aimé! Je sais qu’il n’y a qu’une seule Divine Présence, Dieu-l’Humanité-et-l’Univers qui gouverne tout. C’est mon désir plus fort que jamais de vivre de telle sorte que mon esprit et mon corps soient de purs canaux et de pures expressions au service de l’Unique Grande Présence Intérieure. Puissiez-vous, mes amis, mon peuple, notre Terre et son activité, être bénis par le Grand Amour de Dieu, Sa Paix, Sa Santé, Son Bonheur. Puisse cet Empire, qui est le domaine de Dieu, et dont nous sommes seulement les gardiens, continuer d’exister dans une abondante prospérité. L’Amour de Dieu en moi vous baignera toujours et je demande la Lumière Éternelle de Dieu pour vous élever vers l’Éternelle Perfection. »

  Le banquet avançait et le vieux roi devenait de plus en plus pâle. Le nouveau roi fit un signe à son jeune frère, qui se chargea de leur père et l’aida à se rendre aux appartements de la famille royale. Le roi s’étendit et resta immobile pendant quatre heures. Ses enfants, Saint-Germain et l’Être ravissant restèrent à ses côtés. Quand le terme de son voyage sur Terre arriva, l’Être ravissant s’avança vers la tête de la couche royale et prononça ces mots: « Frère inca, tu as pensé laisser cette forme à l’action des Quatre Éléments, mais Je te le dis, elle opérera son Ascension, elle sera illuminée et sera transmutée dans l’Éternel Temple de Dieu qui exprime toute Perfection. Ton Grand Service t’a libéré de la roue des renaissances et de la soi-disant mort. Sois reçu maintenant au sein de l’Armée de Lumière avec laquelle tu seras maintenant toujours UN. »
  Lentement, le corps s’éleva vers l’Éternelle Perfection puis disparut complètement. Saint-Germain se tourna vers ceux qui se trouvaient là. « Mon Service est terminé », dit-Il, et, s’avançant, Il plaça un anneau très particulier au troisième doigt de la main droite du roi. Son joyau était un globe miniature auto lumineux, fait dans une substance précipitée qui ressemblait à de la perle, et à l’intérieur duquel on voyait brûler une flamme bleue. C’était un Joyau de Lumière, semblable au globe qui servait à éclairer le palais et que Saint-Germain avait donné à son père. « Acceptez ceci, dit-Il, du Maître de la Cité d’Or. Il demande que vous le portiez toujours sur vous ». Puis il dit adieu, s’inclina gracieusement et disparut de leur vue.
  Les trois enfants de l’inca avaient des corps physiques qui avaient été rendus parfaits par l’instruction de Saint-Germain qu’ils avaient reçue dans l’enfance. Il venait alors quotidiennement de la Cité d’Or pour les préparer au service du peuple. Tous trois avaient une magnifique chevelure blonde et des yeux bleu violet. Les deux fils mesuraient deux mètres de haut et la fille environ un mètre soixante dix. Leur port dénotait une grande dignité naturelle et laissait deviner la maîtrise intérieure qu’ils avaient gagnée grâce à cette instruction. Lorsque l’aîné monta sur le trône, il avait soixante huit ans, mais il n’en paraissait pas plus de vingt cinq. Même au moment où ils quittèrent la terre, aucun ne paraissait plus que cet âge. Le nouveau roi régna quarante sept ans, vivant ainsi jusqu’à l’âge de cent quinze ans. La fille vécut jusqu’à l’âge de cent treize ans et le cadet jusqu’à celui de cent onze ans.
  Le peuple inca de cette époque avait les cheveux et les yeux foncés et la couleur de peau des indiens américains. Ceux qui s’incarnèrent dans la masse du peuple ne furent pas des âmes d’un savoir avancé, comme ce fut le cas dans les civilisations antérieures de l’Egypte, de l’Atlantide et du Sahara. Pour cette raison, les Maîtres Ascensionnés qui donnent leur assistance pour répandre la Lumière dans l’humanité placèrent le chef inca, ses enfants et les envoyés de la Cité d’Or aux postes de gouvernement de ce peuple, pour établir le plan selon lequel les futures activités devraient se dérouler. Ils conçurent une forme de gouvernement et un plan de développement qui, s’ils avaient été suivis, auraient permis à cette civilisation d’atteindre une grande Perfection dans l’accomplissement dans le monde extérieur et, en même temps, de recevoir une très forte illumination intérieure.

  Lorsque le moment approcha de choisir des chefs parmi les Incas eux-mêmes, pour succéder au roi et à ses quatorze assistants, on prit grand soin de choisir ceux dont la croissance intérieure était la plus avancée. Quatorze furent choisis pour succéder à ceux de la Cité d’Or. L’Être ravissant apparut quotidiennement au roi pendant les quarante sept années de son règne, donnant conseils et assistance à l’aide de sa radiation, pour que la Sagesse et la Force Intérieures soient les Forces directrices pour le peuple.
  Les successeurs des quatorze et du roi furent donc appelés en la présence du chef sage et très aimé, et l’Être ravissant, qui avait été invisible tout ce temps, se rendit visible à tous. La Lumière autour d’Elle devint très brillante quand Elle leur dit ces mots: « Pendant plus de quatre vingt dix ans, les Êtres de Lumière ont enseigné, illuminé, béni et rendu prospère le peuple et l’Empire. L’exemple est devant vous. Si vous le suivez, tout continuera à prospérer et votre terre sera bénie. Si vous ne gardez pas en vous l’Amour du Soi Suprême et Unique comme étant le Premier de tous dans vos cœurs, et si vous ne Le reconnaissez pas comme le Chef de l’Empire et de ses habitants, la décadence s’installera et la Glorieuse Perfection, dont vous avez joui pendant un siècle, sera oubliée. Je vous confie à la Grande et Suprême Présence en tous. Puisse-t-Elle toujours vous diriger, vous protéger et vous illuminer. »
  Une preuve visible de l’existence du Dieu Intérieur en chaque homme leur fut donnée, elle fut donnée à chacun de ceux qui devaient garder les destinées de l’Empire pendant les années à venir. Cette même preuve sera donnée au présent peuple américain. En la présence du nouveau chef et de ses associés, le Roi et les Quatorze de la Cité d’Or quittèrent leurs corps et rendirent leur Soi Divin visible. Puis en quelques instants, leurs corps physiques disparurent dans l’air ambiant.
  « Ainsi, termina Saint-Germain, vous est révélé le film d’une autre vie, et les bénédictions qui résultent d’une acceptation aimante de la Suprême Présence du Dieu Intérieur Unique y sont visibles. Retournons maintenant au Royal Titon. »
  Nous revînmes à l’entrée et allâmes jusqu’à la Chambre des Audiences. Sur les murs, on voyait les portraits d’or gravé, transportés ici de l’ancien Temple de Mitla. Dans la Salle des Archives, nous trouvâmes ce que les Êtres ravissants et lumineux y avaient transporté. D’autres choses encore avaient été transportées mais il ne m’a pas été permis d’en parler.

  Quand ces expériences eurent pris fin, j’avais compris, au moins partiellement, ce que pouvait être le Véritable Amour. Personne ne peut traduire le sentiment intense d’Amour et de Gratitude que l’on peut ressentir pour un Maître Ascensionné, quand on a eu la possibilité de vivre les expériences par lesquelles j’étais passé depuis ma première rencontre avec Saint-Germain. Aucun mot ne pourra jamais traduire ce sentiment. Après un tel contact, un seul désir persiste, effaçant tous les autres: celui d’être ce qu’Ils sont. C’est alors qu’on comprend ce que voulait dire Jésus quand Il parlait de la Maison du Père et où se trouve la vraie demeure de l’âme. Si quelqu’un a expérimenté, ne serait-ce qu’une seule fois et pour une fraction de seconde, le bonheur extraordinaire irradiant d’un Maître Ascensionné, il n’y a rien dans l’expérience humaine qu’il n’endurerait ou ne sacrifierait pour atteindre ce degré de Perfection, de Maîtrise et d’Amour.
  On comprend également qu’une telle Perfection soit proposée à tous les Enfants de Dieu et soit aussi réelle que la réalité même. La vie la plus heureuse vécue par un être humain n’est qu’un rebut comparée à l’État d’Ascension de ces Grands Êtres. La création la plus parfaite et la plus belle des hommes, avec tout ce dont ils peuvent se vanter de puissance et d’accomplissement, est infiniment grossière en comparaison de la Liberté, de la Beauté, de la Gloire et de la Perfection qui est l’expérience journalière et continuelle de quiconque a opéré l’Ascension de son corps, comme Jésus.
  Aussi, me sentais-je submergé par un sentiment de Gratitude et d’Amour envers Saint-Germain lorsque vint le moment de retourner à mon corps. Il réalisait ce que je ressentais et comprenait ma position.
  « Mon Fils, dit-Il, vous ne pouvez pas recevoir ce que vous n’avez pas mérité, et vous méritez ceci et bien davantage. Rappelez-vous cependant que ce qui semble mystérieux ne paraît tel que parce qu’il est inexpliqué. Une fois comprises, toutes les expériences, même les plus inaccoutumées, seront considérées comme naturelles et en accord avec la Loi.
  « La vérité suivante doit rester gravée dans votre mémoire pour toujours:

« Reconnaître et accepter la ‘Présence’ du Dieu Unique et Tout-puissant, qui a sa racine dans notre cœur et dans notre cerveau, et ressentir profondément cette VÉRITÉ plusieurs fois par jour, en réalisant et reconnaissant que Dieu remplit entièrement de Lumière notre esprit et notre corps, c’est être libéré. L’Unique et Toute-puissante Présence est Harmonieuse. La Perfection se manifestera dans les affaires et dans toute l’activité de celui qui tiendra son attention fixée avec détermination sur cette Vérité Éternelle, et il n’y a pas de degré de Perfection, si élevé soit-il, qu’il ne pourra atteindre.
  « Il n’y a qu’une seule Source et un seul Principe de Vie sur lesquels nous devrions fixer notre attention sans la disperser: c’est le Soi Divin à l’intérieur de chaque individu. C’est au Grand Soi Harmonieux que le moi personnel devrait donner allégeance en tous temps, avec Lui qu’il devrait rester en constante communion, quelle que soit l’activité extérieure de l’intellect.
  « Le Grand Soi Unique est l’Énergie de la Vie s’écoulant dans chaque corps humain à tout moment, et grâce à laquelle nous avons la capacité de nous mouvoir dans une forme. C’est la Sagesse éclairant notre esprit, la Volonté dirigeant nos activités constructives, le Courage et la Force soutenant tous les efforts loyaux, le Sentiment d’Amour Divin avec lequel nous pouvons qualifier toute émission de force, au fur et à mesure qu’elle s’écoule à travers le moi humain, le seul Pouvoir par lequel nous puissions jamais accomplir de bonnes choses. Le Soi Divin est la Maîtrise Consciente de toute activité extérieure.
  « Le Soi Divin Tout-puissant en vous est le Chef Suprême de toute création, et la seule Source sûre, permanente, éternelle, de toute assistance au cours de l’existence. C’est seulement à l’aide de son Amour, de sa Sagesse et de sa Puissance que quiconque pourra s’élever jusqu’à l’Ascension, car une communion consciente et constante avec Lui signifie Liberté et Pouvoir sur toute création humaine. Lorsque Je dis ‘création humaine’, J’entends ‘tout ce qui est discordant et inférieur à la Perfection’. » »

  Nous revînmes à mon corps et dès que je l’eus réintégré, Saint-Germain prit mes mains et me fortifia par un flot de l’Énergie Divine. Je me sentis immédiatement revivifié d’esprit et de corps. Je m’assis, fixai mon attention avec une profonde intensité sur ma ‘Présence Divine’ et offris une prière de gratitude pour les prodigieuses bénédictions dont j’avais été l’objet.
  Saint-Germain s’inclina avec grâce et disparut.




  Chapitre 6: CITÉS ENFOUIES DE L’AMAZONIE.

  Peu de temps après, un soir où j’étais plongé dans mon travail, j’entendis la voix de Saint-Germain me dire distinctement: « Soyez prêt ce soir à 9 heures, Je viendrai vous chercher ».
  Immédiatement, je me sentis en pleine forme. Je terminai rapidement mon travail, pris un bain et m’apprêtai à dîner de bonne heure. « Je vous apporterai la nourriture qu’il vous faut », me dit alors Saint-Germain. J’attendis donc et j’entrai dans la plus profonde méditation que je pus atteindre – reconnaissant partout la pleine et parfaite manifestation de Dieu.
  À 9 heures précises, la Maître apparut dans ma chambre, portant des vêtements qui avaient l’apparence métallique et brillante de l’acier poli mais qui, au toucher, paraissaient plutôt faits dans un alliage extrêmement léger de soie et de caoutchouc. L’examen de cette belle et nouvelle texture me fascina au point que je sortis de mon corps sans m’en apercevoir, jusqu’au moment où, me retournant, je le vis étendu sur le lit. En m’avançant vers le grand miroir fixé sur la porte, je vis que mes vêtements étaient identiques à ceux que portait Saint-Germain. Je m’en étonnai, et me demandai pourquoi ils différaient tant de ceux qui nous avaient servi jusqu’à présent. Il lut la question dans mon esprit et y répondit:
  « Essayez de comprendre, Mon Fils, que dans l’état ascensionné, nous avons toujours la faculté d’employer la pure substance universelle et elle répond aussitôt à notre désir. Si nous désirons une forme pour un temps limité, nous donnons à la substance dont elle est formée cette qualité, et la forme se manifeste conformément à notre décret. Aujourd’hui, nous aurons à traverser l’eau et la radiation spéciale de cette matière entourera votre corps subtil d’un champ magnétique qui l’isolera contre les effets naturels de l’élément liquide.

  « Essayez de concentrer votre pensée sur ce pouvoir qui est en vous. Faites appel, pour votre usage, à l’océan de substance universelle dans laquelle vous pouvez puiser sans limites. Elle obéit sans exception aucune aux décrets de votre pensée et manifeste toute qualité qui lui est imposée par l’activité du sentiment humain.
  « La substance universelle obéit à votre volonté consciente en tout temps. Elle ne cesse de répondre aux pensées et aux sentiments de l’humanité, que celle-ci s’en rende compte ou non. Il n’est pas un moment où les hommes n’imposent une qualité ou une autre à cette Substance. Ce n’est que par la connaissance qu’un individu obtient le contrôle et la manipulation consciente de cet océan de substance universelle. Avec cette connaissance, l’homme commence à comprendre les possibilités créatrices de ses pensées et de ses sentiments, et la responsabilité qui lui incombe.
  « Pendant des siècles, l’humanité a qualifié la substance universelle avec le sentiment de décrépitude et de limitation, et actuellement les corps expriment ces caractéristiques. Toute la race humaine donne constamment naissance à des orages de haine, de colère, de revanche, et de beaucoup d’autres sentiments inharmonieux qui s’impriment sur les éléments, et ceux-ci les rejettent sur l’humanité sous forme de cataclysmes de la nature. Le peuple de la Terre connaît de grands bouleversements d’idées et d’émotions, provoqués par la révolte contre l’injustice du sort, le ressentiment envers les êtres, les lieux et les choses, et le désir de revanche, conscients ou inconscients. Ces vibrations imposées sur les éléments de la substance universelle font, tôt ou tard, retour à l’individu qui est leur créateur et leur source. Les cataclysmes ne sont que les moyens dont se sert la substance universelle pour se purifier et se débarrasser de la contamination des pensées et des sentiments humains: elle retourne toujours à son état de pureté divine.
  « À chaque instant, chaque individu reçoit, dans son âme et son corps, la pure et parfaite Vie de Dieu. A chaque instant également, il donne une qualification à la pure substance universelle de Dieu. Il est seul responsable de l’emploi qu’il fait de la pure substance divine et il recevra le choc en retour de sa création, car la Vie de l’Univers se meut en cercle et doit faire retour à sa source.
  « Les Maîtres Ascensionnés ont appris à connaître la Loi du Cercle, la Loi de l’Unique. C’est pourquoi nous n’imposons à la substance universelle que la qualité dont nous voulons faire usage, pour le service immédiat. Si nous voulons qu’une manifestation dure un certain temps, nous formulons le décret, et la substance dont se compose cette manifestation y répond de façon précise. Quant aux archives du Royal Titon et des autres centres répartis dans le monde, il est nécessaire pour notre travail que certaines choses soient maintenues pendant des siècles: nous les décrétons donc comme impérissables et elles le sont car la nature ne se trompe jamais. Elle garde fidèlement les qualités qui lui sont imposées. Elle nous obéit; elle obéit aussi à l’homme.

  « Il existe cependant une autre qualité en elle, que l’homme ignore, ou refuse avec entêtement d’apprendre et, à cause de cette ignorance ou de cet entêtement du moi extérieur, il ne cesse de souffrir, jusqu’à ce qu’il reconnaisse cette vérité fondamentale et éternelle: la Loi de l’Amour, la Loi de l’Unique, la Loi de la Perfection, la Loi de l’Harmonie, ‘la Loi du Cercle’. Lorsque l’humanité acceptera cette vérité comme une Loi et obéira à son décret éternel, la discorde disparaîtra de la Terre et l’action destructrice des Quatre Éléments cessera.
  « Il y a dans la nature une force de purification, d’auto purification et d’auto régénération qui agit en rejetant tout ce qui n’est pas en harmonie avec la Loi de l’Unique! Cette force, ou énergie, est une activité qui opère une pression de l’intérieur vers l’extérieur, du dedans vers le dehors, c’est ‘l’Unique Force d’Expansion’.
  « Toute discorde imposée à la pure substance universelle encercle temporairement l’énergie électronique. Lorsque cette pression atteint un certain degré de densité, la force d’expansion se déclenche et fracasse la discorde et la limitation. Ainsi, la Grande Vie de l’Unique, la lumineuse essence de la création, toujours en expansion, ‘Dieu-en-Action’, balaie tout ce qui lui fait opposition et, Étant l’Ordinateur Suprême de l’Univers, poursuit sa marche vers le but qui lui est assigné. Les Maîtres Ascensionnés le savent et sont UN avec cette connaissance. L’humanité peut acquérir cette connaissance et s’identifier avec elle volontairement. Ceci fait partie des possibilités et des capacités de tout individu, car c’est le principe inhérent de toute Vie auto consciente. Ce principe n’a pas de favori et tous peuvent l’exprimer dans sa plénitude.

  « La Vie qui anime chaque être humain possède le pouvoir d’exprimer tout ce que les Maîtres Ascensionnés manifestent à chaque instant, mais il faut en avoir le désir. Toute Vie peut exprimer la volonté, mais ce n’est que la Vie consciente de soi-même qui est libre de choisir ce qu’elle va manifester. Un individu peut donc librement se décider à fonctionner dans un corps grossier, limité, ou dans un corps de substance lumière. L’être humain a choisi son champ d’expression. Il se détermine lui-même, il est un créateur, il a voulu vivre une Vie auto consciente. Lorsqu’un individu s’individualise, il décide librement de devenir un foyer intensifié, individualisé de l’intelligence consciente, se manifestant au milieu de l’Absolue Vie interpénétrant tout. Il dirige consciemment ses futures activités. Aussi, une fois qu’il a fait son choix, il est seul à pouvoir remplir cette destinée qui est la sienne, qui n’est pas un plan implacable mais un plan bien défini de perfection. C’est un archétype cosmique qu’il choisit d’exprimer dans le domaine de la forme et de l’action. Ainsi, vous voyez, Mon Fils, qu’un être humain peut, à chaque instant, décider de sortir des apparences et des limitations humaines. Si cette décision est prise et maintenue avec toute l’énergie de sa Vie, il réussira. Ceux d’entre nous qui avons réalisé l’Ascension du corps physique l’ont réalisée en donnant tout au Soi Divin Intérieur, et c’est pourquoi Il exprime à travers nous Ses Qualités Parfaites: ‘le Plan Divin de la Vie’.
  « Venez, partons! » »

  J’étais conscient de me diriger vers le Sud-Est. Nous passâmes au-dessus du Lac Salé, de la Nouvelle Orléans, du Golfe du Mexique, des Iles Bahamas. Nous arrivâmes au-dessus d’un ruban argenté que je reconnus pour un fleuve que nous suivîmes jusqu’à l’embouchure. La voix intérieure me dit qu’il s’agissait de l’Amazone.
  « Maintenant, me dit Saint-Germain, soyez conscient que Dieu en vous dirige tout et est maître de toute situation. » Au même moment, nous commençâmes à descendre et, l’instant d’après, nous touchions la surface de l’eau. Elle nous parut aussi ferme sous nos pieds que le sol et j’éprouvai un sentiment de surprise à son contact. Il m’expliqua plus tard que nous pouvions aussi bien nous déplacer sous l’eau qu’à sa surface, parce que les vêtements que nous portions irradiaient jusqu’à une distance considérable autour de nos corps une aura protectrice, et que cette aura produisait un milieu favorable à l’exploration des couches souterraines de la Terre et des lieux se trouvant sous l’eau.
  « Ce phénomène, continua-t-Il, est dû à ce que le monde scientifique appellerait un champ de force électrique autour de nos corps, mais la force électrique qui charge ces vêtements est une électricité plus subtile que celle qui est connue dans le monde physique. Un jour, vos hommes de science découvriront cette force et comprendront qu’elle a toujours existé dans l’atmosphère. Mais ils n’ont pas su comment la contrôler encore, ni la diriger pour le service de l’humanité.
  « Il est bien plus facile de la contrôler par l’intelligence que par un appareil physique quelconque, bien qu’elle puisse être produite et contrôlée par des moyens mécaniques. Ce que le monde extérieur connaît sous le nom d’électricité n’est qu’une force grossière de la Grande Énergie Spirituelle de la Vie. Elle existe dans toute la création. Au fur et à mesure que l’homme s’élèvera et gardera un contact conscient avec son Dieu Intérieur, il s’apercevra des possibilités gigantesques qui se trouvent dans l’usage de cette énergie et de cette force. Le service qu’elle peut rendre dans le travail créateur qu’il peut avoir à accomplir dans toutes les phases de son activité est illimité. » »

  Nous entrâmes dans l’eau, la traversant sans rencontrer aucune résistance. Je fus un peu saisi par la nouveauté de l’expérience, mais je me souvins aussitôt de l’admonition d’avoir seulement conscience de mon Dieu Intérieur comme Maître de toute la situation. Nous arrivâmes bientôt près de la côte et passâmes au-dessus de nombreux crocodiles qui nous virent sans être dérangés par notre présence. Continuant sur le continent, nous arrivâmes jusqu’à la partie supérieure d’un monument.
  « Voici le sommet d’un obélisque de dix huit mètres, m’expliqua Saint-Germain. Seulement trois dépassent au-dessus de la surface du sol. Cet obélisque indiquait le point culminant d’une importante cité qui fut enfouie lors du dernier cataclysme qui submergea l’Atlantide. Cet obélisque est fait d’une matière impérissable et il est couvert de hiéroglyphes datant de cette époque. Notez leur netteté: ils resteront toujours ainsi à cause de l’indestructibilité du métal. La cité, à l’origine, fut construite à dix miles de la rive du fleuve mais, au temps où elle fut submergée, l’embouchure du fleuve fut élargie de plusieurs kilomètres. »
  Nous nous élevâmes au-dessus du sol et continuâmes notre route en suivant le cours de l’Amazone jusqu’à un certain point situé à 56° de longitude ouest. Là, nous avons observé maintes choses puis nous nous sommes dirigés vers le point situé à 70° de longitude ouest. Saint-Germain m’expliqua que, de ce lieu, partiront des recherches et des observations futures. La section qu’Il m’indiqua couvrait l’Amazone entre les deux points et aussi deux de ses principaux affluents: la Jurna et la Madeira.
  « Cette civilisation, dit-Il, s’édifia pendant la période allant de douze à quatorze mille ans d’ici. La portion de contrée qui nous concerne est la partie s’étendant du confluent de la Madeira et de l’Amazone, jusqu’au point Ouest où l’Amazone entre en contact avec la Colombie et le Pérou.
  « Il y a treize mille ans environ, le cours de l’Amazone était contenu par de grandes digues de pierres. La contrée environnante était située à une altitude d’environ seize cents mètres et, au lieu du climat tropical actuel, une température semi tropicale régnait sur l’endroit tout au long de l’année. La contrée formait un grand plateau. A son embouchure, l’Amazone formait de magnifiques chutes. La cité où se trouvait l’obélisque était construite entre les chutes et le rivage de la mer, à environ dix miles (16km) au sud du fleuve. Au Nord, l’Orénoque était peuplé de grands reptiles et autres animaux féroces. »

  Aux environs de la rivière Madeira, Saint-Germain continua: « Voici les restes d’une ancienne cité, la capitale de l’empire, le point le plus important de la civilisation de cette époque ». Il leva la main et la ville devint aussi visible qu’une cité physique actuelle.
  « Remarquez comment elle est construite, me dit-Il. Une série de cercles concentriques; des rues commerciales partant du centre, comme les rayons du moyeu d’une roue. Les cercles extérieurs étaient des promenades distantes de trois miles (4,8km). Il y en avait sept, ce qui, ajouté au centre de la ville, lui donnait un diamètre de quarante six miles (73km) environ. Ainsi, la vie commerciale n’interrompait pas la beauté et l’harmonie des allées de plaisance.
  « Le cercle le plus intérieur avait quatre miles de diamètre (6,4km), et il entourait les bâtiments administratifs de tout l’empire. Les rues étaient magnifiquement pavées et construites à soixante centimètres sous le niveau des bâtiments et des jardins environnants. Chaque matin, les rues étaient nettoyées à fond, lavées à flots avant le commencement des activités de la journée.
  « Observez la magnificence étonnante des promenades, et la beauté des plantations fleuries qui les bordaient. Une des caractéristiques particulières de l’architecture était que le dernier étage de presque tous les immeubles, spécialement des résidences, formaient des dômes qui pouvaient être ouverts à volonté, ou fermés. Ils étaient formés de quatre sections transformables, et pouvaient servir de chambres privées ou d’appartements de réception. La chaleur n’était jamais excessive et, le soir, la fraîcheur des montagnes descendait avec la ponctualité d’un chronomètre. »
  Nous entrâmes dans le Capitole, une immense construction d’une grande beauté. L’intérieur était recouvert d’un marbre ivoire, veiné de vert, et le dallage était fait de pierres vert mousse dont la texture ressemblait à du jade. Elles avaient été si bien ajustées qu’elles donnaient l’impression d’être d’une seule coulée. Dans la rotonde, il y avait de grandes tables de la même matière, mais de couleur plus claire. Elles avaient de lourds pieds de bronze, placés à environ quatre vingt dix centimètres de chaque extrémité.

  De nouveau, Saint-Germain leva la main et des êtres vivants peuplèrent les jardins et les immeubles environnants. J’en eus le souffle coupé car je voyais devant moi toute une population aux cheveux dorés et au teint blanc et rose. Les hommes pouvaient avoir entre un mètre quatre vingt cinq et quatre vingt dix, et les femmes un mètre soixante quinze environ. Leurs yeux étaient d’un bleu violet magnifique, très clairs et très brillants et exprimaient une grande intelligence paisible. En passant par une porte, à droite, nous pénétrâmes dans la salle du trône de l’empereur. C’était, de toute évidence, le jour des audiences, car nous le vîmes accueillir des hôtes indigènes et étrangers.
  « Voici l’empereur Casimir Poséidon, me dit Saint-Germain. C’était vraiment un dieu incarné. Regardez la noblesse pleine de bonté de son visage, contrastant avec le pouvoir prodigieux qui se dégage de sa personne. Il était et est un Maître Ascensionné béni et aimé de tous. Pendant de nombreux siècles, sous formes de mythes et de fables, sa mémoire resta vivante, et la perfection de son royaume resta décrite dans les poèmes épiques, mais le temps efface même la mémoire de tels accomplissements, et ils finissent par être oubliés par les générations suivantes. »
  Casimir Poséidon était en effet un monarque magnifique. Bien bâti, un mètre quatre vingt dix et droit comme une flèche. Debout, il dominait son entourage et l’atmosphère même paraissait chargé de sa puissance. Son abondante chevelure lui descendait jusqu’aux épaules. Sa robe royale, faite d’une matière qui ressemblait à un velours de soie violette, était brodée d’or et, en dessous, il portait un collant d’or souple. Sa couronne était une simple bande d’or, avec un énorme diamant au milieu du front.
  « Ce peuple, me dit Saint-Germain, était en communication directe avec toutes les parties du monde, grâce à la navigation aérienne qui avait été mise à sa disposition. Tout l’éclairage, le chauffage et la force motrice étaient extraits de l’atmosphère. L’Atlantide, à la même époque, avait atteint un haut degré de civilisation, parce qu’elle avait été gouvernée par plusieurs Maîtres Ascensionnés qui lui avaient montré le chemin vers la Perfection. Périodiquement, Ils avaient pris en main le gouvernement dans le but d’élever le peuple spirituellement.
  « Il en a été ainsi au cours des âges. Toutes les grandes civilisations ont été bâties sur des principes spirituels et, tant que l’obéissance aux Lois de la Vie a été respectée, le développement est allé croissant. Dès que le gouvernement et le peuple commencent à se relâcher, permettant à l’injustice ou au mauvais usage de la Vie de devenir des habitudes chez les fonctionnaires ou le peuple, la désintégration s’ensuit et continue jusqu’à ce qu’ils reviennent à l’observance de la Loi Fondamentale d’Équilibre et de Pureté, ou qu’ils soient balayés par leur propre discorde afin de permettre le rétablissement de l’équilibre et un nouveau départ.
  « Casimir Poséidon était un descendant direct des Maîtres Ascensionnés qui ont gouverné l’Atlantide. En fait, la civilisation qu’il présidait était une branche de la culture atlante. Sa capitale était célèbre dans le monde entier pour sa magnificence et sa beauté.

  « Pendant que les districts ruraux vous sont montrés, notez la méthode employée pour le transport des objets, car la force motrice employée par ces gens était générée par un instrument ressemblant à un coffre de soixante centimètres carrés de base sur quatre vingt dix centimètres de long, et connecté au mécanisme du moyen de locomotion. L’eau des rivières était captée et transformée en force motrice. Aucune organisation policière ou militaire n’était nécessaire grâce à la méthode employée pour rappeler la Loi au peuple, et lui donner, par Radiation, la merveilleuse force spirituelle qui lui permettait de s’y conformer.

  « A l’Est du parc, il y avait un très beau monument. » Nous nous en approchâmes. Au-dessus de l’entrée, on pouvait lire ces mots: « Le Temple Vivant de Dieu pour l’Homme ». Nous entrâmes. Il était à l’intérieur beaucoup plus vaste qu’on ne pouvait le penser de l’extérieur: dix mille personnes devaient pouvoir s’y rencontrer.
  Au centre du temple, il y avait un piédestal, d’environ soixante centimètres carrés à la base sur six mètres de haut, fait d’une substance laiteuse émettant une lumière blanche légèrement rosée. Il y reposait un bloc de cristal de soixante centimètres de diamètre, fait d’une substance émettant une douce lumière blanche, très douce et pourtant si lumineuse que tout le temple en était brillamment éclairé.
  « Cette sphère, me fit remarquer Saint-Germain, était faite d’une matière précipitée, et contenait un foyer intense de lumière. Elle fut condensée et placée dans ce temple, à cette époque, par un Grand Maître Cosmique, pour diffuser et maintenir la Vie dans le peuple. Elle émettait non seulement la lumière mais aussi l’énergie et la force qui stabilisaient les activités de l’empire.
  « Cette sphère fut établie par ce Grand Être et le temple fut érigé ensuite autour d’Elle! Elle était en réalité un foyer précipité et une concentration d’énergie émanant de la Présence Suprême. Le Grand Maître Cosmique qui l’avait établie apparaissait une fois par mois à côté de la Lumière et proclamait ‘la Loi de Dieu’, la Loi du gouvernement et la Loi de l’homme. Ainsi, il énonçait la Voie Divine de la Vie, et Il fut le Centre de l’Activité Christique pour le peuple de cet Âge. »

  Ici, Saint-Germain étendit de nouveau la main et le film vivant et parlant du Grand Être défila devant nous. Il est impossible de décrire avec des mots la Gloire de cette Présence. Je peux seulement dire qu’Il était l’Expression Véritable du ‘Fils de Dieu’. Presque aussitôt, j’entendis ce Grand Être Cosmique proclamer la Loi au peuple. Le souvenir de cette scène, avec la Majesté de la Présence et son ‘Décret’ sont gravés à jamais dans ma mémoire: j’en garde une claire et nette vision dans ma conscience. Je vous transmets le Décret tel qu’il se présente à moi encore aujourd’hui.
  « Bien Aimés Enfants de l’Unique Dieu Tout Puissant! Ne savez-vous pas que la Vie dont vous avez l’usage vient de l’Unique, Suprême Présence, Éternellement Pure, Sainte et Parfaite? Si vous polluez la Beauté et la Perfection de cette Vie Unique, vous ne participez plus aux Dons de votre Dieu. Votre Vie est le Joyau Sacré de l’Amour, la Source des Secrets de l’Univers.
  « Votre Dieu vous confie la Lumière de Son Propre Cœur, chérissez-La! Adorez-La! Votre Vie EST ‘la Perle de Grand Prix’. Vous êtes les Gardiens de l’Opulence de Dieu. Ne L’employez que pour Lui et sachez que vous devrez rendre compte de l’usage que vous faites de la Lumière Divine.
  « La Vie est un Cercle sans solution de continuité, le Principe sur Lequel votre Cité est construite. Si vous créez conformément à la Ressemblance de votre Source, et acceptez en vous Son Amour et Sa Paix, si vous utilisez uniquement vos Pouvoirs de Création uniquement pour bénir, alors, en parcourant le Cercle de l’Existence, vous connaîtrez la Joie de la Vie à Laquelle toujours plus de Joie sera ajoutée. Si vous ne créez pas à la Ressemblance de votre Source, le mal ainsi créé par vous vous reviendra, avec toujours plus de son semblable.
  « Vous seuls choisissez votre destinée, et vous seuls répondrez à votre Dieu pour l’usage que vous aurez fait de la Vie, qui est votre Être même. Personne n’échappe à la Grande Loi. Pendant longtemps, J’ai proclamé cette Loi de la Vie. C’est la Loi de votre propre Être, et vous vous L’appliquez vous-mêmes. Car vous pouvez toujours retourner vers Dieu, quand vous désirez la Perfection de la Vie.
  « Je ne viendrai pas toujours, comme maintenant, pour maintenir vos pas vagabonds sur le Chemin de la Vérité, ou pour vous rappeler la Lumière Éternelle, flambant au sommet d’un piédestal pour vous servir de guide. Dans un temps éloigné, Je parlerai au Cœur même de l’Homme et, si vous avez le Véritable Amour de la Vie, vous Me reconnaîtrez, car J’habiterai en un grand nombre d’entre vous. Que cela ne vous trouble pas, Mes Enfants. Si vous voulez Me connaître, Moi, la Lumière, vous devrez Me chercher, et lorsque vous M’aurez trouvé, vous demeurerez toujours en Moi.
  « En ce jour-là, ‘le Père, la Mère et le Fils’ seront UN dans le Cœur de l’Homme. Le Fils est à jamais la Porte, la Voie conduisant à Dieu. Dans votre esprit et votre cœur, se trouve Ma Lumière, vous rappelant sans cesse Ma Présence car, dans le temps à venir, Je ne serai présent que dans cette Lumière.
  « Alors, Je serai la Sagesse Spirituelle dirigeant l’Amour du Cœur, afin de vous combler de la Vie Unique – Dieu. Votre corps n’est que l’instrument de votre âme, et votre âme doit être illuminée par Ma Lumière, sinon vous périrez.
  « Ma Lumière dans votre esprit est la Voie vers le Cœur de toute Lumière. Ce n’est que par Ma Lumière en vous que vous pourrez intensifier la Lumière dans chacune des cellules de votre Être afin qu’il croisse indéfiniment. Dans votre corps EST Ma Lumière vous permettant de prononcer Mes Paroles: J’illumine, Je protège, Je perfectionne toujours Mes Enfants. Les paroles qui ne remplissent pas cette triple mission ne sont pas Mes Paroles et ne peuvent qu’apporter la misère quand elles sont prononcées.
  « Méditez sur Ma Lumière dans votre esprit, dans votre cœur, et vous connaîtrez l’Essence de toutes choses, vous connaîtrez la Substance de toutes choses et vous accomplirez toutes les Œuvres. Alors ce qui n’est pas de Moi ne vous confondra plus jamais.
  « Je prononce ces Paroles maintenant afin qu’Elles soient gravées dans les tablettes de la Terre et dans la mémoire de ses Enfants. Dans les jours lointains dont Je parle, un des Enfants de Dieu recevra ces Paroles et Les répandra pour la bénédiction du monde.
  « Dans ces Temps-là, lorsque vous aurez complètement et pleinement réalisé Ma Présence, et que vous La laisserez toujours agir dans votre Vie et votre monde, vous constaterez que les cellules du corps que vous occupez deviendront lumineuses sous l’Action de Ma Lumière, et vous comprendrez que vous pouvez continuer de vivre éternellement dans ce Corps de Lumière – la Robe Sans Couture du Christ. Alors, et alors seulement, vous serez libérés de la roue des réincarnations. Après ce long voyage à travers l’expérience humaine, et après avoir satisfait à la Loi de Cause et d’Effet, vous transcenderez toutes les conditions gouvernées par la Loi et vous deviendrez vous-mêmes la LOI TOUT AMOUR, l’Unique. » »

  « Tel est l’Éternel Corps Ascensionné du Christ, dit Saint-Germain en se tournant vers moi. Dans ce Corps, tous peuvent manier le Sceptre de la Maîtrise et être libres. Mon Fils, même maintenant vous pouvez monter dans la Lumière de l’Unique, car la Lumière est dans votre esprit, la Lumière est dans votre cœur et, si vous voulez y demeurer fermement, vous pouvez, et vous ferez ainsi l’Ascension de votre corps physique de limitations dans votre ‘Pur et Éternel Corps de Lumière’, à jamais jeune et libre, transcendant le temps et l’espace. Votre Glorieux Soi Divin est là qui vous attend. Pénétrez dans Sa Lumière et jouissez de la Paix Éternelle et du repos dans l’Action. Vous n’avez pas besoin de préparation, car Il est Tout-Puissant. Répondez sans hésitation à votre ‘Être de Lumière’ qui vous tend les bras et, dès ce moment, aujourd’hui même, Je vous le dis, vous pouvez opérer l’Ascension de votre corps. »


  Lorsqu’Il se tût, les images cessèrent de défiler. Nous nous avançâmes à une certaine distance et nous nous arrêtâmes à un endroit où une grande pierre plate reposait sur le sol. Lorsque Saint-Germain centra son Pouvoir sur elle, la pierre fut soulevée de terre et bascula sur le côté, découvrant une ouverture avec des marches. Nous descendîmes jusqu’à une profondeur de douze mètres et arrivâmes devant une porte scellée. Il passa rapidement la main sur la porte, la descella et mit ainsi à jour des hiéroglyphes.
  « Concentrez votre attention sur cette inscription », dit-Il. C’est ce que je fis et je vis alors les mots « le Temple Vivant de Dieu pour l’Homme » qui apparaissaient clairement sur la porte devant moi. Cette porte qui était là était la porte physique que nous venions de voir auparavant dans le film d’images vivantes.
  Elle s’ouvrit et nous entrâmes dans une chambre située sous l’un des petits dômes élevés aux quatre coins du temple. Il y avait dans cette pièce un grand nombre de récipients métalliques d’environ soixante centimètres de long sur trente cinq de large et quinze de profondeur. Saint-Germain en ouvrit un et je vis qu’il contenait des feuilles d’or où étaient gravées au stylet l’histoire de cette civilisation.
  Je compris que d’autres pièces avaient été scellées et conservées sous les autres dômes et que le grand dôme central avait été élevé au-dessus de la Sphère de Lumière. Nous découvrîmes un passage secret reliant ces chambres et, passant dans la seconde, nous vîmes des récipients remplis de joyaux provenant du Temple.
  La troisième chambre contenait des ornements d’or et de pierres précieuses, le trône et d’autres sièges d’or. Le trône était un magnifique spécimen d’orfèvrerie. Le dossier avait la forme d’un coquillage formant dais au-dessus de la tête du chef et, de chaque côté pendaient des draperies faites de minuscules boucles dessinant chacune un 8. Elles étaient retenues par un anneau au dos du siège et produisaient ainsi le plus gracieux effet.
  Au centre de la pièce se trouvait une table qui devait avoir quatre mètres vingt de long sur un mètre vingt de large: de jade authentique, elle reposait sur un piédestal de bronze doré. Autour de la table il y avait quatorze chaises en jade, aux pieds recouverts d’or. Les sièges étaient incurvés et les dossiers, merveilleusement sculptés, étaient surmontés d’un phœnix d’or aux yeux de diamant jaune. Ils symbolisaient l’Immortalité de l’Âme et l’Être Divin Parfait, immanent dans chaque individu, et que l’individu doit manifester en transcendant les souffrances et les cendres de la création humaine.
  La quatrième pièce était remplie de différents types de boîtes de force (ainsi que Saint-Germain les appelait), destinées à condenser et à transmettre l’énergie tirée de l’Universel, pour l’éclairage, le chauffage et la propulsion. Les archives témoignaient que l’Empire était en contact avec toutes les parties du monde grâce à des vaisseaux aériens. Après cette civilisation en vint une autre du nom de Pima, puis une autre du nom d’Inca et toutes deux durèrent des milliers d’années.

  Le déclin de la Cité commença peu de temps après son apogée et le Grand Maître Cosmique qui avait créé le Centre de Lumière grâce auquel elle s’était développée et avait subsisté, apparut pour la dernière fois aux sujets. Il vint pour les avertir du désastre qui menaçait l’Empire et Il aurait sauvé les habitants s’ils L’avaient écouté.
  Il prédit le cataclysme qui allait faire tomber l’Empire dans l’oubli cinq ans avant la date fatidique, et ce fut sa dernière apparition. Ceux qui devaient être sauvés quittèrent la partie menacée du pays et se rassemblèrent dans un lieu sûr, car la dernière manifestation du cataclysme devait être soudaine et couper toutes les communications.
  Dès que l’avertissement prophétique fut terminé, le Corps du Grand Être sembla s’évanouir et, à la consternation générale, il disparut complètement en même temps que le globe et le piédestal qui émettaient la Lumière Éternelle. Pendant un certain temps, le peuple se sentit troublé par cette prédiction mais, après qu’un an se fut écoulé sans que rien ne se produise, le souvenir de la Présence du Maître s’estompa et le doute quant au Décret de destruction commença à s’insinuer.
  L’empereur et les plus avancés spirituellement quittèrent le pays et se fixèrent dans un certain endroit des États Unis où ils furent en sûreté jusqu’à ce que le changement ait lieu. La grande masse du peuple qui était demeurée sur place, devint de plus en plus sceptique et, deux ans plus tard, l’un d’eux, plus agressif que les autres, tenta de prendre la place de l’Empereur. Avant son départ, l’Empereur avait scellé le Palais et le Temple de la Lumière et quand l’usurpateur essaya de violer l’entrée scellée, il tomba sans vie sur le seuil.

  Vers la fin de la cinquième année, au milieu du jour fatal, le soleil s’obscurcit et une intense panique s’empara de tous. Au coucher du soleil, un tremblement de terre d’une grande intensité secoua le sol et fit des maisons un chaos indescriptible. La contrée qui est maintenant l’Amérique du Sud perdit l’équilibre et bascula vers l’Est, submergeant toute la côte orientale sous quarante huit mètres d’eau. Elle resta ainsi pendant plusieurs années pour se rétablir lentement, à dix huit kilomètres de sa position première, et c’est là qu’elle se trouve encore aujourd’hui. Ce déplacement entraîna l’éloignement de l’Amazone: à l’époque ce fleuve avait vingt neuf kilomètres de large, il était plus profond qu’aujourd’hui et navigable d’un bout à l’autre; son cours s’étendait de ce qui est aujourd’hui le Lac Titicaca au Pérou jusqu’à l’Océan Atlantique. Dans un âge précédent, un canal avait été creusé entre l’Océan Pacifique et le Lac Titicaca et, comme ce dernier communiquait avec l’Amazone, les deux océans étaient ainsi reliés entièrement par voies d’eau.
  Le nom de ce continent en ce temps-là était Méru. Ce nom est celui d’un Grand Être Cosmique dont le foyer principal d’activité était – et est encore – le Lac Titicaca. Le sens du mot ‘Amazone’ est : destructeur de vaisseaux, et il date de la période du cataclysme dont nous venons de parler.
  Le fait que tout le continent de l’Amérique du Sud ait un jour basculé donne la clé des nombreuses particularités présentées par la côte Ouest, et que les géologues d’aujourd’hui sont incapables d’expliquer.
  C’est ainsi que les grands cataclysmes ont étendu un voile sur des civilisations aux réalisations remarquables, et dont de rares fragments remontent à la lumière au passage du temps dans l’éternité. Le monde extérieur peut douter de ces assertions, mais les archives de cette civilisation qui reposent maintenant au Royal Titon en seront un jour la preuve. Elles révèleront l’existence et la fin de cet âge révolu.

  Pendant qu’on me montrait ces activités impressionnantes, je me demandais comment une civilisation pouvait atteindre un niveau si admirable et une telle perfection dans tant de domaines pour finir dans un cataclysme aussi horrible. Saint-Germain vit la question dans mon esprit et me donna l’explication suivante:
  « Voyez-vous, lorsqu’un groupe humain a la grande faveur de recevoir l’Instruction et la Radiation d’un Grand Être de Lumière, comme Celui dont il est question ici, c’est une occasion pour ces individus de prendre connaissance du Plan de Vie de l’humanité et de la Perfection qu’elle est supposée vivre et réaliser par un effort conscient. Malheureusement, et ce fait s’est produit un grand nombre de fois au cours des siècles, la masse du peuple ne fait aucun effort pour comprendre la Loi de la Vie et sombre dans un état de léthargie. La masse ne veut pas se donner la peine d’accomplir ces choses avec le Pouvoir Divin Intérieur. Elle s’appuie uniquement sur Celui qui donne la Radiation. Cependant la force secourable n’est retirée que lorsque les individus cessent totalement de faire l’effort conscient pour comprendre la Vie et désobéissent volontairement à la Loi.
  « Ils comprennent rarement que les bénédictions dont ils jouissent sont dues à la force secourable de Celui qui donne la Radiation. Si un certain groupe d’âmes a reçu l’enseignement qui doit les conduire à la Maîtrise et si elles n’ont pas gardé le souvenir, au cours des nombreuses vies, de leur Droit Divin de naissance, l’heure arrive où plus aucune assistance ne peut leur être donnée. La Radiation des Maîtres Ascensionnés est retirée et les âmes sont mises en face du fait que leur pouvoir, qui avait accompli et soutenu leurs œuvres, n’était pas le fait de leurs propres efforts.
  « Ils doivent comprendre qu’ils ne peuvent recevoir que par un effort personnel. Dans une telle activité, les expériences visent à les forcer à faire l’application consciente nécessaire, et lorsque c’est un fait accompli, l’Expansion et la Souveraineté Divines commencent à s’exprimer.
  « Il n’y a pas d’échec possible pour quiconque fait avec constance l’effort conscient pour exprimer la Suprématie du Divin sur l’humain, car l’échec ne survient que lorsque cesse l’effort conscient. Toute expérience que traverse l’individu ne vise qu’à un seul but, le rendre conscient de sa Source. Il doit apprendre qui il est, se reconnaître comme un créateur et, comme tel, être le Maître de ce qu’il crée.
  « C’est une Loi Universelle que chaque être individualisé, investi du Pouvoir Créateur, est responsable de ses créations. Toute création est accomplie par un effort conscient, et si un individu à qui a été octroyé ce Grand Don de la Vie refuse de prendre ses responsabilités et de faire ce devoir, il sera harcelé par le ‘choc en retour’ de ses actions jusqu’à ce qu’il se soumette. L’humanité n’a jamais été créée dans des conditions de limitations, et elle ne pourra avoir de repos tant que la Perfection dont elle a été dotée au commencement ne sera pas rétablie. La Vie manifeste naturellement la Perfection, la Maîtrise, l’Emploi Harmonieux et le Contrôle de toute Substance et de toute Énergie. Ce sont les caractéristiques de l’Homme Originel.
  « Dieu dans l’homme EST cette Perfection et cette Maîtrise. Il est cette Présence dans le Cœur de tous, la Source de Vie, le Dispensateur de tout Bien et de toute Perfection. Lorsque l’individu dirige son regard vers sa Source et reconnaît qu’Elle est cette Fontaine de tous Biens, à ce moment même, il ouvre le canal par lequel tous les Biens possibles se déverseront en lui et dans son univers, parce que son-attention-fixée-sur-sa-Source EST LA CLEF qui lui ouvre la Porte vers un Trésor Divin.
  « La Vie en chaque personne est Dieu, et ce n’est que par un effort conscient pour comprendre la Vie et exprimer la totalité du Bien à travers soi-même que la chute dans le monde extérieur peut cesser. La Vie, l’Individu et la Loi sont UN, et il en est ainsi à jamais.

  « Venez, continua Saint-Germain, nous allons nous rendre sur l’emplacement d’une cité enfouie près de la rivière Jarna. » »
  Nous voyageâmes vers l’Est et arrivâmes bientôt sur une élévation. Saint-Germain étendit la main et, de nouveau, revivifia les enregistrements éthériques de ce peuple. La ville était le seconde cité de l’Empire. Celle que nous venions de quitter était le centre du pouvoir et de l’activité spirituelle, tandis que celle-ci était le siège de l’administration et de toutes les activités assurant le bien-être physique de la population. Ici se trouvaient la banque nationale, l’hôtel des monnaies et les laboratoires scientifiques.
  Non loin de la cité s’élevait la majestueuse chaîne des Andes, la source de l’immense richesse minérale de l’Empire. Je notai un détail qui me paraissait remarquable: toutes ces personnes semblaient paisibles et parfaitement satisfaites. Elles se déplaçaient sur un rythme tranquille et exquis. La projection se termina et nous nous dirigeâmes vers le seul point rocheux visible.
  Saint-Germain toucha l’un des rochers qui, en basculant, découvrit un escalier de vingt marches en métal. Nous les descendîmes jusqu’à une porte, de métal elle aussi. Nous la franchîmes, descendîmes encore vingt marches qui aboutissaient devant une porte scellée en bronze massif. Il tendit la main vers la porte et descella une ouverture carrée où se trouvaient des boutons de métal comme ceux d’un orgue. Il en pressa deux: la grande porte massive s’ouvrit lentement et nous nous trouvâmes dans une salle immense où tout était dans un état de parfaite conservation. Cette salle servait de salle d’exposition publique pour les inventions. Toutes les pièces étaient faites de métal combiné avec ce qui paraissait être du verre opalin.

  « Ceci, dit Saint-Germain, est obtenu en fusionnant certains métaux avec du verre, de telle sorte que le mélange a la dureté de l’acier et l’imperméabilité du verre. Un homme de l’époque actuelle fut très près de découvrir ce procédé, mais il lui a manqué un élément, celui qui aurait rendu l’alliage impérissable. »
  La pièce, tapissée de cet alliage, possédait trois portes massives. Saint-Germain se dirigea vers une boîte de fiches, en pressa trois d’entre elles, et toutes les portes s’ouvrirent en même temps. Nous franchîmes la première et nous trouvâmes dans ce qui me parût être un passage voûté, long et étroit, plutôt qu’une pièce. Il était tapissé de récipients rempli de disques d’or de la taille d’un dollar d’argent, qui portaient la tête de l’Empereur en incrustation et l’inscription: ‘la Bénédiction de Dieu sur l’Homme’.
  En franchissant la seconde porte, nous trouvâmes des récipients analogues pleins de toutes espèces de pierres précieuses non taillées. Dans la troisième pièce, les récipients étaient plats, et contenaient de minces feuilles d’or sur lesquelles étaient inscrites les formules et les procédés secrets employés à cette époque.
  « Parmi ceux-ci, me dit Saint-Germain, se trouvent des formules et des procédés qui n’ont pas encore été employés, même à cette époque, et qui seront mis en usage maintenant. »
  Il retourna près de la boîte à fiches et en pressa une autre que je n’avais pas remarquée: elle ouvrait un passage, voûté, reliant le trésor à la frappe des monnaies. Le couloir devait avoir cinq cents mètres de long et, à l’extrémité opposée, nous pénétrâmes dans une pièce immense. Elle constituait la partie principale de la frappe et était remplie d’un véritable réseau de machines de la plus merveilleuse construction. Parmi beaucoup d’autres, je remarquai des machines pour estampiller l’or et d’autres pour couper et tailler les pierres précieuses. Elles me fascinaient tant était parfaite leur opération. Saint-Germain me montra un spécimen de verre malléable, clair comme du cristal.

  Dans cette pièce se trouvaient en quantité des pépites d’or, de la poudre d’or, des lingots d’or de quatre à cinq kilos chacun. J’étais muet devant un tel amas de richesses en un seul lieu. Saint-Germain, comprenant ce que je ressentais, me fit cette remarque:
  « Dieu et la Nature répandent leurs richesses en abondance sur la Terre, pour la bénédiction et l’usage des êtres qui s’y incarnent, mais l’égoïsme et le désir de domination des humains leur fait oublier les ‘Voies Supérieures de la Vie’. Ils sont la cause de l’inhumanité de l’homme envers l’homme.
  « Le petit nombre qui a voulu contrôler la masse aurait dû avoir l’intelligence de comprendre que ce qui aide la masse, c’est ce qui aide aussi le plus l’individu. S’ils refusent de reconnaître cette Loi, l’autodestruction s’en suit. C’est la conséquence de l’égoïsme. L’égoïsme et le désir de dominer autrui aveuglent la raison et obscurcissent la perception du mental inférieur sur les dangers qu’il court. Cette espèce d’individus court à sa ruine dans tous les cas: ruine spirituelle, mentale, morale et physique s’étendant jusqu’à la troisième ou quatrième incorporation. Seule la Lumière peut élever l’individu au-dessus de l’égoïsme.
  « Lorsque l’individu émergera de la boue de son propre égoïsme et de la luxure sous toutes ses formes, tout ce que Dieu et la Nature tiennent en réserve pour un usage correct pourra lui être confié. Tout individu qui se purifie de l’égoïsme et de l’appétit de jouissance peut avoir toutes les richesses à sa disposition, à condition qu’il s’en serve de façon harmonieuse et pour la bénédiction d’autrui. Tout individu peut conquérir, pour son propre effort, la garde de ces Dons, car dans l’Âge qui a déjà commencé, des richesses illimitées ne seront confiées qu’à ceux qui se seront rendus dignes d’être les Gardiens et les Dispensateurs responsables de ces trésors. Dieu et la Nature dispensent ces Dons à l’homme pour un bon usage, et l’usage correct est la seule condition qui permettra de les recevoir. »
  Saint-Germain croisa les mains sur sa poitrine et continua: « Dieu Tout-puissant! Pénètre si profondément dans le Cœur de Tes Enfants qu’ils ne désirent plus que Toi Seul! Ainsi personne ne sera privé de Tes Dons! »
  Il scella de nouveau tout comme nous l’avions trouvé, et nous retournâmes vers mon corps dont je repris bientôt possession. Il me tendit la coupe de cristal habituelle. Elle était pleine de la Substance de Vie et Il me dit: « Mon Fils Bien Aimé, vous serez un Aide de grande valeur. Puisse Dieu vous bénir à jamais! »
  Après cette bénédiction, Il s’inclina et disparut.




  Chapitre VII: LA VALLÉE SECRÈTE.

  Quelques jours après, le courrier du matin m’apporta une lettre étrange, me demandant de me rendre à une certaine adresse à Tucson, Arizona. Elle suggérait que l’information qui devait m’être donnée était de telle nature qu’elle ne pouvait l’être que de vive voix. Je m’étonnai de l’étrangeté de la missive et, cependant, me sentis intérieurement poussé à aller au rendez-vous.
  Au bout de quelques jours, je me rendis à l’adresse, sonnai, et aussitôt la porte s’ouvrit devant un gentleman frisant la quarantaine, bien bâti, un mètre quatre vingt dix environ, les yeux et les cheveux gris. Je me présentai et il m’accueillit par une poignée de main cordiale et sincère. Je compris sans l’ombre d’un doute que j’avais affaire à un être loyal et sûr. Son regard était ferme et sans crainte et il donnait l’impression d’avoir une énergie sans borne. Il se dégageait de lui une harmonie intérieure et je pensai que tout ceci pouvait être le début d’une profonde et merveilleuse amitié. Lui aussi paraissait être conscient qu’un lien intérieur existait entre nous. Il me pria d’entrer et me fit asseoir.
  « Vous êtes ici en réponse à ma demande, me dit-il, et elle a dû pourtant vous paraître étrange: je vous en suis très reconnaissant. Votre adresse m’a été donnée par quelqu’un dont je vous parlerai plus tard. Comme explication, voici ce que j’ai à vous dire: j’ai fait de remarquables découvertes et je vous demande d’y ajouter foi jusqu’à ce que je puisse vous emmener sur les lieux, et vous prouver la réalité et la vérité de mes dires. J’ai été avisé d’entrer directement en contact avec vous, et vous êtes la seule personne à qui je dois révéler ces choses et avec qui je dois avoir affaire. Pour commencer, je vais être obligé de vous raconter des évènements survenus il y a vingt ans.

  « Dans ce temps-là, j’avais une femme; elle était très belle et je me rends compte maintenant qu’elle avait une croissance intérieure que je ne soupçonnais pas alors. Nous eûmes un fils que nous adorions. Pendant cinq ans notre bonheur fut complet, mais soudain, sans aucune raison et sans avertissement, l’enfant disparut. Nous fîmes de longues recherches et tout ce qui est humainement possible pour le retrouver, mais sans résultat. Sa mère ne se remit jamais du choc et cinq mois plus tard, elle mourut.
  « Dans les derniers jours de sa vie, elle me fit une requête étrange: elle me demanda de conserver sa dépouille pendant sept jours avant de la passer à la crémation. Ceci me parut d’autant plus étrange que le sujet n’avait jamais été effleuré entre nous, cependant, j’accédai à son désir. Imaginez ma surprise quand, cinq jours après les funérailles, je reçus un coup de téléphone du gardien du caveau me disant qu’il l’avait trouvé ouvert et que le corps avait disparu. Aucun indice concernant ce curieux évènement ne fut jamais découvert.
  « Un matin, seize ans plus tard, en me réveillant, je trouvai une lettre sur le plancher de ma chambre. Elle m’était adressée mais ne portait pas de cachet de la poste. Son contenu me laissa stupéfait et incrédule. Le voici: «Votre femme et votre fils sont vivants, bien portants et en pleine forme, vous les verrez bientôt. Prenez patience jusque là. Réjouissez-vous de ce que la mort n’existe pas. En temps voulu, vous recevrez par la même voie des indications qu’il vous faudra suivre à la lettre. Tout dépend de votre silence. Vous aurez l’explication complète de ce qui vous a paru si mystérieux. Vous comprendrez alors que la vérité est bien plus étonnante et bien plus étrange que n’importe quelle fiction, car même la fiction la plus extraordinaire n’est que le souvenir d’une vérité qui est réalisée quelque part dans l’Univers. Signé: un ami.»

  « Mon ami, vous pouvez imaginer mon étonnement. Je ne crus d’abord pas un mot de cette histoire, mais trois jours plus tard, j’étais assis devant le feu lorsque j’entendis la voix de ma femme bien aimée aussi clairement et distinctement que si elle avait été dans la pièce à mes côtés. Elle me disait: «Robert bien aimé! Je suis vivante et heureuse et notre fils est près de moi. Nous serons si heureux lorsque vous serez de nouveau près de nous. Ne doutez pas du message que vous avez reçu, tout est vrai. On vous mènera près de nous si vous ne permettez pas au doute de fermer la porte. Je vous parle au moyen d’un Rayon sonore dont vous apprendrez un jour à vous servir.»
  « Je ne pus supporter la tension plus longtemps et dis: «Montrez-vous à moi et je vous croirai!» et aussitôt, la voix répondit: «Attendez un instant!»
  Au bout de trois minutes, un rayon d’une étincelante lumière dorée apparut dans la pièce, formant comme un tunnel et, à l’autre extrémité, ma femme se tenait là, dans toute sa beauté. C’était elle sans aucun doute possible. «Bien Aimé, me dit-elle, bien des miracles se sont produits dans votre vie, pendant des années, mais parce que votre attention n’était pas éveillée, nous avons dû vous attendre jusqu’à maintenant. Ayez confiance dans le message qui vous parviendra bientôt. Alors, vous viendrez à nous, et je vous assure qu’un nouveau monde s’ouvrira pour vous. Il n’y a pas de barrière pour notre grand amour.»
  « Brusquement, le rayon de lumière s’évanouit et, avec lui, la voix. Ma joie était sans bornes! Je ne pouvais douter plus longtemps. Je ressentais une paix, une détente, un repos que je n’avais pas connus depuis des années. Après des semaines d’attente qui, je le sais maintenant, furent le temps nécessaire à ma préparation, le message que je désirais tant arriva, avec un plan et des indications à suivre.
  « Je vis que tout ceci allait me conduire dans les hautes montagnes, au Sud-Est de Tucson, dans l’Arizona. Je préparai aussitôt mon départ, annonçant à mes amis que j’allais faire un peu de prospection. Je pris un cheval de selle et un autre pour mes bagages. Je ne rencontrai aucune difficulté à suivre les instructions qui m’avaient été données. A vol d’oiseau, j’aurais facilement couvert la distance en deux jours, mais il m’en fallut trois pour arriver près d’une gorge sans issue, que je n’aurais même pas remarquée si le détail n’avait pas été indiqué sur le plan. J’y parvins juste au coucher du soleil, et je venais d’installer mon camp lorsque la nuit tomba. Je m’enroulai dans une couverture et m’endormis rapidement, et je rêvai, avec la plus grande netteté, qu’à mon réveil, je voyais un jeune homme debout devant moi et qui me regardait.
  « C’est ce qui se passa le lendemain car, à ma grande surprise, je vis le même jeune homme en chair et en os qui me regardait intensément. Il me salua chaleureusement en souriant et en disant: «Mon ami, on s’attend à ce que vous me suiviez!»
  « Je remarquai que mes affaires étaient déjà prêtes. Sans plus d’information, il se retourna et me conduisit vers la tête du canyon. Une heure plus tard environ, nous nous arrêtâmes à cause d’une falaise qui semblait couper le chemin devant nous. Il posa la main sur le rocher et pressa. Une section du mur, trois mètres sur trois mètres et demi, s’enfonça de trente centimètres et glissa sur le côté. Nous entrâmes dans un tunnel qui, il y a des siècles, avait dû servir de cours souterrain à une rivière. Mon compagnon ferma l’entrée derrière nous et, comme nous avancions, une douce lumière se répandit autour de nous et nous éclaira. J’étais étonné par tout ce que je voyais, mais je me souvenais de l’admonition de ‘rester silencieux’ reçue au cours de mon instruction.
  « Nous marchâmes dans le tunnel pendant plus d’une heure, et arrivâmes finalement devant une massive porte de métal. Elle s’ouvrit lentement au toucher de mon compagnon. Il se mit de côté pour me laisser passer. J’eus le souffle coupé par la beauté de la scène qui s’offrit à mes yeux: sur une centaine d’acres environ, devant nous, s’étendait une vallée inondée de soleil, d’une surprenante beauté. «Mon ami, dit le jeune homme, vous revenez chez vous après une longue absence et vous allez bientôt tout comprendre.»

  « Il me conduisit vers une magnifique résidence, au pied d’une falaise verticale, à l’extrémité supérieure de la vallée. Comme nous approchions, je pus voir de nombreuses espèces d’arbres fruitiers, et des légumes qui poussaient en abondance. Des oranges, des dattes, des noix, des pécans… Une belle chute d’eau tombait de la falaise et formait un lac limpide à sa base.
  « Le bâtiment était massif et semblait être là depuis des siècles. Nous étions presque arrivés lorsqu’une femme vêtue de blanc apparut sur le seuil. Je reconnus ma femme, plus belle que jamais. Je la serrai dans mes bras. Après toutes les angoisses de ces années écoulées, mon émotion était trop forte. Elle se retourna et, mettant son bras autour du jeune homme qui m’avait conduit, elle dit: «Robert, voici notre fils!
  – Mon fils!»
  « C’est tout ce que je pus articuler tellement la surprise me suffoquait. Il s’avança, mit ses bras autour de nous deux, et nous restâmes ainsi quelques instants, plongés dans un sentiment de profond amour et de gratitude envers la vie, heureux finalement. Je réalisai soudain que seize années s’étaient écoulées depuis sa disparition et que, à présent, il devait avoir vingt et un ans. Il répondit à ma pensée et me dit: «Oui, père, j’ai vingt et un ans. Demain, c’est mon anniversaire.
  – Comment pouvez-vous lire ma pensée aussi facilement, lui demandai-je.
  – Oh! C’est une chose très facile et très courante pour nous, répondit-il. Vous trouverez cela naturel, et vraiment simple, vous aussi, quand vous aurez compris comment le faire. Venez, continua-t-il, vous devez avoir faim. Allons manger quelque chose.»

  « Leurs bras autour de moi, nous entrâmes dans cette ancienne demeure. L’intérieur était décoré d’onyx rose et de marbre blanc. Ils me conduisirent vers une jolie chambre inondée de soleil où je pus me rafraîchir. Je vis ensuite qu’on m’avait préparé un costume de flanelle blanche qui m’allait parfaitement. Ceci me surprit encore mais, de nouveau, je me rappelai le commandement de rester silencieux. Je descendis et me trouvai face à un gentleman de belle apparence; il avait à peu près ma taille et de grands yeux sombres et perçants.
  « Mon fils nous présenta: «Mon père, voici notre Bien Aimé Maître Eriel. C’est lui qui nous a sauvé la vie à Mère et à moi; il nous a instruits pendant toutes ces années, jusqu’à ce que vous soyez suffisamment préparé pour nous rejoindre. C’est lui qui vous a envoyé le message et les indications pour venir, car le temps est venu pour vous de recevoir un véritable entraînement.»
  « Nous entrâmes dans la salle à manger, qui était somptueuse, et je ne pus m’empêcher d’exprimer mon admiration. Elle avait été placée à l’angle Sud-Est de la maison, au rez-de-jardin, et était inondée de soleil du matin au soir. Les murs étaient lambrissés de noyer aux sculptures profondes; les solives apparentes, au plafond, alternaient avec des incrustations hexagonales. Une solide pièce de noyer, épaisse d’au moins cinq centimètres, reposait sur un piédestal abondamment sculpté et servait de table. Elle paraissait avoir plusieurs milliers d’années. Nous prîmes place autour et, aussitôt, un jeune homme plutôt élancé entra. Mon fils me le présenta également: «Voici mon frère Fun Wey, que notre Maître a ramené de Chine alors qu’il n’était encore qu’un enfant, en danger de perdre la vie. Il appartient à une très ancienne famille chinoise et peut accomplir des choses merveilleuses. Il a toujours désiré nous servir et c’est un privilège pour nous de pouvoir l’appeler frère. Il est sans doute une des natures les plus joyeuses que j’ai connue.»
  « Parmi les mets servis pour le petit déjeuner, il y avait des fraises parfumées, des dattes et des gâteaux aux amandes. Nous passâmes ensuite dans le living-room et le Maître Eriel me dit: «Au moment où votre femme bien aimée, qui est votre Rayon Jumeau, fut sur le point de quitter son corps, je vis la possibilité de lui donner une certaine assistance qui lui permettrait de passer dans l’état ascensionné, et d’avoir ainsi une bien plus grande liberté et une plus grande capacité de service. Ce fut pour moi un grand privilège et une grande joie de pouvoir l’aider.
  «J’ouvris le cercueil, lui rendis la conscience, et lui donnai la possibilité d’éthérialisation, parce que son désir pour la Lumière était grand. Ce furent son Adoration pour la Lumière et sa constante Aspiration vers elle qui rendirent son Ascension possible. Je lui ai expliqué tout cela le jour où vous pensiez qu’elle avait trépassé.
  «Tous les trois, vous avez été mes enfants dans une très ancienne incorporation. Un grand amour prit alors naissance et a duré à travers les siècles. C’est ce grand amour qui a rendu possible cette assistance et l’Ascension de votre femme.
  «Votre fils fut enlevé dans le but de vous extorquer une rançon. Les deux criminels qui avaient effectué cet enlèvement l’ont amené vers ce canyon. Ils se prirent de querelle et l’un d’eux projeta de tuer l’enfant. Mais je leur apparus et le leur pris. Ils furent paralysés par leur propre peur et ni l’un ni l’autre ne s’en remit. Ils ont trépassé quelques semaines plus tard.
  «Celui qui prend délibérément la vie d’un autre être humain, ou décide mentalement de le faire, met en mouvement une cause qui lui fera perdre sûrement la sienne. Désirer la mort de quelqu’un provoque la même chose car ce désir s’en va vers la personne et, ensuite, il revient vers celui qui l’a envoyé.
  «Très nombreuses sont les personnes qui provoquent leur propre désintégration par cette très subtile activité du moi humain, car personne n’échappe à la Loi Immuable du Karma. La réaction opère selon de nombreux modes, et c’est parce que l’humanité se complaît dans de tels sentiments et de telles pensées que la race, dans son ensemble, a expérimenté la dissolution de corps après d’autres corps.
  «Le nombre de personnes mourant de violences physiques est infinitésimal en comparaison des morts survenues par ces activités subtiles de la pensée, du sentiment et de la parole. La race humaine n’a cessé de se tuer pendant des milliers d’années de cette façon occulte parce qu’elle ne veut pas apprendre la Loi de la Vie et lui obéir.
  « Il n’y a qu’une seule Loi de la Vie et cette Loi est l’Amour.
  «L’individu conscient, pensant, qui se refuse d’obéir au Décret bienfaisant et éternel, ne pourra jamais garder son corps physique. En effet, tout ce qui n’est pas l’Amour, en pensée, parole, sentiment et action, intentionnel ou non, dissout la forme. Et la Loi agit dans tous les cas. Les pensées, paroles et actions ne sont que de la force mise en action, et elles se meuvent éternellement dans une orbite qui leur est propre.
  «Si l’homme savait qu’il ne cesse jamais un seul instant de créer, il comprendrait, par la Présence Divine qui est en lui, qu’il peut se débarrasser des mauvaises créations et s’en libérer. Il tisse un cocon de discorde humaine autour de lui, s’y endort, oubliant temporairement que, ayant pu le construire, il peut aussi le briser et s’échapper de sa prison. En se servant des ailes de l’âme – l’Adoration et la Détermination – il peut s’élancer hors des ténèbres auto créées. Alors, il vit à nouveau au centre de son être, dans la Lumière et la Liberté de son Soi Divin.
  «En ce qui vous concerne, vous et votre famille bien aimée, le nuage qui a paru contenir tellement de tristesse est évaporé, et a révélé son envers merveilleux et glorieux. Vous voici entrés dans la Splendeur Rayonnante de la Lumière, et vous n’en sortirez plus jamais.
  «Dans la plupart des cas, si les êtres humains connaissaient les plans merveilleux qui ont été conçus pour eux, ils les entraveraient.
  «Vous avez été invité ici, non seulement pour retrouver vos bien aimés, mais aussi pour recevoir une instruction définie concernant l’Existence, l’Usage et la Direction du Pouvoir Divin qui est latent en vous. Lorsque vous aurez compris comment le libérer et le contrôler, tout vous sera possible.
  «Vos bien aimés ont utilisé le rayon du son et de la lumière pour communiquer avec vous, et cette connaissance et le pouvoir qui lui est inhérent vont vous être dévoilés. A votre tour, vous serez capable de les utiliser, consciemment et à volonté. Vous avez une grande sensibilité et, lorsqu’elle sera consciemment contrôlée, vous obtiendrez la Conscience du Pouvoir Divin qui est prêt à être utilisé à chaque instant.
  «Vous recevrez un entraînement de six semaines, puis vous retournerez dans le monde extérieur pour vous servir de la connaissance que vous aurez reçue. Revenez ensuite quand vous voudrez, car vous êtes maintenant l’un des nôtres.»

  « Je ne pourrai jamais dire ce que furent ces six semaines pour moi. Je fus surpris de constater que j’étais capable de comprendre et de me servir d’instructions si transcendantes! Bientôt, ma confiance en moi-même augmenta et tout devint encore plus facile. Ce qui semble mystérieux et inhabituel aux humains est naturel et normal pour cette prodigieuse ‘Présence Intérieure’.
  « Je dus réaliser que j’étais vraiment le Fils de Dieu. Comme Fils de la Source de Tout Bien, cette Sagesse Énergie Illimitée obéissait à ma Direction Consciente, et lorsque je La dirigeai comme le fait un Maître, Elle produisait des effets instantanés. Et au fur et à mesure que grandissait ma confiance dans ma faculté de me servir de la Grande Loi, les manifestations devenaient de plus en plus rapides.
  « Je suis encore émerveillé par la Sagesse et l’Amour intarissables de ce Grand Maître. Nous l’aimons avec une profonde dévotion et d’un amour plus grand qu’aucun amour pouvant unir des enfants à ses parents, car le lien d’amour qui se forme par le don de la connaissance spirituelle est éternel et bien plus profond que tout amour pouvant naître d’une expérience humaine, si beau et si fort qu’il puisse être. Souvent, Il nous disait: «Si vous voulez faire de vous-même une fontaine éternelle d’Amour Divin, le déversant partout où vos pensées se dirigent, vous deviendrez un aimant si puissant qu’il vous faudra appeler à l’aide pour distribuer tous les biens que vous aurez attirés. La paix et le calme des sentiments obtiennent la soumission du moi extérieur, mais vous devez les imposer avec autorité.»

  « Un jour, après avoir fait un discours remarquable sur ‘le droit de propriété de Dieu’, il me regarda avec intensité et me proposa une promenade. Il me conduisit dans la vallée, vers l’extrémité opposée à celle par où nous étions entrés. Près du mur Sud, courant parallèlement à lui d’Est en Ouest, se trouvait une crête qui s’élevait directement du sol jusqu’à une hauteur d’environ deux mètres cinquante, et sur une longueur de soixante mètres, pour se perdre à nouveau dans le sol. Lorsque nous approchâmes, je vis que c’était une veine de quartz blanc. Le Maître Eriel s’avança vers l’endroit où la veine s’enfonçait dans le sol et, du pied, en détacha un morceau. Je vis qu’il était très riche en or. Mon amour humain pour l’or essaya de se manifester mais la ‘Présence Intérieure’ le maîtrisa instantanément. Avec un sourire, le Maître me dit: «C’est bien. Maintenant, j’ai à faire en Europe, il me faut vous quitter.»
  « En continuant de sourire, il disparut. C’était la première fois qu’il me montrait ainsi l’étendue de ses pouvoirs. Et à peine était-il parti que mon fils devint visible à l’endroit exact où Eriel avait disparu. Il se réjouit de ma surprise. «Mère et moi, dit-il, pouvons transporter nos corps où nous le voulons de la même manière. Ne soyez pas surpris, c’est une loi naturelle et cela vous semble étrange parce que vous ne savez pas encore l’utiliser. Ce n’est en fait pas plus difficile ou extraordinaire que ne l’aurait été le téléphone pour des gens du moyen-âge. S’ils avaient connu la loi de sa construction, ils auraient pu s’en servir, aussi bien que nous dans ce siècle.»

  « Depuis cette visite à ma famille dans la Vallée Secrète, je me suis rendu là-bas sept fois. La dernière fois que je revins dans le monde extérieur, le Maître me donna votre adresse; et je vous ai demandé de venir: Il vous invite à m’accompagner lors de mon prochain retour vers lui. »
  Mon hôte s’aperçut tout à coup que nous avions parlé plusieurs heures et s’excusa d’avoir abusé de ma patience. Je lui dis que le récit de ses expériences m’avait tellement captivé que j’en avais perdu la notion du temps. Je dis tout de suite franchement que j’acceptais avec une profonde reconnaissance l’invitation du Maître Eriel.
  Un moment plus tard, un grand jeune homme pénétra dans la pièce. « Permettez-moi de vous présenter notre frère Fun Wey », dit mon hôte, et dans le plus parfait anglais, le nouveau venu ajouta: « Mon Frère au Cœur de Lumière a fait un long voyage. Mon Cœur bondit de joie et entre en extase au contact de sa Rayonnante Sérénité », puis, s’adressant à mon hôte directement, il dit: « Comme je savais que vous étiez occupé, je suis venu vous servir. »
  « Cela nous fera très plaisir de rompre le pain avec vous », me dit mon nouvel ami en se tournant vers moi et, ensemble, nous passâmes dans la salle à manger.
  Le dîner fut délicieux et quand il fut terminé, notre hôte reprit la conversation interrompue et me relata plusieurs de ses expériences avec le Maître Eriel. Du point de vue humain, elles étaient remarquables, mais du point de vue de notre Divinité, tout était et est parfaitement naturel.

  Tout à coup, un rayon de lumière, ou plutôt un Tube de Lumière pénétra dans la pièce et, d’après la conversation, je compris que c’était le Rayon Jumeau de mon hôte qui parlait. En dirigeant le Rayon vers moi, il dit: « Bien Aimée, permettez-moi de vous présenter le Frère que le Maître Eriel m’a demandé de Lui ramener. »
  Je vis alors son Rayon Jumeau et je l’entendis aussi clairement que si elle avait été dans la pièce à côté de nous. Cette façon de communiquer est une expérience très agréable. Il est possible, en effet, de condenser de la Lumière de manière à former un tube à travers lequel le son et la vision peuvent être projetés. Il était aussi réel que le rayon d’un projecteur.

  Mon hôte insista pour me garder chez lui jusqu’à notre départ pour les montagnes. Une semaine après notre rencontre, nous partîmes avant l’aube. Je vécus alors une des expériences les plus mémorables de ma vie. Tout ce qu’il m’avait dit se vérifia jusque dans les moindres détails. Notre arrivée à la Vallée Secrète fut un évènement joyeux et notre bonheur fut comblé. Je fis la connaissance du Rayon Jumeau de mon hôte et de leur fils. On me fit visiter l’ancienne demeure où tant d’étudiants avaient acquis la véritable compréhension des Lois de l’Être et avaient atteint leur Libération. Cette demeure est utilisée, ici, dans la Vallée Secrète, depuis plus de quatre mille ans.
  C’était une merveilleuse sensation que de se trouver dans un endroit où la Grande Puissance Divine avait été concentrée pendant de si nombreux siècles, et dont les Maîtres Ascensionnés avaient fait un Centre pour accomplir une partie de leur Service. Un jour que je réfléchissais aux Bénédictions obtenues par les étudiants qui avaient eu le privilège de venir ici, le Maître Eriel m’adressa la parole.
  « Mon Fils, commença-t-Il, vous approchez d’une merveilleuse libération. Persistez dans l’acceptation constante de votre Maître Présence Intérieure et vous aurez des raisons de vous réjouir grandement. »
  Il étendit la main et le voile entre le visible et l’invisible fut écarté. « Je veux que vous voyiez, continua-t-Il, comme nous qui avons fait notre Ascension, l’activité majestueuse et sublime de notre monde. Ici, nous avons la preuve permanente que nous sommes des Fils de Dieu, parce qu’il n’y a plus en nous ni peur, ni doute, ni imperfection. »
  Je n’oublierai jamais la joie et le privilège dont je fus l’objet durant les jours que je passai parmi ces Êtres Merveilleux.
  « Chaque jour, me dit Eriel, vous serez le témoin de l’Activité des Rayons du Son et de la Lumière. Ils annihilent le temps et l’espace, et l’humanité les emploiera dans un proche avenir comme elle emploie tout naturellement le téléphone à présent. C’est là une activité remarquable que l’individu peut apprendre à diriger. Un Rayon de Lumière peut être formé et dirigé de façon à être employé comme un crayon, pour écrire sur du métal ou dans le ciel, et l’écriture reste visible aussi longtemps que l’opérateur le désire.

  « Lorsqu’un étudiant est suffisamment fort pour résister aux opinions du monde de l’ignorance, il est alors à même de rendre témoignage de la Merveilleuse Activité Divine Individualisée, manifestée par les Maîtres Ascensionnés. Jusqu’à ce qu’il en soit capable, la force qui émane de la suggestion et de la radiation du doute d’autrui le troublera de façon intermittente au point de lui faire abandonner parfois la quête de la Vérité. L’interruption du courant de l’Instruction est de la discorde. La discorde est le coin et la manière subtile dont se sert la force sinistre sur cette Terre pour pénétrer dans l’activité extérieure de l’étudiant qui a décidé de faire face à la Lumière.
  « L’action du doute est très subtile car c’est un sentiment qui s’introduit dans l’être avant qu’il ne se soit rendu compte de son existence. Cette action est persistante au-delà de tout ce qu’on peut imaginer, et sa croissance est si insidieuse que la personne ne s’en rend compte que par le fait accompli.
  « Ce sentiment commence par un léger doute. Un doute n’a besoin d’être ressenti que deux ou trois fois avant de devenir de la méfiance. La méfiance se met à tourbillonner deux ou trois fois dans le corps émotionnel et devient le soupçon. Et le soupçon, c’est déjà de l’autodestruction.
  « Souvenez-vous de ceci, Mon Fils, lorsque vous retournerez dans le monde extérieur. Ce sera votre sauvegarde dans chaque expérience de votre vie, et ainsi vous ne serez pas touché par la discorde. Si quelqu’un exprime le soupçon, il sera soupçonné, car chacun trouve dans son monde ce qu’il y met. Ce ‘Décret Éternel et Irrévocable’ opère dans tout l’Univers. Toutes les impulsions de la conscience reviennent au centre d’émission: pas un seul atome n’échappe à cette Loi.
  « Le véritable étudiant de la Lumière fait face à la Lumière. Il L’envoie devant lui, voit Son Rayonnement baignant toutes choses partout où il se trouve, et il L’adore constamment. Il se détourne du doute, de la peur, du soupçon, de l’ignorance de l’intellect humain, et ne connaît que la Lumière, Elle est sa Source, son Vrai Soi. »
  Sur ces derniers mots, Eriel me dit adieu, et je revins à la routine quotidienne de la vie extérieure.




  Chapitre VIII: LE POUVOIR DIVIN OMNIPRÉSENT.

  Le jour suivant, à la suite d’une communication, je me trouvai engagé dans des affaires qui devaient absorber tout mon temps et toute mon attention. L’idée de ces futures activités me donnait une grande joie et je me mis au travail avec enthousiasme. Je me sentais plein d’allant et de jeunesse, chose qui ne m’était jamais arrivée dans le domaine des affaires.
  Le cours des choses me mit en contact avec un homme au caractère très dominateur. Dans ses affaires, il ne s’occupait que de la réalisation de ses désirs; s’il rencontrait de l’opposition ou si ses intrigues ne donnaient pas de résultat, il employait la force. Il ne croyait qu’au pouvoir de son intellect et de sa volonté humaine, et il n’avait aucune autre connaissance ou foi quelconque. Il n’hésitait jamais à écraser ou à ruiner les personnes ou les choses qui entravaient sa réussite, et tous les moyens lui étaient bons pour arriver à ses fins égoïstes.
  Je l’avais déjà rencontré trois ans avant l’expérience qui va suivre et, dans ce temps-là, je m’étais senti presque sans force en sa présence, si puissant était le sentiment de domination qui émanait de lui. Pourtant, en dépit de ma propre réaction à son égard, je savais que son contrôle des autres n’était qu’une concentration de force projetée dans son activité extérieure. Je fus un peu troublé à l’idée que j’allais de nouveau avoir à faire avec cet homme, mais immédiatement je cherchai le moyen dans mes relations avec lui d’appliquer la Loi Divine, lorsque la Voix Intérieure me dit clairement: « Pourquoi ne pas laisser le Tout-puissant Dieu Intérieur prendre en charge et diriger toute cette situation. Cette Puissance Intérieure ne connaît pas ce genre de domination. Elle est toujours Invincible. » Je fus immensément reconnaissant et abandonnai tout à Sa Direction.

  Je rencontrai cet homme en même temps que deux autres personnes intéressées, et nous convînmes d’aller visiter ensemble une propriété minière dans un état éloigné. J’eus l’intuition qu’il s’agissait d’une mine de grande valeur; la propriétaire en était une dame d’un certain âge dont le brave mari avait trépassé quelques mois auparavant à la suite d’un accident dans la mine.
  Il avait tout laissé dans une condition précaire et notre ami dominateur avait décidé d’acheter la mine au prix qui lui convenait et qui n’était pas un prix honnête. Après un voyage de deux jours en auto, nous arrivâmes à destination en début d’après midi. La propriétaire me semblait être une bonne âme, loyale et honorable. L’ayant rencontrée, je pris aussitôt la décision qu’elle recevrait son dû, c’est à dire l’exacte valeur de la propriété. Nous visitâmes les chantiers, les tunnels, les puits et les machines. Plus j’observais et plus je me rendais compte que tout n’était pas très net, je le sentais même dans l’atmosphère que je respirais. J’acquis la certitude qu’un riche filon avait été découvert et que le propriétaire n’en avait pas eu connaissance. Je découvris aussi que l’acheteur éventuel avait secrètement chargé l’un des ouvriers de surveiller les travaux. Pendant ces semaines d’espionnage, il avait gagné la confiance du surintendant qui, au fond, était honnête mais non encore éveillé spirituellement.
  Comme nous discutions avec lui, justement, mon Dieu Intérieur me révéla tout ce qui s’était passé: quelque temps auparavant, comme lui et l’espion inspectaient les travaux, ils arrivèrent à un endroit où l’exploitation avait entamé la roche en face d’un tunnel conduisant dans le cœur de la montagne. L’explosion avait mis à jour une riche veine de quartz aurifère; le surintendant était sur le point de se précipiter vers la propriétaire pour le prévenir lorsque l’espion lui dit: « Attendez! Je connais l’homme qui veut acheter cette mine, et si vous voulez garder votre situation, je vous conseille de ne pas parler de cette découverte. Je pourrai faire en sorte que vous puissiez rester surintendant, et il pourrait y avoir en plus cinq mille dollars pour vous. La vieille dame aura toujours bien assez pour subsister. »
  Le surintendant, craignant pour la perte de sa situation, acquiesça.
  Au cours de la visite, nous arrivâmes au bout du tunnel et, là, je sentis fortement que c’était l’endroit où la veine avait été mise à jour. Elle avait été habilement camouflée et passait pour un passage glissant où il était dangereux de travailler. Tel était le rapport qui avait été fait à la propriétaire de la mine. Je me tenais là, parlant avec les autres, lorsque ma vue subtile s’ouvrit et je vis tout ce qui s’était passé: la découverte de la veine, son camouflage, l’offre au surintendant et l’acceptation de celui-ci. Je fus reconnaissant de recevoir ainsi la confirmation de mon sentiment, mais il fallait attendre. Nous retournâmes à la demeure de la propriétaire et les négociations commencèrent. L’acheteur ouvrit la discussion en disant:
  « Mrs Atherton, que demandez-vous de cette propriété ?
  – Je l’estime à 250 000 dollars, répondit-elle avec douceur et courtoisie.
  – Quoi! C’est absurde, insensé, ridicule! cria-t-il, elle ne vaut même pas la moitié de cette somme! » et il continua sur ce ton pendant un moment, bluffant comme à son habitude, cela lui avait souvent réussi et il continuait. Il argua, tempêta et termina en disant: « Mrs Atherton, vous êtes dans une position où vous devez vendre, je veux être généreux avec vous, aussi je vous donnerai 150 000 dollars.
  – Je vais réfléchir », répondit-elle. Elle était si impressionnée par cette attitude qu’elle semblait commencer à accepter les suggestions et à fléchir sous son arrogance sans pudeur. La sentant vaciller, il tenta une autre pression: « Je ne puis attendre, dit-il, mon temps est précieux. Décidez-vous tout de suite ou bien j’abandonne l’affaire! »

  Il sortit un contrat de sa poche et le posa sur la table. Mrs Atherton, désemparée, cherchait un appui du regard. Je lui fis un signe « non » de la tête mais elle ne sembla pas le voir. Le contrat était là, prêt. Elle traversa la pièce, approchant une chaise de la table, et s’apprêta à signer. Je compris que si elle devait être secourue, il me fallait agir maintenant et, me plaçant à ses côtés, je m’adressai à notre ami dominateur:
  « Un instant, je vous prie. Il vous faudra payer à cette dame le prix que vaut cette mine ou vous ne l’aurez pas! »
  Il retourna alors sa hargne contre moi en essayant de m’assommer par des invectives très blessantes avec sa tactique habituelle: « J’aimerais bien savoir qui va m’empêcher d’avoir cette mine au prix que j’ai décidé! », dit-il méchamment.
  C’est alors que le ‘Tout-puissant Dieu Intérieur’ surgit et une descente de force m’envahit comme une avalanche. Nullement impressionné par sa tirade agressive, je répondis simplement: « Dieu! Lui vous en empêchera. »
  Cette réponse le fit éclater de rires. il continua à tempêter pendant un petit moment, cyniquement, grossièrement. J’attendais patiemment.
  « Espèce d’imbécile, reprit-il dans une autre tirade rageuse. Vous radotez sur Dieu, mais ni vous, ni Dieu, ni quoi que ce soit ne peut m’arrêter. J’obtiens toujours ce que j’ai décidé d’obtenir et je l’obtiens en dépit de tout. Personne jusqu’ici n’a pu me retenir. »
  Son arrogance paraissait sans limite. Corps et âme, il était la proie de ses passions. Sa raison était incapable de fonctionner, comme c’est toujours le cas lorsqu’on ne contrôle pas les sentiments, sinon elle l’aurait averti de ne pas dépasser certaines limites dans les insultes.
  Je sentis à nouveau l’Expansion du Pouvoir Divin en moi. Cette fois, il se manifesta avec une force décuplée. Comme un clairon, la Voix Divine de mon Dieu Intérieur clama la vérité sur toute la transaction, avec la fraude opérée dans la mine.
  « Mrs Atherton, dis-je, vous avez été grossièrement trompée. Vos ouvriers sont tombés sur une veine très riche. Cet homme avait un espion parmi eux et il a acheté le silence du surintendant pour ce qui concerne cette découverte. »
  Le surintendant et tous ceux qui étaient dans la pièce blêmirent tout en restant muets, tandis que ‘Dieu en-Soi’ continuait d’exposer leur traîtrise. L’éventuel acheteur, pendant un instant, sembla être à la hauteur de la situation. En m’interrompant, dans un accès de colère, il s’écria: « Vous mentez! Je vais vous casser la tête pour votre ingérence! »
  Il brandit sa canne d’acier et, comme je levai la main pour m’en saisir, une flamme blanche jaillit et le frappa en plein visage. Il s’écroula, comme foudroyé. Mon Dieu Intérieur et Puissant parla alors de nouveau, avec toute la Majesté de Son Eternelle Autorité: « Que personne ne bouge avant que je n’en donne la permission! »
  Non pas le moi extérieur mais bien ‘Dieu-en-Action’ s’avança vers l’homme à terre et continua: « Grande Âme de cet homme, je vous parle! Trop longtemps vous avez été la prisonnière de cette personnalité dominatrice, surgissez maintenant! Prenez la direction de son intellect et de son corps! Réparez maintenant les nombreuses erreurs qu’elle a commises pendant cette vie. Dorénavant, cette forte création humaine de discorde et d’injustice dont cet homme est l’auteur sera consumée et jamais plus elle ne parviendra à dominer ou à tromper humainement les Enfants de Dieu ».
  Puis, au moi extérieur, je dis: « Réveille-toi! Avec la Paix, l’Amour, la Bonté, la Générosité et la Bonne Volonté envers la Vie! »
  Lentement, les couleurs revinrent sur le visage de l’homme et il ouvrit des yeux égarés. ‘Dieu-en-moi’ toujours en action le prit par la main et, lui offrant le bras, l’aida à gagner un fauteuil confortable. De nouveau, Il ordonna: « Mon Frère, regardez-moi! » Il leva les yeux vers moi, et tout son corps fut pris d’un tremblement; d’une voix à peine audible, il dit: « Oui, j’ai vu! Je comprends tout le tort que j’ai fait. Que Dieu me pardonne! »
  Il se prit la tête entre les mains et se cacha le visage, honteux et silencieux. Des larmes se mirent à couler entre ses doigts et il pleura comme un enfant.
  « Vous allez payer à cette dame 1 000 000 de dollars, continua mon Soi Divin, et lui accorder dix pour cent d’intérêts sur les bénéfices de la mine, parce que la nouvelle veine récemment mise à jour vaut au moins 10 000 000 de dollars en minerai d’or. »
  Avec humilité et une étrange douceur, il répondit: « Qu’il en soit ainsi immédiatement! », et, abandonnant son ancienne habitude d’ordonner, il demanda à ses employés de rédiger les contrats en accord avec les directives qui venaient de lui être données. Mrs Atherton et lui signèrent, la transaction venait d’être conclue.
  Je me tournai vers les autres personnes et compris alors, d’après les expressions des visages, que les consciences avaient été surélevées et qu’elles avaient vu au-delà du voile humain. Tous me dirent: « Jamais, avec l’aide de Dieu, nous n’oserons plus tromper ou faire du tort à l’un de nos semblables. »
  Ils avaient été exaltés au point de reconnaître la Présence du Soi Divin en tous.

  Il était déjà tard dans l’après midi quand ces évènements s’étaient produits. Mrs Atherton, cordialement, nous invita tous à passer la nuit chez elle et à l’accompagner à Phœnix le lendemain matin, pour enregistrer les contrats de vente. Après le dîner, nous nous installâmes dans le living, devant un grand feu. Tous étaient avides d’une plus grande compréhension des Lois de la Vie. Ils me demandèrent comment j’avais acquis ce savoir. Je leur parlai du Maître Saint-Germain, et de la façon dont je l’avais rencontré. Je leur racontai quelques unes des expériences sur le Mont Shasta, et je répétai ce qu’Il m’avait dit concernant la Grande Loi cosmique.
  « Mon Fils, la Loi Cosmique ne fait pas plus de discrimination que la table de multiplication ou que l’électricité. Il faut reconnaître la table et l’employer correctement si on veut éviter les erreurs de calcul. Il faut reconnaître la manipulation de l’électricité si on veut employer son énergie sans risquer les courts-circuits ou l’électrocution.
  « Les Grands Décrets Immuables qui maintiennent l’ordre permanent dans les degrés infinis de la manifestation sont tous fondés sur le Grand Principe de la Création: l’Amour. C’est le Cœur, la Source de tout, et le moyeu immobile autour duquel l’Existence et la Vie dans la forme se déploient.
  « L’Amour est Harmonie et, sans lui, la forme ne peut subsister. L’Amour est le Pouvoir de Création de l’Univers sans lequel il ne peut exister.
  « Dans votre monde scientifique, l’Amour s’exprime comme la force d’attraction entre les électrons, c’est l’Intelligence Directrice qui leur impose une forme. Le Pouvoir qui les fait graviter autour d’un noyau central est le Souffle à l’intérieur de ce Cœur qui les attire vers Lui. Il en est de même pour tout vortex dans toute la création.
  « Un Cœur central et des électrons gravitant autour de lui forment un atome. Ce centre d’Amour est à l’atome ce que le pôle magnétique est à la Terre, et ce que l’épine dorsale est au corps humain. Sans un cœur central ou centre d’amour, il n’y a que l’Océan de Lumière Universelle, il n’y a que les électrons remplissant l’infinité, et girant autour du Grand Soleil Central.
  « L’électron est ‘Pur Esprit’ ou ‘Lumière de Dieu’. Il reste à jamais parfait et incontaminable. Il est permanent, indestructible, auto lumineux et intelligent. S’il ne l’était pas, il ne pourrait pas obéir à la Loi, à l’Activité Directrice de l’Amour. Il est de la pure et intelligente Énergie Lumière, et la seule Substance réelle dont est faite toute chose dans l’Univers: il est la Parfaite Essence de Vie de Dieu.
  « L’espace interstellaire est rempli de cette Pure Essence Lumière. Il n’est pas sombre et à l’état de chaos comme le pense le mini intellect humain selon ses concepts limités. La Substance de ce Grand Océan de Substance Lumière Universelle est constamment moulée dans l’une ou l’autre forme, et reçoit telle ou telle qualité, suivant la manière dont les électrons sont assemblés autour d’un point central, ou Cœur, par l’Amour.
  « Le nombre d’électrons qui se combinent les uns avec les autres pour former un atome est le résultat d’une pensée consciente qui les a déterminés de cette manière. La vitesse giratoire est déterminée par l’intensité du sentiment.
  « L’intensité de l’attraction et du mouvement giratoire à l’intérieur du centre est ‘le Souffle de Dieu’ et, par conséquent, le point de concentration maximum de l’Activité de l’Amour Divin dans l’atome. Pour parler en termes scientifiques, il s’agit là de la force centripète.
  « Ce sont les deux facteurs déterminants qui donnent sa qualité à l’atome.
  « Vous voyez donc que l’atome est une entité, une chose vivante, palpitante, créée, ou amenée à l’existence par le Souffle, l’Amour de Dieu, s’exprimant par la Volonté d’une Intelligence Consciente. C’est de cette manière que ‘le Verbe est fait chair’. Le mécanisme servant à l’intelligence auto consciente pour produire cette manifestation de son être est faite de pensée et de sentiment.

  « La pensée destructive et le sentiment discordant bouleversent le rapport et le taux de vitesse des électrons de telle sorte que la durée du ‘Souffle de Dieu’ à l’intérieur du pôle est changée. La durée du Souffle est décrétée par la Volonté de l’Être Conscient utilisant cette variété particulière d’atome. Si cette Volonté directrice consciente se retire, les électrons perdent leur polarité; ils s’éparpillent et reprennent séparément le chemin du retour vers le Grand Soleil Central où ils se repolarisent. Là, ils ne connaissent que l’Amour, le ‘Souffle de Dieu’, infini, l’Ordre: la Loi Primordiale y est éternellement maintenue.
  « Quelques savants ont prétendu que des planètes pouvaient entrer en collision dans l’espace: une telle chose est impossible. Cela reviendrait à plonger le plan de la création dans le chaos. En vérité, il est heureux que les Puissantes Lois De Dieu ne soient pas changées par les opinions de certains des Enfants de Dieu. Peu importe ce que pensent les savants ou les prêtres – officiels ou non, la Création de Dieu va son chemin et exprime toujours plus de Perfection.
  « La pensée constructive et le sentiment harmonieux régnant dans l’âme et le corps sont des expressions de l’Amour et de l’Ordre. Le parfait équilibre entre le taux et la vitesse des électrons constituant l’atome est maintenu, et ainsi ils demeurent polarisés à leur place particulière dans l’Univers, aussi longtemps que la durée du ‘Souffle de Dieu’, fixée par la Volonté Directrice de l’Intelligence Consciente qui se sert du corps qu’il forme, est maintenue.
  « La qualité de perfection et le maintien de la vie dans un corps humain est toujours sous le contrôle conscient de la volonté de l’individu qui l’occupe. La volonté de l’individu est souveraine sur son Temple, et même en cas d’accident, personne ne quitte son temple corporel s’il ne le veut pas. Très souvent, la douleur physique, la crainte, l’incertitude et bien d’autres causes influencent la personnalité au point de lui faire changer ses décisions antérieures, mais tout ce qui arrive dans le corps est et sera toujours sous le contrôle du libre arbitre de l’individu.

  « Comprendre l’explication ci-dessus, au sujet de l’électron et du contrôle conscient que possède l’individu, par le moyen de sa pensée et de son sentiment, sur la structure atomique de son corps, c’est comprendre le Principe de Vie qui gouverne la forme dans toute la manifestation formelle. Celui qui aura fait l’effort pour acquérir la preuve de ceci, au besoin dans la chair même de son corps, celui-là commencera à se maîtriser. Ce fait accompli, tout dans l’Univers coopérera spontanément avec lui en vue de la réalisation de tout ce qu’il désire par amour.
  « Celui qui pratique consciemment l’Obéissance à la Loi d’Amour verra la Perfection s’établir en permanence dans son esprit et dans son entourage. C’est à lui et à lui seul qu’appartiennent toute autorité et toute maîtrise. Lui seul a le droit de commander, car il a appris à obéir. Lorsqu’il aura obtenu l’obéissance de la structure atomique de son corps, la structure atomique du monde extérieur lui obéira également.
  « C’est ainsi que chaque être humain possède en soi-même le pouvoir, par la pensée et le sentiment, de s’élever vers les hauteurs ou de descendre vers les bas-fonds. Chacun crée son chemin et ses expériences. Comme on devient ce sur quoi on médite, on peut, par le contrôle conscient de l’attention, marcher et parler avec Dieu – face à face – ou bien, détournant son regard de Dieu, descendre plus bas que les animaux, noyant sa conscience humaine dans l’oubli. Dans ce dernier cas, la Flamme Divine se retire de son habitation humaine. Après des éons, elle entreprend un nouveau pèlerinage dans le monde de la matière physique, jusqu’à ce que la victoire finale soit accomplie consciemment et en pleine liberté. »

  Je leur parlai des possibilités illimitées qui, d’après ce que m’avait montré Saint-Germain, s’offrent à l’humanité pour sa Perfection, si seulement elle accepte librement ‘la Grande Présence Divine’ en chaque individu comme étant le Pouvoir dirigeant et réalisateur. L’acquéreur de la mine me demanda pourquoi j’employais si souvent le mot ‘accepter’, et je lui répétai textuellement l’explication que m’avait donnée Saint-Germain: « Même dans l’activité extérieure de la Vie, si vous achetez ou que vous recevez en cadeau une chose précieuse, mais si vous ne l’acceptez pas, il vous sera difficile de vous en servir ou d’en avoir le bénéfice. Il en est de même avec ‘la Grande Présence Divine’ à l’intérieur de vous. A moins d’accepter que notre Vie est la Vie même de Dieu – et que tout le pouvoir et l’énergie que nous possédons pour réaliser jusqu’à la chose la plus infime sont le Pouvoir Divin et l’Énergie Divine – comment avoir les qualités de Dieu et sa Perfection dans notre propre monde?
  « Comme Fils de Dieu, nous avons reçu l’ordre de choisir qui nous servirons: la Sublime Présence de Dieu en nous, ou le ‘moi extérieur’, et la satisfaction des appétits et des sens humains n’aboutit qu’à un seul et unique résultat: les misères et la destruction.
  « Tout désir constructif est en réalité une impulsion venant de Dieu, du Dieu Intérieur offrant sa Perfection afin de combler le moi extérieur de Joie et de Bonheur. La Grande Energie de la Vie s’écoule sans cesse à travers nous. Si nous la dirigeons vers un accomplissement constructif, nous connaîtrons la joie et le bonheur. En l’employant pour la satisfaction des sens, on ne récolte que misères parce que telle est la Loi – la Loi de l’Impersonnelle Énergie Vitale.
  « Rappelez sans cesse à votre intellect que vous êtes la Vie en vous et dans votre propre monde. La personnalité extérieure s’attribue toute chose et tout pouvoir alors que l’énergie même par laquelle elle existe est un prêt de son Soi Divin. Le ‘moi’ extérieur ne possède même pas sa propre peau. Les atomes de son corps lui sont prêtés par la Présence Divine Suprême et proviennent du Grand Océan de Substance Universelle. Habituez-vous à remettre sans cesse tout pouvoir et toute autorité à ‘la Grande et Glorieuse Flamme Divine’ qui est votre ‘Soi Réel’ et ‘la Source’ dont vous avez reçu toutes bonnes choses. »
  Nous parlâmes jusqu’à deux heures du matin, puis je dus proposer de me retirer; personne n’avait encore envie de dormir mais je leur dis: « Vous allez dormir dans les bras de Dieu », et le lendemain, ils furent surpris de constater qu’ils s’étaient endormis paisiblement.

  Vers sept heures, nous nous levâmes pour partir vers Phoenix. Les actes furent enregistrés et j’expliquai à mes amis que je devais les quitter. Pour le moment, ma mission auprès d’eux était terminée. Ils étaient tous profondément reconnaissants, et anxieux à la fois d’en savoir davantage. Je promis de rester en contact avec chacun d’eux et de les aider, en conformité avec les indications que me donneraient le Maître Saint-Germain. Au moment de la séparation, l’acquéreur de la mine se tourna vers moi et dit:
  « Peu importe ce que l’on pourra penser de moi, je veux vous embrasser et vous remercier du fond du cœur pour ce que vous avez fait: vous avez évité la ruine de ma personnalité extérieure et vous m’avez révélé à la Grande Lumière. »
  Par humilité, j’inclinais la tête et je répondis: « Rendons grâce à Dieu, je ne suis que le canal, Dieu seul est la Grande Lumière et le Grand Pouvoir qui mène tout à son terme. » Mrs Atherton se tourna vers moi et exprima ainsi ce qu’elle ressentait:
  « Je loue et je remercie Dieu en vous pour la Protection reçue, pour Sa Grande Puissance, et je ne cesserai jamais au cours de ma vie de remercier Dieu et vous-même pour la Lumière que cette expérience nous a apportée à tous.
  – Je suis certain que nous nous rencontrerons à nouveau », lui dis-je.
  Je dis au revoir à tous et me dirigeai une fois de plus vers le Mont Shasta. Je rejoignis ma chambre le soir du second jour.

  Deux semaines plus tard, j’éprouvai un vif plaisir à refaire la randonnée qui me conduirait au lieu de rendez-vous avec le Maître Saint-Germain. Je partis à quatre heures du matin et atteignis la lisière de la forêt vers neuf heures. Je n’avais pas fait vingt pas sous le couvert des arbres que le cri plaintif de mon amie la panthère se fit entendre. Je lui répondis aussitôt. Elle bondit à mon côté, me fêtant comme un vieil ami et nous partîmes ensemble vers le lieu du rendez-vous.
  La panthère me paraissait très inquiète et semblait souffrir d’une agitation intérieure. C’était inattendu car elle se montrait toujours très paisible en ma présence. Je pris sa magnifique tête et la caressait, essayant de la calmer, mais en vain. Je m’assis et nous prîmes le déjeuner.
  « Allons, en route pour une promenade », lui dis-je à la fin du repas. La bête me fixa intensément avec un regard pathétique que je n’ai plus jamais vu ensuite. Pour l’heure, je n’y comprenais rien.
  Nous avons parcouru un petit bout de chemin et arrivions au pied d’une falaise de quatre mètres de hauteur et que dépassait un rocher surplombant quand quelque chose me fit tourner le regard vers la panthère. L’expression de ses yeux était féroce et sauvage. Je sentis une forte tension dans l’atmosphère, mais je ne comprenais toujours pas de quoi il s’agissait. Je m’avançai encore de quelques pas et sentis alors un grand frisson me parcourir: levant la tête, j’aperçus un lion des montagnes, accroupi et prêt à bondir. L’instant d’après, il s’élançait sur moi. Je me jetai contre la falaise si bien que le lion atterrit au delà de l’endroit où je me trouvais et, comme un éclair, la panthère s’élança. Les deux bêtes s’étreignirent dans un combat mortel.
  Aucun mot ne peut décrire l’horreur de la lutte qui suivit. Ils criaient, hurlaient, s’entre déchiraient et se lançaient des coups de griffes. Le lion était plus fort et il semblait pouvoir prendre l’avantage. La panthère, pourtant, finissait par se dégager car elle était plus souple dans ses mouvements. Il y eut une pause d’un instant puis, d’un bond, elle sauta sur le dos du lion et referma sa mâchoire sur sa nuque. L’étreinte de la panthère était mortelle. Après quelques secondes au cours desquelles ils se débattirent enlacés, les mouvements du lion devinrent plus faibles, puis cessèrent complètement. En chancelant, la panthère vint vers moi, le côté affreusement déchiré. Elle me regarda et toute férocité avait disparu de ses yeux, mais ses forces s’épuisaient rapidement. Une expression de contentement apparut sur son masque et, soudain, poussant un cri plaintif, elle tomba morte à mes pieds.
  Je restai immobile, pleurant silencieusement la mort de mon amie, car je m’y étais attaché comme à un compagnon humain. Puis, comme je levai la tête, je vis Saint-Germain qui se tenait près de moi.
  « Mon Frère Bien Aimé, ne soyez ni triste ni découragé, me dit-Il. Votre contact avec la panthère avait à ce point haussé sa conscience qu’elle ne pouvait plus vivre dans cette forme, et la Grande Loi Cosmique exigeait qu’elle payât sa dette pour ce service. Elle vous l’a rendu avec amour en vous sauvant la vie. Tout est donc dans l’ordre et soyez en paix. »
  Tout sentiment de douleur me quitta. Je me sentais complètement soulagé.

  « La Grande Loi Cosmique ne fait jamais d’erreur, continua-t-Il. Nous ne pouvons recevoir sans donner et nous ne pouvons donner sans recevoir: ainsi le Grand Équilibre de la Vie est maintenu. Je vous félicite sincèrement pour le service que vous avez rendu à la mine, et pour la sérénité que vous avez gardée au cours de ces évènements. Tous ceux qui y ont participé pourront désormais rendre de plus grands services à l’humanité.
  « Bientôt, vous serez en mesure de servir de manière encore plus efficace. En toutes circonstances, rappelez-vous toujours que c’est le Pouvoir et l’Intelligence de Dieu-en-Action-en-vous qui font les œuvres et que votre mental et votre corps ne sont que les instruments. En attendant, concentrez-vous toujours sur la Puissance Illimitée de Dieu, qui peut se manifester par vous à tout instant. »

  Je Lui demandai quelle était l’attitude des Maîtres Ascensionnés vis à vis des écoles qui enseignent une partie de la Vérité. Il répondit:
  « Il y a beaucoup d’écoles où l’enseignement est donné loyalement. Certaines sont plus avancées en compréhension que d’autres. Tous sont des Enfants de Dieu qui s’efforcent de servir avec ce qu’ils ont acquis de compréhension. Il ne faut pas juger, mais voir Dieu et ne reconnaître que Lui se manifestant en tous. Les Maîtres Ascensionnés s’efforcent de bénir toute activité constructive partout. Nous voyons la Lumière Intérieure de ces activités, et nous ne nous trompons pas quant à la valeur de la Vérité des enseignements qui sont donnés. Il en est de même pour les êtres. Ceux qui offrent leur service au nom de ‘Jésus Christ Ascensionné’ recevront toujours une aide extraordinaire. »

  Nous avons marché un certain temps côte à côte, puis Il me dit: « Je vais vous accompagner à votre chambre. Placez votre bras autour de mon épaule. »
  Aussitôt fait, je sentis mon corps se soulever et, au bout de quelques instants, nous nous trouvâmes dans ma chambre. A mes côtés, Saint-Germain souriait de ma surprise. « D’ici sept jours, je vous rencontrerai à l’endroit habituel et nous terminerons ce qui nous reste à faire dans cette partie du pays », me dit-Il, puis Il s’inclina gracieusement et s’effaça de ma vue. Seuls, ses beaux yeux, merveilleux et souriants, restèrent visibles encore un certain temps…

  Mes méditations quotidiennes sur la Présence Divine Immanente en vue de mes futurs services, me firent réaliser toujours davantage l’importance de la concentration de l’attention sur l’Unique Présence Divine. C’est de cette façon que je parvins à ne plus être affecté par n’importe quelle apparence du monde extérieur.
  Dans une conversation, Saint-Germain avait insisté sur la nécessité absolue de l’harmonie dans les sentiments. Voici ses paroles: « Mon Fils, rien n’est plus indispensable que l’harmonie du moi extérieur pour permettre à la Plénitude de la Perfection Intérieure de s’exprimer dans votre vie extérieure. On ne pourrait trop insister sur la nécessité du sentiment de Paix, d’Amour et de Sérénité dans le moi extérieur – c’est la condition pour permettre à la Puissante Présence Divine Intérieure d’agir sans entrave et instantanément.
  « Celui qui entretient un sentiment de Paix et d’Amour à l’égard des êtres et des choses, sans s’occuper de savoir si c’est mérité ou non, détient la Clé Magique qui ouvre la Porte et libère la Prodigieuse Puissance du Dieu Intérieur. Béni est Celui qui connaît cette Loi, car il s’efforcera alors d’être tout Amour et Paix. Les humains sont privés du bien tant qu’ils ignorent cette Loi, mais ils seront comblés s’ils veulent l’apprendre. L’Harmonie est la Clé de l’Unique Grande Loi de la Vie. Elle conditionne toute manifestation parfaite – sans Harmonie, toute forme se désintègre et se dissout dans le Grand Océan de la Lumière Universelle. »
  À la suite de mes méditations, je sentis la Paix croître en moi, et à la fin de la semaine, ma conscience était devenue comme un Océan de Paix.
  Au matin du septième jour, à quatre heures, je partis pour être au rendez-vous à dix heures trente. Je m’assis sur une bûche et attendis, dans ce sentiment d’exultation merveilleuse que j’avais acquis dans mes méditations. J’étais si profondément plongé dans la contemplation du Soi Divin que je n’entendis approcher personne. Pourtant, c’est le son d’une voix qui me tira de ma méditation et j’aperçus, non loin de là, un homme aux cheveux blancs portant la barbe. Il me faisait penser à un vieux prospecteur, bien que ses vêtements fussent trop élégants pour cette occupation. Comme il s’avançait en me tendant la main, j’eus la confirmation qu’il n’était pas ouvrier. Après les salutations, la conversation roula sur des banalités puis, se tournant vers moi, il me dit: « Mon ami, j’aimerais vous raconter une histoire. Elle n’est pas longue et il y a bien longtemps que je n’en ai plus parlé à personne. J’aimerais bien faire une nouvelle tentative. »
  Un intérêt extraordinaire s’était éveillé en moi. Pensant qu’il pouvait avoir soif, et comme je cherchais un gobelet pour lui offrir de l’eau de la source auprès de laquelle nous étions, une coupe de cristal semblable à celle que Saint-Germain avait utilisée plusieurs fois se forma dans ma main. Le vieil homme regarda cela avec des yeux brillants et, avec une certaine exaltation, c’est presque en criant qu’il dit: « C’est lui, c’est lui! »
  Il ne savait que faire et j’insistai pour qu’il boive. C’est alors que j’aperçus que la coupe contenait le même liquide effervescent que celui que le Maître m’avait donné. L’homme saisit avidement la coupe et, avec l’expression de la plus grande gratitude, il en but le contenu. Instantanément, il fut saisi d’un calme et d’une quiétude sincères et profonds. Je lui demandai de me raconter cette histoire et il commença:

  « Mon père était un officier britannique commandant un poste dans le Punjab aux Indes, où nous habitions. Lorsque j’eus seize ans, il finança un ami qui voulait tenter sa chance dans les mines de diamants de l’Afrique du Sud, et on n’eut plus jamais de nouvelles de lui. J’avais une vingtaine d’années quand un étranger de grande taille, beau, homme de grande sagesse, visita mon père pour lui apporter des nouvelles de son ami. «L’ami que vous avait financé il y a des années, dit-il, a réussi dans ses entreprises et est devenu immensément riche. il est mort là-bas, récemment, aux mines, sans avoir d’héritiers. Toute sa fortune vous est destinée, et après votre décès, elle doit passer à votre fils. Si vous êtes d’accord, je m’occuperai de toute l’affaire et je ferai exécuter les transferts nécessaires.
  – Il m’est impossible de quitter l’Inde actuellement, répliqua mon père, car je suis ici aux ordres du gouvernement. Aussi, c’est avec gratitude que j’accepte votre offre.»
  « Je me trouvais près d’eux au moment de cette conversation et, quand les arrangements furent pris, l’étranger se tourna vers moi et dit: «Mon Fils, quand vous rencontrerez un homme qui vous offrira une coupe pleine d’un liquide effervescent, vous aurez rencontré celui qui pourra vous assister dans l’Ascension de votre corps. Je ne puis vous en dire beaucoup plus, sauf que vous le verrez sur une grande montagne en Amérique du Nord. Cela peut vous sembler très vague, n’est-ce pas, mais c’est néanmoins tout ce que je peux dire.»
  « Après le départ de l’étranger, un mois s’était à peine écoulé que Père fit une sortie avec les indigènes pour régler des questions gouvernementales et il fut touché par une balle. Il mourut pendant le transport à la maison. Comme j’étais son fils unique, Mère et moi nous préparâmes à quitter le pays pour rentrer en Angleterre. Les préparatifs furent terminés en un mois et, juste avant le départ, le même étranger se présenta. Je lui expliquai que Père n’était plus. «Oui, au moment de vous quitter, il y a deux mois, j’ai vu que votre père ne vivrait plus à mon retour. J’ai tout arrangé pour le transfert de la fortune à votre nom à la Banque d’Angleterre. Voici de l’argent pour le voyage et les reçus du transfert, ainsi que les preuves d’identité dont vous aurez besoin à la banque. Il vous suffira de les présenter et votre fortune vous sera remise.
  Il y en a une grande partie en diamants de première qualité.»
  « Je le remerciai et offris de le dédommager pour ses services mais il répondit: «Votre intention est bonne et je l’apprécie, mais tout cela est déjà en ordre. Je serai heureux de vous accompagner jusqu’au bateau à Bombay.»
  « Pendant le voyage, j’eus la révélation de sa profonde sagesse – je me sentais comme un petit enfant à côté de lui. Je suis conscient qu’il m’a alors enveloppé d’une Radiation qui dure encore aujourd’hui. C’est lui qui s’occupa de tout pendant le voyage et ses dernières paroles, au moment du départ, furent pour me dire: «Souvenez-vous: la coupe de cristal! Cherchez, et vous trouverez!»

  « Le voyage jusqu’à Southampton fut merveilleux. Arrivés à Londres, j’allais à la banque avec les documents et les employés me dirent: «Nous vous attendions aujourd’hui. Voici vos carnets de chèques et le relevé du compte en banque.»
  « Je fus surpris de voir que 100 000 livres sterling figuraient sur le compte.
  « Je perdis Mère cinq ans plus tard. Je transférai alors la moitié de ma fortune à une banque de New York et commençai ma quête de l’homme à la Coupe de Cristal.
  « Jamais je ne pourrai donner une idée des désappointements, des difficultés, des épreuves, du chagrin qui furent miens mais, malgré tout, je n’ai jamais pu renoncer à cette recherche. Ce qui est inexplicable, c’est que, en dépit de mon apparence de grand âge, mon énergie et ma force sont non seulement intactes, mais même supérieures à celles de ma jeunesse. A présent, j’ai soixante dix ans. Aujourd’hui, j’ai eu envie de suivre cette visite et, grâce à Dieu, je vous ai trouvé. Mon désir était grand, oui! Il était irrésistible.
  – Mon brave ami, que dois-je faire pour vous? lui demandai-je.
  – Vous saurez ce qu’il y a lieu de faire, dit-il, car je suis sûr de ne pas être dans l’erreur. Je perçois une grande puissance émanant du cœur de cette montagne. Demandez à Dieu de vous montrer ce qu’il faut faire. »
  Instantanément, le Pouvoir Divin Intérieur surgit en moi avec une telle force qu’il me souleva du sol. Faisant le signe que Saint-Germain m’avait appris, je fis appel à la Lumière de Dieu et, levant la main en signe de salutation, je dis: « Dieu Tout-puissant dans l’Homme et dans l’Univers! Nous demandons Ta Lumière! Nous demandons Ta Sagesse! Nous demandons Ton Pouvoir! Que Ta Volonté S’accomplisse pour et par ce Frère qui m’a cherché et m’a trouvé. J’ignore ce que je dois faire pour lui. Toi, Tu le sais. Manifeste Ta Volonté physiquement par moi, et que tout ce qui doit se faire pour ce Frère – Ton Fils – soit accompli! »
  Lorsque j’abaissai la main, elle tenait à nouveau la Coupe de Cristal avec la Lumière Liquide Vivante. Je l’offris à mon ami et le Puissant Dieu Intérieur dit: « Bois sans crainte. Ta recherche est terminée! »
  Il vida la Coupe sans la moindre hésitation. Je fis un pas en avant et saisis vivement ses deux mains. Lentement, mais sûrement, toute apparence d’âge s’évanouit de sa personne et mon Dieu Intérieur dit: « Voici, tu es à jamais libéré de toute limitation terrestre. Monte maintenant vers le Grand Chœur des Êtres de Lumière qui t’attendent. »
  Très lentement, il s’éleva de terre et ses vêtements ordinaires disparurent: Il était à présent revêtu d’une parure blanche étincelante. Je lâchai ses mains. Alors, d’une voix qui exprimait le plus Grand Amour, il dit: « Je reviendrai à Toi, Frère Bien Aimé. Je Te revaudrai le service transcendant que tu viens de rendre. Un jour, Tu comprendras pourquoi! », et, avec un sourire radieux, il s’éloigna sur son Chemin de Lumière Étincelante. Lorsque l’influx du Pouvoir Divin se retira, je tombai à genoux. Le cœur débordant de gratitude, j’offris à Dieu la prière la plus fervente et la plus humble de toute ma vie pour le privilège qui m’avait été donné de pouvoir rendre un tel service.
  Comme je me relevai, Saint-Germain m’entoura de ses bras et dit:
  « Frère Bien Aimé, que je suis heureux! Vous avez été noble et fidèle dans le service envers la Grande Présence Intérieure. Dieu-en-Action a pu s’exprimer au travers de vous. Je vous félicite cordialement. Vous serez à jamais tenu dans notre Radiation, même si, extérieurement, vous n’en êtes pas toujours conscient. Vous êtes maintenant un digne envoyé de la Grande Fraternité Blanche et des Maîtres Ascensionnés.
  « Restez en contact permanent avec votre Divinité Intérieure. Vous serez alors toujours prêt pour servir, partout, et en tout ce qui est requis. Je vous enveloppe de mon Amour en attendant notre prochaine entrevue.
  « Je vous tiendrai au courant. »

  Lentement, je repris le chemin du retour, en rendant continuellement grâce et louanges à Dieu l’Unique qui exprime Sa Perfection Éternelle par nos humbles formes physiques.




  Chapitre IX: LA VISITE DES VÉNUSIENS AU ROYAL TITON.

  Plusieurs semaines s’étaient écoulées et le 31 décembre 1930 arriva, avec lui, le Maître Saint-Germain. « Soyez prêt ce soir à sept heures, me dit-Il, je viendrai vous prendre. Passez le temps en contemplation de la Gloire de Dieu-en-vous afin que vous puissiez profiter au maximum de la bénédiction offerte en cette divine occasion. Pensez également à votre Rayon Jumeau et à votre fils, car tous les trois vous serez les invités d’honneur de la Fraternité du Royal Titon à la réunion du Nouvel An, cette nuit. »
  Je passai toute la journée dans la méditation profonde. Le Maître arriva à sept heures et, comme je m’étais couché, je quittai instantanément ma forme physique et pénétrai dans le corps que Saint-Germain m’avait préparé.
  « Ce soir, dit-Il, une expérience qui n’a plus été faite depuis plus de soixante dix mille ans va être tentée. Nous sommes tous parfaitement sûrs du succès car tout le monde est bien préparé, à présent. Venez! »
  Nous avions dû voyager à grande vitesse et je ne m’en étais pas aperçu, mais nous nous trouvions déjà au sommet du Royal Titon dont le revêtement neigeux scintillait au clair de lune comme un million de diamants. Dans un rayon de trente mètres au moins, l’entrée était complètement dégagée. En pénétrant dans l’ouverture, nous sentîmes une atmosphère de douce chaleur nous envelopper. La porte du Centre était ouverte aux invités du réveillon.

  Dans la Grande Salle d’Audiences, je retrouvai Lotus et notre fils qui étaient déjà arrivés, escortés par Amen Bey. Comme nous avions été séparés dans le plan physique pendant plus de deux ans, cette rencontre nous combla de joie. Pendant tout ce temps, chacun de nous avait été en service hors du corps physique dans des avenues différentes dans les plans intérieurs.
  La grande salle, brillamment éclairée, embaumait les roses et les lotus. Des flots d’une musique douce et délicate inondaient l’atmosphère. L’assistance était déjà assez nombreuse et ne cessait de croître.
  Je remarquai un objet volumineux recouvert d’un drap d’or au centre de la pièce, mais comme aucune explication de la chose ne m’était offerte, je restai silencieux. Saint-Germain nous présenta à plusieurs invités et nous emmena dans une pièce remplie d’instruments musicaux rares. On y voyait un grand orgue à tuyaux, quatre harpes aux cadres d’or faites d’une matière nacrée, la table d’harmonie et la partie supérieure étant en métal blanc. Les cordes étaient entourées d’argent, les basses en or, et la matière dont elles étaient faites donnait un son tenant du métal, du bois et de la voix humaine. Le ton de ces instruments est impossible à décrire – il faut l’entendre – car il est complètement différent de ce qui est connu en occident dans le monde extérieur. Le son produit par cette matière inusitée se rapproche un peu de celui de l’esraj, un instrument utilisé aux Indes. Nous vîmes aussi quatre violons faits dans cette substance comme de la perle, et dont la résonance dépassait infiniment celle de n’importe quel violon de bois connu. Les cordes étaient enveloppées d’or et d’argent et le son dépassait en beauté aussi tout ce qui est connu. Nous avons entendu, plus tard, au cours de la soirée, la musique produite par tous ces instruments.
  Saint-Germain nous ramena dans la grande salle et montra à Lotus et à notre fils les beaux portraits qui avaient été récemment transférés du Temple de Mitla à Oaxaca. Il les conduisit aussi à la chambre des enregistrements et leur donna les preuves évidentes de ce qu’il m’avait montré précédemment.
  En vue du service à rendre pendant cette célébration du nouvel an, tous les membres du Royal Titon étaient vêtus de simples robes d’or d’un tissu superbe avec, sur la poitrine, à gauche, l’insigne de la Fraternité brodé dans un genre de velours bleu saphir rappelant le panneau qui servait de miroir cosmique.

  Il y avait soixante dix Maîtres et trente cinq Dames présents sous la présidence du Bien Aimé Lanto, qui est le Gardien du Centre. Lorsque tous les membres de cette branche furent réunis, Lanto s’avança et dit: « Il est 23 heures et notre méditation va commencer. Ce soir, nous exprimons toute notre adoration à la Grande Lumière. Pendant trente minutes, nous pratiquerons l’union avec notre Divinité et pendant les trente minutes suivantes, nous sentirons l’union de Vénus avec la Terre. Que chacun prenne sa place habituelle et formons l’ellipse au centre de la pièce. »
  Pendant une heure, les cent six formes d’or furent unies en un seul souffle, tellement parfaite était leur fusion. A la fin de la méditation, une explosion de musique joyeuse emplit l’immense salle et Lanto se plaça devant le grand miroir. Il étendit la main et, dans une fulgurante déflagration de Lumière, un groupe d’êtres se révéla dans le lointain, entouré dans une aura de lumière dorée, rose et violette, le tout d’une étincelante beauté. Comme ils se rapprochaient, les mêmes glorieuses couleurs emplirent la grande salle d’audiences, communiquant à tous un sentiment d’élévation et de pouvoir formidables.

  Subitement, douze Hôtes de Vénus se trouvèrent au milieu de nous, habillés de vêtements blancs étincelants, indescriptibles. Il y avait sept Seigneurs et cinq Dames, tous radieusement beaux. Six des Maîtres mesuraient au moins six pieds et quatre pouces (1,90m), et le dernier avait au moins deux pouces de plus (5cm). Les Dames mesuraient à peu près cinq pieds et dix pouces (1,75m). Tous avaient des cheveux châtain clair à l’exception du Grand Maître qui les avait d’un or glorieux. Les yeux brillants, perçants, d’un bleu violet, étaient beaux et fascinants. Le Grand Maître salua à l’orientale, touchant de l’extrémité de la main droite le cœur et le front, et s’inclina devant Lanto. Les autres s’avancèrent aussi, le saluèrent et furent présentés à l’assemblée. Lanto prononça une courte allocution de bienvenue dont l’extrait suivant peut seul être communiqué: « En présence du Dieu Suprême et Unique, et des Membres de la Grande Fraternité Blanche ici présents, ces douze Hôtes de Vénus sont créés Membres de la Fraternité du Royal Titon. »

  Le Grand Maître fut désigné pour présider la soirée. Il accepta la bienvenue et se dirigea vers le centre de la pièce, demandant que le drap d’or recouvrant les objets soient enlevé. Ô surprise, dans trois sarcophages de cristal, on pouvait voir les corps parfaitement conservés de Lotus, de notre fils Donald et de moi-même. Ils semblaient dormir, radieux et en parfaite santé. Le maître président se tourna vers nous et demanda: « Êtes-vous prêts? », ce à quoi nous répondîmes tous trois par l’affirmative.
  « Alors, prenez place à côté des chasses! », dit-Il. Nous obéîmes et, aussitôt, une radiation merveilleuse se forma, nous enveloppant ainsi que les corps. L’intensité de la radiation alla croissant au point de nous rendre invisibles pour la vue extérieure, puis la radiation diminua graduellement et, à notre grande surprise, nous vîmes que les sarcophages étaient vides. Nous étions là, revêtus de ces corps que nous avions dépouillés il y a si longtemps. Pendant tous ces siècles, ils avaient été maintenus et purifiés par la Flamme de Vie!
  La transformation était étonnante et la sensation indescriptible car nous étions pour le moins aussi surpris que vous, amis lecteurs. Il est bien vrai que, même en prenant les choses au mieux, le côté humain extérieur connaît si peu de choses des merveilles extraordinaires qui nous environnent en tout temps, et des possibilités infinies de chaque degré de l’existence, alors que tout est possible pour celui qui vit en Union et Amour avec sa Divinité. Plus cette union est ininterrompue et plus ces miracles de la création sont révélés dans la vie individuelle.
  L’expérience fut un succès et, tandis que nous circulions au milieu de nos Frères et Sœurs, tous félicitaient le Maître et nous-mêmes pour ce bel accomplissement. La joie était grande car une telle expérience était devenue une puissante réalisation, et tous faisaient des commentaires sur la ressemblance de nos corps avec ceux des visiteurs de Vénus. Les sarcophages de métal furent remisés et les merveilleux instruments de musique apportés dans la grande salle. Saint-Germain joua un premier morceau sur le grand orgue, c’était une composition intitulée ‘Les Cœurs Futurs’. Cela me parut être la plus délicate, la plus colorée et, en même temps, la plus puissante musique exécutée sur un orgue terrestre. Pendant le jeu, les couleurs les plus belles, chatoyantes, indescriptibles, se déversaient dans l’atmosphère de cette salle immense.
  Un groupe joua le morceau suivant. Puis, le Maître Saint-Germain à l’orgue, trois des Dames de Vénus et Lotus aux harpes, deux des Frères de Vénus, notre fils et moi-même aux violons nous mîmes en place et, quand tous furent prêts, les mots ‘Âme en Extase’ se projetèrent au-dessus de l’orgue tandis que Saint-Germain jouait le prélude. Tous s’imprégnaient de la plénitude et de la pureté de cette musique merveilleuse. Le volume et la puissance atteignirent une telle ampleur qu’on avait l’impression que la beauté et la gloire de cette joie et de cette plénitude dégageaient suffisamment de Conscience Divine pour élever toute l’humanité et la planète elle-même dans la Perfection Éternelle.

  Quatre morceaux furent encore exécutés avec le même pouvoir formidable pour élever et harmoniser tout, partout; cela nous donnait l’impression que toute la montagne flottait. A la fin du programme, les instruments furent remisés et le maître président nous disposa tous devant le miroir cosmique. Il prit sa place au sommet du triangle terrestre, et des scènes des merveilles de Vénus commencèrent à apparaître, dont il nous expliqua chaque détail qui n’était pas évident. Le film révélait beaucoup sur le système éducatif, et montrait des instruments astronomiques qui rendraient muets d’admiration et d’étonnement les chercheurs de ce domaine. Nous vîmes aussi l’équipement des chercheurs en géologie, qui permet d’étudier les couches de la croûte planétaire de Vénus et de la Terre. Nous vîmes des inventeurs et leurs découvertes qui surpassent l’imagination la plus folle.
  « Beaucoup de ces inventions, nous dit Saint-Germain, seront employées sur la Terre au cours de cet Âge d’Or et de Cristal qui commence. »
  Les principales inventions qui vont être employées sur la Terre furent détaillées, et si les humains pouvaient les connaître, ils reprendraient courage et confiance dans l’avenir (Il est possible que je reçoive la permission de reparler de ces images de Vénus dans un autre volume.) Ensuite, des scènes concernant le développement futur de la Terre furent projetées. Endéans les soixante dix années à venir, de grands changements se produiront en Europe, en Asie, aux Indes, dans les Amériques, et nous eûmes la révélation que, en dépit des apparences de chaos et de destruction produites par la force sinistre, celle-ci sera complètement éliminée. Ceci étant fait, la masse de l’humanité se tournera vers la Grande Présence Divine dans chaque cœur humain et dans tout l’Univers. La Paix régnera sur la Terre et l’homme sera plein de bonne volonté pour son semblable. Cette révélation nous stupéfia.
  Les scènes suivantes étaient consacrées au développement des États Unis dans le prochain siècle. Les progrès qu’ils vont accomplir sont incroyables.

  Tout ce qui précède est réel et vrai. La Grande Loi Divine est infaillible et les révélations de ce Nouvel An sont les vrais enregistrements éthériques, éternels et divins. On nous montra quelles grandes âmes s’éveilleraient, feraient l’Ascension et se joindraient au Chœur des Maîtres Ascensionnés pour aider au développement général. Le maître président tourna alors l’attention de l’assemblée vers les ‘Kumaras Bénis’ et, d’une voix pleine d’amour et d’adoration, donna l’explication suivante en signe de gratitude envers Eux:
  « Les Sept Kumaras, connus de certains disciples sous le nom de ‘Seigneurs de la Flamme de Vénus’, sont des Êtres de ce Système de Mondes qui s’offrirent librement, et avec un Amour Infini, pour veiller sur les Enfants de la Terre et les assister dans leur Ascension. Ils sont venus, et Ils ont donné une assistance transcendante à la période la plus critique du développement terrestre. C’est la période de l’initiation qui est la plus dangereuse dans la vie d’une planète et de son humanité. Par la protection et les directives des Kumaras, le but est atteint et l’humanité s’élève dans la Lumière. C’est un fait connu de certains Frères que, tous les vingt cinq siècles, les Kumaras envoient une émission très intensifiée d’Amour, de Sagesse et d’Énergie Cosmique. Cette Lumière intense et cette Radiation transcendante, en inondant la Terre et ses habitants, interpénétrant tout, constitue un processus ascensionnel qui donne une impulsion nouvelle à la croissance de toute la planète ainsi qu’à son humanité.
  « A l’approche de ces grandes effusions, des troubles physiques extraordinaires apparaissent et une inquiétude générale s’empare du peuple. Cela est dû à la discorde accumulée depuis la fin du cycle précédent. Une telle inharmonie est toujours provoquée par la désobéissance et l’oubli des principes fondamentaux de la Vie. La dégénérescence de la vie des sens corrompt toute la vie extérieure de l’humanité, de la Terre et de son atmosphère.
  « Les cataclysmes se produisent afin de purifier le tout et de ramener les humains vers la Pureté Originelle de la Vie. Après le passage de ces troubles, les Kumaras donnent une émission énorme de Lumière pour illuminer et fortifier les Enfants de la Terre et pour leur permettre d’atteindre finalement la Réalisation Suprême du Soi divin.
  « Nous approchons d’une de ces périodes et, cette fois, l’Expansion de la Grande Lumière Cosmique de Sagesse, d’Amour et d’Énergie, la Puissance des Rayons de Lumière seront telles que, non seulement le mental de la race sera activé, mais aussi la structure atomique de la Terre elle-même commencera à émettre plus de Lumière pour notre Système Solaire. Depuis la descente des Grands Seigneurs de la Flamme, il n’y a pas eu d’émission de lumière comparable en intensité à celle qui va avoir lieu bientôt. Nombreux seront ceux qui semblaient obscurcis par leurs activités antérieures et qui, brusquement, s’éveilleront, et sentiront du jour au lendemain la proximité de la Grande Présence Divine dans chaque cœur. Beaucoup d’êtres qui paraissaient effacés ou trop humbles tout en ayant gardé le contact intérieur avec leur Présence, vont se dresser, surprenant eux-mêmes et leur entourage par la Lumière transcendante qu’ils manifesteront. Tout cela sera accompli par le Pouvoir de l’Amour Divin, et l’humanité va enfin comprendre que c’est le comble de la folie qu’une partie de la création de Dieu soit en guerre avec une autre. Le désir de bénir autrui va remplacer l’égoïsme, et va entrer à leur insu dans le cœur des hommes: il répandra une Lumière qui révèlera la suite de la Voie de Perfection.
  « Ce n’est que l’égoïsme qui maintient les êtres humains dans l’esclavage et la misère qui ont pu se manifester jusqu’ici sur la Terre, mais quand la Lumière du Christ fait croître l’Amour du Cœur, l’égoïsme s’enfuit et disparaît dans l’océan de l’oubli.
  « De grands changements physiques naturels vont se produire. Deux grands Centres de Lumière répandront leurs bénédictions sur l’humanité. En Asie, il y a la Glorieuse, Étincelante Présence de Shamballa, entourée d’une Radiation immense, et un autre Centre va apparaître aux États Unis. Ce ne sera cependant pas là où certains auront pu croire qu’il se manifesterait, mais à un point qui n’a pas encore été indiqué dans le monde extérieur. Par la présente assistance et l’intense émission de Lumière données par le Chœur des Maîtres Ascensionnés aux Enfants de la Terre, des centaines de personnes vont sentir l’élévation vibratoire de leurs corps physique. Dès que cela sera terminé, ils comprendront que les limitations physiques et la discorde se sont évaporées, qu’en tant qu’Enfants de la Lumière, ils sont à jamais UN avec la Flamme de la Vie Éternelle, et que la Perfection, la Jeunesse et la Beauté Éternelles sont une réalité visible et tangible. Bien Aimés Enfants de la Terre, vous voici au seuil d’un nouvel âge. Les Grands Êtres d’Amour tiennent la Porte Ouverte et vous invitent à marcher consciemment de pair avec Eux dans la Lumière. Qu’importent les activités du monde extérieur, marchez dans la Lumière et vers la Lumière en dépit des apparences. Vous saurez alors par expérience qu’un Maître de Lumière, qui a parcouru le sentier avant vous, veille toujours sur vous et vous indique pas à pas la voie de la Vérité. Le cycle est terminé et une nouvelle dispensation commence, apportant un moyen plus sûr, plus puissant et plus rapide, permettant à ceux qui escaladent le Sentier de la Réalisation d’établir et de tenir un contact permanent avec la Grande Lumière Cosmique.

  « Dans l’ordre du renouveau, la discipline du néophyte consistera à maintenir son attention exclusivement sur les trois centres supérieurs du corps, et toute son activité sera concentrée sur ces points. Seuls, les centres du coeur, de la tête et de la gorge seront pris en considération consciente et attentive. Ce n’est qu’en se désintéressant complètement des centres inférieurs du corps que l’aspirant arrivera à se dégager de la misère et de la limitation.
  « Le centre au sommet de la tête est le centre le plus élevé du corps humain, c’est par là que pénètre la corde d’argent de Lumière Blanche Liquide venant de la Grande Source de la Création. Lorsque l’attention mentale est maintenue constamment sur ce point, la Porte de l’Âme est ouverte et la Triple Activité de la Pure Lumière Blanche encercle la taille juste sous le plexus solaire, coupant court à jamais à toutes les manifestations destructives de la nature animale dans l’homme. Ainsi, l’Âme peut s’élever vers la Perfection de sa Source et devenir Maître de toute création humaine, c’est à dire dominer toute le discorde terrestre. Les étudiants sincères doivent méditer souvent sur l’Action Parfaite de la Lumière d’Or dans la tête, car, ainsi, le mental extérieur sera illuminé et connaîtra tout ce qui lui est favorable. Voilà la Lumière Intérieure de Dieu. Il faut sentir cette Lumière remplissant toute la conscience, le corps et l’entourage. Voilà la Lumière éclairant tout être venant au monde, et il n’y a personne qui n’ait au moins une Étincelle de cette Lumière en lui.
  « Nombreux sont ceux sur Terre qui s’éveillent rapidement, et qui sentent surgir cette Lumière Intérieure. Elle se répand par eux et s’accroît ainsi. S’ils veulent strictement garder l’Harmonie, tenir en permanence l’attention sur le Dieu Intérieur, accepter et visualiser la pleine Activité de son Étincelante Radiance, ils pourront s’encercler dans la Triple Activité de sa Lumière Blanche. Ils seront alors déconnectés de la création discordante du monde extérieur.
  « Bien Aimés Frères et Sœurs, nous aurons le Privilège et la Grande Joie de vous rencontrer en janvier et en juillet de chaque année, ici, dans votre Centre, en vue de la très prochaine Effusion de Lumière Divine qui contrôle tout et qui inondera très bientôt l’Amérique de côte à côte. Maintenant, pendant qu’on va amener les sarcophages de cristal, nous allons méditer sur l’union de Vénus avec la Terre et sur l’Omniprésence de la Divinité dans toutes les formes. » »

  Pendant une dizaine de minutes, nous demeurâmes dans le silence et, alors, le maître président nous invita tous les trois à nous mettre à côté des sarcophages. Après avoir fait le signe du cœur et de la tête, il croisa les mains sur sa poitrine et invoqua la Présence Divine: «Ô Toi, Puissant Créateur de l’Univers et de tout ce qu’Il contient, Nous attendons la Manifestation de Ta Grande et Bénéfique Présence!»
  Une douce essence lumineuse nous enveloppa ainsi que les sarcophages, se condensant autour de nous. Brusquement, un Grand Éclair de Lumière Blanche Étincelante pénétra dans la radiation environnante, pendant trois ou quatre minutes, puis disparut graduellement. De nouveau, les corps se trouvaient dans les sarcophages. Nous étions maintenant revêtus des corps que le Maître Saint-Germain nous avait préparés et qui nous avaient permis de participer à la grande assemblée du Royal Titon. Le maître président bénit l’Assemblée, la Fraternité du Royal Titon et toute la Terre, et promit de venir nous retrouver en juillet.
  Les Douze de Vénus reprirent leur position sur le cercle intérieur. Toute la montagne vibrait sous l’Action du Pouvoir formidable que manipulaient ces Êtres, et la Lumière ainsi concentrée prit la forme d’un Aigle énorme, au corps violet, avec la tête et les pattes en or. Toute la pièce s’emplit de la Lumière Blanche Étincelante, constituant l’extrémité d’une grande voie lumineuse sur laquelle les Douze Êtres Radieux retournèrent vers Vénus, vers leur demeure. La vision offerte aux membres assemblés dépasse toute imagination. Lentement, l’action vibratoire fut abaissée, et une merveilleuse radiance cristalline illumina le Miroir Cosmique. Les mots « Paix et Illumination pour la Terre et pour ses habitants, bénédiction de Vénus! » se formèrent sur le miroir. Chaque membre fit le signe du cœur et de la tête, et s’inclina en signe d’acceptation de cette puissante émission. Tous défilèrent devant Lanto et reçurent des instructions personnelles pour leur service de 1931, puis se concentrèrent dans un profond silence et dans l’adoration de la Grande Lumière. Pour clore la méditation, une glorieuse explosion de musique envahit la grande salle et toutes les têtes s’inclinèrent pour recevoir la bénédiction de Lanto. Sa belle voix claire résonna:

  « Dieu Seul est Suprême! Le Christ Seul est Éternel et Réel! La Lumière Seule est Vraie! Ces Trois sont l’Unique. Le reste n’est que les ombres. Les ombres voilent, elles égarent et font trébucher l’humanité. Celui qui parcourt le Chemin de la Lumière reste fidèle aux ordres du Christ et tient son regard fixé sur la Divinité. Il vit ainsi isolé dans son atmosphère propre, sans être affecté par le vortex de la discorde environnante, mais restant toujours en service tant que les ombres persistent. Il braque sa Lumière sur ces ombres et les force à se dissoudre dans l’océan de l’oubli.
  « Il n’y a pas de bonheur hors de la contemplation et de l’adoration du Dieu Unique, la Source de Tout. Seul, le Christ est Permanent. Il n’y a pas de Voie dans l’Univers hors de celle de la Lumière.
  « Armez-vous avec cette Compréhension de la Vie. Faites le serment de fidélité à votre Source = Dieu. Restez aux ordres du Christ et soyez les Porteurs de la Lumière. Votre code de l’Honneur sera l’obligation d’aimer et de bénir la Vie partout dans n’importe quelle forme. Voici le Plan Éternel de l’Existence et ceux qui Le connaissent sont les Bienvenus dans l’Univers. Ils peuvent tout explorer et rester préservés des ombres que les humains oublieux de leur Source ont créées.
  « Dieu Seul est Grand et toute Gloire appartient à la Source de toute Grandeur. Celui qui n’accepte que sa Source et rejette le reste est Sage en vérité, car il s’identifie à la Félicité Suprême et est Maître dans l’Univers. Il est prêt, alors, à devenir un Créateur de Mondes. Il les dote de son Bonheur et cette Activité est l’Accomplissement Divin du Plan Divin pour tous.
  « Membres de la Fraternité du Royal Titon, allez, et dévoilez ce Plan aux Enfants égarés de la Terre. Couvrez de votre Lumière les ombres qu’ils ont créées et montrez-leur le Chemin vers le Grand Soleil Central, votre Source et notre Source Transcendante. Ma Lumière vous enveloppe! Mon Pouvoir vous soutient! Mon Amour palpite en vous, et radie vers ceux qui cherchent leur demeure dans la Lumière.
  « Bien Aimée Humanité! Que cette Puissante Radiation Se répande et vous illumine, vous guérisse et vous bénisse avec cet Amour Divin qui tient éternellement tout dans la Divine Étreinte et l’Unique Suprême Lumière!
  « Amérique! Que Dieu Te bénisse et T’enveloppe dans la Lumière Permanente et sans ombre! »

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