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Chapitre 3: LE ROYAL TITON



  Quatre jours passèrent sans évènement particulier où je m’efforçai à réaliser le sens profond de mes récentes expériences. Le cinquième jour, à la tombée de la nuit, j’entendis frapper à la fenêtre de ma chambre; je regardai dehors et, sur la tablette, je vis une colombe blanche qui portait une petite carte dans son bec.
  Je m’avançai vers la fenêtre et l’ouvris. La colombe entra et attendit calmement. Je pris la carte et la colombe se percha sur mon épaule, frottant sa tête contre mon épaule comme si elle apportait un message d’amour, puis elle s’envola et disparut comme une flèche. Je lus le message écrit de cette même écriture élégante que le précédent mais, cette fois, en or sur fond blanc. J’y trouvai ces mots: « Soyez à notre rendez-vous à sept heures, ce matin ». Ils étaient signés: « Saint-Germain ».
  Je rangeai la carte soigneusement, espérant la retrouver, mais le lendemain, elle avait disparu. La carte d’or sur laquelle j’avais reçu le premier message avait duré jusqu’au troisième jour. Je l’avais regardée à plusieurs reprises, pensant alors pouvoir la garder de façon permanente. Quand je m’étais aperçu qu’elle était retournée à l’universel, mon cœur s’était arrêté tellement mon désappointement était grand. Il en fut de même cette fois.
  Pour parcourir la distance de vingt kilomètres et être au rendez-vous à sept heures, je savais qu’il me faudrait partir en pleine nuit. Je me levai à trois heures et me mis en route. En marchant rapidement, j’atteignis la forêt juste à l’aube. Bientôt un cri plaintif frappa mon oreille. Avant même de m’en rendre compte, j’avais répondu de la même manière. Ma réponse avait été complètement involontaire. J’entendis un animal se précipiter à travers les fourrés et mon amie la panthère, débordante de joie, bondit vers moi. Je la caressai et, ensemble, nous continuâmes notre route vers le lieu du rendez-vous.
  A sept heures, Saint-Germain apparut, comme sortant de l’atmosphère, et Il m’accueillit à bras ouverts. De nouveau, Il me tendit une coupe de cristal, remplie cette fois d’un liquide clair et étincelant. Je le bus: son goût ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu boire auparavant dans le monde physique, cela ressemblait à du pamplemousse glacé, peut-être, mais il était effervescent, et étincelait. Quand je le bus, une sensation semblable à une décharge électrique traversa mon corps, m’apportant le sentiment de son activité lumineuse dans chacune de mes veines.

  Saint-Germain donna à la panthère un petit gâteau marron qu’elle dévora rapidement. Immédiatement, ses poils se hérissèrent. Il me dit: « Votre amie ne tuera plus jamais le daim! », puis Il poursuivit: « Pour la présente expérience et instruction, il sera nécessaire que vous laissiez votre corps sur le flanc de la montagne, car vous n’avez pas suffisamment développé les pouvoirs intérieurs pour l’emporter avec vous là où nous allons. La panthère le gardera, et par surcroît de précaution, je placerai le manteau d’invisibilité autour des deux corps. Nous allons au Royal Titon. Venez! »
  Aussitôt, je me retrouvai dans un corps subtil, habillé d’un riche vêtement fait d’une substance lumineuse et dorée. « Observez bien la matière dont vous êtes vêtu, me dit-Il, la substance qui compose ce vêtement a certaines qualités particulières dont l’une est de vous permettre de soulever et de transporter des objets physiques. Le vêtement lui-même possède de l’énergie électronique et permet de transporter des objets comme avec la force du corps physique. C’est la première fois que les Grands Maîtres de Lumière permettent l’emploi de cette activité phénoménale sur cette planète. »
  Pour le bénéfice du lecteur, je tiens à souligner que le corps qui m’a servi dans cette expérience fonctionnait dans les quatre dimensions et me donnait la possibilité de sentir et de manier les objets solides du monde physique comme un corps physique ordinaire.

  Nous atteignîmes bientôt le sommet d’une montagne majestueuse, qui se dresse comme une sentinelle au-dessus d’un des plus beaux sites des États-Unis. De vastes forêts s’étalaient en dessous de nous et de grandes chaînes de montagne et leurs richesses minières encore inconnues s’étendaient aussi loin que l’œil pouvait voir. Nous nous dirigeâmes vers un point où d’énormes blocs de pierre jonchaient le sol, comme si des géants les avaient amoncelés au cours d’une bataille. Saint-Germain toucha un de ces blocs: aussitôt, l’énorme masse bascula, s’écartant d’un peu plus d’un mètre de sa position initiale. Il me fit signe de le suivre. Nous entrâmes dans une sorte de grotte et, à ma grande surprise, nous nous trouvâmes devant une grande porte de bronze.
  « Ceci date d’avant la chute de l’Atlantide, donc de plus de douze mille ans », me dit-Il. Il passa devant, pressa certains points sur la porte et la grosse masse de bronze, qui devait bien peser plusieurs tonnes, s’ouvrit lentement, découvrant une entrée spacieuse. Un escalier taillé dans le roc s’enfonçait dans le sol. Nous descendîmes une soixantaine de mètres et pénétrâmes dans une pièce circulaire. Saint-Germain la traversa, se dirigeant à l’opposé de l’escalier vers une porte. Il y posa sa main droite: elle s’ouvrit et nous nous trouvâmes devant l’entrée d’une cage d’un ascenseur en forme de tube. L’intérieur semblait être fait en argent givré. En réponse à ma pensée, Il dit: « Oui! Plus dur et plus solide que l’acier: indestructible! »
  Un disque plat, du même métal, qui épousait parfaitement la dimension du tube, s’éleva jusqu’au niveau du sol. La plate-forme était entièrement contrôlée et manœuvrée par le Maître. Il prit place et je Le suivis. La porte se ferma et nous commençâmes à descendre. La descente fut longue et lente. Enfin la plate-forme s’arrêta devant une autre porte de bronze, d’un tout autre modèle cette fois. « Nous avons parcouru six cent vingt mètres vers le cœur de la montagne », précisa-t-Il comme nous sortions du tube.

  La pièce où nous entrâmes avait une disposition très particulière: de forme oblongue, elle s’étendait d’Est en Ouest, et les coins Nord-est et Nord-ouest étaient en pans coupés. Ce devait être une sorte d’antichambre, ou une chambre de réception. La lourde porte de bronze de l’ascenseur s’ouvrait dans le mur Nord-Est.
  Sur le mur Nord se trouvaient deux portes de bronze qui donnaient accès à une grande salle d’audience, et sur le mur Nord-ouest se trouvait une autre porte de bronze, toutes ces portes étaient identiques à celle par laquelle nous étions entrés. A l’opposé, sur le long mur sans brisure du Sud, une immense tapisserie était suspendue. Elle était faite dans une matière tout à fait inusitée: le tissage en était très grossier, mais le fil ou la fibre étaient aussi doux que du poil de chameau. Sur un fond d’une couleur crème très délicate, se détachaient deux personnages grandeur nature qui représentaient deux Êtres Divins, majestueux et puissants. Celui de droite était masculin et celui de gauche féminin. Tous les deux indiquaient, par leur attitude, qu’ils avaient le pouvoir de commander et de se faire obéir par les forces cosmiques. Le personnage masculin portait un long manteau d’une riche matière bleu saphir, bordé et richement brodé d’or. De toute évidence, c’était un manteau d’apparat, symbole d’autorité. Sous le manteau, sa tunique d’or avait une apparence métallique. Un soleil de rubis, diamant, saphir et émeraude couvrait sa poitrine. La taille était serrée par une ceinture de joyaux d’où descendait un panneau d’environ trente centimètres de long, qui était, lui aussi, incrusté des mêmes pierres précieuses. La tunique descendait jusqu’aux genoux, et son bord inférieur portait une bande de dix centimètres abondamment brodée de soie aux couleurs des joyaux. On avait l’impression que les vêtements étaient lumineux par eux-mêmes. Les pieds étaient revêtus de bottes souples à lacets, en cuir doré, qui montaient jusqu’aux genoux. Elles étaient ornées et lacées par des cordons bleu saphir. Une bande d’or d’environ quatre centimètres passait par le milieu du front et retenait des cheveux dorés et ondulés qui pendaient jusqu’à quinze centimètres en dessous des épaules.
  Le teint était très clair, presque rose, et les yeux étaient d’un bleu violet très profond. Les doigts de la main gauche reposaient légèrement sur le cœur et la main droite, levée, tenait une baguette de cristal lumineux, un autre symbole de puissance et d’autorité. L’extrémité inférieure de la baguette était pointue et, sur l’extrémité supérieure, on voyait une sphère de sept centimètres et demi de diamètre d’où émergeaient des rayons d’une lumière blanche étincelante.
  On ressentait immédiatement que le personnage représenté-là maniait un pouvoir gigantesque, et qu’il était l’autorité de certaines forces cosmiques très puissantes. L’ensemble suggérait en même temps la pleine jeunesse et la sagesse des âges qui se lisait dans ses yeux.

  Le personnage féminin portait un manteau d’apparat d’un violet profond, bordé d’une broderie d’or comme celle de son compagnon. La robe, faite dans une matière souple, dorée et brillante, descendait presque jusqu’au sol; le fil employé pour le tissage de la tapisserie pour représenter les vêtements devait être le même que celui qui avait été employé pour les originaux. Le personnage portait une ceinture de joyaux avec un panneau qui descendait jusqu’à environ cinq centimètres en dessous des genoux; elle était incrustée des mêmes joyaux que la ceinture du personnage masculin. Seule la pointe de la sandale droite, faite de cuir d’or, était visible. La coiffure était une simple bande d’or, et les yeux étaient aussi d’un bleu violet profond, mais plus clairs que ceux de son compagnon, alors que les cheveux, blonds, descendaient jusqu’aux genoux.
  Sur la poitrine, suspendue par une chaîne d’or, pendait une large étoile à sept branches taillée dans un seul diamant. Dans la main gauche, elle tenait une sphère de cristal de quinze centimètres de diamètre, et dans la droite, levée comme celle de son compagnon, elle tenait un sceptre d’une forme étrange: les deux tiers inférieurs étaient en or et se terminaient par une pointe en forme de lance, le tiers supérieur semblait être fait dans du cristal très lumineux et, au sommet du sceptre, il y avait une figure semblable à une fleur de lys dont le pétale du milieu, très long, se terminait par une pointe formée par la rencontre de ses quatre facettes. Le pétale recourbé sur la droite était d’une belle teinte rose et celui de gauche d’un beau bleu saphir profond, celui du milieu avait la pureté du cristal, le tout était transparent et lumineux. Les portions d’or et de matière semblable au cristal se raccordaient parfaitement car n’y avait aucune démarcation entre les deux substances. Le sceptre symbolisait les trois activités de la force créatrice.
  La sphère de cristal de la main gauche représentait, elle, la perfection non manifestée du futur dans l’activité cosmique. Les deux sceptres indiquaient la concentration et la direction de la force créatrice dans la substance universelle, en vue d’une manifestation déterminée. Ces Êtres étaient très beaux et lumineux, même dans la tapisserie et je me demandais comment ils pouvaient être en réalité.

  Saint-Germain m’attendit patiemment tout le temps que j’étudiai cet ensemble, et j’étais réellement fasciné par la magnificence de tout l’ouvrage. « Ces deux Grands Ëtres sont les fondateurs de ce Centre Spirituel », me dit-Il quand nous passâmes par la porte de bronze de droite, pour entrer dans une vaste pièce. C’était de toute évidence une salle de réunion destinée à certaines cérémonies sacrées. Toute l’atmosphère respirait le luxe et la beauté. Les mots me manquent pour rapporter ce que mes yeux contemplèrent et ce que je ressentis. Il me fallut quelques instants pour m’accoutumer à ce spectacle éblouissant et à toute la splendeur qui m’entourait.
  La pièce avait au moins deux cents pieds de long (66m), cent de large (33m) et le plafond était haut de cinquante (16m). Elle était éclairée d’une lumière blanche très douce. Saint-Germain m’expliqua que cette lumière était produite par une force omniprésente que les Maîtres utilisent comme source de lumière, de chaleur et d’énergie. Les murs latéraux et l’extrémité de la pièce étaient en onyx blanc jusqu’à une hauteur de vingt pieds (6m) et là où cette formation cessait, les architectes avaient taillé à travers une grade veine d’or vierge d’environ deux pieds de large (60cm). Les murs latéraux étaient en grande partie du granit bleu clair, mais autour de l’extrémité par où nous étions entrés la structure naturelle se changeait en un granit rose d’une qualité encore plus belle; la surface des murs, du plafond et du sol avait été parfaitement polie, par un procédé de toute évidence remarquable.
  Le plafond était en plein cintre et s’élevait à dix pieds (3,5m) au-dessus des murs latéraux; un motif incrusté, très original, le décorait: au centre on voyait un disque d’or d’au moins douze pieds (4m) de diamètre, au centre encore brillait une étoile à sept branches dont les extrémités touchaient la circonférence du disque; l’étoile était en diamants jaunes dont la masse compacte étincelait comme l’or; autour de ce soleil central se trouvait d’abord un anneau rose, puis un anneau d’un violet intense; larges de douze pouces chacun (30cm), ces anneaux formaient un champ de lumière très net autour de l’étoile; la lumière se détachait du fond d’or givré et projetait vers le bas des rayons d’une lumière cristalline étincelante; sept disques de deux pieds (60cm) de diamètre, aux couleurs de l’arc en ciel, étaient disposés autour du motif central pour figurer les planètes de notre système solaire; la surface de chaque disque paraissait aussi douce que du velours et, pour les colorer, les tons les plus purs, les plus intenses, les plus positifs avaient été employés.
  Comme je l’appris plus tard, de Puissants Ëtres Cosmiques déversent à travers ces disques leurs puissants courants de force. Ces courants de force sont ensuite captés par les Grands Êtres d’Amour et de Lumière connus sous le nom de Maîtres Ascensionnés qui, à leur tour, les envoient vers l’humanité de notre Terre; ces Radiations affectent les sept centres dans la planète, dans la vie animale et végétale, et dans chaque corps humain par les glandes endocrines.
  Le reste du plafond formait un plan de réflexion, comme le ciel, éclairé par un clair de lune très brillant.
  A l’autre bout de la salle, à environ trente pieds au-dessus du sol (10m), un grand oeil d’au moins deux pieds de large (60cm) perçait le centre du mur. Ce symbole représentait ‘l’Œil de la Vision Totale Divine’, le Créateur connaissant, produisant et maintenant tout par cette Vision même. Une force formidable émane de cet Œil à certains moments, dans des buts bien définis. Je me demandais, en le contemplant, quelles seraient mes impressions si j’assistais à une de ces opérations.
  Sur le mur Ouest, à environ trente pieds du fond de la salle (10m) et s’étendant sur une longueur de soixante dix pieds (23m) et une hauteur de trente pieds (10m), se trouvait un panneau fait dans une substance précipitée. Il était encastré de deux pouces (5cm) dans le mur, formant une surface concave sur tout le pourtour. Il s’élevait à environ cinq pieds au dessus du sol (1,60m). Sa substance était comme un beau velours d’un bleu indigo très profond, mais ce n’était pas une étoffe. On aurait pu le comparer, plutôt, à une matière minérale. Ce n’est pas une substance en usage dans le monde extérieur de l’humanité, elle peut être et est parfois précipitée par les Maîtres Ascensionnés dans un but très spécial. Saint-Germain m’expliqua que ce panneau était un Miroir Universel précipité ici pour l’instruction des initiés et des membres d’un groupe intérieur d’Êtres très évolués. Ces Grands Êtres œuvrent sans cesse pour aider l’humanité de notre Terre à devenir des hommes et des femmes parfaits, capables de manifester dans leur vie extérieure une perfection et un pouvoir identiques à la Souveraineté de Jésus Christ.
  Il n’existe pas d’organisation extérieure de ces Êtres Parfaits. Ce n’est qu’en exprimant dans sa vie une perfection analogue, en corrigeant ses faiblesses et en adorant le Soi Divin Intérieur que l’on peut entrer en contact et s’associer avec Ceux qui servent à ce niveau élevé de réalisation.

  « Sur cet écran, me dit Saint-Germain, les Instructeurs projettent des scènes de la Terre, des enregistrements éthériques des activités sur Vénus ou de quelque autre endroit qu’Ils désirent rendre visible à leurs étudiants. Ces scènes ne sont pas seulement des images du passé et du présent, elles peuvent aussi représenter les activités d’un avenir éloigné. Vous assisterez à cela plus tard. »
Nous passâmes par la dernière porte à notre droite et entrâmes dans une pièce dont les dimensions étaient à peu près de quatre vingt pieds de long sur quarante de large et vingt de haut (26x13x7m), avec un plafond en plein cintre comme celui de la grande salle que nous venions de quitter. « Toute la surface de cette pièce est faite d’or givré et les veines pourpres et vertes en relief que vous voyez sur ces murs sont en substance précipitée », me dit-Il. A l’extrémité opposée et sur le mur latéral à notre droite, s’étendant du sol au plafond, se trouvaient des casiers d’un métal blanc qui ressemblait à de l’argent givré. Tous les casiers contenaient des boîtes du même métal qui reposaient sur des supports à billes. Des hiéroglyphes en relief sur chaque couvercle indiquaient les matières traitées dans chacun des quatre fuseaux contenus dans chaque boîte.
  Les fuseaux avaient au moins dix pouces de long (25cm); un ruban d’environ huit pouces de large (20cm), fait d’or laminé en alliage avec une substance qui le rendait résistant et pliable, et mince cependant comme une feuille de papier ordinaire, était enroulé sur chaque bobine. La longueur des rubans variait de sept à cinquante pieds (2,5 à 16m), et chacun portait des caractères, comme gravés dans l’or avec un stylet, et si parfaits qu’ils ressemblaient à de la cursive.

  « Vous trouverez dans ces archives l’accomplissement de ma promesse, me dit Saint-Germain en indiquant une certaine section à l’extrémité du mur. Elles décrivent la cité, la contrée et la civilisation qui fleurissaient jadis à l’emplacement actuel du Désert du Sahara. Vous étiez alors mon fils et j’étais le souverain de cet Empire. Cette pièce contient les archives de nombreuses contrées, et l’histoire de la naissance comme de la chute de nombreuses civilisations. » Me tendant un des rouleaux, Il en détacha le lien et je constatai, à mon grand étonnement, que je pouvais en lire le contenu. « Je vous rends capable de cette lecture, continua-t-Il, en élevant temporairement votre conscience et en réveillant la mémoire obscurcie, l’enregistrement antérieur de vos expériences vécues. Pour connaître Dieu et son Univers, il suffit d’entrer en contact avec l’enregistrement vivant de chaque forme. Toute forme contient de la Vie et, dans la Lumière qui en émane, se trouve l’enregistrement de tout son passé. N’importe qui peut s’entraîner à le découvrir et à le comprendre, s’il consent à donner son attention et son temps à la discipline personnelle qui est nécessaire pour apaiser la confusion qui règne dans l’activité extérieure de son expérience journalière. Ces archives éternelles sont indélébiles.
  « Dans des temps anciens, l’humanité manifestait la Perfection complète. Cet état primordial de la race est mentionné comme ‘le Jardin d’Eden’, ou ‘Edom’, qui signifie ‘Sagesse Divine’. Lorsque l’humanité dirigea exclusivement, et consciemment, son attention sur le monde physique des sens, la Divine Sagesse ou Activité Omnisciente de la Conscience s’estompa, et le Plan Divin Cosmique de la Vie Individuelle fut submergé. La Perfection, et le Contrôle conscient de l’humanité sur toute forme furent oubliés et disparurent.
« L’homme devint conscient de ses sens au lieu d’être conscient de sa divinité, et il produisit ‘cela’ qui était l’objet de son attention et de sa pensée constantes. Délibérément, et consciemment, il tourna le dos au Pouvoir et à la Perfection dont le Père l’avait gratifié au commencement. Il créa ses propres expériences, marquées par la carence, les limitations, et la discorde, de tous ordres. Il s’identifia avec la partie au lieu du tout et, naturellement, l’imperfection en résulta.

  « Toute imperfection dans l’humanité est le résultat du mauvais usage que fait l’individu de son Attribut Divin: le libre arbitre. Il s’oblige à vivre au milieu de ses propres créations jusqu’à ce que, par décision délibérée de l’activité extérieure de son mental, il dirige à nouveau son regard vers son Origine Royale, Dieu, la Source de Tout. Alors l’homme se rappelle ce qu’il fut et peut le redevenir à condition de diriger son regard vers son Archétype.
  « Ce que vous lisez dans ces rouleaux décrit la Vie et le peuple d’il y a 70 000 ans, comme vous les avez vus récemment. Au cours de nombreuses vies qui ne vous ont pas encore été révélées, vous avez beaucoup coopéré à la production de ces enregistrements. « 

  Nous traversâmes la Salle du Conseil et entrâmes par la porte opposée dans une pièce semblable, par les dimensions, à celle que nous venions de quitter. Deux pièces plus petites lui étaient contiguës au mur Nord. Dans la pièce la plus grande, couvrant presque entièrement les murs, on trouvait les mêmes compartiments de métal et les mêmes boîtes. « Ces chambres, dit Saint-Germain, ne contiennent que de l’or et des joyaux destinés à un usage spécial qui sera une bénédiction pour le monde entier dès que l’humanité aura surmonté son égoïsme effréné. »
  Ici, Il ouvrit une boîte pleine de pièces d’or, et continua son explication: « Ceci est de l’or espagnol perdu en mer. Voyant qu’il ne pourrait être récupéré, nous l’avons apporté ici par le pouvoir de certaines forces dont nous avons le maniement. Plus tard, à une époque qui approche rapidement, il sera de nouveau répandu dans le monde extérieur pour être utilisé.
  « Dans ces récipients, me dit-Il en m’indiquant une autre section, on trouve de l’or provenant des continents disparus de Mu et de l’Atlantide, des anciennes civilisations des déserts de Gobi et du Sahara, de l’Egypte, de la Chaldée, de Babylone, de Grèce, de Rome et d’autres. Si tout cet or était remis en circulation, il provoquerait des réajustements imprévus dans tous les secteurs. Ce ne serait pas sage de le faire à présent. La Sagesse et le Pouvoir infinis des Grands Maîtres Cosmiques, qui ont été les Gardiens de la race humaine depuis sa première apparition sur la Terre, dépassent la compréhension humaine.
  « Personne en ce monde n’a jamais accumulé de grandes richesses sans l’assistance et la radiation d’un Maître Ascensionné. Il arrive que certains individus amassent des richesses dans des buts bien définis: un surcroît de puissance est alors radié vers eux et leur procure une assistance personnelle. Une expérience de cette sorte est un test et une occasion d’intensifier leur lumière. Toute prestation exceptionnelle dans l’activité humaine est toujours atteinte grâce à l’Amour, la Sagesse et le Pouvoir surhumains d’un Maître Ascensionné qui a dépassé toutes les limitations du monde physique. Une réussite exceptionnelle est due à son Pouvoir supérieur et à sa Radiation.
  « En 1887, l’Assemblée des Maîtres Ascensionnés fonda une École dans les plans intérieurs dans le but d’instruire ceux qui avaient abusé de la richesse, en leur révélant complètement le résultat de leurs erreurs. On leur enseigne la Loi Universelle relative à l’emploi de la richesse; on leur montre les conséquences de leur influence sur les autres, qui perpétuent leurs idées fausses et leurs erreurs. Ils ont la complète liberté d’accepter ou de rejeter les preuves qui leur sont données, mais ils les acceptent toujours et mettent en pratique l’instruction qu’ils ont reçue. »
  Nous entrâmes ensuite dans les deux petites pièces qui étaient garnies de la même espèce de récipients, mais plus petite. Ils étaient remplis de joyaux de toutes sortes: diamants, rubis, perles, émeraudes et saphirs, tous classés par variété et quantité. En souriant, Saint-Germain se tourna vers moi et dit: « Maintenant, vous savez que le Grand Soi Divin est seul à posséder et à contrôler toutes les richesses, et vous le comprenez. Cette ‘Présence’ désigne des Gardiens pour ses trésors sur tous les plans de la Vie; que ces trésors soient la Lumière, la Sagesse, la Substance ou les richesses matérielles. Je vois que vous êtes calme et pondéré tandis que vous examinez cette phase de notre activité et c’est bien. Ceci prouve votre force intérieure et montre que vous êtes maintenant prêt pour ce qui va s’accomplir, aussitôt que vous serez préparé extérieurement. Le temps est proche, Je puis vous l’assurer.
  « Vous avez reçu la preuve que, en réalité, c’est Nous qui administrons l’Opulence du monde, et Nous l’utilisons comme test pour mesurer la force d’âme d’un individu. Elle est toujours un prêt remis à ceux qui devraient toujours être assez forts pour l’utiliser constructivement mais peu, très peu, triomphent dans cette épreuve à cause des tentations qui existent dans le monde aujourd’hui. Nous pouvons, si Nous le voulons, élever le plus humble des Enfants de Dieu ayant une préparation suffisante à la Richesse, l’Opulence, la Puissance, à n’importe quelle situation proéminente si, par ce moyen, Nous pouvons aider la masse. »

  Nous examinâmes encore plusieurs récipients remplis d’autres joyaux puis nous revînmes sur nos pas jusqu’à la Salle du Conseil. Regardant vers la porte par où nous étions entrés au début, je vis mes bien aimés, Lotus et notre fils, conduits par un Maître que Saint-Germain me présenta comme étant Amen Bey. Nos salutations échangées, on nous conduisit vers des sièges placés devant le panneau du mur oriental. Par groupes de trois à douze, les Bénis du Chœur des Maîtres Ascensionnés arrivèrent. L’assistance finit par comprendre soixante dix personnes.
  Un grand calme nous envahit, et pas un souffle ne rompait le silence de l’attente. Une boule de lumière, blanche et douce, apparut devant le panneau. Son éclat et sa taille atteignirent une forme ovoïde d’au moins sept pieds (2,5m) de haut. Comme sorti de la Lumière elle-même, un Être Glorieux s’avança. Il était de haute taille, plein de majesté et de puissance. Il fit un signe unissant l’infini et le fini et, d’une voix qui faisait vibrer chaque atome de l’âme et du corps, il nous demanda si nous étions prêts.
  Une lumière éclatante jaillit de la substance qui composait le panneau, le transformant en un miroir de lumière vivante. Au bout d’un moment, il devint comme une atmosphère d’une clarté cristalline, qui fit place ainsi à un écran cosmique sur lequel pouvaient être projetées des images vivantes dans toutes les dimensions, sans limitation de l’espace observable. Il était évident que l’intelligence qui dirigeait cette opération pouvait faire apparaître sur cet écran tout ce qui était du passé, mais aussi tout ce qui avait trait à l’avenir.
  Les premières scènes projetées se rapportèrent au continent de Mu, à l’activité et aux accomplissements de son peuple, et à son degré de civilisation. Ceci couvrait une période de plusieurs milliers d’années. Des évènements se produisirent ensuite, qui furent certainement des causes de terreur pour les habitants de ce pays. Un cataclysme survint qui déchira la surface de la Terre et provoqua un effondrement total. L’ancienne Terre de Mu disparut sous les flots de ce qui est maintenant l’Océan Pacifique et elle y repose encore aujourd’hui. Un jour, elle remontera à la surface pour recevoir à nouveau la lumière du soleil.
  Nous vîmes ensuite le grand continent de l’Atlantide, qui couvrait la majeure partie de ce qu’on appelle aujourd’hui l’Océan Atlantique, croître en beauté, en sagesse et en puissance. En ce temps-là, l’Amérique Centrale et ce qui est aujourd’hui l’Europe étaient reliés par la terre ferme. Les choses accomplies alors furent remarquables mais, de nouveau, le mauvais usage que fit le peuple de la Glorieuse Énergie Divine provoqua sa chute et, le déséquilibre grandissant, la surface de la Terre fut à nouveau déchirée par un cataclysme.
  Il ne resta, au milieu de l’océan, qu’une petite partie de l’Atlantide qui formait une grande île sans contact aucun avec le reste du monde civilisé. Un second cataclysme fit disparaître les parties orientale et occidentale de l’île, laissant subsister une autre île qui s’appelait Poséidon. Elle avait été le cœur du monde civilisé de cette époque et des préparatifs furent faits pour préserver ses activités les plus importantes, pour former un foyer central qui permettrait de poursuivre le travail non encore terminé. Un haut degré de perfection avait été atteint à la fois matériellement et spirituellement.
Dans ce cycle, le développement mécanique connut un grand essor, et l’une de ses plus remarquables expressions fut sa navigation aérienne. Les transports aériens du monde moderne sont très primitifs comparés à ceux de l’Atlantide. Les Grands Maîtres de Lumière et de Sagesse inspirèrent, instruisirent, protégèrent le peuple de Poséidon, et lui révélèrent un savoir avancé dans tous les domaines de l’activité humaine.
  Une grande partie de ce peuple devint consciente du Pouvoir Divin inhérent à chaque être mais, encore une fois, le côté humain de leur nature ou activité extérieure usurpa la Grande Energie. L’égoïsme, l’abus des connaissances et de ce Pouvoir transcendant dépassèrent toutes limites. Les Maîtres de l’Ancienne Sagesse virent qu’un autre foyer de destruction se formait et qu’un troisième cataclysme menaçait. Ils avertirent les habitants à plusieurs reprises, comme précédemment, mais, seuls, ceux qui servaient la Lumière en tinrent compte.
  De grands immeubles en matériaux impérissables furent construits et les archives séculaires y furent placées. Le tout, hermétiquement scellé, repose encore à l’heure actuelle, dans un parfait état de préservation, sur le lit de l’Océan Atlantique. Ces archives seront amenées au jour par les Grands Etres qui ont dirigé et protégé toute l’opération, et la grande civilisation de l’Atlantide ne sera donc pas complètement perdue pour l’humanité. En plus de la préservation de ces archives, de grandes richesses, principalement en or et en joyaux, ont été transférées en lieu sûr. Elles continueront à être gardées pendant des siècles, et seront utilisées dans un âge à venir pour l’avancement de générations à naître.
  Le cataclysme final arriva et le dernier fragment d’un empire mondial sombra dans l’océan pour s’y purifier. Le souvenir de l’Atlantide et de son peuple, contrairement à celui de la Terre de Mu, n’a pas été complètement effacé de l’histoire de l’humanité. Au contraire. Des allusions nombreuses et diverses y ont été faites au cours des siècles. Depuis cette disparition, 12 000 ans se sont écoulés et, néanmoins, des fragments d’information sont arrivés jusqu’à nous par les canaux les plus inattendus. Les mythes et les légendes se référant à l’Atlantide abondent, et ils ont été de tous temps deux des moyens qui ont permis de préserver le souvenir de certaines conditions ayant régné sur la Terre dans des âges révolus. Des preuves indiscutables de l’existence de l’Atlantide seront données en temps voulu, et le haut degré de sa civilisation sera confirmé par l’océanographie, la géologie et d’autres données scientifiques.

  Des scènes des anciennes civilisations du Gobi et du Sahara défilèrent devant nos yeux, nous montrant l’apogée et le déclin de leurs principales activités. La chute de ces civilisations ne fut pas due à des cataclysmes, mais à l’invasion de hordes d’âmes primitives qui se sont incarnées dans ce cycle.
  Vinrent ensuite des scènes de l’Égypte, son ascension et sa chute, cette dernière provoquée par le mauvais usage délibéré du savoir et du pouvoir. L’orgueil intellectuel et le libertinage étaient généralisés. Ils entraînent toujours la chute individuelle ou la chute des masses.
  L’Égypte avait atteint un très haut degré de perfection par le juste usage du savoir et du pouvoir. Ceci exige toujours l’humilité, l’obéissance de l’intellect au Soi Divin Intérieur, le contrôle absolu et inconditionnel de la nature inférieure chez ceux qui recherchent ces dons, s’ils désirent éviter la destruction. Les âmes incarnées en Égypte pendant son déclin ne manquaient pas de développement, comme celles qui ruinèrent les civilisations du Gobi et du Sahara, elles avaient acquis au contraire l’emploi conscient du savoir et du pouvoir. Elles en abusèrent délibérément. De tels abus n’ont rien à voir avec la Sagesse: ceux qui sont les Héritiers Éternels de cette Majestueuse Déesse doivent être à jamais au-dessus de toute tentation de ce genre. La Sagesse est ‘le juste usage de tout ce qui est en manifestation’, et celui qui comprend cette vérité immuable et évidente est une Porte Ouverte pour tout le Bien de la Création.
  Il n’est pas juste d’appeler l’Égypte une Terre de ténèbres car, dans son premier cycle, elle répandit une très grande lumière, et il en sera encore ainsi dans le futur.

  La scène suivante nous montra l’ascension et la chute de l’Empire Romain. Quand les ténèbres et la dégradation de ces siècles eurent atteint leur point culminant, Jésus apparut, déversant Sa Lumière Éclatante et Son Amour en tant que Christ: par Sa Transfiguration, Sa Résurrection et son Ascension, Il répandit un tel Flot de Perfection Divine sur la Terre que jamais plus des ténèbres aussi profondes ne pourront submerger l’humanité à aucune période. L’enregistrement éthérique de Sa Vie dans l’atmosphère de cette planète est éternellement actif, comme un Aimant qui attirera l’humanité vers une Perfection semblable.
  La venue du Christ fut une initiation pour le peuple de la Terre et un Ordre Cosmique d’envoyer le Pouvoir de l’Amour Divin dans toutes les activités futures. Par l’Expansion de Son Amour à toute la Terre dans son cycle le plus obscur, Il donna naissance au Christ Enfant dans chaque être. Il raviva en tous l’Archétype Cosmique et révéla le Plan Divin pour l’Âge à venir. C’est le décret pour la souveraineté sur toutes choses finies par le Christ en pleine stature dans chaque être humain.

  Vint ensuite le règne de Richard Cœur de Lion en Angleterre. L’humanité actuelle soupçonne peu, ou pas du tout, l’activité spirituelle de ces années. L’activité de la Lumière, qui provoqua l’enthousiasme de Richard et sa participation aux croisades, mit en jeu dans ses successeurs et dans le peuple de l’époque certaines forces que les Maîtres Ascensionnés employèrent sur des niveaux intérieurs de conscience.
  Puis vinrent des images de la première guerre mondiale en Europe, qui nous révélèrent les activités qui la produisirent. Très peu de personnes en connaissent ces causes véritables et cela vaut mieux: la chose est trop destructive à contempler pour la conscience. Rien de beau ni de bon ne peut être gagné quand on dirige l’attention sur la guerre. C’est probablement pour cette raison que la période allant de Richard à la première guerre mondiale ne fut pas projetée. Ici, l’Activité des Maîtres Ascensionnés nous fut révélée, et nous Les vîmes dissoudre la cause et la plus grande partie de la force vive accumulée en vue de déclencher le récent conflit. Ils accomplirent cela en centrant et en dirigeant consciemment d’Énormes Rayons de Lumière, dont le Pouvoir de consumation et de transmutation est trop stupéfiant pour qu’Ils puissent être décrits. Ces Êtres Parfaits avaient prévu le moment cosmique qui leur permettrait d’accomplir envers l’humanité ce Service d’Amour, attendu depuis longtemps, et dont l’humanité a encore très peu ou pas d’idée.
  Ces images remarquables continuèrent et nous révélèrent des activités concernant un lointain avenir et affectant toute la Terre. Elles nous montrèrent les profonds changements qui doivent se produire à la surface de la Terre, l’un des plus importants concernant les progrès de l’Amérique du Nord. Le Plan Divin pour l’Amérique du Nord est un état d’intense activité dans la paix, la beauté, le succès, la prospérité, l’illumination, et la souveraineté spirituelles. Elle doit porter la Lumière du Christ, être un guide pour la Terre, car l’Amérique est le cœur du Nouvel Âge d’Or qui, déjà, touche notre horizon. La majeure partie de la Terre d’Amérique du Nord subsistera pendant très longtemps. Ce fait est connu depuis des milliers d’années, en fait depuis deux cent mille ans.

  Les images continuèrent à défiler pendant trois heures, nous montrant des scènes et des activités qui, en grande partie, ont entièrement échappé à la transcription des historiens et au monde de la science à cause de leur très grande antiquité. Aussi beaux et surprenants que soient nos films cinématographiques, ils ne sont que des amusements d’enfants comparés aux images réelles, vivantes, parlantes, révélées sur l’écran cosmique. Cet écran permet d’observer la cause cosmique des évènements et des situations terrestres, aussi ceux qui étaient présents recevaient-ils un enseignement d’une portée exceptionnelle. Cette instruction sur les plans intérieurs est d’une grande utilité pour les étudiants.
  A la fin de la séance, Saint-Germain nous présenta au Grand Maître Lanto, qui s’était manifesté à nous au sein de la Lumière, puis aux soixante-dix Maîtres présents. « Ce sera pour nous une grande joie, dit Lanto en se tournant vers nous, lorsque vous serez prêts à nous rejoindre dans le Service conscient du glorieux travail que nous allons accomplir. Cette possibilité vous est offerte à cause des grandes victoires que vous avez remportées sur le moi personnel et sur le monde extérieur. Le temps est proche où vous aurez le privilège de constater combien ces victoires sont importantes. Chaque jour, acceptez totalement la Glorieuse Présence Active de Dieu en vous et vous ne connaîtrez aucun échec. Celui qui cherche sincèrement la Lumière est toujours connu des Maîtres Ascensionnés. Au Jour de l’An, nous nous rencontrerons à nouveau: Nous aurons ici douze invités de Vénus, c’est notre désir que vous soyez présents. Saint-Germain et Amen Bey seront vos mentors. »
  Il leva la main. Tous se turent et reçurent la bénédiction d’Amour de Lanto avant de retourner à leurs champs respectifs de service. La plupart disparurent en quelques instants, les autres s’en allèrent par l’ascenseur.

  « Mes Chers Enfants, Je vois que vous avez oublié l’heure: il est trois heures du matin », remarqua Saint-Germain, et Il se tourna vers Lotus et notre fils pour leur dire au revoir. Ils m’embrassèrent et se dirigèrent vers le hall d’entrée alors que nous prenions la porte de droite. « Je désire vous montrer autre chose avant que nous ne partions, me dit-Il. Tenez! Voici un ensemble d’instruments de musique tout à fait inusités, et qui sont utilisés dans un but spécial. Ils ont été construits, en effet, de façon à posséder un timbre particulier que nous utilisons pour notre travail. » Il se dirigea vers le clavier d’un orgue et continua: « Voici ce qui vous paraît être un orgue sans tuyaux, mais les tuyaux, qui sont beaucoup plus petits qu’à l’accoutumée, sont dissimulés dans l’orgue. Le timbre de cet instrument est supérieur à tout ce que la Terre connaît jusqu’ici dans l’ordre musical. Cet instrument sera utilisé dans le monde extérieur dès que le Nouvel Âge d’Or se déploiera. »
  Nous examinâmes quatre harpes merveilleuses, légèrement plus grandes que celles dont nous nous servons dans le monde d’aujourd’hui. Saint-Germain s’assit près de l’une d’elles et toucha quelques cordes, nous donnant ainsi une idée de leur timbre. Cela me parut être la musique la plus merveilleuse que j’aie jamais entendue. « Cette harpe est une surprise en réserve pour notre Bien Aimée Lotus, dit-Il, car la veille du Jour de l’An, dans ce Centre, vous entendrez ces quatre harpes jouées par d’éminents artistes. »
  Nous achevâmes d’inspecter la pièce et sortîmes par la porte du mur Nord-Ouest. Ensuite, au lieu de nous faire sortir du Centre comme nous y étions entrés, Saint-Germain ouvrit une petite porte sur la gauche, et nous passâmes par un tunnel dont les murs étincelaient comme une formation cristalline. Ils s’éclairèrent par la Lumière Blanche qu’Il avait l’habitude de produire en agissant sur la substance électronique autour de Lui. Nous marchâmes rapidement et arrivâmes par le tunnel à une porte de bronze qui s’ouvrit à son toucher. Nous nous retrouvâmes sous le ciel étoilé.

  Pendant un instant, nous restâmes en parfait silence, puis nous nous élevâmes à cinq cents pieds au-dessus du sol (165m) et voyageâmes rapidement à travers l’espace. En quelques instants nous nous retrouvâmes auprès de mon corps physique, toujours gardé par la panthère, sur la pente du Mont Shasta. J’avais été absent vingt deux heures et, levant les yeux, je vis l’aube pointer au-dessus de l’horizon.
  « Voici votre déjeuner », annonça Saint-Germain, et Il me tendit la coupe de cristal qui contenait un liquide effervescent d’une blancheur opaline. « Ce breuvage est à la fois fortifiant et rafraîchissant, et vous allez jouir de votre marche matinale: votre corps a besoin de mouvement et d’exercice. Je sens un trouble dans votre esprit, ou du moins un manque de clarté dans votre conscience.
  – Oui, répondis-je, un certain sujet retient mon attention depuis quelques temps. Il s’agit de la visualisation. Qu’est-ce que la véritable visualisation et que se passe-t-il quand on visualise?
  – La véritable visualisation est un Don, un Attribut de Dieu: c’est le Pouvoir de la Vision agissant dans l’intelligence de l’homme. Quand on se représente en esprit, consciemment, un désir que l’on voudrait voir comblé, on emploie l’un des plus puissants moyens qu’il soit donné à l’homme pour amener son désir dans sa visible et tangible réalité. Il existe beaucoup de confusion et d’incertitude dans la plupart des esprits au sujet de la visualisation. Tout d’abord, soyons certains qu’aucune forme ne fut jamais réalisée nulle part dans l’Univers, sans que quelqu’un en ait consciemment créé et maintenu l’image dans sa pensée. Chaque pensée contient une image de l’idée dont elle procède. Même une idée abstraite contient une image spéciale, ou du moins l’image du concept mental que quelqu’un s’en est créé.
  « Je veux vous donner un exercice par lequel vous pouvez développer consciemment, contrôler et diriger vos visualisations en vue d’un accomplissement déterminé. Il y a plusieurs phases dans cette méthode que chaque étudiant pourra employer en tous temps et en tous lieux. Ce procédé amène des résultats visibles et tangibles quand il est réellement appliqué.
  « La première phase consiste à se fixer, à s’établir d’une façon déterminée sur un plan nettement arrêté ou un désir à réaliser. Dans ceci, voyez toujours que ce soit dans un but constructif, honorable, digne de votre temps et de vos efforts. Examinez scrupuleusement votre mobile avant d’amener une telle création à sa réalisation. Votre but doit être honnête à la fois envers vous-même et envers autrui. Il ne faut pas qu’il soit un caprice, une fantaisie, une lubie, ou simplement la satisfaction d’un appétit des sens physiques. Rappelez-vous qu’il y a une grande différence entre l’usage, le désir et l’appétit: l’USAGE est l’exécution, l’accomplissement de la Grande Loi Universelle du Service; le DÉSIR est l’expansion, l’épanouissement de l’Activité Divine à travers laquelle la Manifestation de Dieu est constamment soutenue et atteint Sa Perfection; l’APPÉTIT est seulement une habitude établie par la continuelle satisfaction de nos désirs physiques, et c’est seulement de l’énergie concentrée et qualifiée par des suggestions du monde extérieur, par le moi, la personnalité.
  « Assurez-vous, aussi, de ne pas cacher un sentiment intérieur qui vous ferait vous réjouir d’un bénéfice aux dépens d’autrui. Un véritable Étudiant, le seul qui aura un résultat tangible par cette méthode, prend les rênes dans ses mains et détermine, décide, décrète de discipliner, de contrôler consciemment son ‘moi humain’. Il choisit ce qui doit être ou ne pas être dans sa sphère d’action et, par le processus de visualisation, dans sa pensée, il dessine l’image d’un plan de vie déterminé, le maintient dans son mental et l’amène en manifestation.
  « La deuxième phase consiste à exprimer votre plan avec des mots, aussi clairement et d’une manière aussi concise que possible. Écrivez-le; ainsi vous faites un enregistrement de votre désir dans le monde visible et tangible.
  « La troisième phase consiste à fermer les yeux, à évoquer en pensée une image mentale de votre désir ou de votre plan, dans son accomplissement, sa réalisation, sa parfaite condition et activité.

  « Méditez le fait qu’il vous est possible de créer et de voir une image en pensée, ayez conscience que cela est l’Attribut de Dieu, Son Pouvoir de Vision agissant par vous. Acceptez que votre pouvoir d’imagination n’est autre que l’Omniscience Divine agissant par vous. L’Activité de la Vision et le Pouvoir de Créer sont les Attributs de votre Soi Divin, que vous percevez et sentez en vous-même à chaque instant. La Vie et le Pouvoir Divin sont en Action dans votre conscience afin de propulser dans votre entourage l’image dont vous gardez la vision et le sentiment vivants en vous. Rappelez constamment à votre intellect que le pouvoir de l’imagination est un Attribut Divin: c’est la Pouvoir de la Vision. Le Pouvoir de sentir, d’éprouver et de vivre en union avec une image parfaite est un Pouvoir Divin.
  « La substance employée pour donner une force à votre image et à votre plan est ‘la Pure Substance Divine’, ainsi vous devez en conclure que c’est Dieu Seul qui est l’Auteur, qu’Il est l’Acte et l’Action, qu’Il est l’Accomplissement de chaque forme constructive qui ait jamais été amenée en manifestation.
  « Si vous vous servez de ces trois phases constructivement, il est impossible que votre plan ne se manifeste pas dans votre monde visible. Pendant la journée, relisez aussi souvent que possible la rédaction que vous avez faite de votre plan ou désir, et faites-le toujours avant de vous endormir car, alors, l’image laisse une impression profonde dans votre conscience humaine et y demeure, sans être troublée, pendant les heures de sommeil. L’image est ainsi profondément enregistrée dans votre mental extérieur, ce qui permet qu’assez de force soit engendrée et accumulée pour la propulser dans l’expérience de la vie extérieure. Vous pouvez emporter de cette façon tout désir ou image dans votre conscience lorsqu’elle entre dans le Grand Silence pendant le sommeil. Dans ‘le Cœur du Grand Silence’, l’image se charge de la Toute-puissance et de l’Activité Divines.

  « Sous aucun prétexte vous ne devez discuter avec autrui ou lui révéler quoi que ce soit concernant votre désir ou activité de visualisation. Ceci est un impératif absolu. Ne parlez pas non plus, ni tout haut, ni tout bas, avec vous-même, concernant votre vision. Plus grande est l’accumulation d’énergie engendrée par votre visualisation, votre contemplation et le sentiment de réalité de votre image, plus rapide sera sa manifestation dans votre expérience extérieure. Des millions de désirs, ambitions ou idéaux se seraient manifestés dans l’expérience extérieure de certaines personnes si elles n’en avaient pas discuté avec leurs amis ou leurs connaissances.
  « Lorsque vous prenez la détermination de déclencher une expérience par l’emploi conscient de la visualisation dirigée, vous vous identifiez avec la Loi de Dieu, la Loi de l’Unique qui ne connaît pas d’opposition. Vous devez prendre votre décision et la maintenir de toutes vos forces. Cela signifie que vous prenez une décision irrévocable et que vous devez vous y maintenir. Dans ce but, sachez et sentez que c’est Dieu qui sait, que c’est Dieu qui sent, que c’est Dieu qui manifeste et qui contrôle toutes choses concernant votre plan. C’est la Loi de l’Unité, de Dieu, et de Dieu Seul.
  « Jusqu’au moment où ceci sera parfaitement compris par l’Étudiant, il n’y aura jamais aucune manifestation, car au moment où un élément humain entre en jeu, vous l’enlevez des Mains de Dieu et, naturellement, le plan ne peut se réaliser parce que vous le neutralisez par vos concepts humains de temps, d’espace, de lieu, et mille et une autre conditions imaginaires qui sont inconnues de Dieu.
  « Personne ne peut connaître Dieu aussi longtemps qu’il admet une force ‘opposée’ à Dieu, car en supposant que deux forces puissent agir simultanément, il en neutralise l’activité. Quant vous atteignez ce point de neutralisation, vous n’avez plus aucune qualité définie dans un sens ou dans l’autre: vous n’avez et ne pouvez donc avoir aucun des résultats que vous espérez.v »Quand vous reconnaissez Dieu l’Unique, la Perfection se manifeste instantanément, car il n’y a rien qui s’y oppose ou qui la neutralise, pas d’intervention de l’élément temps et, dans ces conditions, tout est accompli, rien ne peut s’opposer au Décret de Dieu. Personne n’améliorera ses conditions de vie tant qu’il ne désirera pas la Perfection, tant qu’il persistera à croire à un pouvoir opposé à Dieu, ou à l’existence de quoi que ce soit en dehors de Lui ou en Lui qui pourrait empêcher la Perfection Divine de s’exprimer.
  « Le fait d’accepter une chose inférieure à Dieu – au Tout Divin – constitue le choix délibéré de l’imperfection, et c’est ce choix qui a provoqué la chute de l’homme. Ceci est fait à dessein et réfléchi, parce que, en raison de son libre arbitre, l’homme peut à chaque instant choisir entre la perfection et l’imperfection. Soit dit entre parenthèses: il ne faut pas plus d’énergie pour se représenter la Perfection que pour se représenter l’imperfection.
  « C’est vous qui représentez le Créateur pour produire la Perfection dans votre entourage à la place que vous occupez dans l’Univers. Pour réaliser la Perfection et la Souveraineté, vous ne pouvez connaître et accepter que la Loi de l’Unique: l’Unité Divine existe et contrôle absolument tout dans l’Univers – vous êtes la conscience Individualisée de la Vie, de l’Unique, de la Suprême Présence de la Grande Flamme d’Amour et de Lumière. A vous seul appartient le choix et le pouvoir de décréter dans quelle forme vous allez investir votre vie, car vous êtes la seule énergie animant votre monde et votre sphère d’action.
  « Quand vous sentez ou quand vous pensez, une part de votre énergie vitale se détache de votre être pour soutenir votre création. Chassez de votre esprit tout doute et toute crainte concernant l’accomplissement de votre visualisation. Si des suggestions d’imperfection, qui ne sont que des émanations humaines, pénètrent vos pensées, vos sentiments ou votre conscience, immédiatement, substituez-leur la pleine reconnaissance que votre Soi Divin et votre entourage sont la Vie de Dieu l’Unique.

  « En dehors des périodes de visualisation, soyez complètement indifférent et sans inquiétude à leur sujet. Ne fixez aucune limite concernant le moment de la réalisation et vivez dans le présent. Adoptez cette discipline, pratiquez-la et vous disposerez d’un pouvoir d’action irrésistible qui ne peut et n’a jamais failli.

  « Rappelez-vous toujours que votre faculté d’imagination est d’origine divine:
  – vous êtes l’Intelligence Divine Directrice,
  – vous êtes le Pouvoir de Dieu en Action,
  – c’est votre Substance que vous manipulez et cette Substance est Divine.

  « Quand vous aurez compris cela et médité profondément et fréquemment sur le sujet, tout dans l’Univers se précipitera pour combler votre désir, pour exécuter votre ordre, pour produire la manifestation désirée, car elle est entièrement constructive et en accord avec le Plan Divin Original pour toute Vie Auto Consciente.
  « Si le moi extérieur accepte vraiment le Plan Divin, il ne peut y avoir ni délai, ni échec, car toute l’énergie dépensée est naturellement parfaite et se précipite pour servir son créateur. Il n’y a pas d’autre prédestination que la Perfection. Si votre désir ou votre vision sont constructifs, vous représentez Dieu – Dieu se réjouissant devant votre propre plan. La Vision de Dieu est un Décret ou un Commandement irrévocable de manifestation instantanée.
  « Dans la création de cette Terre et de ce Système de Mondes, Dieu dit: ‘Que la Lumière soit et la Lumière fut!’. Il n’a pas fallu des éons de temps pour créer la Lumière! Cette même Puissance de Dieu est en vous, maintenant, et quand vous visualisez et décrétez, ce sont les Dons de la Vision et du Verbe Créateur qui agissent en vous et par vous.
  « Si vous réalisez ce que ceci signifie vraiment, vous pouvez commander avec Sa Toute-puissance et Son Autorité, car vous êtes Sa Conscience de Vie. Il n’y a que l’Auto Conscience de votre propre Vie qui peut commander, visualiser, ou désirer un Plan Constructif et Parfait.
  « Tout plan constructif est une part du Plan Divin. Vous avez donc l’Assurance que c’est Dieu en Action qui commande: ‘Que ce désir ou ce plan soit manifesté maintenant, et c’est accompli!' »

  Ici, Saint-Germain s’arrêta de parler et, souriant, Il me dit au revoir et disparut de ma vue. Je pris le chemin du retour et la panthère se mit à trottiner à mes côtés. Elle était restée vingt quatre heures sans prendre aucune nourriture et elle ne tarda pas à s’élancer dans les bois, elle disparut à son tour dans les fourrés.
  Je continuai mon chemin et arrivai chez moi vers onze heures. Je passai le reste de la journée à méditer sur le sens profond des expériences que j’avais eu le privilège de vivre et qui, de manière inattendue, avaient complètement bouleversé ma conception de la Vie.

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