Mémoires de Marie 7

Messages de Marie – Septième série

(Sur l’importance et les bénéfices des activités de groupes ;

sur la joie de revoir Jésus le matin de la Résurrection ;

retour de Jésus vers Marie, Jean et les disciples après la Résurrection ;

établissement d’un foyer de lumière qui devint le fondement de l’Ere chrétienne)

Mes bien aimés, savez–vous ce que cela représente pour une ville d’avoir l’occasion de recevoir quatre visitations successives ? Savez–vous aussi ce que cela représente de me donner l’occasion d’extraire des énergies de mon monde et des Temples du Sacré–Cœur où je sers les courants cosmiques de Vie et de Lumière éternelle ? A travers votre champ de force, ces courants peuvent alors doter d’énergie les mondes mental et émotionnel de tous les habitants de cette grande métropole, de même que leurs corps physiques et éthériques.

A Lourdes et à Fatima, il y eut également des visitations, mais nous ne pûmes pas dire grand–chose, parce que nous avions affaire à la conscience d’enfants qui ne pouvaient saisir la Loi dans sa plus grande profondeur et qui n’étaient pas préparés ou prêts à comprendre plus que la beauté de la Présence réellement visible. Cependant, par ces visites, nous pûmes ancrer en ces lieux un courant cosmique suffisant qui demeure encore et a rendu possible la guérison et la libération de courants de vie enfermés depuis des siècles dans les limitations de leur propre création. Dès lors, il est temps pour vous, qui jouissez de notre confiance, de notre réelle Présence et de notre enseignement, d’accepter dans les tréfonds de vos sentiments les courants énergétiques que nous amenons avec nous et que nous laissons tel un fleuve permanent de force vive. Cela surgit du cœur du champ de force établi, et ce fleuve peut être orienté vers vos hôpitaux, asiles, maisons et partout dans les consciences de votre peuple avec une efficacité bien plus grande que celle du petit courant d’énergie que nous avons été capables d’établir dans ces lieux de pèlerinage et de guérison.

Pouvez–vous réaliser juste un instant l’intelligence qui réside dans l’énergie et dans le pouvoir de magnétisation ancrés dans votre cœur ? J’aimerais que vous y réfléchissiez un moment. Il y a dans votre cœur un aimant, et cet aimant soutient la vie de votre corps physique aussi longtemps que votre Saint Je Christique désire se manifester dans ce monde. Un flot constant d’électrons afflue de la Grande Source de toute vie dans vos cœurs avec une telle rapidité qu’il n’existe aucun moyen extérieur de le photographier de manière à ce que vous puissiez voir votre propre corde d’argent. Cependant, dans un proche avenir, le monde photographique deviendra beaucoup plus sensible et beaucoup de choses magnifiques, dont nous avons parlé, pourront être enregistrées et confirmées à la vue de l’homme. Le fleuve de lumière vive qui s’écoule de votre Présence Electronique dans votre cœur est ce qu’un peu légèrement, vous avez appelé votre courant de vie. En réalité, c’est une rivière de force, d’intelligence vive et respirante. C’est de la vie première, non qualifiée, attendant les instructions du libre arbitre de l’homme pour devenir envers lui–même et quiconque ce qu’il décidera d’en faire. Cette vie première est déjà qualifiée pour obéir ; c’est de la substance élémentale qui a reçu de l’Universel l’instruction de se conformer aux principes créatifs de l’homme, et c’est d’elle que vous avez tissé vos chaînes et vos limitations, comme vous avez créé la gloire de votre Corps Causal. Vous avez aussi créé les merveilleuses dynamiques dont nous dépendons pour extraire à nouveau l’humanité de l’enfer vers la gloire et la victoire de son propre état de liberté divine.

Cette vie qui s’écoule à travers vous, il vous appartient de la gouverner. Pour la plupart d’entre vous, ce sont vos pensées et sentiments qui la qualifient selon votre caprice du moment, et les vêtements intérieurs invisibles que vous portez, votre sphère d’influence et votre Corps Causal sont un mélange des pensées et sentiments de votre vie quotidienne.

Beaucoup d’hommes tombent sous l’influence du mal. Inversement, beaucoup d’autres hommes et de femmes sont influencés par un homme bon ou par une personne sainte et, sous l’impulsion de la vie magnétisée et qualifiée de cet individu, ils vivent eux–mêmes une vie sainte. En temps voulu, ils retournent à leur état divin. Votre sphère d’influence individuelle est importante, plus importante que vous ne le pensez !

Quelques–uns d’entre vous qui sont humbles de cœur et tendres d’esprit pensent que le je individuel est de peu d’importance ; pourtant, votre sphère d’influence et votre radiation sont les seules choses que nous avons à disposition pour œuvrer dans le monde de la forme. La qualité de votre sphère d’influence peut être changée par votre application consciente et par la qualification consciente de cette merveilleuse vie première au travers de votre monde émotionnel. Alors, l’ourlet de votre vêtement spirituel devient un vecteur de bien où que vous évoluiez parmi les hommes. Même si vous ne parlez jamais, la seule radiation émanant de votre corps est un pouvoir de guérison et d’élévation, et vous devenez le levain dans le pain.

Que se passe–t–il lorsque vous vous assemblez pour une activité constructive ? Tous vos courants de vie individuels attirent et mêlent des fleuves de vie provenant de vos Présences ; ces rivières s’associent et, en descendant, forment un grand fleuve puissant de force magnétisée par le battement de cœur de chacun d’entre vous qui décide de participer à ces magnifiques classes et d’y apporter ses énergies. Quand vous invoquez les grands Maîtres de Lumière et prononcez leurs saints noms en parole, par le chant ou même en visualisation silencieuse, votre battement de cœur magnétique attire autour du fleuve de force (constitué de tous ceux qui se trouvent dans la salle) un formidable courant provenant de tous les grands Etres que vous avez attirés par la pensée et par le sentiment. C’est exactement comme lorsqu’un mince filet extrait de la première fonte des neiges et serpentant du sommet de la montagne est saisi par le tumulte du torrent issu de la fonte du glacier. Cette formidable dynamique accumulée se rue vers la vallée, transportant ses courants d’énergie et de fertilisation.

On ne saurait trop souligner le pouvoir magnétique d’êtres non ascensionnés rassemblés pour ouvrir une porte au Royaume des Maîtres Ascensionnés. Le bien–aimé Jésus a dit : « Lorsque deux ou trois personnes sont réunies en mon nom, alors je suis parmi elles. » Tout groupe de courants de vie, qu’il soit orthodoxe, métaphysique, occulte ou spiritualiste, qui se voue sincèrement et profondément à extraire toujours plus de bien du Cœur de l’Universel, magnétise et attire les courants cosmiques des Etres glorieux. Ces courants affluent alors du centre des champs de force vers le nord, le sud, l’est et l’ouest ; ils bénissent et baignent l’humanité dans cette radiation cosmique d’essence purificatrice, selon l’intensité et le pouvoir du groupe, les sentiments et la sincérité de son chef, à raison de l’énergie que le groupe libère et de son pouvoir de concentration.

Votre sphère d’influence, votre aura individuelle, est une masse agglomérée de bien et de mal. Quand vous vous rassemblez pour former le champ de force d’une activité cosmique, d’une radiation des Maîtres Ascensionnés et d’une magnétisation de l’Armée Angélique, la partie non constructive de votre sphère d’influence personnelle est momentanément bâillonnée, celle qui est qualifiée de façon constructive s’accroît, et les grands Dévas angéliques et les Constructeurs de la Forme tressent à partir de l’assemblée un modèle magnifique. Ce modèle conduit les bénédictions du groupe et celles des Etres qui se rassemblent dans l’atmosphère au–dessus du lieu de réunion, dans vos foyers, vos mondes et dans la conscience de ceux qui en ont besoin.

Enfants bien aimés, de par ma position, j’entends de si nombreux appels à l’aide. Si vous saviez les prières qui montent vers moi de cette seule métropole, vous réaliseriez combien je suis reconnaissante d’avoir cette porte ouverte et cette occasion d’apporter à cette grande ville le don de mon énergie, de ma vie et ce fleuve de lumière qui vient de ma Présence. Il faut y ajouter les bénédictions du bien aimé Jésus et de l’Armée Angélique qui travaillent avec moi. Nous dirigeons ces courants au travers de votre champ de force et leur permettons de bénir, de bénir encore et encore la vie partout sur la planète. Chacun de vous ici a donné de sa propre vie pour rendre possible cette opportunité, chacun de vous est cher à mon cœur et ma gratitude vous est acquise pour l’éternité.

S’il vous plaît, souvenez–vous de diriger consciemment tous les soirs sur votre propre ville, votre sanctuaire et votre foyer un puissant rayon de vie intelligente et de substance lumineuse à partir de cette classe. Ce rayon de substance lumineuse peut y reproduire la même activité que nous projetons ici et la rendre active dans les endroits du pays d’où vous venez. Voyez–vous, tout ce que vous faites par vous–mêmes, vous l’épargnez à mon énergie, et mon service peut alors vous être dispensé en courants plus puissants pour la purification de vos corps internes et physiques.

Voulez–vous faire quelque chose pour moi ce soir ? Voulez–vous accepter la Présence de mon humble Je parmi vous avec au moins autant de foi que les pèlerins de Lourdes ? Voulez–vous accepter, au plus profond de votre cœur, la dynamique de guérison qui est devenue l’ourlet de mon vêtement ?

Ce vêtement couvre ce soir tout l’immeuble et chacun en prendra plus ou moins, selon son pouvoir d’acceptation. Agréez en témoignage de gratitude la substance de la radiation de quelqu’un qui a été votre Mère pendant d’innombrables siècles. Acceptez–la dans vos esprits bénis, dans vos corps et dans vos mondes. Puis, enfants bien aimés, à titre de don au bien aimé Jésus en cette période sainte, consentirez–vous à vous spécialiser dans l’attraction d’une qualité particulière qui deviendra le vêtement spirituel que vous porterez ? Vous pouvez charger votre glorieux Tube de Lumière d’une essence spécifique, de manière à ce que, lorsque vous évoluerez dans cette grande métropole et que vous côtoierez les gens, ils absorberont une parcelle de la vertu que, consciemment, vous aurez attirée. Alors, l’ourlet de votre vêtement spirituel sera en tous lieux pour la vie une bénédiction et un pouvoir d’élévation. Ce serait le plus beau des cadeaux de Noël que vous puissiez faire à celui qui s’est donné lui–même il y a bien longtemps.

Bien ! Revenons à la douce histoire de cette époque reculée. Elle vit encore dans mon cœur comme si cela datait d’hier et elle vit aussi dans beaucoup de vos cœurs. Beaucoup dans cette salle participèrent à ce drame, cette joie, ce chagrin. Vous fîtes partie du désespoir du Calvaire, comme de la gloire du matin de la Résurrection. La mémoire d’un Etre majestueux qui parcourut la Judée vibre dans vos corps éthériques, un Etre dont l’exemple pour toute l’humanité n’a pas été égalé, même à ce jour. Aujourd’hui, nous nous préparons à célébrer son anniversaire et nous apprêtons nos corps internes et physiques pour lui faire l’offrande de nos véritables Je, comme je lui fis don de moi–même avant de passer par la porte de la naissance et de connaître l’incarnation.

Lorsque, sur le Calvaire, l’Initiation fut achevée au bout de trois heures, le bien aimé Jean et moi–même redescendîmes la colline, comme je vous l’ai dit, laissant aux autres le soin de procéder aux derniers rites et de préparer le corps pour la mise au tombeau. Nous retournâmes à Béthanie, cet endroit béni où Jésus, les disciples et moi–même avions passé les quelques moments privés de son ministère. Ce printemps–là, les jardins exhalaient un doux parfum et les oiseaux chantaient merveilleusement ; il n’y avait pas la grande pression de la foule ni celle du formidable besoin.

Dans la quiétude de ce lieu, je demandai au bien aimé Jean de me laisser deux jours et une nuit dans l’intimité de ma chambre. Je reçus de l’eau fraîche et des fruits et, fermant la porte, je tombai à genoux pour la prière la plus profonde et la plus sincère. Dans cette prière, je suivis l’âme et l’esprit du bien aimé Jésus à travers toutes ces heures jusqu’à ce que nous fussions assurés que la Résurrection était accomplie.

A Louxor, des années auparavant, Jésus et moi–même avions reçu l’initiation de la suspension du souffle et de la prétendue séparation de la vie et du corps. Nous étions passés victorieusement par cette initiation.

Cependant, comme je vous l’ai dit, c’est une chose que de l’accomplir sous la protection d’une Retraite où resplendit claire et forte la Flamme de l’Ascension, le corps sous la garde des Maîtres cosmiques et du Hiérarque. Là, il n’y a aucun souffle de mal, il y a le feu de la vie et de la confiance. Là, les douze Maîtres qui veillent sur le corps ont déjà réussi l’initiation eux–mêmes et ils savent que LA LOI EST LA LOI. Ils ont la confiance, la foi et la conviction qui n’existent que lorsque vous CONNAISSEZ l’exactitude de la Loi par l’usage de votre propre énergie de vie. C’en est une autre d’accomplir une telle mission au milieu d’une populace vociférante, d’un esprit et d’une conscience de masse qui incorporait toute la méchanceté des Royaumes Astral et Psychique, déterminés à détruire la plus grande manifestation du Christ de cette ère. C’est une chose différente de réanimer un corps qui a été brisé. C’est pour cela que je priais ! Je priai et priai pendant toutes ces heures.

Finalement, ce fut comme si je m’étais endormie en veillant : la voix la plus mélodieuse et magnifique de Gabriel, que je connaissais si bien, me traversa l’esprit. Je pensai rêver de nouveau à la première visitation. Je m’étais rappelé si souvent ses paroles durant les jeunes années de l’Egypte, pendant les années de croissance de Jésus, durant les années obscures de Nazareth ; les paroles de Gabriel et la confirmation du ministère messianique de Jésus me revenaient constamment à la mémoire. Ainsi, ce matin–là, comme j’attendais dans ma veille solitaire, j’entendis à nouveau la voix de Gabriel qui disait : « Salut, Marie, pleine de grâce… » Je pensai alors : « Ah ! les paroles de cet Etre béni me reviennent à nouveau en mémoire! » mais les mots changèrent à ce moment et il dit : « Bien aimée, ton fils est ressuscité ! Il est victorieux ! La tombe a été brisée ! Il habite son corps et je viens, Messager et Protecteur du Concept Immaculé, t’apporter la nouvelle de la victoire ! »

Alors, je tombai à genoux et des larmes de gratitude coulèrent sur mon visage. La chambre se remplit de lumière et du parfum de lis. La Présence magnifique de Gabriel se tenait devant moi et l’éclatante lumière de la chambre s’adoucit, et mon Fils se tint aussi devant moi, habillé de cette même tunique blanche que j’avais tissée pour lui !

Vous savez combien, dans les grands moments, les petites choses se magnifient, comme par exemple de vos jours le tic–tac d’une horloge. Moi, je remarquai ma propre couture de l’ourlet de son vêtement et je regardai, comme toute mère le ferait, les traits et les contours de son visage. Je regardai ses sourcils délicatement arqués, ses yeux merveilleusement profonds et je me dis en moi–même : « Non ! mon espérance n’a pas fait apparaître cette image ; ce n’est pas le fruit illusoire de mon désir. »

Alors Jésus, en me tendant les mains, me dit : « Mère, c’est moi ! »

Je me jetai vers lui, voulant embrasser le bord de sa tunique, mais il me releva. Nous nous approchâmes de la fenêtre pour voir ensemble le soleil, ce grand symbole de Vie et de Lumière que nous avions adoré et aimé comme une manifestation externe de Dieu, Père et Sainte Mère. Jésus fit une remarque sur la beauté du matin, mais mes yeux étaient tellement pleins de larmes que je voyais à peine la lumière du soleil. Je regardai ses mains et vis les stigmates, la marque des clous.

Je lui dis : « Fils, pourquoi, lors de ta résurrection, as–tu laissé ces imperfections dans tes mains ? » Jésus répondit : « Mère, par souci d’authenticité. Tout le monde n’a pas l’œil aiguisé d’une Mère qui me reconnaît au dessin de mes pommettes ou à la lumière de mes yeux. Ceux qui savent m’ont dit : « Conserve les marques de tes mains et de tes pieds jusqu’à ce que tu te sois présenté à tes disciples et à ceux qui t’aiment. » Mais nous remédierons à cela en temps voulu. »

Je dis : « Dieu merci ! Au moins, les marques profondes des épines ont disparu de ton front ! » Il sourit. Puis, comme le temps passait vite, Jésus dit : « Bien aimée, je dois me remettre en route. Je dois rendre visite aux disciples, à Marie, Marthe et Madeleine, à Pierre, Jacques et Jean, car ils sont toujours douloureusement affectés, et la vue de la mort les a ébranlés jusque dans leurs racines. »

Cependant, avant de partir, Jésus me demanda : «Mère bien aimée, veux–tu m’accompagner lorsque j’irai vers ma gloire ou veux–tu rester encore un peu?» Je lui dis : « Fils, quelle est ta volonté ? »

Il répondit : « Mère, la magnétisation des grands et puissants courants cosmiques de la Dispensation chrétienne ne peut être réalisée que par un être non ascensionné. Il y a encore beaucoup de choses que je puisse faire, et une Dispensation m’a été offerte pour que, après mon Ascension publique, je puisse revenir vers toi et Jean pendant trente ans et vous donner l’enseignement qui n’a pas encore été écrit, si je peux te demander ce sacrifice.»

Je lui dis : « Je suis la servante du Seigneur. Bien aimé, je resterais, de plein gré et avec joie, mille ans s’il le fallait. Moi qui ai vécu ces trente trois ans pour voir ta victoire, ne devrais–je pas te permettre une plus grande opportunité contre quelques années d’exil de ma part ? » Il en fut content. Il dit alors : « Rends–toi au grenier ; j’y enverrai Pierre, Jacques, André, Jean et Luc, de même que les dames qui nous ont aimés. Pendant quarante jours, nous nous y rencontrerons et je vous donnerai quelques enseignements de la Loi. Puis, quand ma mission sera accomplie, je ne pourrai plus apparaître qu’à Jean et à toi. L’un d’entre vous devra rester à Béthanie jusqu’à la fin de cette période. »

Voilà pourquoi Jean resta, dans le but de veiller et de rendre possible cette magnétisation, lorsque nous partîmes pour l’Angleterre. Ce fut le même genre d’activité que celle dont je vous ai parlé au sujet de votre grande constance dans l’application et le travail de groupe.

Alors, nous nous rendîmes au vieux moulin à blé. Un cours d’eau passait par derrière et l’atmosphère y était calme et paisible. Tout d’abord, ils arrangèrent pour moi une petite chambre à l’intérieur du moulin. Peu après, Jésus arriva. Il avait toujours été plein de sens pratique. J’ai peu parlé de ce côté pratique, mais je me souviens bien que mon Fils, voyant ce ruisseau, appela André et Jacques et dit : « Si vous creusez une rigole ici, vous pourrez irriguer le jardin de ma Mère sans avoir à transporter l’eau pour elle. »

A cette époque, je m’intéressais aux herbes et j’en fis un charmant jardin. Ces herbes avaient un fort pouvoir de guérison et elles firent merveille. Une autre fois, comme nous étions assis ensemble, Jésus dit à Pierre : « Pierre, cette pièce principale est trop grande. La voûte ne tiendra pas, à moins que vous ne trouviez un grand arbre pour la supporter. Si vous en trouvez un et le taillez, je le polirai et nous le placerons au centre de votre salle de réunion. »

C’est ce que nous fîmes. De cette manière simple, nous arrivâmes au bout de nos quarante jours. Nous nous préparions pour la séparation et, pendant ce temps, Jésus nous parla beaucoup de la Loi Spirituelle et des expériences glorieuses qu’il avait vécues pendant qu’il était libre de son corps qui reposait dans la tombe.

Sur le coteau, Marc gardait le petit troupeau de moutons que Joseph d’Arimathie nous avait envoyé de façon à ce que nous puissions tisser les vêtements des hommes avec la laine. La charmante épouse de Pilate nous envoya quelques chèvres laitières importées et une lettre demandant si elle pouvait nous rendre visite.

Les amis de Judas Iscariote et sa famille demandèrent s’ils pouvaient nous donner quarante arbres fruitiers, des figuiers et des oliviers. Nous acceptâmes avec reconnaissance et les plantâmes. Nous vécûmes ainsi en toute simplicité. Le soir, nous nous rassemblions et je racontais l’histoire de la Nativité. Puis, Matthieu, Marc et Jean récitaient l’histoire dans leurs

propres termes et la consignaient. Parfois, je devais dire : « Non, cela ne s’est pas passé tout à fait comme cela. » Et nous corrigions. De cette façon, nous écrivîmes ensemble les Evangiles.

Enfin, nous arrivâmes au terme de cette période dans laquelle nous avions eu la douceur de la présence si proche de Jésus. La nuit précédant son Ascension, il nous parla et dit à Jean et à moi : « Demain, je gravirai seul la colline de Béthanie. Tu viendras avec Pierre et Jacques aux alentours de neuf heures, et vous laisserez les autres venir ensuite. »

Jésus dit à Jean : « Bien que tu n’aies pas été à Louxor, à cause de ton amour et de ta fidélité, et parce que tu prendras soin de ma Mère et de mon troupeau, tu auras ton Ascension au terme de cette vie. »

L’aurore pointa et Jésus monta la colline. Il était tel un aimant fait de pur amour. Sa présence, sa douce voix, sa chevelure brillante, son aura, tout était si puissamment magnétique que, où qu’il fût, même si les gens dormaient, ils s’éveillaient, se levaient et le suivaient !

Ce matin–là, je parlai aux garçons et leur dis : « Veillez à ce que les ouailles ne le suivent pas. Accordons–lui ces quelques heures, les dernières qu’il connaîtra seul, sous son appartenance à la Terre. Laissez–le communier avec la Vierge et le Bélier, avec les bien aimés Hélios et Vesta. Laissez–le adorer le bien aimé Mai, mois de la Perfection. »

Mais bien sûr, dès que sa Présence eût commencé à gravir la colline, les bien aimés qui voulaient être avec lui le suivirent. Nous les retînmes et, afin de les contenter, je leur racontai quelques histoires de sa vie. Autour des neuf heures, les disciples restants et moi–même montâmes sur la colline. La Présence du bien aimé Jésus brillait déjà comme un soleil. Si forte était la lumière émanant de son corps que nous pouvions à peine lever les yeux sur elle. Il ne nous parla plus. Nous ne fîmes que prier avec lui pour attirer les Flammes de la Résurrection et de l’Ascension.

Alors, sur le sommet majestueux de cette colline, depuis le rocher même où j’avais passé tant d’années dans la prière, Jésus s’éleva consciemment en présence physique de près de cinq cents personnes.

Après cela, Jésus vint une fois par jour pendant une longue période. Jean et moi consignâmes ce qu’il disait, de la même façon que vous recevez nos paroles aujourd’hui.

Plus tard, Saül de Tarse vint vivre avec nous. Il mit un certain temps pour se rétablir, s’efforçant de retrouver son équilibre et sa bonne vue. Souvent, Pierre et lui s’asseyaient au jardin et parlaient. Saül essayait d’être humble, mais il avait une telle connaissance de la Loi de l’Ancienne Dispensation qu’il lui était difficile d’accepter la foi de ce Pierre illettré ! Plus d’une fois, je dus m’interposer pour résoudre une dispute.

Jacques, Pierre et André plus particulièrement, partirent enseigner. Beaucoup d’élèves venaient des Romains, beaucoup de la foi juive et beaucoup des gentils. Pendant ce temps, nous érigions la radiation qui serait l’héritage de la Dispensation chrétienne. Enfin, un jour arriva un messager de Joseph d’Arimathie, annonçant que les affaires allaient emmener son maître dans les îles Britanniques. Nous savions que nous avions une mission à remplir : y apporter la Coupe (le Saint Graal), et cette histoire, je vous la raconterai demain.

Me souvenir de la douceur, de la simplicité de notre vie, et de le partager avec vous, bien aimés de mon cœur, en fait mon don à votre égard. Votre vie ordinaire de tous les jours crée pour vous et Saint–Germain le même champ magnétique pour le monde de demain.

Bonsoir et que Dieu vous bénisse !

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