Messages de Marie – Dixième série
(Sur les formes–pensées de bénédiction émises par la classe ;
pensées au pied de la croix le vendredi saint ;
le vœu de Marie à Jésus de rester et de commencer la Dispensation chrétienne ;
les expériences de jeunesse de Marie dans le Temple et avec les Archanges ;
rencontre et association avec Joseph ;
le décès de Joseph ;
rencontre et association avec les disciples ;
entraînement du Royaume élémental et avec lui ;
l’importance de se faire des amis au Royaume élémental.)
Bien aimés amis intimes et bénis, enfants de mon cœur, collaborateurs de Dieu dans l’établissement de la gloire et de la majesté de son Royaume, comme je vous aime ! Combien ma sollicitude, mon amitié, ma dévotion, ont afflué vers votre flamme de vie qui a brûlé avec tant d’éclat, de constance et d’enthousiasme sur les océans de maya. Chacun de vous entretient la flamme de sa propre lumière en soufflant sur ses propres vœux l’enthousiasme de son je personnel. Par votre service coopératif, par les entreprises d’une poignée de courants de vie sincères, dévoués et bénis, vous émettez une lumière qui englobe toute la planète.
On ne sait jamais jusqu’où peut aller une bénédiction, lorsqu’elle est dispensée par un cœur plein d’amour. Une forme–pensée de bénédiction, pas plus grande que l’ongle du petit doigt, créée par amour dans le cœur, pourvue d’ailes merveilleuses et libérée pour bénir la vie, peut faire le tour de la planète. Elle peut se poser sur les épaules d’un homme, femme ou enfant déprimé, dispensant juste la force et l’énergie nécessaires pour qu’il reprenne courage et affronte victorieusement les problèmes de la vie quotidienne. Un tel être puiserait de nouvelles forces dans une bénédiction née dans votre sein, issue de votre cœur ou de vos lèvres mais toujours propulsée par le sentiment.
Mes bien aimés, alors que vous étiez réunis ce jour et les jours précédents dans cette classe, votre sanctuaire ressemblait à l’une de ces merveilleuses coupes eucharistiques façonnées en mémoire de la première communion. Il en est issu diverses formes–pensées, chacune engendrée par votre action vibratoire personnelle et le rayon auquel vous appartenez. Toutes sont munies d’ailes minuscules et sont parties vers le nord, le sud, l’est et l’ouest pour s’ancrer dans beaucoup de cœurs humains et de forces de la nature, y étant scellées par un Etre dévique ou un Chérubin comme un encouragement de votre lumière et comme un don permanent de cette classe.
Voyez–vous, il ne suffit pas d’émettre des décrets et des bénédictions et puis, lorsqu’ils se sont dissipés, de laisser le monde retomber dans son sommeil. Ces décrets et bénédictions doivent demeurer vivants et être entretenus en lumière éternelle, de manière à ce qu’ils vivent et croissent à l’image de la lumière de mon Fils qui augmente en splendeur, magnétisme et pouvoir d’éveiller d’autres courants de vie à un accomplissement similaire. C’est l’activité de la Lumière de Dieu qui ne peut jamais faillir, l’activité de ceux d’entre nous qui la servent.
Au Royaume des Maîtres Ascensionnés, toute pensée, tout sentiment et toute parole prononcée sont si parfaits, si magnifiques, qu’ils ont mérité le droit de vivre pour toujours et d’être une radiation permanente de bénédiction pour l’Univers. C’est ainsi que, cette semaine, nous avons soigneusement passé au crible les énergies que vous avez libérées. Nous avons projeté celles qui ont gagné le droit de vivre dans le monde de l’apparence physique ainsi que dans les mondes mental et émotionnel de l’humanité. A partir de l’Eucharistie (qui est le corps de cette classe), faite des cellules vivantes de votre propre vie et lumière, une bénédiction s’est écoulée vers le royaume de la nature et le royaume humain, qui sera ressentie encore longtemps après que vous ayez rejoint vos petites orbites et vos lieux respectifs.
Aujourd’hui, sur un million d’autels, des chandelles brûlent pour mon Fils. Aujourd’hui, devant beaucoup de chaires, des genoux se plient et les mots du Rosaire se prononcent. Par l’adoration populaire et le souvenir en ma personne, il s’élève aussi comme un nuage bleu d’encens, pas seulement ici en Amérique, mais aussi en Europe et en Asie. Toute cette énergie magnétisée constitue un pont sur lequel, en retour, afflue ma vie dans les cœurs de ceux qui se rappellent Marie, Joseph et Jésus. Aussi abstraites que soient leurs dévotions, par cette activité nous renvoyons à chacun ce matin la bénédiction d’une Famille ordinaire qui ne vécut que pour servir Dieu et faire Sa Volonté. Nous vécûmes pour graver dans les annales akashiques un message rempli d’espoir, de la bonté de Dieu, de la lumière et de la vie de Jésus, pour que les générations futures puissent le lire, pour que les cœurs s’embrasent et que les esprits s’éveillent. Notre espoir était que partout, parmi les masses qui avancent à pas mesurés, il y en eût un ou deux qui mettraient les pieds sur les traces resplendissantes de notre bien aimé Jésus, sur le Chemin de Lumière et qui marcheraient (comme le fit mon Fils) dans la gloire de la Résurrection et de l’Ascension.
Nous écrivions dans les annales akashiques et, ce faisant, nous priions dans un état de constante vigilance. Nous vivions une vie naturelle et finîmes ainsi notre pèlerinage. Lorsque nos jours furent accomplis, par la grâce de Dieu et par la miséricorde de Son amour, nous fûmes appelés à rejoindre la Maison. Peu de choses semblaient avoir été accomplies, sauf pour les quelques êtres qui avaient eu l’honneur de jouir de la proximité du Maître bien aimé et de son message.
Peu de choses semblaient avoir été accomplies quand mon jeune et fort Garçon fut crucifié sur le Calvaire. Il semblait que peu de choses avaient été accomplies par sa parole et sa sagesse, sa vie de grâce et ses guérisons miraculeuses.
Jean et moi étions au pied de la croix. Je regardai cette populace curieuse, turbulente, qui fixait cet Etre apparemment sans défense. Je me dis en pensant l’espace d’un instant : « A quoi notre vie a–t–elle abouti ? Qu’avons–nous accompli ? Nous avons touché l’âme de quelques–uns, peut–être, et même, ceux–là sont dispersés aujourd’hui. Ici, la jeunesse et la beauté sont flétries…»
Pourtant, un peu plus tard, le matin de Pâques, en contemplant la forme ressuscitée de celui que j’aimais tellement et dont je baisais les mains, voyant le soleil se refléter sur ses cheveux éblouissants et regardant la chaleur de ses yeux, sentant la texture de la robe que j’avais tissée de mes propres mains, je pensai : « Oui, même si un homme seulement l’a fait, si personne d’autre que lui et moi ne devait jamais connaître cette victoire, cela en a valu la peine. Car ce qu’un seul a fait, tous peuvent le faire un jour. » Voyez–vous, c’était la promesse du Père de la Vie avant notre incarnation. Ce fut la promesse du Seigneur Maitreya avant notre initiation : si quelqu’un pouvait le faire et le faisait, alors tous, hommes, femmes, enfants, auraient la même chance quand ils décideraient de l’accepter.
C’est pourquoi, quand Jésus et moi–même nous retrouvâmes le matin de Pâques dans le grand bonheur de l’accomplissement, nous fîmes ensemble un nouveau vœu : ce que nous avions commencé dans la simplicité mais avec une grande foi, nous le poursuivrions, avec l’aide de Dieu ! Même si nos chemins se séparaient momentanément, même si, aux niveaux intérieurs, nous ne devions plus nous rencontrer pendant quelque temps, nous soutiendrions la naissance de la Dispensation chrétienne jusqu’à ce que la Résurrection ne fût plus seulement un credo, mais une Vérité extérieure manifestée à la chair décadente de toute l’humanité.
C’est pourquoi, quand Jésus me dit : « Veux –tu demeurer encore un peu ? », je répondis : « Fils, moi qui ai vécu si longtemps pour toi, moi qui n’ai respiré que pour te donner le courage de ma vie, je resterai, s’il le faut, une éternité ! » Ainsi, nous fîmes le pacte que nous accomplîmes plus tard à Béthanie, quand Jésus gravit le sentier magnifique vers le charmant rocher sur lequel j’avais prié si souvent : lui de marcher en triomphe dans le cœur du Père dont il était issu, moi de rester avec quelques–uns, ceux qui avaient entendu sa voix, senti le battement de cœur de sa Présence, qui furent ensuite dispersés et ébranlés. Ce fut ma tâche d’être leur force, leur réconfort et leur amour. Alors, ensemble, nous magnétisâmes tous les courants que Jésus, dans sa lumière et sa sagesse, nous envoya. Nous le fîmes pour que la Dispensation chrétienne (qui vivrait de notre lumière pendant deux mille ans) pût avoir la vitalité, le feu et la force spirituelle nécessaires pour vivre par elle même lorsque nous aurions quitté la scène de la vie.
Mes bien aimés, vous ne savez pas encore ce que signifie être entièrement dédié à un but divin ! Vous êtes en train d’apprendre, et cela vous rapproche tellement de mon cœur, car sachez bien que je suis votre Mère ! Je suis votre Mère et mon amour pour vous est aussi grand qu’il a été pour Jésus, lorsque je prenais soin de lui. Le Concept Immaculé que je tiens pour vous est aussi brillant et parfait que celui que je reçus de Gabriel ce jour où, à travers le voile de chair, il m’apporta le souvenir de mon vœu et du ministère de Jésus. Le Concept Immaculé de Jésus ne fut en rien plus beau que le vôtre ! Ah non ! En vous élevant en conscience, vous apprendrez que tous les enfants de Dieu, sans exception, lui sont aussi chers les uns que les autres. La plénitude de la perfection pour chacun est le pouvoir de motivation qui anime le battement de vos doux cœurs.
Vous savez, j’avais trois ans, j’étais toute petite selon le calendrier terrestre quand Anne et Joachim m’emmenèrent au Temple. Ce Temple était très grand pour les yeux d’une enfant, très impersonnel, chers cœurs. Ma mère et mon père étaient mon univers, comme l’étaient ma vie d’enfant et ma maison. Et pourtant, ce jour–là, mes parents offrirent l’immense service de la renonciation, et j’entrai au Temple pour y demeurer jusqu’à ma maturité.
Je me souviens de la gentillesse de ceux qui prirent soin de moi, mais la discipline du Temple n’est jamais adoucie pour personne. Même pas pour mon Jésus, quand nous fûmes à Louxor, ni pour Jean, chez les Esséniens. La discipline ne fut jamais adoucie, même pour la tendre enfant que je fus au Temple.
C’était une vie monotone pour une petite enfant, introspective à l’extrême, et les plus attentionnés avec moi furent les Archanges. Je venais d’arriver du Ciel ; je n’avais pas encore oublié la brillance de leurs ailes, le lustre de leurs cheveux ni la magnificence de leur Présence. Dans ma petite cellule, souvent, la nuit, la grande et splendide Présence du Seigneur Michel s’asseyait au bord de mon lit. Pour m’aider et m’instruire, il avait disposé un groupe de petits anges protecteurs qui marchaient en long, en large et en travers de mon lit, un peu comme vous permettez à vos enfants de jouer avec des soldats de plomb. Mais là, il s’agissait d’êtres réels et qui bougeaient. De cette manière, il m’apprit avec la gentillesse d’une Mère les activités des Anges protecteurs, ceux dont le service particulier est d’éviter aux hommes, autant que faire se peut, les influences subtiles des suggestions impures et imparfaites.
Puis, au fur et à mesure que nous apprîmes à nous connaître, ces petits êtres jouèrent diverses scènes que l’Archange présentait à ma conscience pour illustrer la Toute–puissance de Dieu.
Très tôt dans le Temple, les prêtres furent instruits que je devais être particulièrement entraînée aux pouvoirs de concentration. Je pense que je n’avais pas plus de cinq ans quand, poinçon en main, j’eus la tâche de copier les lettres des Ecritures et, pendant que mes compagnes jouaient et dansaient dans les prés, je dessinais laborieusement ces lettres et m’efforçais de ne pas penser au soleil, que j’adorais, au ciel bleu et à toutes les joies de l’enfance. L’après–midi, je m’écartais souvent le plus possible des autres et me rendais à un endroit où je retrouvais le réconfort et la douceur du grand Archange Raphaël, dont l’amour était si intense. Je ne peux pas vous décrire le bonheur de cette association, la beauté de cette camaraderie. Plus tard, je fis l’expérience de la force du puissant Gabriel, de l’infinie puissance de sa pureté et de sa lumière.
Cependant, ayant accepté le karma de la race, à mesure que je grandissais, le souvenir des ailes des Anges s’affaiblit. Je ne pouvais plus entendre leurs voix. Alors, mon âme traversa une période de ténèbres, de même que chacun de vous l’a traversée ou le fera, où la gloire du Ciel vous semble hors de portée. Durant cette période, je dus méditer dans mon cœur sur l’Unité de notre Seigneur et de moi–même, et je continuai de le faire jusqu’à ce que je fus libérée du Temple.
Puis vinrent les jours où j’attendais l’apparition du Gardien de ma vie. Je ne peux oublier le jour où, pour la première fois, je rencontrai Joseph. Je ne pourrai jamais l’oublier parce que, derrière lui, pour la première fois depuis de nombreuses années, je vis la figure resplendissante du grand Archange Zadkiel. En réalité, je ne vis pas du tout la personne de Joseph, mais je savais que je lui étais destinée. Derrière lui et au–dessus se tenait le brillant Zadkiel, Archange du Septième Rayon, qui me rappelait ainsi le Royaume Angélique dont, me semblait–il, le souvenir avait disparu dans l’imaginaire de mon enfance.
Je me souviens de ces jours où Joseph et moi–même nous préparions pour la naissance de Jésus. Je me souviens avoir préparé les petits vêtements de cet Enfant et m’être réjouie de mon association avec Joseph, qui était lui-même un mystique et un homme spirituellement très avancé. Il était membre de la Fraternité essénienne et avait une connaissance profonde de la Loi qu’il me fit partager durant les mois de l’attente. Ensemble, nous planifiâmes notre futur; ensemble nous priâmes pour que chacun de nous eût la force de remplir notre mission dans la gloire. C’est ainsi que nous priâmes cette nuit à Bethléem. J’enroulais les premiers et fins cheveux de Jésus autour de mon doigt, quand Joseph dit en souriant : « Je crois que nous avons passé le pire. » Nous étions prêts alors pour commencer l’étape de la croissance.
Je me souviens m’être réveillée dans la nuit et, voyant Joseph qui se tenait dans l’embrasure de la porte, je sentis qu’il était inquiet. Je me levai vite et fus à son côté. Il dit : « Marie, j’ai eu un avertissement, cette nuit. Je ne sais pas s’il vient de Dieu et des Anges ou si les craintes du royaume psychique exercent une pression sur mon esprit conscient. Il ne semble pas possible que lui, qui est né pour une si grande victoire, puisse être déjà la cible d’une telle cruauté. Pourtant, on me dit que nous devons fuir tout de suite ce pays. »
Je répondis : « Joseph, recueillons–nous ! Prions ! » C’est ce que nous fîmes, et je sentis bientôt en moi–même que ce message était vrai. Vous savez comment nous prîmes notre Enfant et partîmes. Vous savez comment nous entrâmes en Egypte. Derrière nous, le sang des enfants coulait dans les rues, et je fis alors le vœu (et Jésus plus tard avec moi) que nous aiderions personnellement chacun de ces enfants, dont la vie fut sacrifiée pour qu’il pût vivre, à faire leur Ascension. Ce vœu sera tenu au Nom de Dieu !
Nous vécûmes un temps en Egypte, et notre bien–aimé Jésus passa rapidement et facilement par toutes les expériences, toutes celles de Louxor.
Je ne fus pas autorisée à l’accompagner pour étudier dans le Temple, mais je fus entraînée aux pouvoirs de concentration et je reçus en privé le même enseignement par le bien aimé Sérapis Bey. Cet enseignement concernait la résurrection du corps, la suspension de la respiration et la préparation pour la manifestation publique de cette résurrection qui serait réalisée par mon Fils pour la bénédiction de toute l’humanité.
Plus tard vinrent les années où nous retournâmes à Jérusalem, quand les violences et dangers immédiats (disons–le ainsi) eurent disparu. Puis vinrent les années de la croissance, quand nous eûmes à respecter la lettre de l’Ecriture, quand Jésus alla au Temple, remplit dans l’obéissance toute la lettre de la Loi et devint en vérité le Prince de la Maison de David. Nous nous réjouîmes ensemble de ces douces années.
Finalement, un jour, Joseph me dit : « Marie, on me dit que je n’ai pas trop d’années devant moi. Après notre séparation, tu devras continuer seule. Mon Instructeur m’a dit que le temps est venu de présenter notre fils aux Esséniens. Il est temps aussi pour moi de te présenter Jacques et Jean et de les mettre sur leur chemin spirituel. Puis, je devrai aller chercher les hommes dont mon Maître a dit qu’ils seront ta force et celle de Jésus dans les jours qui doivent venir. »
Jacques et Jean avaient été élevés par une gentille femme, et Joseph, leur tuteur (sachant que la vie de cette femme touchait à son terme), était préoccupé en lui–même par l’avenir de ces enfants, d’un âge encore tendre.
Il me dit : « Marie, penses–tu que nous devrions prendre maintenant Jacques et Jean dans notre foyer, ou crois–tu qu’il est plus sage de garder ce foyer sanctifié pour la Présence de notre Jésus béni ? »
Je répondis immédiatement : « Je ne prendrai pas seule cette décision. Laissons–la aux bons soins du Seigneur! » Ce faisant, nous trouvâmes qu’il était préférable de garder notre bien aimé Jésus dans cette paix, sanctifiée et permanente. Alors, Joseph dit : « Je vais rendre visite à ces garçons et leur demander qui veut accepter le rôle de chef de famille et qui est disposé à prendre l’enseignement préparatoire pour devenir le bras droit de Jésus dans les jours qui doivent arriver. »
Joseph s’en fut à la maison des garçons. Jacques, étant l’aîné, plus fort et plus pratique, prit sur lui la responsabilité du ménage. Jean fut conduit aux Esséniens, avec lesquels il demeura quelques années pour être instruit et entraîné. Après que Jean s’en fut allé, Joseph me dit : « Je pense que je ferais bien de prendre Jacques avec moi en Galilée. Il est encore jeune pour vivre seul et je le présenterai aux hommes qui doivent être avec notre bien aimé Jésus dans les jours à venir. Je m’accoutumerai à ces hommes et, selon leur capacité de compréhension, m’efforcerai de les informer sur ce qui doit se produire ; cela, si tu peux te passer de moi quelque temps, bien aimée ? »
Je dis : « Joseph, nous ne vivons que pour une chose, pour la victoire de ce ministère, pour l’éducation de ceux qui peuvent nous aider. Bien aimé, tu es aussi libre que si je n’étais pas incarnée. »
Joseph dit : « Je m’absenterai aussi peu de temps que possible, car mes années sur Terre approchent rapidement de leur fin. Avant de partir, je veux rester le plus possible en ta compagnie et en celle de ce Garçon que j’aime plus que la vie. »
Joseph prit Jacques et descendit en Galilée. Là, il rencontra Pierre et André et leur parla. Cela peut vous surprendre (au moins quelques–uns d’entre vous qui ne connaissent pas l’action interne de la Loi), mais Joseph avait connu ces disciples bien des années avant que Jésus ne sût ce qu’ils seraient plus tard. Joseph leur parla et leur enseigna autant que leur conscience pouvait absorber et que la Loi permettait alors. Puis, il revint à la maison et nous en discutâmes. Joseph me dit : « Marie, chez celui–ci, tu trouveras une force ; avec celui–là, tu auras peut–être un doute ; chez cet autre, tu verras la douceur. Cherche ces hommes ! »
Je ne rencontrai pas personnellement les disciples avant quelque temps, mais lorsque je le fis, les conseils de Joseph me furent d’un grand secours.
Voyez–vous, dans ma vie, je n’eus rien d’autre que le désir de me concentrer sur le Concept Immaculé de mon Fils. C’est pourquoi Joseph fit à cette époque pour moi–même et pour Jésus les travaux préliminaires d’établissement de l’Ere chrétienne. Aujourd’hui, vous lui rendez le même service en servant la Cause de Saint–Germain.
Un jour, Joseph me dit : « Je vais aller chercher Jean et l’amener rejoindre Jacques à Capharnaüm. Alors, mon travail sera achevé. »
La séparation du bien aimé Joseph d’avec moi ne fut pas triste comme le sont habituellement les séparations. Il était conscient que sa mission était terminée et, je peux le dire, accomplie dans une magnifique dignité. Jésus était déjà le merveilleux pouvoir incarné du Christ Cosmique, ayant reçu ce pouvoir du Seigneur Maitreya qu’il avait alors accepté comme son Instructeur cosmique. (Le Seigneur Maitreya représente le Christ Cosmique pour cette Terre.) Pendant les années de croissance de Jésus, Joseph lui avait servi d’instructeur et d’exemple de Père. Quand Jésus se fut développé au point que le Seigneur Maitreya pût devenir son Instructeur, l’œuvre de Joseph fut achevée.
Par leurs contacts avec Joseph, les disciples furent avisés, non de la personnalité de Jésus, mais de la venue du Messie, et ils se préparèrent à participer à ce grand événement. Ils furent avisés aussi qu’un tel Messie était sur le point d’éclore sur la scène de la vie.
Voyez–vous, une partie de leur grande initiation devait se produire par la reconnaissance de cet Etre qui, selon ce qui leur fut dit, pourrait venir. Joseph ne dit pas à ces hommes qu’il connaissait la personne qui serait ce Messie, mais que par l’étude des anciennes prophéties et par les enseignements de la Loi, il sentait que le temps de cet avènement était arrivé. (En d’autres termes, on ne leur dit pas exactement qui serait ce Messie ; ils auraient à discerner la réalité de sa mission par les sentiments de leur propre cœur lorsqu’ils le rencontreraient, ce qui n’est pas une mince affaire pour un être humain.)
Un jour, Joseph me dit : « Marie, je te suggère d’aller à Béthanie dès après mon décès. Le bien aimé Jésus doit aller en Orient et chercher son propre Instructeur en Inde, le bien aimé Directeur Divin. Tu resteras à Béthanie et, si possible, tu auras la visite d’Elisabeth et de Jean (Baptiste). Je te laisse en des mains amies. »
Au moment du décès de Joseph, Jésus et moi étions seuls avec lui. Joseph dit : « Tu sais, Marie, en quittant cette vie, je vais faire un vœu. En regardant la magnifique Présence de notre Fils, en voyant ta force et ta lumière, en trouvant si doux ce passage dans la Maison du Père, je vais faire un vœu à la vie. Ce vœu est qu’un jour, j’aiderai tout homme, toute femme et tout enfant appartenant aux évolutions de cette planète, à quitter la Terre dans le même bonheur, la même dignité, le même contrôle de leurs facultés, la même assurance de Vie Eternelle que je connais aujourd’hui !
S’ils ont bien fait leur travail, ils marcheront consciemment dans l’au–delà, dans la paix et la joie. »
C’est ainsi que notre bien aimé Joseph devint le Saint-Patron d’une mort heureuse. Vous savez tous cela. Ceux d’entre vous qui s’intéressent à l’humanité dans son ensemble, s’ils font appel à lui, pourront faire de la mort de chacun un événement digne, heureux et merveilleux.
Joseph n’était pas parti depuis longtemps que Jésus se prépara à partir à l’est, en direction de l’Inde. Je montai à Béthanie et y restai quelque temps.
Je ne me répéterai pas, car mes expériences sont relatées à d’autres endroits (N.d.T. : de ce livre). Je trouvai cette colline de Béthanie qui devait devenir le lieu d’où Jésus fit son Ascension dans la gloire de la Perfection, le point culminant de son ministère. En gravissant seule cette colline tous les jours, priant et faisant mes invocations pour sa victoire, je créai pour lui un schéma de lumière. Ce faisant, je traçai un chemin, exactement comme n’importe quel individu le fait en traversant victorieusement la jungle des expériences de la création humaine. Chacun de ces individus crée un chemin plus large de foi et de vérité pour ceux qui vont suivre. Ainsi, je fis à nouveau, au moyen de mon propre corps physique (comme au temps de la naissance) et de ma propre vie, un chemin de lumière pour Jésus tout au long de cette colline. Au sommet de la colline, je fis aussi un chemin, mais là au travers des royaumes psychique et astral, me reliant à la conscience de la bien aimée Vesta (Divine Mère de la Terre sur notre Soleil physique).
Sur ce chemin, mon Fils marcherait plus tard en triomphe. Même si la force, la vitalité et le feu étaient siens, toujours est–il que toute ma vie, ajoutée à la sienne, lui apporta une assistance accrue.
Jésus revint de l’Inde, et nous eûmes une courte période d’intimité avant que son ministère ne commençât vraiment et qu’il ne recherchât les hommes que Joseph avait contactés auparavant (ceux qui devaient devenir ses disciples). Jésus les trouva rapidement et revint avec eux plein de joie. Alors, pour la première fois, je rencontrai ceux dont j’avais déjà entendu parler, dont je connaissais le caractère et la nature par la description que m’en avait donnée Joseph, mon époux bien aimé. Par ce service, il avait relié nos consciences.
La plupart du temps, quand Jésus était occupé par son ministère, je restais à la maison, m’efforçant de me préparer pour la victoire du matin de la Résurrection. Je vous en ai déjà parlé brièvement.
Aujourd’hui, alors que les Maîtres Ascensionnés viennent constamment apporter à tous lumière, force, beauté, courage, bonheur et assurance positive, en vous parlant ce matin, je vous ai ouvert mon cœur, trésor de souvenirs doux et sacrés que je n’ai jamais partagés auparavant. Pendant ce temps, nous (le bien aimé Jésus et les autres Maîtres) avons irradié notre bénédiction sur toute l’humanité. S’il vous plaît, ressentez que, pendant que je vous parlais, mon amour et ma lumière ont pénétré dans beaucoup de corps où il y avait de la souffrance, d’âmes où régnait l’obscurité, d’esprits où sévissait la confusion. Cet amour, cette lumière et cette vie y demeureront, apportant de l’aide longtemps après que vous aurez retrouvé vos proches dans ce monde de la forme.
Avant de finir, je voudrais vous parler brièvement du Royaume Elémental, dont il sera essentiellement question dans cette classe. Dans les Temples de la Nature, je fus entraînée pour mon service à la vie à garder le Concept Immaculé pour le Maître Jésus. Je peux donc parler de ce sujet avec une certaine autorité. C’est le sentiment de cette autorité que je veux charger dans vos mondes émotionnels avant de vous quitter aujourd’hui.
La nature du Royaume Elémental est de refléter ce qu’il voit. Il devient immédiatement ce qu’il regarde. Dès que nous (quelques autres filles et moi-même) fûmes entraînées, nous eûmes la responsabilité d’enseigner à huit ou dix petits élémentaux. La première expérience que nous fîmes fut que, chaque fois que nous apparaissions devant notre petite classe, chaque élémental était immédiatement et absolument semblable à nous ! C’était comme de regarder dans un miroir et de voir huit ou dix répliques de nous–mêmes. Chacune d’entre nous fit la même expérience. Au début, nous ne réalisions pas ce qui se passait. Je pensai en moi–même : « Je crois qu’on m’a donné des Elémentaux qui ont une affinité avec moi, que nous sommes tous à peu près pareils, parce que c’est la manière la plus harmonieuse de travailler. »
Je travaillai de nombreux mois dans cette idée ! Puis, je commençai à réaliser que, lorsque j’arrivais vêtue de rose, ils étaient également en rose ! Si je venais en bleu, ils étaient en bleu ! Si je portais une couronne de fleurs dans mes cheveux, ils portaient exactement la même dans les leurs ! Je commençai à y réfléchir et me dis en moi–même : « Ou bien il n’y a personne ici, et ce que je fais n’est que d’extérioriser dans maya ma propre forme, ou bien il y a quelque chose de faux dans ce que j’essaye de faire. »
Chers cœurs, dans ce travail, vous devez apprendre à réfléchir ! Disons que vous recevez juste une indication du schéma complet, et vous devez le développer vous–mêmes. A certains, vous faites part d’une expérience et ils vont la développer, d’autres resteront assis sur le même noyau de vérité et, à la fin de leur vie, rien n’aura été produit, ni fleurs, ni fruits. Cependant, si vous avez décidé d’aller de l’avant sur le Chemin de la Vie, vous commencerez à examiner les expériences que vous avez acquises. C’est ce que je fis.
A partir de ce moment, je surveillai attentivement la réponse du Royaume Elémental. J’appris alors qu’il est dans la nature des élémentaux de refléter ce qu’ils voient. Et qu’avaient–ils vu sinon juste une fille inexpérimentée, qui n’accomplissait rien du tout ? Il me vint à l’esprit : « Tu n’enseignes pas ! Tu ne fais que te refléter dans un tas de petits êtres ; tu ne fais que multiplier ce que tu es. Alors, pourquoi ne crées–tu pas quelque chose pour eux qu’ils puissent façonner ? Rends les choses intéressantes, fais que cette forme que tu crées soit plus puissante que toi–même et efface–toi jusqu’à ce que ton je personnel ait disparu et que le élémentaux soient alors capables de créer une fleur, un fruit ou n’importe quoi d’autre qui bénéficiera au Royaume qu’ils servent. »
Je choisis quelque chose de simple, qui serait beau et utile pour la planète Terre, la fougère de cheveux–de–Vénus. Elle croît encore aujourd’hui sur la Terre et fut un don de Dieu à votre planète à travers ma conscience. Ce jour–là, je m’étais dit avant d’entrer dans le Temple : « Marie, tu dois t’effacer maintenant, afin que cette forme, la fougère, que tu as créée en pensée et en sentiment, puisse grandir et être la figure prédominante aux yeux des élémentaux. Par la réaction de ces petits miroirs, tu sauras alors qui, de toi ou de ton service, aura été le plus grand. »
Je présentai cette fougère de cheveux–de–Vénus devant ma petite classe et m’efforçai de disparaître en imprimant cette forme dans leur petite conscience. Quand ils cessèrent d’être des petites Marie et devinrent l’incarnation de la forme que j’avais tracée pour eux, ce fut pour moi le moment le plus heureux de cette époque. Je sus alors qu’en cela se trouvait leur maîtrise.
Bien ! Pourquoi est–ce que je vous raconte cela ? Je vous le dis, non pas que ma vie soit pour d’autres d’une importance particulière, mais parce que vous travaillez maintenant (ou travaillerez bientôt) avec les forces de la nature tout autour de vous. Vous travaillez avec un monde qui est en pleine décrépitude. Vous pouvez le croire ou non. Vous travaillez avec les éléments eau, air et terre ! Que va faire cette vie élémentale quand elle ne verra que tumulte et peur ? Elle ne fera que refléter, magnifier et accroître cette création destructive, à moins qu’elle ne voie la maîtrise, le contrôle et l’équilibre. Vous savez comment réagit un animal en colère, quand il sent la peur. Cependant, là où prédominent la sérénité et la maîtrise, la création animale cède le pas devant le principe de l’amour, qui agit !
Lorsque quelque chose d’inhabituel vous arrive (pour cela, vous n’avez même pas besoin de sortir de cette pièce), par exemple, un son inattendu, la chute d’un objet ou quelque chose de semblable, votre corps émotionnel ressent un choc. Que pensez–vous que vous ressentiriez si se produisait un tremblement de terre, un raz–de–marée, ou encore un terrible cataclysme ? Que pensez–vous que les masses ressentiraient, elles qui n’ont aucune connaissance consciente de la Loi, pas d’entraînement spirituel, de discipline, peu d’équilibre et de contrôle de leurs énergies ? Et donc, le Royaume de la Nature refléterait les sentiments de ces masses !
Supposez qu’il y ait dix millions de personnes emplies de peur. Ajoutez à cela l’énergie qui tourbillonne dans l’atmosphère, là où l’activité cataclysmique a commencé, et vous verrez toute cette détresse reflétée dans les océans, dans l’air et aussi dans la terre ! Si vous êtes quelques êtres, juste quelques–uns, capables de réduire leur je personnel et de conserver la même maîtrise que Jésus dans le bateau sur le lac de Galilée et de lui commander le calme, ALORS VOUS ETES CAPABLES DE DOMINER LES ENERGIES DU ROYAUME DE LA NATURE!
Le Royaume de la Nature reconnaît toujours son maître. Cependant, s’il n’y a pas de Maître dans une ville, s’il n’y en a pas dans une nation ou sur la planète, les élémentaux suivront les schémas des masses parce qu’ils refléteront et reproduiront ce qu’ils voient. PENSEZ–Y AVEC ATTENTION ! Réfléchissez–y, chers bien aimés, et devenez les amis des forces et des éléments. Soyez positifs dans votre désir de maîtrise, soyez prêts à être le maître de vos propres énergies et maître de toutes les énergies avec lesquelles vous entrez en contact autour de vous !
Alors que la bien aimée Kwan Yin continue son service, j’espère que vous dédierez et consacrerez la séance de décrets que vous avez l’intention de tenir ce soir aux Forces des Eléments, en dégageant à leur intention un sentiment d’amitié et la conscience de leur présence. Si vous consentez à donner quelques heures de votre vie, non pas dans la tension et dans la peur, mais en libérant de l’énergie de bonheur (car l’énergie de bonheur est la
seule qui établit en premier le contact avec les élémentaux), vous pouvez rendre un grand service.
Mes bien aimés, j’ai pris beaucoup de votre temps ce matin. Je vous donne mon amour, l’amour d’une Mère pour ses enfants, l’amour de mon bien aimé Jésus qui vous parlera dimanche, l’amour du saint Seigneur Maitreya qui veilla sur Jésus et sur moi, l’amour de Jean qui fut (malgré sa déclaration contraire de l’autre soir, ici) une force et un réconfort. Il essaya
de toujours exaucer, avant même qu’il ne fût formulé, chaque souhait que j’exprimais. Chaque fois que j’avais besoin d’aide, il fut là. En vérité, il fut amour.
A vous, chers amis de cœur, que j’ai connus en Judée, avec qui j’ai rompu le pain, vous qui avez marché avec moi et avec Jésus, notre Maître bien aimé, qui avez accepté le matin glorieux de la Résurrection et vous en êtes réjouis, qui avez gravi la colline de Béthanie et vu son rayonnement éblouissant dans l’atmosphère, à vous tous, je souhaite une joyeuse et sainte Fête de Pâques. Dieu est avec vous jusqu’à ce que nous nous rencontrions à nouveau !
Au revoir.