Chapitre VII : LE MESSAGE MYSTERIEUX.
« Je resterai encore pendant deux semaines avec vous, dit Saint-Germain, aussitôt que nous fûmes de retour à l’hôtel. Si vous le permettez, Je consacrerai chaque jour une partie du temps à votre instruction individuelle, car grâce à la Vision Intérieure Illimitée, Je prévois que vous en aurez besoin. Notre intervention dans les plans de la force sinistre et l’emprisonnement de ses instruments qui a eu lieu récemment à Washington a attiré l’attention de certaines forces sur vous, spécialement sur Gaylord et sur ce Frère (en me désignant). Vous avez, tous deux, certaines forces développées dans des vies antérieures, qui peuvent être utilisées de manière très remarquable. C’est la raison pour laquelle la force sinistre essaiera de vous frapper. Néanmoins, vous serez protégés de toutes les manières, et parfaitement gardés aussi longtemps que vous resterez maîtres de vous et libres de la colère, de la haine et de la peur. Voilà pourquoi Je veux vous donner un entraînement particulier en matière d’auto-protection.
« La chose la plus importante et la plus impérieuse dont vous devez toujours vous souvenir, est d’accepter complètement, et de réaliser, que la Puissante Présence AY AM est la Présence Magique, et qu’Elle est centrée, continuellement, en, au travers, et autour de vous. Vous avez vu votre Glorieuse Présence Divine de Lumière Etincelante, la Véritable Vie de votre propre Etre, pendant que vous étiez au ranch. Vous n’auriez donc aucune excuse de ne pas L’accepter complètement.
« L’activité extérieure de votre mental est comme un cheval rétif. Vous devez le dresser et le rendre parfaitement obéissant à votre Puissante Présence AY AM, en toutes circonstances. Pour ceux qui n’ont pas eu le Privilège de voir le Soi Divin, il pourrait y avoir une excuse – quoique la Présence parle toujours au travers du coeur, à chaque être humain qui naquit jamais en ce monde. Mais lorsqu’une personne a vu son Soi Parfait, la Radieuse Lumière Divine, il n’y a plus de raison pour ignorer, plus tard, cette Présence.
« Lorsque Sa Forme et Sa Lumière ont été enregistrées dans l’activité extérieure du mental, la personne peut, à tout moment, se rappeler consciemment et à volonté cette Image par la vue et, de nouveau, projeter ce Pouvoir sur tous les problèmes terrestres.
« L’Etudiant sincère peut faire pénétrer le Plein Pouvoir de la Puissante Présence AY AM dans toutes les circonstances, et charger ainsi toutes choses avec la Perfection. De cette façon, peut-il, de nouveau, vivre dans la Maison du Père, dans la Glorieuse Liberté qui lui était destinée depuis le commencement. Il n’y a pas d’autre prédestination. Etant donné que vous avez vu une fois votre Puissante Présence AY AM, votre propre vue devient l’une de vos plus puissantes facultés pour amener l’Activité Invisible dans une forme physique visible. C’est ce que font constamment les architectes du monde des affaires. Ils ont une idée qui est une activité invisible, ils en font une image et, en peu de temps, la substance qui fait de l’idée invisible un bâtiment visible et tangible est accumulée.
« La capacité qu’a l’individu d’employer cette Loi est absolument illimitée, mais ce n’est que lorsque l’Etudiant s’efforce, consciemment, de contrôler sa faculté visuelle, au point d’exclure la visualisation des conditions négatives, qu’il commence à se sentir libre et à mettre de l’ordre dans son monde.
« Les pensées et les sentiments de l’individu moyen ne sont qu’un amas chaotique d’images et de suggestions négatives, qu’il a acceptées du monde extérieur environnant, et qu’il continue de répéter et de nourrir de sa propre énergie en leur donnant son attention. L’Ordre est la première Loi du Ciel – et Harmonie et Paix sont le Pouvoir de Cohésion de l’Univers. Ces Qualités ne viennent que d’une seule Source: la Puissante Présence AY AM de l’Univers, votre Soi Divin.
« De la Substance en quantité illimitée et un Invincible Pouvoir vous environnent à jamais. Il vous appartient de hausser ou de ralentir l’action vibratoire atomique par le Pouvoir de l’AY AM pour produire n’importe quoi que vous puissiez désirer. Vous seul décidez de ce qui viendra dans votre expérience et dans votre monde.
« La Substance Omniprésente, Illimitée, vous entoure toujours et attend d’être employée. Vous, l’individu, êtes le canal au travers duquel la Puissante Présence AY AM désire expandre Sa Perfection. Elle déverse sans arrêt la Lumière Illimitée ou l’Energie de Vie, mais vous devez gouverner Son Emploi, La diriger vers Sa Destination, et décider du Résultat qu’Elle doit produire pour vous.
« Elle peut et veut produire tout ce que vous désirez, instantanément, à condition que vous gardiez l’Harmonie, de telle sorte que des pensées, des sentiments ou des paroles de discorde ne puissent pas venir interrompre le Flot de Sa Perfection. La Vie Est Perfection, et Elle possède en Elle-même toute Manifestation Parfaite. Le seul devoir du moi extérieur est d’être une Coupe qui porte et révèle la Perfection de la Vie. Tant que l’on n’obtient pas l’Obéissance des sens, et qu’on ne maintient pas un sentiment de Paix Intérieure, on contamine la Pureté et la Perfection de la Vie qui S’écoule. C’EST VOTRE DEVOIR DE DEMANDER QUE LA SAGESSE DE LA PUISSANTE PRESENCE AY AM DIRIGE TOUJOURS L’USAGE QUE VOUS FAITES DE SON POUVOIR ET DE SA VIE. Elle Seule et le Maître Ascensionné savent ce qui est Parfait pour vous. Le Maître Ascensionné est en Union Parfaite avec l’Omniscience Divine et, de ce fait, il est en Union Parfaite avec votre Présence AY AM: il est donc indifférent qu’Elle agisse par vous ou par Lui. Ce n’est que votre Présence AY AM ou un Maître Ascensionné qui sait toujours ce qui est bon pour vous. Ces deux Sources, qui n’en sont qu’Une, peuvent contrôler tout votre Courant de Vie, connaître les forces qui jouent sur vos problèmes, et quelles sont les causes de vos expériences passées, présentes et futures.
« C’est l’absence de discrimination qui empêche les humains de distinguer le vrai du faux, cause de la faillite humaine partout dans le monde extérieur. Celui qui a décidé d’atteindre la Perfection doit entraîner son mental extérieur à n’écouter que la Voix de sa Puissante Présence AY AM. Il ne doit accepter que Sa Sagesse et n’obéir qu’à Ses Directives. Il doit:
* entendre la Lumière,
* voir la Lumière,
* sentir la Lumière,
* et être la Lumière de l’Infinie Présence AY AM.
« Bien qu’il y ait une Individualisation, ou Flamme Divine, qui gouverne chaque corps humain, ces Individualisations ne sont, n’ont et n’emploient que l’Unique et Universel Entendement, Substance, Sagesse et Pouvoir. C’est ainsi qu’il n’y a qu’Un Seul Entendement, Un Seul Dieu, Une Seule Substance, et Un Seul Pouvoir, qui attendent toujours d’être employés et dirigés par la Puissante Présence AY AM, au travers de la conscience mentale, l’activité extérieure de l’être individuel.
« Si le sentiment et la pensée de la personne sont gardés en Harmonie, alors la Puissante Présence AY AM expand Sa Perfection pour l’activité extérieure de la personne. Mais si elle est discordante, la personne devient comme une machine à vapeur sans mécanicien et se détruit elle-même. La plus grande partie des êtres humains se trouvent dans cet état.
« Chacun emploie constamment cette Admirable Energie Illimitée: la plus Grande Force de l’Univers. La Responsabilité de Son Emploi incombe entièrement à l’être individuel, car il est un créateur. Si cette Formidable Energie est employée avec la Compréhension Consciente de l’Amour, de la Sagesse et du Pouvoir de la Puissante Présence AY AM, l’individu ne peut qu’exprimer Perfection et Maîtrise.
« Tous, nous savons que des milliers de personnes désirent avoir cette Instruction. Cela est vrai, et celui dont le désir pour la Lumière est suffisamment intense et déterminé pour tenir l’attention de l’intellect sur cette Lumière ne peut manquer de La recevoir. C’est avec toute l’Energie de la Vie que l’on doit être concentré pour atteindre ce but. Pour celui qui possède cette grande détermination, des voies et des moyens inattendus se révèleront pour produire l’accomplissement de ce désir. Mais si les hommes cherchent la Lumière d’un oeil et lorgnent sur les plaisirs des sens de l’autre, ils ne recevront pas beaucoup de Lumière. Les Grands Maîtres Ascensionnés sont devenus Parfaits et Tout-Puissants en pensant, en Se concentrant toujours sur la Perfection et en obéissant toujours à l’Unique Loi de la Vie qui est l’Amour. Ils sont devenus ce sur quoi Ils ont médité.
« Aujourd’hui, les humains sont ce sur quoi ils ont concentré leur attention dans le passé. Un être humain ne dépasserait même pas l’âge de douze ans si ces Grands Etres de Lumière, de Transcendant Accomplissement et d’Amour, ne donnaient pas une Aide Continuelle. Ils donnent aux habitants de la Terre les mêmes soins et la même protection que des parents aimant sans égoïsme donnent à leurs enfants, et Ils aident tous ceux qui ont le désir de mener une Vie Constructive. Dans tous ces cas, il se présente toujours une occasion qui permet le contact et l’accordage avec la Puissante Présence AY AM Intérieure, permettant de s’ancrer dans la Perfection et d’atteindre l’Etat Ascensionné si la détermination est suffisante. Les Maîtres Ascensionnés agissent toujours en Parfaite Coopération avec la Loi Cosmique d’Amour. Souvent, des Etudiants demandent pourquoi, si ces Maîtres sont Toute-Sagesse et Tout-Pouvoir, pourquoi Ils ne corrigent pas la discorde de la Terre et ne font pas cesser les souffrances de l’humanité. Les Maîtres Ascensionnés aident celui qui désire servir la Lumière, harmoniser ses pensées et ses sentiments, et rendre le corps obéissant à la Puissante Présence AY AM. Ils le protègent des milliers de fois contre des courants de force et des activités qu’il ignore complètement, mais Ils ne peuvent, ni ne veulent, accomplir pour lui son Plan de Vie.
« On ne connaît jamais une chose que lorsqu’on en acquiert la conscience par l’expérience et l’emploi de sa propre énergie car, alors, on en a le sentiment. Un Maître Ascensionné, jamais, jamais, jamais, ne S’immisce dans l’exercice du Libre-Arbitre Individuel qui est Sacré et Eternel.
« Lorsque des forces destructives, de n’importe quelle nature, acquièrent une certaine force-vive, la Grande Loi Cosmique permet que la pression accumulée par un individu, un groupe d’individus, une nation, ou la nature toute entière, se dissipe, afin de rétablir le foyer, de rétablir l’équilibre dans la situation et de rendre l’énergie disqualifiée au Réservoir Universel. Là, elle est purifiée par la Grande Flamme de la Vie et peut être employée de nouveau.
« Le moi extérieur, s’il est obéissant, peut, par l’Emploi Conscient du Commandement de la Puissante Présence AY AM, libérer la Flamme Consumante de l’Amour Divin et, volontairement, purifier ses propres créations imparfaites. De cette manière, on évite de passer par la nécessité d’un rééquilibrage et d’une purification imposés par la Loi Cosmique. La volonté de corriger un mal, une erreur, de compenser et de purifier une création imparfaite, permettra toujours à un Maître Ascensionné de donner de l’Aide et d’arriver à un Résultat Permanent. Cette bonne volonté peut apparaître dans un groupe, une nation, ou une humanité entière, tout comme dans une personne, car l’Infini n’agit et ne contrôle l’Univers qu’au travers de Ses Propres Individualisations, au travers de l’Etre qui dit: « Je Suis ». Il n’y aurait jamais de création si l’Infini n’affirmait pas Son Propre Etre au travers du AY AM – Je Suis – Individuel. Si un être individuel prend la détermination d’exprimer la Perfection de la Vie, il doit être suffisamment loyal envers sa propre Présence AY AM, et exécuter Son Décret face à n’importe quelle expérience extérieure. Il peut alors prononcer ‘LE GRAND COMMANDEMENT’ et la Vie lui apportera la Plénitude de toutes bonnes choses, aussi longtemps que la Puissante Présence AY AM sera reconnue comme l’Unique Auteur et l’Unique Possesseur de toutes bonnes choses. Si des pensées ou des sentiments de colère, de haine, d’égoïsme, de critique, de condamnation ou de doute concernant la Présence AY AM sont tolérés dans la conscience d’un être humain, la Porte de la Perfection Se ferme et l’existence devient une succession de manger et de dormir jusqu’à ce que l’Energie accumulée par le moi extérieur soit épuisée et que le corps soit abandonné à la dissolution.
« Ensuite, l’être essaie d’exprimer, dans un autre corps, la Perfection de la Vie, et persiste dans cet effort pendant des éons si c’est nécessaire, jusqu’à ce que cette Perfection soit entièrement exprimée. C’est afin d’éviter cette continuelle ré-incorporation dans la limitation qu’il est impérieux pour l’être d’acquérir la compréhension consciente du but de la Vie car, en sachant comment on peut mettre en Action l’Amour, la Sagesse et le Pouvoir Divins, il lui est possible d’atteindre parfaitement ce But.
« Je puis vous aider à y parvenir car, par l’Emploi de la Flamme Consumante de l’Amour Divin pour purifier et bénir l’humanité, vous pouvez toujours vous libérer vous-mêmes. Je Suis ravi des progrès accomplis par Bob. Il y avait bien longtemps que Je n’avais plus rencontré quelqu’un ayant autant de détermination et dont le désir de réussir est si intense. Ses progrès sont vraiment admirables.
« J’ai des places pour Parsifal, ce soir, à l’Opéra, dit-Il en changeant brusquement de sujet. Voulez-vous être Mes Invités? » »
Ce soir-là, dans Sa Merveilleuse Présence, la représentation de Parsifal devint plus qu’un Opéra. C’était la lutte de l’être individuel au travers de l’incorporation humaine. L’Instruction qu’Il nous donna, tandis que le drame de l’Ame et la Victoire de la Présence AY AM se développaient dans la musique et l’allégorie, sont l’une de mes plus belles expériences. Lorsque le spectacle commença, Il dit: « Remarquez ce qui peut être fait pour celui qui est loyal envers le haut idéal de l’art! »
Les deux acteurs qui jouaient Parsifal et Kundry furent les bénéficiaires de Sa Remarquable Bénédiction. Ils chantaient déjà depuis un moment quand Saint-Germain dirigea vers eux un Grand Courant de Pouvoir Spirituel.
Aussitôt, on put détecter un changement dans leurs voix. Elles devinrent d’une qualité remarquable, et leurs timbres en étaient si puissants que les chanteurs eux-mêmes étaient visiblement enchantés et surpris. On pouvait sentir la charge de la Lumière Electronique interpénétrant tout. L’auditoire lui aussi se rendait compte du changement: charmé et emporté d’enthousiasme, il les rappela encore et encore pour exprimer son admiration. Dès que j’en eus l’occasion, je demandai: « Que se passera-t-il la prochaine fois qu’ils chanteront? Quand ils s’apercevront que leurx voix ont encore changé?
– Le Pouvoir et cette Perfection qui leur ont été donnés seront Permanents, répondit Saint-Germain. Grâce à leurs réalisations spirituelles antérieures, il a été permis de leur donner cette expérience. Et s’ils n’avaient pas déjà fait des efforts, il n’aurait pas été permis de les utiliser pour vous donner cette Instruction. Ces Chers Frère et Soeur vont penser que la Divine Providence est venue à leur aide, ce qui est littéralement vrai. En fait, c’est Moi qui ai dirigé cette Providence, mais c’est la seule chose que J’ai faite. »
Scène après scène, pendant l’exécution, ce soir-là, Saint-Germain nous montra la vraie signification de ce qui était représenté. Ce fut quelque chose d’inoubliable. Vers la fin de la représentation, je me sentis élevé vers de grandes hauteurs spirituelles, et mon exaltation fut si intense qu’elle persista pendant des heures. Nous rentrâmes à l’hôtel pleins d’une joie et d’une gratitude inexprimables.
Les deux semaines suivantes passèrent rapidement, et notre Instruction continuait. Un matin, notre Bien-Aimé Maître nous annonça qu’Il allait devoir nous quitter pour un certain temps, et qu’Il avait retenu des appartements pour Nada, Perle, Rex et Bob pour les vacances. En nous disant un aimable au-revoir, Il disparut.
Le lendemain, Gaylord vint me voir en tenant à la main une lettre qu’il avait trouvée sur la table de sa chambre et qui lui demandait de se rendre immédiatement à une certaine adresse dans New-York. Cela semblait l’inquiéter: il avait l’impression que quelque chose clochait et il était en proie au doute et à l’hésitation. « Je ne comprends pas comment cette lettre est venue sur ma table sans passer par le courrier, m’expliqua-t-il. Je me suis renseigné et personne ne semble savoir qui l’a posée là. »
Comme il continuait à y réfléchir, un sentiment de malaise croissant s’emparait de moi. Je le lui dis franchement mais il déclara simplement: « Il faut que j’y aille pour me rendre compte de quoi il s’agit. Je prendrai le prochain train et j’irai. »
Je me proposai pour l’accompagner mais il répondit que cela n’était pas nécessaire, et je me résolus à ne suivre que mes propres directives intérieures. Toutefois, dès qu’il fut parti, Rayborn et moi discutâmes la question et je décidai de le suivre. « Je pars immédiatement, dis-je. Je prendrai l’avion. Je sens qu’il courre un danger et je me demande pourquoi il ne le ressent pas lui-même. J’observerai les évènements, et éventuellement je vous téléphonerai. »
Heureusement, j’avais retenu l’adresse qui figurait sur la lettre et je me hâtai vers l’aéroport. Un avion était sur le point de partir de sorte que j’arrivai à New-York bien avant Gaylord. Je me rendis à l’adresse, examinai soigneusement l’endroit, mais je ne remarquai rien d’anormal. Finalement, je vis Gaylord qui sortait d’un taxi et qui entrait dans l’immeuble. C’était un hôtel meublé de première catégorie et, comme il s’informait du numéro de la chambre, j’entendis le portier répondre: « Ils sont au dixième étage ».
Je le suivis en me dissimulant du mieux que je pouvais. La porte de l’appartement s’ouvrit et une femme assez belle le fit entrer. J’attendis un temps interminable, mais Gaylord ne ressortait pas. Finalement, j’étais sur le point d’aller vers la porte quand elle s’ouvrit et deux gentlemen et la femme sortirent avec Gaylord. Ils descendirent dans le hall, le traversèrent rapidement et montèrent dans une automobile qui les attendait. Je remarquai que Gaylord était très pâle, mais il semblait maître de lui. L’automobile démarra rapidement. Je sautai dans un taxi et donnai l’ordre au chauffeur de la suivre. Leur auto se rendit au port, jusqu’à un quai où un transatlantique était sur le point de partir. Ils montèrent immédiatement à bord. En prenant des informations, j’appris que le bateau partait à dix heures pour Cherbourg.
J’étais sûr qu’on emmenait Gaylord de force. J’allai au bureau de la compagnie et, à force d’arguments et de pourboires, j’obtins un billet. Je télégraphiai à Rayborn que je partais et que je lui enverrais une lettre d’explications. Je me procurai un sac et des vêtements et j’étais à bord à neuf heures et demie. Je demandai à la Présence Magique de veiller à ce que ma cabine soit proche de celle de Gaylord. Ne connaissant pas le nom sous lequel ces gens voyageaient, je me procurai la liste des passagers et demandai à la Puissante Présence AY AM de me montrer dans quelle cabine ils étaient. Mon attention se concentra sur quatre noms, et la Vision Intérieure confirma mon sentiment. J’examinai l’endroit et découvris qu’une des cabines était contigue à la mienne. Je me mis en surveillance et à l’écoute et j’eus la chance, le lendemain, d’entendre des voix. A intervalles, j’entendis parmi elles celle de Gaylord, comme étouffée et à peine perceptible. Je collai mon oreille à la paroi et employai tout le Pouvoir du AY AM pour que rien ne m’échappât et que je puisse l’aider si c’était nécessaire. A l’évidence, on discutait ferme, et on devait exercer une intense pression sur lui car finalement sa voix s’enfla et il donna un ultimatum à ses interlocuteurs qui ne semblait pas leur être favorable. Il parla bientôt si fort que n’importe quel passant aurait pu l’entendre: « Non! Je n’intercèderai pas pour vos complices. Vous pouvez me tuer car je ne changerai pas d’avis.
– Nous verrons bien! répliqua la voix basse d’un homme, quand nous vous remettrons entre les mains de nos collaborateurs de Paris. »
Il devenait clair qu’ils essayaient de faire relâcher ceux qui avaient été arrêtés à Washington. J’envoyai un nouveau télégramme à Rayborn et je l’enjoignis de garder le silence et d’attendre que j’en apprenne davantage. Puis, dans le calme de ma cabine, j’envoyai un message mental à Saint-Germain et à la Fraternité Blanche, demandant que quelqu’un vienne à ma rencontre à Cherbourg. Je n’eus conscience d’aucune réponse mais, après cet effort, je me sentis à l’aise et en paix, et, tout à ce sentiment d’accomplissement, je pus me reposer. Il était cinq heures du matin et je décidai de dormir quelques heures, étant conscient que j’aurais besoin de toute la vigilance et de toute la force possibles.
Dans mon sommeil, je rêvai – du moins c’est ce que je pensais à l’époque – que je rencontrais le Maître dont Gaylord m’avait parlé et sur Lequel il m’avait raconté tant de choses merveilleuses, ce Maître que la Fraternité avait envoyé pour l’accompagner lors de son premier voyage dans les Himalayas. Il me dit clairement: « Soyez en Paix, mon Frère. Je vous retrouverai quand votre bateau accostera à Cherbourg. Tout est prêt et le contrôle de la situation est entre les Mains de Ceux qui ne faillissent jamais ». Je le voyais si distinctement que, après cette expérience, j’étais sûr que je pourrais le reconnaître n’importe où.
Tout cela était trop réel et trop tangible pour être un rêve, et j’ai compris depuis que j’étais allé à Lui dans mon Corps Mental Supérieur pendant que l’autre corps dormait. Je me réveillai un peu plus tard, merveilleusement frais et dispos. Pendant toute la journée, je surveillai leur cabine, mais je n’appris rien de plus. Le lendemain matin, je me levai à quatre heures, et à cinq j’étais largement récompensé en voyant sortir les deux hommes. Je les vis très distinctement et j’étais certain de pouvoir les identifier par la suite. Ils se promenèrent sur le pont pendant un moment puis rentrèrent. La femme sortit ensuite à son tour et prit de l’exercice et un peu d’air frais. J’espérais qu’ils sortiraient tous les trois ensemble, mais ils étaient trop perspicaces et surveillaient Gaylord étroitement. Le quatrième jour, la mer était démontée et je ne vis personne. Cette nuit-là, je passai mon temps à prêter l’oreille, espérant quelque révélation. Vers minuit, ils recommencèrent à vouloir forcer Gaylord, mais celui-ci tint bon. Ils lui dirent où ils allaient l’emmener, ce que je notai soigneusement. Il était étrange qu’ils ne se doutassent pas que quelqu’un pût les suivre – leur seule précaution était de rester isolés pendant toute la traversée. Le cinquième matin, la femme alla se promener sur le pont pendant quelques instants et j’entendis les hommes parler d’elle. C’était, de toute évidence, une américaine qui jouissait à Paris d’une situation sociale très en vue. Pour autant que je pus en juger par leur conversation, elle était sous leur influence, et grâce à elle, ils étaient à l’abri de tout soupçon. Je compris qu’il n’y avait pas moyen d’entrer en contact avec Gaylord sans risquer de compliquer toute la situation, et je finis par faire complètement confiance à mon sentiment intérieur, à la Fraternité et à Saint-Germain pour être guidé par la suite: je me pris même à penser que le bal masqué, pendant la dernière nuit à bord, les attirerait peut-être parmi les autres passagers, mais je finis aussi par abandonner cet espoir car rien ne put les déterminer à sortir de leur réclusion. Cette dernière nuit-là fut une très brillante soirée mondaine.
Le lendemain, j’étais debout à quatre heures, mais personne ne quitta les cabines avant notre arrivée. Aussitôt le bateau à quai, ils sortirent tous les quatre. Je n’osai pas me montrer à Gaylord, de peur de nous trahir, mais je sentis que l’Aide était proche et je le suivis d’aussi près que possible. Ils s’éloignaient en hâte du quai et mon coeur commençait à faiblir quand une main toucha mon épaule. Je me retournai pour voir le Maître de mon rêve, debout, devant moi. « Venez vite, dit-Il, Je vous expliquerai plus tard ».
Nous rattrapâmes les autres et ne les perdîmes pas de vue jusqu’à ce qu’ils montent dans une automobile. A ce moment-là, une voiture se rangea près de nous et le Maître me fit signe de monter. Nous roulâmes à vive allure pour ne pas les perdre de vue.
« Je suis l’ami de Gaylord, et il vous a parlé de Moi, expliqua-t-Il. J’ai reçu votre message et, peu après, il m’en a envoyé un également. »
Il Se présenta et insista pour que je ne révèle jamais Son Nom.
« Mon Fils, dit-Il, vous êtes un Vrai Frère de la Fraternité Blanche, et de cette expérience, il résultera plus de bien que vous ne pouvez l’imaginer en ce moment. »
Il n’y a avait guère de circulation et ce fut un jeu d’enfant de les tenir à l’oeil sans attirer leur attention. Ils roulaient à une vitesse normale et nous fûmes bientôt dans la banlieue de Paris. A un moment, une grande voiture arriva à notre hauteur. Les deux véhicules stoppèrent et le Maître ouvrit la portière de la nôtre: un homme sortit de l’autre voiture et nous rejoignit, puis sa voiture redémarra, tourna au premier croisement et disparut. Dès que notre nouveau passager fut assis, le Maître expliqua: « Voici un autre Frère de la Lumière qui montera la garde lorsque Gaylord sera arrivé à destination. »
Finalement, l’automobile des ravisseurs stoppa devant une grande villa entourée de jardins magnifiques mais, elle-même, la maison, tombait en ruines. Lorsque nous les vîmes se diriger vers l’entrée, nous nous arrêtâmes un peu plus loin, hors de leur vue. Ils pénétrèrent dans la maison et leur auto s’éloigna rapidement. Le Frère de la Lumière sortit de notre voiture pour commencer sa surveillance. « Surveillez chaque mouvement, lui dit le Maître. Vous savez où et comment Me joindre. Je vais conduire ce Frère là où il sera en Paix et où il pourra se reposer, il en a grand besoin. Soyez béni, et puisse la Présence Magique vous sceller dans Ses Rayons. »
Il S’adressa ensuite au chauffeur dans une langue que je ne comprenais pas et nous partîmes à une vitesse que je croyais interdite dans toutes les agglomérations.
« Ces deux hommes, qui gardent Gaylord prisonnier, expliqua le Maître, attendent ici cinq de leurs complices, dont deux qui sont en route en provenance de Russie. Ces deux-là n’arriveront qu’après demain, mais les autres arriveront dès aujourd’hui. »
Notre automobile arriva bientôt à une belle villa et, quand nous en descendîmes, ce fut pour respirer un délicieux parfum de roses qui se répandait dans l’air. Nous entrâmes dans la maison et fûmes salués par une belle jeune dame qui s’avérait être la Soeur du Maître qui m’avait amené. Comme je pensais qu’elle avait l’air vraiment très jeune, Il sourit et dit: « Ma Soeur est beaucoup plus âgée qu’elle ne le paraît. Mon Frère, Ma Soeur et Moi-même avons dépassé de beaucoup les trois fois vingt et dix ans accordés aux humains. Par notre compréhension, nous avons été amenés à utiliser certaines Lois, à diriger et à maintenir certains Courants d’Energie dans le corps, à effacer les traces de l’âge et à rester éternellement jeunes et beaux. J’ai maintenu ce corps depuis trois cent dix ans, et Ma Soeur a maintenu le sien pendant trois cents ans. Vous voyez que, du point de vue humain, il y a longtemps que nous aurions dû passer par le changement appelé ‘mort’, mais nous ne craignons pas la mort, elle ne peut plus nous toucher. Nous avons bénéficié de l’Accélérateur Atomique qui se trouve dans la Grotte des Symboles en Amérique. Vous semblez surpris que nous soyons passés par là, pourquoi? Nous vous avons vus, vous et vos amis, dans ce Merveilleux Centre, récemment. La Joie et le Merveilleux Amour émis par vos Coeurs furent l’une des expériences les plus belles et les plus encourageantes que nous ayons vécues depuis de nombreuses années. Prochainement, nous nous y rendrons à nouveau pour compléter l’Ascension de ces corps et entrer dans l’Eternel et Parfait Etat de Maîtres Ascensionnés. Nous pourrons, alors, aller et venir librement, comme Eux, et servir au-dessus de toute limitation. Naturellement, vous comprendrez qu’un Etudiant qui a reçu le bénéfice de ce merveilleux Accélérateur est tenu de toujours garder strictement le même état de Consciente Harmonie, quelles que soient les circonstances, en lui, et autour de lui. Lorsque le moi extérieur a reçu cette aide, il doit veiller à ce que le Pouvoir de la Puissante Présence AY AM circule toujours au travers du corps. Pour certains Etudiants, cela constitue une lutte terrible, mais elle sera d’autant plus courte que la détermination à demeurer dans la Grande Lumière sera forte. Mais venez! Nous oublions les lois de l’hospitalité, je vais vous montrer votre chambre et, dès que vous vous serez rafraîchi, nous pourrons dîner. »
Il me conduisit vers une adorable petite chambre avec bain et je constatai, une fois de plus, que ces Grands Etres Porteurs de Lumière sont toujours entourés, dans toutes Leurs Activités, par la Beauté, la Paix, l’Harmonie, l’Opulence et le Bonheur. J’en fis un jour la remarque à Saint-Germain et Il me répondit: « Lorsque la Vie est vécue telle qu’Elle doit l’être, alors tout est Beauté, Amour, Paix, Bonheur, Opulence et Harmonie. Lorsque le désir de sentir ou d’exprimer de la discorde est dominé, la porte est fermée à l’inharmonie. Elle ne peut plus agir dans le moi extérieur, ni dans son entourage. C’est une Joie que de savoir que l’humanité est capable de réaliser cela, et qu’elle peut donc recevoir les Indicibles Bénédictions de la Vie. »
Après le dîner, le Maître me conseilla de me retirer dans ma chambre et de dormir jusqu’à ce qu’Il m’appelle. J’obéis donc et me réveillai à sept heures, le matin, au son d’un doux carillon. Mon corps en fut chargé comme si un Courant d’Energie Electronique avait été porté par le son. Je m’habillai rapidement et rejoignis le Maître et Sa Soeur au salon. Je me sentais aussi vigoureux que si des choses telles que la fatigue n’avait jamais existé. Beaucoup de choses s’étaient passées pendant mon sommeil. On m’annonça que les instruments de la force sinistre viendraient rejoindre leurs complices le lendemain.
« Tout doit être prêt pour une action rapide, expliqua le Maître. Les Frères de la Lumière, qui sont aussi membres du service secret français, ont été avisés et seront prêts à agir. Aucune publicité ne sera donnée autour de la capture de ce groupe. »
Vous pouvez imaginer la joie que je ressentis lorsque, deux jours plus tard, en entrant au salon, je fus salué par Saint-Germain, avec Sa Sérénité et Sa Grâce coutumières. Peu après, le Maître et Sa Soeur entrèrent et une Lumière Etincelante illumina la pièce.
« Venez, dit Saint-Germain. Tout est prêt, partons! »
Nous arrivâmes au rendez-vous sans qu’une parole fut prononcée. Saint-Germain Se dirigea vers la porte, étendit la main et fit sauter la serrure: la porte s’ouvrit sans bruit. Il nous conduisit comme si les lieux Lui étaient familiers. Il S’approcha d’une double porte massive et étendit encore la main. La Force qu’Il dirigeait était si Grande que la porte s’ouvrit toute seule. Devant nous se tenaient les sept comparses, Gaylord et la femme.
En nous voyant, les sept hommes sortirent leurs armes et, pendant une poignée de secondes, il y eut une bataille de forces mentales. Brusquement, un Cercle de Flamme Bleue les entoura, les armes tombèrent de leurs mains, et les Frères du service secret entrèrent. En moins d’une minute, les sept hommes avaient les menottes aux poignets et étaient embarquées dans des autos fermées. Ils furent conduits à une prison où aucun contact avec d’autres prisonniers ne pourrait leur être accordé.
Gaylord était très heureux, et surpris que sa libération et leur capture aient été réalisées avec autant de calme et de rapidité. Ils avaient voulu le forcer à faire jouer l’autorité légale qui est la sienne pour faire relâcher leurs comparses en Amérique.
« Mes Frères Bien-Aimés, dit-il, je ne vous remercierai jamais assez. Vous avez sauvé mon corps pour qu’il serve encore. Ils étaient fermement décidés, je vous assure, à me tuer si je persistais dans mon refus de les aider. Pendant leur imprudente conversation, j’ai appris beaucoup de choses qui pourront être utiles par la suite. »
Il embrassa chacun de nous avec la même Tendresse, le même Amour et la même Gratitude. Saint-Germain dit: « La femme peut rester sous notre sauvegarde. Il n’est pas nécessaire de punir cette enfant qui n’a été, somme toute, que l’innocente victime de leur infamie. Ma Chère Soeur, dit-Il, nous ne vous voulons aucun mal. Vous n’avez été que le jouet de cette force sinistre. Vous serez désormais complètement débarrassée et libre à jamais de cette influence et de son contrôle. »
Au même instant, une Flamme Spirale Bleue l’encercla de la tête aux pieds. Son corps oscilla comme s’il allait tomber mais en même temps il était empêché de le faire parce qu’elle était maintenue dans l’Etreinte d’un Merveilleux Pouvoir. Cela dura pendant au moins dix minutes. La Flamme Bleue disparut ensuite lentement, son corps trembla violemment pendant un moment, et ses yeux s’ouvrirent dévoilant un regard suppliant.
« Où suis-je? demanda-t-elle.
– Vous êtes avec des amis, répondit Saint-Germain en la prenant par la main. Vous êtes, pour toujours, libérée d’une situation plus terrible que la mort. Venez, nous allons vous reconduire chez vous.
– Non, non! dit-elle frénétiquement, je ne peux plus retourner à la maison après tout ce que j’ai fait et tout ce qui est arrivé. Ce n’est pas possible, je ne peux pas!
– Mais si! répondit Saint-Germain, avec une Autorité et un Pouvoir de Vérité qui changea toute résistance en Obéissance. Vous trouverez tout changé. Votre bon mari comprendra et vous souhaitera même la bienvenue. Votre fille infirme, qui a tellement souffert, va guérir, et votre maison sera, de nouveau, remplie de joie et de bonheur. »
Nous sortîmes, prîmes l’automobile de l’ami de Gaylord, et nous rendîmes jusqu’à une belle demeure dans le plus beau quartier résidentiel de Paris. Nous entrâmes et fûmes reçus par un homme, grand et mince, que je ressentis tout de suite comme étant un américain. Il avait dû être beau dans sa jeunesse, mais aujourd’hui son visage était ravagé par le chagrin et les soucis. En pleurant, il tendit les bras à sa femme. Elle s’élança vers lui en sanglotant, c’était à fendre le coeur.
Saint-Germain attendit un moment et, quand le calme revint, il fit les présentations. « Mes Amis, dit-Il ensuite, allons voir votre gentille fille, car nous avons encore du travail! »
Nous entrâmes dans une petite chambre adorable où une jeune fille, qui avait dû être belle, elle aussi, gisait sur un lit. Elle était si complètement difforme qu’elle n’avait même plus l’apparence humaine. Saint-Germain Se dirigea vers le lit, prit la main de la jeune fille et plaça le pouce de Sa main droite sur le front, entre les yeux. Il Se tint ainsi pendant environ cinq minutes. Nous étions tous dans l’expectative.
Soudain, elle ouvrit les yeux, nous adressa le plus doux des sourires, plein d’Amour et de Gratitude, et la Lumière de sa Présence AY AM Se répandit en Bénédiction sur Saint-Germain. Il lui tendit la main, l’aidant à se lever et à se tenir sur ses pieds, pendant que ses parents l’embrassaient tendrement. Saint-Germain la prit dans Ses Bras et la porta sur le divan du salon. Il donna des conseils pour les soins à lui prodiguer, et dit qu’Il reviendrait le lendemain.
Nous retournâmes à la maison de notre cher Ami et nous racontâmes à Gaylord tout ce qui s’était passé depuis son départ de Washington. Sa Gratitude était Grande, et lui nous raconta quels furent ses sentiments et ses réactions pendant le voyage en bateau. » L’unique sentiment que j’ai eu pendant toute cette expérience, conclut-il, fut une Confiance Totale dans ma Puissante Présence AY AM et dans la Grande Fraternité Blanche.
– Mes Bien-Aimés Etudiants et Frères, dit Saint-Germain, voyez-vous comment la Grande Loi Divine agit infailliblement? Dans le cas présent, la force sinistre a essayé de forcer un Membre de la Grande Fraternité Blanche à la servir, donc à servir les ombres. Vous avez vu que notre Bon Frère est devenu une amorce, et sa Lumière le Canal par Lequel sept agents destructeurs de plus furent empêchés de poursuivre leurs activités destructrices, en même temps que la joie et le bonheur furent rendus à une merveilleuse famille bénie. J’ai des nouvelles qui vous surprendront plus encore: l’homme à qui nous avons rendu aujourd’hui sa femme et sa fille est Arthur Livingstone, l’oncle de notre Bien-Aimé Frère Bob Singleton. Cet homme est l’ingénieur des mines le plus hautement qualifié que je connaisse. Je veux dire par là qu’il est très bien dirigé par la Puissante Présence AY AM dans ses travaux dans les mines. C’est Mon Désir de les voir tous les trois repartir pour l’Amérique avec vous, et vous constaterez qu’ils deviendront de Bons Etudiants. Demain, Je M’occuperai de votre voyage de retour, et en attendant que votre bateau ne parte, vous resterez cette semaine à Paris. »
Nous fûmes, pendant tout ce temps, les Invités du Merveilleux Ami de Gaylord et de Sa Soeur.
Le jour suivant, nous accompagnâmes Saint-Germain chez les Livingstone. A notre arrivée, nous trouvâmes un changement plus grand qu’il n’aurait été humainement possible de le concevoir. Monsieur Livingstone paraissait avoir rajeuni de dix ans, sa fille était radieusement belle et heureuse, elle avait retrouvé la force et l’usage normal de son corps avec d’étonnantes facilité et rapidité. L’Amour de sa mère s’était réveillé et son dévouement pour sa famille redevenu très grand, tellement elle était désireuse de réparer le mal qu’elle avait fait et les souffrances dont elle était responsable
« Cette souffrance, dit-elle, qui a failli tout ruiner pour moi et pour ma famille, était le résultat de mon désir de briller dans la société partout où j’allais. Quand j’analyse maintenant toute l’expérience, je vois que cet ardent désir de jouer un rôle important dans la vie mondaine absorbait complètement mon temps et mon attention. Je n’ai pas été loin de causer à tous un dommage irréparable. Je vous promets de ne jamais oublier la leçon. Je tâcherai de faire amende honorable par plus de dévouement envers ma famille et un Eternel Service envers la Lumière. »
Saint-Germain dit, en S’adressant aux Livingstone: « Je désire que vous retourniez tous les trois en Amérique, avec ces Amis, et que vous vous y établissiez définitivement. Cela vous aidera à oublier cette expérience qui vous a fait tant souffrir. »
Leur Joie était sans borne, et leur Gratitude envers Lui devint Eternelle. Une semaine plus tard, quand nous dîmes au-revoir à Saint-Germain, à l’Ami de Gaylord et à Sa Soeur, nous ne trouvâmes pas de mots pour exprimer ce que nos coeurs ressentaient. Seul l’Amour peut exprimer la Gratitude que l’on éprouve en de telles circonstances.
Nous embarquâmes à quatre heures et la traversée fut excellente. Gaylord me demanda, à plusieurs reprises, de faire le récit, avec force détails, de toute nos expériences et, chaque fois, il répétait: « C’est grandiose! C’est grandiose! »
A notre arrivée à New-York, Rayborn nous attendait sur le quai, et je ne vis jamais un homme plus heureux. Lorsque je lui présentai Livingstone comme étant l’oncle de Bob, il fut enchanté. Nous nous rendîmes directement à Washington D.C. où les Livingstone devaient s’établir.
Ainsi, la Grande Fraternité Blanche continue-t-Elle de bénir l’humanité de manière silencieuse et merveilleuse et, par Son Pouvoir Invincible et Son Intelligence, accomplit-Elle à jamais l’Eternelle Loi de « la Lumière de Dieu Qui ne faillit jamais! »