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Chapitre 4: LES MYSTÈRES DU YELLOWSTONE.

  Sept jours passèrent et ce fut la première semaine de septembre. Le soir du huitième jour, j’étais assis, contemplant la Vie et le nombre infini de ces expressions quand ma pensée, tout naturellement, se tourna vers Saint-Germain. Instantanément, une immense vague d’Amour surgit vers Lui, en profonde gratitude pour le privilège des expériences vécues grâce à Son Assistance et à Sa Lumière.
  Comme un souffle, le sentiment d’une ‘Présence’ se fit sentir dans la pièce et, levant les yeux, je Le vis, souriant et radieux, comme la divinité personnifiée. « Mon Fils, me dit-Il, suis-Je un visiteur si inattendu que vous soyez tellement surpris? Vous savez pourtant que lorsque vous pensez à moi, vous êtes en contact avec moi, et lorsque je pense à vous, je suis avec vous. Au cours de votre méditation, votre attention s’est posée sur moi et c’est pourquoi Je vous apparais. Cela n’est-il pas selon la Loi? Alors pourquoi ne pas l’accepter comme naturel? Ce à quoi nous pensons, nous l’attirons dans notre expérience.
  « Permettez-moi une suggestion. Entraînez-vous à ne jamais être surpris, désappointé, froissé, quelles que soient les circonstances, car la Maîtrise est le parfait contrôle de toutes les forces qui agissent en vous en tous temps. C’est la grande récompense de ceux qui foulent le Chemin de Lumière. Par la correction du moi personnel, cette maîtrise peut être atteinte.
  « Souvenez-vous toujours que le droit de commander, la Souveraineté Permanente, n’est obtenue que par ceux qui ont appris d’abord à obéir. Celui qui obéit à la Loi de l’Unité, la Loi d’Amour, devient lui-même une cause. En réalité, il devient cette Loi de l’Unique, par similitude. N’émettez donc que l’Harmonie et ne permettez jamais à un mot destructif de sortir de vos lèvres, fusse par plaisanterie. Rappelez-vous qu’à chaque instant de l’Éternité, vous maniez une force, et qu’à chaque instant vous lui imposez une qualification.

  « Je suis venu vous chercher pour un voyage important. Nous serons absents trente six heures. Tirez les rideaux de votre chambre, fermez les portes et laissez votre corps au lit. Il sera gardé jusqu’à notre retour. Vous avez fait certains progrès intérieurs: une expérience et un déplacement très intéressants et très agréables vous attendent. »
  Je me préparai à me coucher et je fus bientôt étendu dans un grand calme. Un moment après, j’étais debout, hors de mon corps, habillé du même vêtement d’or que celui que je portais lors de ma visite au Royal Titon. La sensation de densité que donnent les murs avait disparu et, alors que je passai au travers, j’eus la sensation de marcher dans un épais brouillard. Cette fois, je fus clairement conscient de traverser l’espace. Je ne demandai pas où nous allions et nous arrivâmes bientôt au Royal Titon. A l’Est se dressaient les Montagnes Rocheuses et, au-delà, s’étendaient de vastes plaines qui, un jour, seront couvertes d’une végétation semi tropicale et seront habitées par un peuple paisible et prospère. A l’Ouest, nous apercevions la Sierra et les Monts Cascade; au-delà, la chaîne côtière dont le profil doit changer complètement. Vers le Nord, nous apercevions le Yellowstone dont la merveilleuse beauté voile les anciens mystères de la présente civilisation américaine.
  « Le nom de Yellowstone, m’expliqua Saint-Germain, est venu jusqu’à nous à travers les siècles depuis plus de quatorze mille ans. A cette époque, la civilisation de Poséidon avait atteint son apogée, grâce à un Être de Lumière qui dirigeait le gouvernement. Le déclin, provoqué par le mauvais emploi des Dons de sa Grande Sagesse, se produisit au cours des cinq derniers siècles. Dans les limites actuelles de Yellowstone, qui sont inchangées, existait la mine d’or la plus importante que le monde ait connue. Elle appartenait au gouvernement, et la majeure partie des richesses extraites étaient affectées aux recherches dans le domaine de la chimie, des inventions et de la science.
  « A soixante kilomètres de là se trouvait une mine de diamants. Les pierres qu’on en extrayait étaient des diamants d’une grande beauté, surpassant tout ce qui avait jamais été trouvé à l’intérieur de la Terre. Parmi les joyaux de cette mine, certains étaient encore plus remarquables: convenablement taillés, ils présentaient au centre une petite flamme bleue, semblable à de la lumière liquide et certains individus qui les portaient permettaient à l’éclat de cette flamme de dépasser de deux centimètres et demi la surface de la pierre.
  « Ces pierres, tenues pour sacrées, n’étaient utilisées qu’au cours des rites les plus secrets par les Maîtres Ascensionnés. Parmi ces pierres, seize sont encore gardées comme un trésor sacré par la Fraternité au Royal Titon et seront de nouveau utilisées à un moment déterminé. C’est à cause de ces magnifiques diamants jaunes que le nom de Yellowstone (Pierre Jaune) a été donné à cette région et a persisté.
  « C’est vous, Mon Fils, qui avez découvert les deux mines, qui les avez mises en exploitation et remises au gouvernement. Je vais vous montrer les enregistrements qui vous donneront la preuve physique de ce que j’avance. Ces écrits donnent la date de la découverte, la valeur des richesses qui furent extraites, la durée de l’exploitation, la description des machines utilisées pour traiter les minerais résistants et récupérer 87% de leur valeur, la mise en lingots dans la mine même (ce qui supprimait ainsi toute opération en surface), le lieu de destination, la date de clôture et de mise des scellés. Voici le double de ces écrits.

  « Dans la civilisation de Poséidonis, vous avez vécu dans une magnifique habitation avec une sœur qui est maintenant Lotus. Tous deux, vous avez réalisé et conservé un contact étroit avec le Soi Divin Intérieur, permettant à l’Activité Divine d’agir sans interférence et sans interruption. Vous étiez un fonctionnaire dans le département des mines, ce qui vous permit d’inventer un merveilleux avion. Dans cet appareil vous voyagiez souvent au-dessus des montagnes. Un jour, au cours d’une profonde méditation, on vous montra l’emplacement de ces mines que vous deviez découvrir par la suite et remettre entre les mains du gouvernement après les avoir ouvertes. Après cette explication préliminaire, je vais vous donner la preuve de mes dires, bien qu’il ne subsiste aujourd’hui aucune preuve de ces mines à la surface. Venez! Pénétrons dans la mine elle-même. »

  Nous quittâmes le Royal Titon. J’étais parfaitement conscient de traverser l’espace et de me déplacer rapidement. Nous atterrîmes dans le Yellowstone, devant une roche formant muraille. « Voyez-vous l’entrée? demanda Saint-Germain en se tournant vers moi.
  – Non, répondis-je, mais je sens qu’elle doit se trouver ici », et j’indiquai un certain endroit sur le mur de granit. Il sourit et s’avança vers l’endroit indiqué, y posa la main, et ce geste découvrit une porte de métal.
  « Voyez-vous, me dit-Il, nous avons nos méthodes pour sceller toute entrée que nous désirons protéger. Nous pouvons la rendre invisible et plus personne ne peut entrer sans notre consentement. La substance qui nous sert à sceller certains endroits ou certains objets est tirée de l’Universel. Elle est plus dure que le roc, quoique, en apparence, elle lui soit tout à fait semblable.
  « De cette manière, nous protégeons l’entrée de certains Centres, de monuments, de cités enfouies, de mines et de chambres secrètes appartenant aux Maîtres Ascensionnés. Beaucoup de ces lieux ont été préservés pendant plus de soixante dix mille ans. Lorsque nous n’avons plus besoin de ces lieux ou de ces objets, nous les rendons à l’Universel. Vous comprenez de plus en plus que toute force devient le serviteur docile de celui qui se maîtrise lui-même. Toutes les forces de l’Univers attendent nos ordres, qui doivent être donnés en accord avec la Sagesse et l’Amour. » »

  Sur la porte qui était devant nous, on voyait une main droite en relief, à peu près à la hauteur de mon épaule. Elle était faite dans le même métal que la porte et ressemblait étonnamment à ma main droite actuelle.
  « Placez votre main sur cette main de métal », me dit Saint-Germain, et pressez énergiquement. » J’obéis. La main s’emboîtait parfaitement dans la mienne et je pressai de toutes mes forces: lentement, la grande porte s’ouvrit. Il continua: « Vous avez gardé cette forme et cette taille de main au cours de plusieurs incorporations. Elle fut mise sur la porte par le gouvernement en votre honneur. Cette main de métal est le modèle de votre main d’il y a quatorze mille ans. »

  Après l’entrée, nous nous engageâmes dans un long tunnel de section circulaire et nous émergeâmes finalement dans une grande cavité. Là, je vis des machines et des instruments de différents types, tous faits d’un métal blanc impérissable, dans un parfait état de conservation, comme s’ils avaient été fabriqués hier. Au centre de la cavité se trouvait un puits de mine. Nos ingénieurs actuels seraient stupéfaits par la simplicité et la perfection des procédés miniers de cette époque passée. Ces mêmes méthodes reverront le jour en Amérique au siècle prochain.
  Saint-Germain s’avança vers la porte et fit basculer un levier. Une cave, d’un type particulier, apparut. Nous y pénétrâmes, et une fois à l’intérieur Il manœuvra un levier plus petit. Nous descendîmes à une profondeur de deux cents pieds (60m) jusqu’à la station suivante. Puis nous continuâmes de descendre pour nous arrêter à une profondeur d’environ sept cents pieds (200m). C’était l’étage principal et, de là, partaient cinq tunnels disposés comme les essieux d’une roue. Leur section était parfaitement ronde, et leur surface garnie du même métal blanc qui avait servi à la fabrication des machines et des outils. Ce revêtement métallique a une épaisseur et une résistance telles que seul l’effondrement de la montagne pourrait le faire céder. Deux des cinq tunnels s’étendaient à l’intérieur de la montagne sur plus de deux mille pieds (650m). Dans cette station centrale se trouvait une machine qui manœuvrait tous les chariots de la mine.
  « Ce métal blanc, m’expliqua Saint-Germain, est une découverte remarquable. Il est léger, inoxydable, plus rigide qu’aucun autre matériau connu. Vous ne pourriez donner qu’une description fragmentaire de toutes ces merveilles qui sont la preuve physique de l’importance de cette civilisation. De telles merveilles ont existé et sont maintenant au milieu de vous, conservées intactes, jusqu’au jour où elles seront soi-disant ‘redécouvertes’. »
  Arrivés à l’extrémité du tunnel, Il me montra les foreuses qui avaient été en usage dans ces jours lointains. « Les foreuses, continua-t-Il, émettent un tube de flamme blanc bleuâtre d’un diamètre de deux centimètres et demi. Elles opèrent à une vitesse prodigieuse, consumant la roche au fur et à mesure qu’elles la pénètrent. »
  Revenus à la station centrale, nous entrâmes dans une chambre de forme triangulaire située entre deux tunnels. A l’extrémité opposée se trouvaient des récipients faits du même métal blanc. Ils étaient d’environ trente centimètres carrés sur quatre vingt dix centimètres de longueur. Saint-Germain en ouvrit un et me montra de merveilleux diamants jaunes non taillés. J’étais muet d’admiration devant leur beauté. Si des lecteurs se demandent s’ils étaient physiques, à cette question toute naturelle, je réponds: oui, tout aussi physiques que les diamants que vous pouvez porter aux doigts aujourd’hui. D’autres récipients étaient remplis de pierres taillées d’une valeur fabuleuse.

  Après notre sortie de la mine, Saint-Germain ferma la porte et la scella de nouveau. Personne, pas même un Maître Ascensionné, n’aurait pu la distinguer de la roche environnante. Puis nous nous élevâmes au dessus du sol et parcourûmes rapidement les soixante kilomètres qui nous séparaient de la mine d’or. Cette fois, nous atterrîmes précisément au sommet de la montagne, près d’une roche en forme de cône, et qui paraissait parfaitement compacte. Elle avait un diamètre d’à peu près quatre mètres et demi à la base et peut-être trois mètres de haut.
  « Observez! », me dit-Il en appliquant la main. Lentement, une section de forme triangulaire tourna et découvrit un escalier qui s’enfonçait dans le sol. Nous le suivîmes et arrivâmes bientôt à une cavité où s’ouvrait une porte semblable à celle de la mine de diamants. « Vous remarquerez l’absence de filons, me dit-Il. Tout est fait à l’intérieur de la mine, aucune manipulation en surface. »
  Nous nous arrêtâmes à une profondeur de quatre cents pieds (120m) où se présentait une autre cavité. Là, se trouvait un équipement complet pour le traitement du minerai. Il m’expliqua le procédé qui était d’une incroyable simplicité. Nous continuâmes de descendre jusqu’au niveau de huit cents pieds (240m). Là se trouvait le même dispositif que dans la mine de diamants: des tunnels rayonnant à partir d’un point central, comme les essieux d’une roue. Trois chambres triangulaires étaient construites entre les tunnels. Elles contenaient le reste de l’extrait minier disponible au moment de la fermeture de la mine. Des récipients de métal s’y trouvaient encore. Je n’ai la permission de décrire le contenu que de trois d’entre eux. Le premier contenait des pépites provenant d’un ancien lit de rivière inclus dans le gisement qui se trouvait à huit cents pieds (240m), les graviers agglutinés y retenant l’or sur une profondeur de douze cents pieds (360m), ce qui représentait une valeur immense. Le deuxième récipient était rempli de fils d’or provenant d’une veine de quartz blanc qui se trouvait à quatre cents pieds de profondeur (120m) et le troisième contenait des disques d’or solides pesant huit livres chacun.
  « L’endroit où était rassemblé l’or, me confia Saint-Germain, était connu sous le nom de ‘chambre des lingots’. Les archives mentionnant cette mine existent en deux exemplaires, les originaux se trouvant au Royal Titon et les doubles ici. »
  Arrivés à la surface, Saint-Germain scella l’entrée et se tourna vers moi en disant: « Mon Fils, vous avez découvert ces deux mines et, assisté de vos collègues, vous les avez mises en exploitation et amenées à cette perfection. C’est également vous qui avez enregistré sur le métal impérissable les mémoires que je vais vous montrer au Royal Titon. Les Maîtres Ascensionnés, prévoyant les catastrophes qui eurent lieu il y a douze mille ans, savaient que ces mines ne seraient pas touchées. Ils les préparèrent pour être scellées afin qu’elles servent à nouveau dans un âge éloigné, dans lequel nous sommes entrés maintenant.
  « A sept différentes époques de vos nombreuses incorporations, la mémoire du procédé employé pour garder ces archives a été ravivée. Vous vous en souviendrez à nouveau dans l’âge actuel pour la bénédiction de l’humanité. Ceci vous explique l’intérêt que vous avez toujours manifesté depuis votre enfance pour les documents anciens dont vous aurez encore à vous occuper maintes fois dans cette vie présente.

  « Venez ! Nous allons maintenant retourner au Royal Titon. Là-bas, dans une salle attenante au grand hall d’audiences se trouvent les mémoires dont Je vous parle. C’est un endroit réservé à la conservation des inventions et des découvertes scientifiques. La chambre où nous sommes allés lors de votre précédente visite contenait les mémoires des différentes civilisations. »
  Nous retournâmes dans ce lieu secret. En sortant de l’ascenseur, comme lors de notre première visite, nous passâmes cette fois par la seconde porte à la droite de l’entrée. Elle ouvrait directement dans la chambre des archives scientifiques: un espace d’environ soixante dix pieds de long sur quarante de large et quinze de haut (21m x 12m x 4,5m). Tous les murs, le plancher et le plafond étaient recouverts de ce même métal blanc impérissable, qui avait servi aussi pour les étagères et les récipients.
  Saint-Germain en prit un et me tendit le mémoire que j’avais écrit sur la mine de diamants. De nouveau je fus capable de lire mais, cette fois, il me dit d’en appeler à ma Divinité Intérieure et, ainsi, le savoir qui avait été mien autrefois me revint. Le mémoire donnait un compte rendu précis de la découverte et de l’exploitation. Il me tendit un autre fuseau et je pus y lire l’historique complet de la mine d’or.

  « Maintenant que vous avez eu la preuve physique de ce que Je vous ai expliqué, me dit-Il, Je veux que vous sachiez que Je ne vous dirai jamais rien que Je ne puisse prouver ». Il se tourna vers moi et Son regard perçant traversa mon esprit et mon corps. « Mon Fils, continua-t-Il, vous vous êtes bien conduit. Vous avez manifesté votre calme et votre équilibre au cours de ces récentes expériences. Beaucoup dépend de la suite. Centrez votre attention sur votre Dieu Intérieur, qui doit tout contrôler en vous, et n’oubliez pas de l’y maintenir constamment. »
  A la lumière de ce qui devait m’arriver plus tard, je suis heureux d’avoir été conforté par cette admonition. Après cet avertissement, Il me conduisit à travers le grand hall d’audiences vers la grande porte de bronze sur le mur Ouest. Appuyant la main sur elle, Il ouvrit un panneau qui se referma après notre entrée. Je m’arrêtai alors, frappé de stupeur en voyant ce que des yeux humains ont sans doute rarement, ou peut-être jamais, eu la permission de contempler. Je restai ainsi, immobile, fasciné par tant de beauté et de nouveauté: à environ trois mètres cinquante en face de moi, se trouvait un bloc d’onyx, blanc de neige, de un mètre quatre vingt de haut et de quarante cinq centimètres de large. Sur le dessus reposait une sphère de cristal remplie d’une lumière blanche sans cesse mouvante, et à l’intérieur de laquelle des points scintillants se déplaçaient de ci, de là. La sphère émettait sans discontinuer les rayons colorés du prisme jusqu’à une distance d’environ quinze centimètres. Elle semblait faite d’une substance vivante car elle n’arrêtait pas de scintiller.
  Du sommet de la boule s’épanouissaient trois flammes en forme de plumes, l’une de la couleur de l’or en fusion, l’autre rose et la dernière bleu électrique. Les plumes avaient au moins un mètre de haut. Près du sommet, chaque section se recourbait comme une plume d’autruche, gracieuse, ravissante et en perpétuel mouvement. L’éclat qui émanait de cette admirable sphère remplissait toute la pièce et produisait une sensation d’énergie électrique indescriptible. La Lumière, la Vie et la Beauté de cette scène dépassent simplement l’imagination humaine.
  Nous nous dirigeâmes à l’autre bout de la pièce et là se trouvaient trois coffres de cristal contenant chacun un corps humain. Alors que je m’approchai, mon cœur s’arrêta: je venais de découvrir les formes que Lotus, mon fils et moi-même occupions dans une autre incorporation. Je les reconnus immédiatement par le corps de Lotus qui garde encore une certaine ressemblance avec ce corps, alors que ceux de mon fils et de moi-même avaient des traits bien plus réguliers que ceux de nos formes actuelles. Tous trois témoignaient d’un type parfait, rappelant celui des anciens. Ils paraissaient vivants, seulement endormis. Ils avaient des cheveux blonds ondulés et étaient revêtus d’une étoffe semblable à celle des personnages de la tapisserie. Un Maître Ascensionné n’avait qu’à poser le regard sur ces corps pour voir enregistrées chaque action accomplie dans toutes les vies précédentes. Ils servaient ainsi de miroirs, permettant le rappel des activités passées, lesquelles, pourtant, laissaient leur perfection originelle inchangée.
  Chaque coffre reposait sur un large socle fait du même onyx blanc que celui sur lequel était placée la sphère lumineuse. Ces coffres avaient des couvercles de cristal non scellés, mais très soigneusement ajustés à l’intérieur d’une rainure qui en faisait le tour. Sur chaque couvercle, au centre, on voyait une étoile à sept branches. Ces emblèmes étaient en relief, comme s’ils avaient été sculptés à même le cristal.
  « Ces corps, m’expliqua Saint-Germain, vous ont appartenu au cours d’une incorporation particulière, lorsque vous avez quitté la Cité d’Or pour un service spécial. Vos expériences furent terrifiantes, mais tant de Bien fut accompli au cours de ces vies qu’un Grand Être Cosmique apparut et commanda de conserver ces formes jusqu’au moment où vous pourriez opérer leur Ascension et retourner à la Cité d’Or. Il donna toutes les indications pour leur conservation et leur préservation, et elles furent observées comme vous le voyez.
  « Maintenant vous pouvez tous réaliser combien il est important et nécessaire d’avoir une conscience aiguë du Maître Intérieur, et de se concentrer profondément sur Lui, de façon à ce que, Seul, l’Amour Divin, la Sagesse et la Paix puissent agir à travers vos esprits et vos corps en tous temps. »
  A ce moment là, une Lumière Étincelante et une Force Terrible me Traversèrent et mon Dieu Intérieur parla: « Grand Maître de Lumière, Parent, Frère et Ami! O Puissant Fils de Dieu! Tu as en effet un Amour sans fin et, grâce à Lui, Tu as atteint la Maîtrise sur les Cinq Royaumes et l’Éternelle Paix que Tu as méritée. Le Grand Dieu Intérieur, en ces Enfants que Tu aimes tant, Se manifestera bientôt en une Complète et Consciente Maîtrise. Il leur permettra de donner l’Assistance que Tu as si longtemps désirée, car Chacun des Enfants de Dieu a un service à rendre, et aucun autre ne peut le donner, que lui seul. Du Cœur même de Dieu, J’invoque la Grande Lumière pour Te bénir à tout jamais! »
  Quand ces mots eurent été prononcés, un Grand Rayon de Lumière apparut, qui remplit la pièce de points brillants aux couleurs prismatiques: surgissant de toutes parts, ils remplirent la pièce d’une Lumière Éclatante d’arc-en-ciel, palpitante de Vie.
  « Voyez, Mon Fils, me dit Saint-Germain, jusqu’à quel point de Perfection vous pouvez laisser parler le Grand Maître Intérieur. Vous serez bientôt capable de le faire consciemment et à volonté, chaque fois que vous le désirerez. Notez l’effet de stalactite sur le plafond, et l’apparence blanc argent des murs. Tout cela est fait de substance précipitée, et la pièce est toujours maintenue à la même température confortable. »
  Il m’entraîna vers l’autre bout de la pièce et nous nous arrêtâmes devant une ouverture voûtée pratiquée dans le mur. Il y posa la main et une porte s’ouvrit lentement, laissant apercevoir le merveilleux équipement permettant de graver les mémoires. « A l’époque actuelle, dit-Il, un grand nombre de ces appareils vont servir de nouveau à l’humanité qui, de cette façon, n’aura pas besoin de passer par le canal des inventions et des découvertes.
  – Comment se fait-il, demandai-je, que tout, dans ce Centre et dans ces mines, soit préservé de la poussière et doté d’une ventilation si parfaite?
  – C’est très simple, m’expliqua-t-Il, les Maîtres Ascensionnés utilisent la même force pour nettoyer et ventiler que pour produire de la Lumière, de la Chaleur ou de l’Énergie. L’émanation de l’Un d’Eux, lorsqu’elle passe dans les mines ou dans les chambres, consume instantanément toute substance inutile. Nous approchons du second matin depuis que vous avez quitté votre corps et nous devons rentrer. »

  Nous avons traversé la chambre d’audiences et l’avons quittée par la porte à gauche de l’ascenseur, et nous nous sommes retrouvés dans la lumière des étoiles. Nous revînmes rapidement dans ma chambre et, un instant plus tard, je me retrouvai dans mon corps physique. Saint-Germain se tenait près de moi, me tendant la coupe de cristal familière, remplie cette fois d’un liquide ambré. Je bus et sentis son effet vivifiant traverser chaque cellule de mon corps.
  « Maintenant, dormez aussi longtemps que vous pourrez », dit-Il et Il disparut de ma vue. Je dus dormir profondément car je me réveillai de nombreuses heures plus tard complètement reposé, ressentant une nouvelle force et une nouvelle puissance corporelles.

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