Dédicace:
Cette série de livres est dédiée, en témoignage du plus profond Amour et de la plus profonde Gratitude, à nos Maîtres Bien-Aimés: Saint-Germain, Jésus, le Grand Divin Directeur, la Grande Fraternité Blanche, la Fraternité du Royal Titon, la Fraternité du Mont Shasta, les Grands Etres de Vénus, et tous les autres Maîtres Ascensionnés dont l’Amour S’est manifesté pour moi par une Aide directe et sans limites.
Préface.
Nous arrivons à un moment cyclique où l’humanité doit prendre connaissance de l’Activité des Grands Etres, les Maîtres Ascensionnés et les Choeurs Angéliques qui, continuellement, donnent leur Assistance au genre humain par des émissions constantes de Lumière transcendante. Nous devons parvenir à une plus grande coopération consciente entre la vie physique extérieure de l’humanité et ces Grands Etres, qui sont les Protecteurs et les Instructeurs de la race.
Il existe un groupe spécial de ces Grands Etres qui oeuvre à présent en Amérique pour la stabiliser et la protéger. Parmi eux, les Etres Ascensionnés Saint-Germain, Jésus, Nada, Cha Ara, Lanto, les Elohim Cyclopéa et Arcturus, le Grand Maître Victory de Vénus, les Seigneurs de la Flamme de Vénus, et un Grand Etre connu sous le nom de Grand Divin Directeur, qui sont occupés à un travail très précis pour établir de très puissants Piliers de Lumière et Rayons de Lumière en Amérique. Ils centrent aussi de Grandes Colonnes de Lumière en d’autres points adaptés de la planète.
Ils déversent leurs Rayons de Lumière par la conscience des êtres individuels qui veulent bien les reconnaître, harmoniser leurs sentiments, et tourner leur attention vers la Puissante Présence AY AM. Si les êtres individuels veulent bien reconnaître ce Grand Choeur d’Etres Parfaits, et appeler Leur Conscience de Maîtres Ascensionnés en Action dans le Coeur et l’intellect des êtres humains, ces Grands Etres peuvent donner une Aide et une Assistance illimitées à ceux qui font cet Appel et, à travers eux, atteindre le reste du genre humain.
Il n’y a que la Conscience de Maître Ascensionné – qui est la Puissante Présence AY AM – qui puisse jamais rétablir l’ordre et la sécurité sur la Terre. Il n’y a que cette Flamme Consumante d’Amour Divin qui puisse dissoudre la peur dans les sentiments de l’humanité. Il n’y a que lorsque les êtres individuels tournent leur attention vers ces Grands Maîtres Ascensionnés et demandent Leur Influx sur le reste de l’humanité que la Liaison est faite et que la Porte est Ouverte: Porte Ouverte à travers Laquelle l’Aide de ces Grands Etres peut parvenir à déverser Sa Perfection sur l’humanité et sur la planète elle-même.
Les deux points principaux sur lesquels les Grands Maîtres Ascensionnés attirent notre attention sont, primo, que l’individu doit se tourner vers sa propre divinité, la Puissante Présence AY AM, Lui donner la première place dans son coeur et son amour le plus profond pour en attendre tout le bien qu’il désire voir se manifester dans sa vie, secundo, qu’il doit harmoniser ses sentiments en bénissant tous les êtres vivants par un déversement constant d’Amour Divin.
Les Grands Etres donneront Leur Assistance sans limites à tous ceux qui veulent suivre ces prescriptions, car Ils oeuvrent toujours et uniquement à travers le Soi Divin des êtres individuels.
Le Bien-Aimé Maître Ascensionné Saint-Germain est l’Emissaire de la Grande Fraternité Blanche et Il est à présent, de par Son Propre Vouloir et Son Grand Amour, occupé à un Service précis pour la Protection et l’Illumination de l’Amérique qu’Il appelle souvent « le Joyau de Mon Coeur pour Qui Je travaille depuis des siècles ». Jésus, Qui a offert Son Aide Spéciale à Saint-Germain, nous dit: « Ces Rayons de Lumière que Nous émettons sont de très réels et Tangibles Courants d’Energie par Lesquels toutes les Bénédictions et les choses que vous désirez peuvent être amenées en manifestation, et ceci est en rapport direct avec votre capacité d’Acceptation. »
Comme dans les temps anciens et dans tous les Ages d’Or, ces Grands Etres Parfaits, Qui ont atteint Leur Victoire au cours d’une incorporation humaine, vont marcher à nouveau au milieu des êtres humains et parler avec eux face à face. Ils vont expliquer encore une fois la Vie Divine selon Son Plan Original afin de clarifier les concepts humains et de révéler la Vérité Eternelle.
Ce livre transmet la Radiation Spéciale des Maîtres Ascensionnés Qui oeuvrent à présent pour l’Amérique, et il est chargé avec la Conscience – de Maître Ascensionné – de la Liberté et de la Victoire, par la Lumière de Saint-Germain.
La peur et les limitations humaines doivent être écartées, l’Ordre Divin doit être rétabli sur la Terre, et « la Lumière de Dieu qui ne faillit jamais » doit Se déverser et envelopper toute la planète.
Avant-propos.
Ce livre relate le second groupe d’expériences par lesquelles j’ai eu le privilège de passer, grâce à l’Amour et à l’Assistance du Bien-Aimé Saint-Germain Ascensionné.
Dans le premier livre, « Mystères Dévoilés », Il m’a révélé maintes choses qui avaient été tenues secrètes pendant de nombreux siècles. Dans « la Présence Magique », mes expériences sont le résultat de la connaissance qui m’avait été précédemment révélée.
Dans les différents Centres de la Grande Fraternité Blanche que nous avons visités, on m’a montré le prodigieux travail qui est fait pour l’humanité par ces Grands Etres, à travers les Messagers qu’Ils envoient dans le monde extérieur. Aucun mot ne peut exprimer le bien qu’Ils font à cette planète et à son humanité. Tout ce qu’Ils accomplissent est fait par le Pouvoir de l’Amour Divin, car jamais Ils ne font l’usage d’une force destructrice, et jamais Ils n’empêchent le libre arbitre individuel de s’exercer. Tous ceux qui oeuvrent en Leur Nom donnent toute chose comme un libre don d’amour et ne connaissent jamais d’échec.
Le but de ce livre est de révéler à l’individu tout ce qui concerne son propre Soi Divin, la Puissante Présence AY AM – Je Suis, afin que tous ceux qui le désirent puissent retourner à leur Source, recevoir leur Héritage Eternel et ressentir à nouveau le Divin Respect de Soi.
Si l’étudiant, ou le lecteur de ce livre, veut essayer de faire siennes ces expériences, et de les ressentir comme si elles lui arrivaient à lui-même, en demandant aux Maîtres Ascensionnés d’illuminer sa conscience par la Lumière du Christ Cosmique, il recevra ce déversement d’Amour qui est la Porte Ouverte à tout Bien, et la Voie vers la Libération.
Plus que toute autre partie du monde, l’Amérique est privilégiée et doit émettre une grande Lumière. Elle est « la Coupe » dans laquelle la Grande Fraternité Blanche doit déverser le Grand Amour Divin de l’Univers pour donner la Liberté à l’humanité. Pour cette raison, les Frères de Lumière donnent une grande importance au travail pour l’Amérique et, si c’était nécessaire pour sa protection, « la Lumière des 10 000 Soleils descendra pour consumer tout l’égoïsme de la Terre ».
La Vérité et l’Explication de la Loi, ainsi que mes expériences qui sont relatées dans ce livre, sont réelles, véridiques et éternelles. Les Centres, ainsi que les instruments que j’ai vus, manipulés, tandis que j’étais en compagnie des Maîtres Ascensionnés, existent réellement et physiquement, et les Etres avec Qui j’ai eu affaire sont des Etres Vivants et Tangibles. Rien de tout ceci ne doit être pensé comme imaginaire ou symbolique, ou être interprété allégoriquement.
Au libre choix du lecteur, pourtant, d’accepter ou de rejeter la Vérité de tout ce qui est exposé ici. S’il ne peut l’accepter, cela ne changera pas la Réalité, ni Son Activité dans l’Univers. Mais s’il peut accueillir dans son Coeur la Vérité de ce qui lui est offert, il en recevra de grandes bénédictions, et sa vie et ce qui en fait la trame en seront entièrement transformés.
Si l’étudiant, ou le lecteur, peut ressentir ces Grands Rayons de Lumière et d’Amour qui sont émis par les Maîtres Ascensionnés, et s’il peut vivre dans la constante Adoration de sa Puissante Présence AY AM Je Suis, il gagnera son éternelle libération de toutes les limitations de ce monde et manifestera la Perfection.
Que le Grand Amour, la Lumière et la Félicité des Maîtres Ascensionnés inondent tous ceux qui lisent ce livre! Que, tel un Soleil d’Or Flamboyant, Leur Radiation illumine la Voie vers la Paix, la Prospérité et la Liberté, jusqu’à ce que chacun devienne un Centre de Lumière et de Perfection toujours Croissantes, pour atteindre la Complète Victoire de l’Ascension!
Dans le Service Eternel de la Lumière de Dieu qui ne faillit jamais,
AY AM – Je Suis, Godfré Ray King.
Chapitre UN: UN ETRANGE EVENEMENT.
Cher lecteur, à la fin de « Mystères Dévoilés », je vous ai quitté lorsque le Grand Maître Ascensionné Lanto, du Centre du Royal Titon, donnait Sa Bénédiction à l’Amérique et à toute l’humanité. Dans ce volume, je vais décrire une autre série d’importantes et merveilleuses expériences qui ont été miennes au cours des quelques mois où j’ai eu le privilège de recevoir l’Assistance du Bien-Aimé Maître Ascensionné Saint-Germain.
Un matin, je trouvai un message de Lui, avec un mot d’introduction pour un certain Daniel Rayborn, au Brown Palace Hôtel, à Denver. Je m’y rendis le jour suivant et comme j’entrai dans l’hôtel, pour m’informer de la présence de ce monsieur, je rencontrai un vieil ami, Monsieur Gaylord, que je connaissais déjà depuis de nombreuses années. Il était en compagnie d’un homme plus âgé que lui, qu’il me présenta aussitôt et qui, ô surprise, se trouvait être Monsieur Rayborn lui-même. Je lui donnai la lettre d’introduction. Nous échangeâmes quelques mots aimables, et nous convînmes de nous retrouver pour le dîner.
Le lendemain, tous les trois, nous nous mîmes en route pour le Ranch des Diamants, dans le Wyoming, une des propriétés minières de Monsieur Rayborn. C’est là que commencèrent les aventures décrites dans ce livre.
Ce jour-là, j’étais loin de m’imaginer ce que mon association avec ce gentleman pourrait signifier, et à quoi elle allait me conduire. De tels évènements m’ont fait comprendre combien est parfaite cette Grande et Sage Intelligence qui nous dirige, sans erreur, vers les personnes, les lieux et les situations où notre présence est la plus nécessaire.
Dès le début, Rayborn produisit sur moi une impression agréable, car toute son attitude était harmonie et amabilité, il laissait pressentir un caractère ferme et un sens aigu de l’honneur. Sa tête était bien proportionnée: traits classiques, cheveux gris-acier, les yeux, gris-bleu, et perçants. Il se tenait toujours très droit, et il mesurait bien un mètre quatre vingt dix. Il avait un fils de dix huit ans et une fille de seize ans qui, à notre arrivée, nous accueillirent à la gare. Ils rentraient de leur école dans l’Est. Nous prîmes place dans l’automobile de Rayborn qui nous conduisit au ranch, distant d’une trentaine de kilomètres.
Rex était un grand et beau jeune homme, d’une belle apparence avec les mêmes traits classiques que son père à qui il ressemblait d’ailleurs beaucoup. Un mètre quatre vingt cinq, les cheveux ondulés, châtain clair, et les yeux bleu-violet. Nada, la fille, nous frappa par sa beauté, sa dignité pleine de grâce, son maintien d’une grande noblesse devenue rare chez les jeunes filles modernes de notre monde nouveau. Un mètre soixante dix, svelte et élancée, la chevelure abondante, de la même nuance que celle de son frère, les yeux bleus, profonds comme un océan.
Des trois membres de cette famille Rayborn émanait un charme certain et nettement perceptible.
La merveilleuse situation de la maison, sa beauté et celle des environs nous enchantèrent. La demeure se trouvait à l’entrée d’une vallée étroite qui s’étendait à l’Ouest vers les Montagnes Rocheuses. Au Nord, se dressait un pic qui dépassait 2600 mètres. La maison, tournée vers le Sud, était bâtie en granit d’un gris bleuté: elle nous rappelait les châteaux à tourelles de l’Europe du Moyen Age, ou les anciennes demeures d’Orient. Les dépendances qui l’entouraient étaient parfaitement appropriées au style, et bien entretenues. Le bâtiment principal, très grand, était rectangulaire, avec une tourelle à chaque angle; celle qui se trouvait à l’angle Sud-Ouest faisait face aux montagnes et abritait une vaste pièce circulaire au troisième étage, alors que le reste de la bâtisse, au demeurant très ancienne, ne comptait que deux étages.
A l’âge de vingt ans, Daniel Rayborn avait hérité cette propriété d’un oncle, grand voyageur, qui avait vécu pendant de longues années aux Indes et en Arabie, où il s’était intéressé à des recherches sur les anciennes traditions de ces pays.
Nous entrâmes dans la maison. Rex me conduisit à un appartement au second étage, à l’angle Sud-Est de la bâtisse. Le dîner fut bientôt annoncé et, réunis autour de la table, qui était mise avec goût, nous pûmes apprécier un délicieux repas. Au cours du dîner, nous commençâmes à discuter de nos projets.
Rayborn nous dit qu’il attendait la venue du superintendant de ses mines, Monsieur John Grey, qui devait arriver dans la soirée. A peine avait-il prononcé son nom que l’arrivée du superintendant fut annoncée. Il entra dans la pièce, salua aimablement la famille et je lui fus présenté.
Comme je lui serrais la main, mon corps fut parcouru d’un frisson, froid, et je ressentis une étrange répulsion. C’était un homme de belle prestance, la quarantaine, un mètre quatre vingt, il avait des yeux noirs, fureteurs et perçants. Je remarquai que son regard suivait très souvent la jeune fille, avec une expression particulière que les autres ne semblaient pas voir. Monsieur Rayborn s’excusa et passa dans la bibliothèque avec le superintendant. Les enfants, Gaylord et moi entrâmes dans une pièce qui était réservée à la musique, et nous nous réjouîmes pendant deux heures d’un merveilleux concert, car les deux enfants avaient des voix remarquables. Ce fut au cours de la conversation, qui tourna sur leurs études musicales, qu’une ombre de tristesse voila le visage de Nada; elle dit: « C’est de notre mère que nous tenons nos voix. Elle chantait à l’Opéra quand elle rencontra Père pour la première fois. En parlant de cette rencontre, Mère disait toujours qu’ils avaient tout de suite ressenti un sentiment très profond l’un pour l’autre, comme s’ils s’étaient cherchés à travers les siècles sans fin, et que ce sentiment n’avait jamais cessé de croître avec le temps. Ils apprirent plus tard qu’ils étaient des Rayons-Jumeaux, ce qui explique toutes les choses qui leur sont arrivées. Naturellement, il y eut toujours entre eux un très grand Amour et une très grande compréhension.
« Le père de notre mère était anglais, et sa mère, qui fut élevée en Angleterre, était la fille d’un sheik arabe. Il y a deux ans, Mère tomba malade et décéda en quelques semaines, bien que tout ce qui était possible fut fait pour la sauver. Le dernier mois de sa vie, elle reçut des explications transcendantes qui nous firent comprendre beaucoup de choses.
« C’est peu de temps après ma naissance que notre Bien-Aimé Maître Saint-Germain se manifesta à elle pour la première fois. Il lui expliqua qu’elle avait un travail à faire sur les plus hauts plans de la vie, et qu’Il nous garderait toujours, Rex et moi, sous Sa Protection Aimante, et prendrait soin de nous. Il est si merveilleux et si plein d’Amour envers nous que nous voudrions partager cette joie avec le monde entier. L’Orient et l’Extrême-Orient, c’est à dire l’Inde, la Chine, l’Arabie et l’Egypte et la Perse savent mieux connaître et comprendre ce que les Grands Maîtres Ascensionnés font pour l’humanité, et tout ce que le genre humain doit à Leur Amour transcendant et à Leurs Soins Prévoyants.
« Il nous a expliqué très clairement de quelle façon les Grands Etres ont pu élever et illuminer le corps physique en le purifiant par l’emploi de la Flamme Consumante de leur propre Divinité qu’Il appelle ‘la Puissante Présence AY AM’. Il nous dit que cela peut être accompli uniquement par l’adoration donnée à cette Présence et par la complète obéissance du moi extérieur à toutes Ses Directives. Il dit également que le secret est de garder la conscience extérieure dans une communion profonde et constante avec la Présence, de façon à ce que la Protection qui en émane continuellement puisse nous parvenir sans être déformée par notre propre inharmonie et celle du monde physique autour de nous.
« C’est de cette façon, nous a expliqué Saint-Germain, que les Maîtres Ascensionnés ont atteint la Complète Souveraineté sur toute la manifestation, et qu’Ils ont achevé dans un corps humain le travail que, un jour ou l’autre, tout être humain doit accomplir à son tour ainsi que Jésus l’a affirmé. Ils manifestent toujours la Complète Maîtrise sur toutes les conditions de ce monde physique, sur toute substance et sur toute énergie, et les Pouvoirs de la Nature ainsi que les Etres des Eléments obéissent à Leur Commandement car Ils sont devenus l’Expression Parfaite de la Plénitude de l’Amour Divin. Tout Leur Service pour l’humanité consiste à conduire tous ceux qui s’y prêtent à cette même Maîtrise, mais chacun ne peut y parvenir que par son effort personnel, et son aptitude à émettre assez d’Amour.
« Mère a eu d’étranges expériences dans son enfance, et ma grand’mère lui a parlé d’autres expériences encore plus étranges, car mon grand-père a vu plusieurs des choses remarquables que les Grands Etres peuvent accomplir. Un de Ceux-ci, qu’il connaissait très bien car il était du même pays que ma grand’mère en Arabie, était adoré par tous ceux qui Le fréquentaient, car Sa Vie entière était dédiée au Service de l’humanité et était une constante Bénédiction pour tous.
« Saint-Germain Se manifesta pour la première fois à ma mère au début de sa carrière dans le Grand Opéra. Elle n’avait commencé à chanter que depuis quelques mois lorsque, un soir, elle fut prise d’un tel trac qu’elle en devint presque aphone. Elle était dans sa loge, juste avant la représentation, quand une peur panique la saisit, lui faisant oublier toute sa partition. Saint-Germain apparut, dans Son Corps Tangible, Se présenta, puis toucha le front de ma mère avec les doigts de Sa main droite. A l’instant même, toute nervosité la quitta, sa mémoire revint, elle retrouva tout son calme et put se présenter à l’aise sur la scène. Ce soir-là, son succès fut mémorable et il continua à croître jusqu’au-delà de tout ce qu’elle aurait pu rêver.
« Il lui dit qu’elle avait gagné le droit à la Protection de la Présence des Maîtres Ascensionnés et que, à partir de cet instant, cette Protection serait permanente. Il lui décrivit l’homme qu’elle épouserait, et le fils et la fille qu’elle aurait. Il revint ensuite à intervalles réguliers et lui enseigna les Lois Intérieures de la Vie, qu’elle fut capable de comprendre et d’appliquer avec des résultats étonnants, étonnants tout au moins pour ceux qui ne savent pas mettre en application ces Lois Supérieures, mais toujours parfaitement naturels pour ceux qui comprennent et savent mettre en application ces Lois par l’Amour.
« D’après Saint-Germain, Père n’était pas encore suffisamment éveillé pour qu’on puisse lui parler de ces Activités jusqu’à il y a encore un an lorsque, à cause d’un danger qui le menaçait, Saint-Germain vint à lui dans Son Corps Visible et Tangible, et lui expliqua qu’il frôlerait la mort de près, par la main d’un homme qu’il considérait pourtant comme un ami, mais qu’il pouvait garder confiance parce que les Maîtres Ascensionnés sauraient lui donner la Protection requise. » »
Nous étions tous si profondément captivés par l’intérêt de ces paroles que je fus presque désappointé lorsque Monsieur Rayborn et le surintendant nous rejoignirent. Après avoir écouté Rex et Nada chanter encore un chant d’amour arabe pour leur père, nous nous quittâmes pour la nuit et nous dirigeâmes vers nos chambres.
J’étais si surexcité par tout ce que Nada nous avait raconté que je n’avais aucune envie de dormir. Je commençais à pressentir qu’il y avait une raison profonde à ma venue dans cette maison, dont je n’étais pas encore extérieurement conscient. Je m’assis dans un siège confortable et m’adonnai à la contemplation des Maîtres Ascensionnés, leur exprimant une profonde gratitude pour l’accueil aimable que cette famille bénie m’avait réservé.
J’avais dû m’endormir car je m’éveillai en sursaut avec l’impression qu’on m’avait appelé. J’éprouvai un tel besoin de me lever et de sortir au grand air que je ne pus y résister. J’étais tout à fait éveillé et j’éprouvais comme une sensation d’attente: quelque chose allait se passer, mais quoi? Je l’ignorais.
Je descendis les escaliers, sortis de la maison et suivis un petit sentier près d’une grange. Tout à coup quelque chose bougea dans l’ombre et, obéissant à une impulsion soudaine, je me cachai derrière un arbre. Au même instant, un homme sortit de la grange.
Je remarquai un autre mouvement au milieu des arbres. En regardant plus attentivement, je discernai, à peine visible dans la nuit, un homme debout, qui épaulait un fusil. Comme il visait l’homme qui sortait de la grange, je voulus appeler mais aucun son ne sortit de ma bouche. Plus rapide que ma pensée, un éclair aveuglant frappa l’homme au fusil, révélant ses traits alors qu’il tombait face contre terre, comme frappé par la foudre. Le ciel, pourtant, était clair comme le cristal.
J’étais encore incapable de bouger de ma position quand l’homme qui sortait tranquillement de la grange passa tranquillement devant moi, totalement ignorant du danger auquel il venait d’échapper. Je reconnus Monsieur Rayborn mais il ne me vit pas. Aussi je restai à ma place jusqu’à ce qu’il fut entré dans la maison. Je m’élançai jusqu’à l’endroit où j’avais vu l’agresseur mais il avait disparu. Je cherchai tout autour et jusqu’à une certaine distance et, ne trouvant aucune trace, je me décidai à rentrer. Je retournai jusqu’à mon appartement: il était presque une heure du matin.
Je me mis rapidement au lit et, par un effort de volonté, je réussis à m’endormir.
Lorsque je descendis pour le petit déjeuner, le lendemain matin, je trouvai tout le monde radieux, sauf Grey, le surintendant, qui avait l’air pâle et nerveux. Les Rayborn, Gaylord et moi, nous nous réjouîmes en prévision d’une agréable journée, et nous échangeâmes des projets concernant nos emplois du temps. Finalement, je me ralliai au projet des enfants pour une excursion au Mont de la Table, un de leurs endroits préférés dans ces Montagnes Rocheuses du Wyoming.
Grey se tenait silencieux, l’air morose, évitant nos regards. Il finit son déjeuner, prit congé et partit pour la gare. Quand il fut parti, je pensai d’abord à raconter à Rayborn ce que j’avais vu la nuit précédente mais, à la réflexion, je crus préférable d’attendre de le trouver seul. Je m’excusai donc et allai me préparer pour notre excursion.
Quand je redescendis, le groom amenait nos chevaux. L’un d’eux était un pur sang arabe magnifique, beige clair, avec la crinière et la queue blanches, le plus bel animal que j’aie jamais vu. Il vint tout droit vers Nada, à qui il appartenait et, avec un regard quasi humain, il s’arrêta fièrement devant elle, attendant les morceaux de sucre qu’elle avait l’habitude de lui offrir. Elle l’aimait et il le savait. « Voici Pégase », dit-elle en lui donnant une tape affectueuse. Il s’avança, plaça son museau contre ma figure, puis se tourna vers Rex et revint vers Nada, comme pour exprimer son contentement à ce que je sois de la partie.
« Il vous accepte et vous admet comme un ami à qui l’on peut se confier », confirma Nada après avoir surveillé un moment son expression. « C’est tout à fait exceptionnel de sa part, car il n’a jamais donné sa confiance à personne, excepté à Rex, au groom et à moi-même.
– Comment est-il venu en votre possession, demandai-je.
– Il fut offert à ma mère, répondit Nada, par un chef arabe, en témoignage de son admiration, lorsqu’elle donna un concert au Caire. De retour de sa dernière tournée, elle eut la surprise de le trouver ici, au ranch, où il avait été envoyé. Ce fut réellement le dernier concert de sa carrière, et son succès fut sans précédent. Le vieux cheik, qui aimait la musique, avait dû apprécier ce concert particulièrement. N’est-ce pas qu’il est beau? », continua-t-elle en caressant l’encolure de la bête. On ne pouvait se méprendre sur l’accent plein d’affectueuse fierté de Nada: elle aimait beaucoup ce magnifique animal et cela était tout à fait justifié.
Nous montâmes en selle, saluâmes Rayborn de la main, traversâmes la vallée au petit galop et prîmes un chemin de montagne qui coupait résolument à travers de magnifiques forêts. Arrivés à une clairière, nous arrêtâmes nos montures pour contempler le splendide paysage. Nous suivîmes ensuite un petit cours d’eau sur une assez longue distance. Le chant des oiseaux, le parfum des fleurs et le murmure du ruisseau, ainsi que l’air pur des hauteurs nous donnaient une impression exaltante de force qui nous faisait goûter pleinement la joie de vivre.
Nous nous arrêtâmes au sommet de la montagne vers midi et, là, nous découvrîmes un plateau d’au moins huit hectares, suspendu au milieu des cimes gigantesques. Une agréable petite cabane en pierres et un abreuvoir pour les chevaux y avaient été construits. Nous goûtâmes un long moment la beauté du paysage, puis nous nous assîmes pour déjeuner sur l’herbe. « Savez-vous, me dit Rex, que j’ai l’impression que nous nous connaissons depuis des siècles? »
Nada et moi étions aussi de cet avis et partagions ce sentiment.
« Si nous allions à la Caverne des Symboles, par cet autre chemin, dès que nous aurons fini de déjeuner? », proposa-t-il ensuite. Nous acceptâmes.
Sur l’autre versant de la montagne, nous trouvâmes un bon sentier qui descendait au milieu d’un paysage plus âpre et plus sauvage. A certains endroits, les rochers semblaient peints en vert, en bleu, en noir, changeant les jeux des ombres et des lumières, et cela produisait des effets de paysages fantastiques. Nous descendîmes environ treize cents mètres, puis le sentier tourna brusquement en débouchant sur le versant Est de la montagne. Il y a des milliers d’années, un côté de la montagne avait dû être emporté, et nous étions face à un véritable à-pic d’au moins trois cents mètres.
Le sentier que nous suivions contournait la face Sud, tournait vers la paroi Est, et courait le long d’une espèce de corniche qui nous fit déboucher juste à l’entrée de la caverne. Le sentier était coupé par de gros rochers qui le rendaient rude et difficile d’accès. Un pan de roche masquait l’entrée, comme si la nature, jalouse, voulait cacher ses secrets aux regards curieux. Nous laissâmes les chevaux en sécurité, attachés tout près de là, et Rex sortit de sa sacoche trois puissantes torches électriques.
« Préparez-vous à une surprise! » s’exclama-t-il, tourné vers moi, et il nous précéda vers la caverne. Nous entrâmes, à quinze mètres de l’ouverture, dans une grotte de taille moyenne. Dès que mes yeux se furent habitués au changement d’éclairage, je vis que tout le plafond était recouvert d’une substance cristalline blanche et rose. Nous traversâmes cette grotte et, une dizaine de mètres plus loin, nous passâmes sous une arcade qui conduisait à une immense caverne voûtée, d’environ soixante cinq mètres de largeur.
Le plafond était couvert de stalactites aux formes les plus étonnantes et de toutes les couleurs de l’arc en ciel. Il y avait des croix, des cercles, des croix inscrites dans des cercles, des triangles, et beaucoup d’autres symboles occultes employés sur cette Terre depuis le commencement des temps. On aurait dit que ces symboles avaient été suspendus au plafond depuis les âges révolus, et que la nature les avait recouverts d’une formation de carbonate de chaux très colorée, les décorant artistement de ses pigments. La beauté du spectacle me laissa sans souffle, muet, d’étonnement et d’émerveillement. On avait l’impression que des yeux nous surveillaient de tous côtés.
Rex nous appela de l’extrémité de la caverne où il se trouvait. Nous traversâmes l’espace qui nous séparait de lui, et nous nous retrouvâmes devant une paroi sur laquelle se trouvaient trois arcades éloignées d’environ six mètres cinquante l’une de l’autre. A l’intérieur de chacune d’elles, il y avait une surface polie. La première, à ma gauche, était de la couleur rouge de Chine, la deuxième était d’un blanc étincelant, et la troisième, d’un bleu de cobalt. Tout de suite, je ressentis que cela avait une signification concernant l’Amérique. La sensation devint même si puissante que je pouvais à peine la supporter:
« Ceci est le travail d’une puissante intelligence des âges passés, dis-je, et je pressens que ces arcades ferment l’entrée d’autres passages ou d’autres grottes se trouvant de l’autre côté. »
Nada et Rex me regardaient fixement, et leurs visages étaient devenus très pâles sous l’intensité de l’émotion produite par ce qu’ils voyaient.
« Qu’y a-t-il donc, demandai-je?
– Ne le voyez-vous pas, ne le sentez-vous pas, me demandèrent-ils à leur tour?
– Quoi donc, répondis-je, étonné? »
Ils se rendirent compte que j’ignorais complètement de quoi ils parlaient et me l’expliquèrent. « De toute évidence, dit Nada, vous êtes adombré par une forme éthérique qui a probablement été la vôtre il y a des siècles, car les vêtements ne ressemblent à rien de connu actuellement. Le corps mesure au moins deux mètres, la chevelure est d’or, et descend presque sur les épaules, et le teint est clair et lumineux. Je suis sûre que la mémoire des choses que vous avez connues essaye de passer dans votre conscience extérieure. Racontons-lui ce qui nous advint la première fois que nous sommes venus ici », suggéra-t-elle à Rex.
« Il y a juste un an, expliqua Rex, nous sommes venus dans cette caverne. Je me tenais devant l’arcade bleue, et j’étais tellement fasciné par ce que je voyais que j’allongeai la main pour toucher la surface, pour m’assurer que je ne rêvais pas, quand une voix qui sortait directement de l’atmosphère cria: « STOP! »
« La voix n’avait pas l’accent de la colère mais plutôt celui d’une suprême autorité. Nous avons quitté la caverne immédiatement et nous n’y sommes plus revenus jusqu’à aujourd’hui.
– Chers amis, je sens que, avant mon départ, des explications étonnantes de tout cela nous seront données, répliquai-je. »
Nous retournâmes à nos chevaux pour trouver Pégase dans un état de grande agitation, sensible certainement à l’influence spirituelle concentrée de ces montagnes. Nada ne put le tranquilliser et l’empêcher de se ruer follement vers la maison, que par maintes caresses et beaucoup de gentillesse. Elle nous dit qu’il ne semblait pas y avoir de limites à sa vitesse quand il était excité.
Nous fûmes bientôt au ranch. Au cours du dîner, nous racontâmes nos aventures, et Rex parla à son père de la forme qui m’adombrait quand nous étions dans la caverne. Quand il eut fini de parler, son père, sans autre explication, nous dit qu’il voulait nous parler et nous proposa de nous retrouver vers huit heures dans la bibliothèque.
Entre- temps, nous passâmes dans le salon de musique, et Nada alla dans la chambre de sa mère pour chercher un instrument de musique arabe qui ressemblait à une guitare hawaïenne et qui lui avait été donné par Saint-Germain. Le Maître lui avait aussi appris à jouer une certaine mélodie avant sa méditation.