Mémoires de Marie 9

Messages de Marie – Neuvième série

(Sur la grâce, la prière d’intercession (2) ;

sur le transport de la Coupe aux îles Britanniques ;

retour à Béthanie ;

première vie communautaire de la Dispensation chrétienne ;

l’Ascension de Marie.)

Au Nom du Dieu vivant unique qui fait battre votre cœur, au Nom de Jésus–Christ Ascensionné que je représente, j’appelle aujourd’hui du cœur même du Ciel la Grâce du Saint–Esprit, cette douce onction d’en haut qui descend, entre dans votre âme et ravive la mémoire de la perfection que vous connaissiez avant que le monde ne fût ! Cette Grâce du Saint–Esprit que j’invoque pour vous aujourd’hui libère le parfum de votre propre Divinité issu de la cellule sans air de votre cœur. Elle satisfait votre âme, la sublime et élève chacun d’entre vous à nouveau dans la gloire et vers la victoire merveilleuse de votre Etat divin, d’où vous êtes tombés dans la limitation actuelle.

Ce matin, je vous parle de la Grâce. La Grâce ne vient que de l’Esprit ; c’est un don de la Divinité Elle–même. C’est la Grâce qui vous permet, parmi le grand nombre de gens dans cette ville, de croire que JE SUIS ICI, de comprendre mes paroles et d’accepter la possibilité et la réalité de la communion des Saints avec des êtres non ascensionnés. C’est cette Grâce spirituelle qui permet à l’âme de distinguer la Vérité, qui permet au cœur de reconnaître l’importance de l’Instant cosmique, qui permet au genou de plier devant le décret de la Loi cosmique et à nos mains de se tendre pour aider. Même dans votre monde d’activité extérieure, ce qui est fait avec grâce, ce qui est fait par un esprit rempli du sens de la grâce, apporte le bonheur dans tous les contacts individuels. Ce qui est fait à contrecœur ou par sens du devoir n’apporte que rarement réconfort ou bonheur au bienfaiteur ou au bénéficiaire.

Cet esprit de Grâce est une activité éphémère et pourtant, elle devrait être recherchée et invoquée par les étudiants sur le Chemin. Sans elle, à tout moment, on manque tellement d’occasions magnifiques ! Voyez–vous, le bruit du monde extérieur est si grand que la voix de l’Esprit intérieur s’entend à peine.

J’ai été appelée si gentiment la Mère de la Grâce, et l’on a dit de moi que j’étais un Etre rempli de grâce. Ayant vécu toute ma vie dans un état de grâce attentive, je peux vous recommander de cultiver cette radiation spécifique qui vient de Dieu. Mes enfants, vivez dans un état de grâce attentive, car vous ne savez jamais l’heure de la visitation. Vous ne savez jamais quand la voix de Dieu, parlant par les lèvres d’un homme extérieur, peut vous donner l’unique occasion que vous aurez pendant toute une vie !

Cependant, lorsque vous êtes calmes et pondérés et que votre je intérieur est rempli de la conscience de la Grâce, vous pouvez entendre la Parole de Dieu et voir Sa Présence vivante, quel que soit le déguisement ou la forme par lesquels Il se manifeste. On m’a dit que si je n’avais pas été dans un état de Grâce à l’instant où Gabriel décida de me rendre visite et de me transmettre le message de la venue du Messie, je l’aurais manqué. Si Joseph n’avait pas écouté dans le secret de son cœur, nous n’aurions pas entendu l’avertissement de l’Ange de fuir devant la colère d’Hérode. Pendant toutes nos vies, dans des crises d’une fraction de seconde, la conscience de l’harmonie et le fait de vivre intérieurement avec Dieu nous permit de prévenir beaucoup d’apparences qui auraient pu nous engloutir.

La Grâce est de l’Esprit. Celui qui vit dans une paix tranquille et rayonnante, qui repose dans le sein de sa propre Flamme Eternelle et Immortelle, est véritablement sage. Il est toujours attentif à la Parole de Dieu, dans tous les sens du terme, et aux directives de cette grande et majestueuse Présence ; il est prêt pour (entendre) les Messagers d’en Haut qui choisiraient de l’utiliser.

Vous vous réjouirez peut–être d’apprendre que le champ de force béni de votre groupe, créé ce matin, a la forme d’une glorieuse Croix de Malte faite de lis de Pâques. En même temps que ce champ de force s’étend, j’appelle sur vous et sur les âmes de toute l’humanité incarnée, sur les grands Dévas angéliques qui veillent sur chaque église de cette grande étendue métropolitaine et sur tous les hôpitaux et asiles, la Sainte Grâce du Puissant Maha Chohan. Je demande que cette Grâce pénètre dans les cœurs, les âmes et les esprits de tous les prêtres, ministres et rabbins, de toutes les religions de cette grande métropole, dans l’esprit et le véritable Je de tous ceux qui se vouent au bien de Dieu sur la planète. Au Nom de Jésus–Christ Ascensionné, je fais cet appel et, alors même que ces paroles sont prononcées, une onction glorieuse et douce s’écoule du Cœur de l’Universel et nourrit les bourgeons d’accomplissement spirituel dans les âmes des hommes. Quand cette classe se terminera aujourd’hui et que l’Armée Angélique sera libérée par les soins du Seigneur Michel, les Anges d’Uriel prendront les lis qui ont été attirés dans ce charmant champ de force et étendront la magnifique Croix de Malte qu’ils forment jusqu’à ce qu’elle contienne la planète entière. Puis, d’en haut, les Anges du Temple de la Madone imprégneront l’atmosphère intérieure de la Terre de la forme du lis.

Cette forme représente l’Ascension, la rédemption de la Terre et l’Ascension de toute l’humanité. Ainsi, en vérité, nous vivons une heure d’accomplissement.

Très chers, savez–vous que j’ai noté ces quelques souvenirs sur votre vie ? Comme si vous preniez une feuille de papier et écriviez avec une plume, j’ai pris votre vie, que vous avez utilisée mois après mois, année après année en faisant vos appels et vos applications. Elle est devenue une dynamique accumulée de substance et c’est sur elle que j’ai écrit mes

propres paroles. Elles perdureront, et peut–être deviendront–elles une histoire intéressante pour cette génération ou celles à venir. Je suis très reconnaissante de pouvoir écrire sur votre vie.

Maintenant, alors que vous entrez dans la gloire des semaines sacrées précédant la période de Noël, je pense que vous sentirez une intimité avec le bien aimé Jésus, le bien aimé Saint–Germain et avec moi–même.

Rappelez–vous que je suis prête à intercéder pour vous en tant qu’Amie et Avocate, si vous voulez bien de moi. Je suis prête à offrir mes prières et invocations avec les vôtres. De la même manière que vous prendriez la petite flamme d’une chandelle et l’enroberiez dans un puissant feu de joie, les prières, invocations et l’aspiration d’un Maître Ascensionné entourent l’aspiration ténue et la timide application de l’être non ascensionné. Dans cette conjonction d’énergie projetée vers le haut, votre appel et votre invocation, à travers la dynamique que nous offrons, peuvent atteindre les Cieux Supérieurs et y être acceptés.

Bien, nous allons revenir à l’histoire que j’ai tissée pour vous avec beaucoup de joie. Ce faisant, j’ai tressé dans la substance de vos mondes la réalisation de notre expérience réelle et pratique en tant qu’individus.

Pendant le voyage de Judée vers les îles Britanniques, dans les pays que nous traversions, je fus de temps en temps incitée à inviter certains courants de vie à se joindre à nous. Là aussi, l’état de grâce attentive fut très important. Alors que, par exemple, j’étais en train de marcher au bord d’une route, ou pendant que je rendais visite à des amis, soudain j’entendais, en traversant l’aura d’une âme particulière, un jaillissement délicat de musique. Je pouvais percevoir et sentir cette vibration dans mon corps. Elle était aussi délicate que le chant d’un oiseau, et à peine perceptible. Cependant, dès que je l’entendais, je m’arrêtais et regardais autour de moi pour voir qui j’allais inviter à nous accompagner.

Rien qu’en Egypte, j’invitai douze personnes ; en Grèce, nous en reçûmes plusieurs autres. Quand Joseph d’Arimathie nous déposa sur la côte du Portugal, nous commençâmes notre long et pénible voyage pour rejoindre l’Espagne et la France. Traverser les Pyrénées n’est pas une mince affaire quand on n’a pas le confort d’équipages et qu’on ne peut compter que sur ses propres forces et, occasionnellement, sur celles d’un âne. Au Portugal, nous invitâmes ceux qui devaient être un jour les enfants de Fatima ; en Espagne, nous accueillîmes ceux qui, plus tard, seraient connus sous le nom de Loyola et de Xavier. En France, nous reçûmes une petite enfant qui devait devenir Bernadette. Nous reçûmes toutes ces personnes, qui ne cessaient d’augmenter le nombre de notre groupe, en dépendant de la courtoisie de notre hôte.

Lorsque nous arrivâmes en Angleterre, nous résidâmes quelque temps à Glastonbury où nous laissâmes certaines marques pour un jour futur. Là, nous reçûmes un tout petit enfant qui serait un jour le puissant saint Patrick, et je fus heureuse d’avoir avec moi des femmes pour m’aider à prendre soin de lui.

Ceux d’entre vous qui ont traversé la Manche ou connaissent les eaux tumultueuses au large de l’Espagne peuvent imaginer ce que fut la traversée de ces mers en compagnie de petits enfants, dans un bateau pas trop grand, mû par des rames et des voiles. Parfois, faute de vent, nous restions exposés pendant des jours au soleil brûlant ; parfois, le bateau était chahuté comme une coquille de noix sur la mer agitée. J’étais heureuse que nous eussions tissé des capes avec la chaude laine des moutons. Cela nous rendit la vie plus confortable, mais il y avait peu d’intimité possible et, en revanche, une promiscuité presque permanente pour certains qui étaient relativement étrangers les uns aux autres. Et pourtant, nous fîmes ce voyage dans une telle harmonie ! Les rameurs, en frayant de leurs bras puissants le passage du bateau dans les eaux bleues de la Méditerranée, se créèrent pour eux–mêmes le droit d’être plus tard les premiers chevaliers de la cour du roi Arthur. Long est le karma, avant que ne se présente le jour de l’opportunité, qui donne à l’homme le droit de porter la Couronne de la Victoire !

Long aussi fut le retour, mais nous arrivâmes finalement à notre foyer. Vous vous souviendrez qu’en notre absence, nous l’avions laissé aux bons soins du bien aimé disciple Jean. Jean était un visionnaire et un rêveur. C’était un mystique, pas un homme pratique. C’est pourquoi, lorsque nous revînmes, Pierre (le Patriarche de notre nouvelle activité) fut horrifié de voir que, si la maison avait été bien tenue par les soins de Marthe, les libertés individuelles avaient considérablement affecté le moral de notre nouvelle communauté. Pierre dit à Jacques : « Je ne partirai jamais plus sans que tu ne restes. Je n’abandonnerai plus jamais à ce rêveur le destin d’une communauté qui est encore si jeune qu’elle aurait pu être avalée tout rond par le Sanhédrin ou par Rome. » Je souris en moi–même, car je savais que l’amour est la plus grande chose dans l’Univers. Personne n’était parti, et de même qu’ils s’étaient rassemblés autour de Jésus, ils se rassemblaient maintenant autour de Jean. Ils trouvaient la paix dans la fragrance de sa présence et de son amour.

Alors commencèrent, je pense, les quinze années les plus difficiles, les années d’adaptation à beaucoup d’êtres, les années où je dus être la Mère et le juge parmi tellement d’individus différents. Par manque de chef réel, la communauté était revenue ou avait continué à célébrer les fêtes juives, la Pâque et les autres. Pierre en était outré. Il me dit : « Mère, il est temps maintenant que nous ayons notre propre adoration, nouvelle et vibrante. Nous construirons autour de nouvelles fêtes les événements de notre Maître et abandonnerons les anciennes. »

Je dis : « Oui, je pense qu’il est temps. »

Ainsi, nous eûmes notre première fête de Noël. Les disciples me firent la surprise d’une petite crèche, et nous revécûmes la Natalité avec beaucoup de joie et de bonheur.

Il faut que je vous dise aussi qu’après la Résurrection, lors des visites de Jésus, la musique que vous employez aujourd’hui pour le chant Joie au Monde (En anglais: Joy to the World) accompagnait toujours sa Présence. Souvent, quand nous étions ensemble, je m’étonnais que le groupe entier n’entendît pas cet air lorsque Jésus pénétrait dans la salle dans la munificence de son Corps Electronique. Il participa à de nombreuses festivités qui nous rassemblèrent tous.

Nous eûmes notre première célébration pascale, nos premiers services de l’Ascension et de Pentecôte. Ainsi, nous commençâmes un rythme d’adoration en écartant le vieux et construisant du neuf.

Pendant ce temps, je continuai mon travail au jardin, car, même alors, j’aimais l’activité naturelle de guérison qui provient de la Terre. Avec l’aide de Marie–Madeleine, je fus capable de créer un onguent que nous utilisâmes pour les pieds des disciples et des apôtres lorsqu’ils revenaient de leurs longs voyages. Comme vous le savez, beaucoup allaient pieds nus et d’autres ne portaient que de simples sandales pour se protéger. Les sables brûlants leur craquelaient la plante des pieds, mais après que nous eussions appliqué notre pommade, quelques jours suffisaient pour les guérir.

Puis, un jour, je m’en souviens très bien, Pierre fit irruption dans la maison et dit : « Ces païens ! » Je répondis : « Quels païens ? » Pierre reprit : « Ces païens de l’Inde ! Savez–vous ce qu’ils ont fait ? Ils ont peint un grand soleil sur le côté de notre maison, et ils l’adorent ! » Je dis : « Bien, Pierre, allons voir ! »

Nous sortîmes et, pour sûr, il y avait un grand, grand soleil, symbole d’Osiris. Je souris et dis : « Pierre, as–tu pensé que le soleil pouvait être très semblable à notre Jésus ? Toutes les nuits, il semble se coucher dans la tombe et, chaque matin, il ressuscite. Ces êtres bénis sont arrivés récemment et ne connaissent pas le Maître comme toi et moi. Ils n’adorent pas plus le soleil que nous adorons notre Jésus. »

Pierre dit : « Oui, bien, mais il y a assez de gens qui passent par ici et croient que nous sommes fanatiques, sans que nous ajoutions le soleil sur une paroi de notre maison. »

« C’est vrai », répondis–je.

« Mais de plus, » dit Pierre, « nous venons de blanchir les murs de la maison. »

Je poursuivis : « Bien, va chercher André et peignez de blanc le symbole qu’ils ont dessiné ! Je vais donner à ces gens quelques semences de tournesol. Nous les planterons contre la paroi de la maison et, par le symbole de ces fleurs, ils pourront adorer leur soleil. »

Pierre en fut satisfait. Vous savez, où que vous soyez, il faut composer avec les gens…

Une nuit, j’entendis un grand remue–ménage dans la cour et, quand je sortis, j’y trouvai André et Jacques qui voulaient aller à la pêche. Pierre s’y opposait violemment. André et Jacques me dirent qu’ils se languissaient de la mer de Galilée, de l’odeur du sel et de la brise fraîche.

Je dis à Pierre : « Pourquoi ne te joins–tu pas à André et à Jacques et ne prêchez–vous pas le long des rives de Galilée ? Pour l’instant, vous n’avez pas besoin de poisson et vous êtes tous des ‘pêcheurs d’hommes’ ».

Ils partirent ensemble, heureux, bras dessus, bras dessous. C’est une joie que d’apporter l’entente.

Un autre jour, l’adorable femme de Pilate vint me voir, le visage rouge de colère et d’indignation. Elle dit : « Cet homme ! »

Je lui demandai : « Qui ? »

Elle répondit : « Il a détruit mon charmant Apollon. Je l’avais mis dans le jardin pour en faire un ornement dans un refuge d’oiseaux. »

Je lui dis d’aller chercher la statue.

J’appelai Pierre qui me dit : « Nous ne voulons pas d’idolâtrie. Nous ne voulons pas de dieu romain dans cette communauté. »

Je lui répondis : « Pierre, cette figure n’a pour but que de représenter la beauté. C’est une incarnation de l’amour et de la beauté qui vient du soleil. Va chercher un peu de plâtre et remets cette charmante tête sur ses épaules ! »

Pierre fit comme je le lui avais demandé. Nous eûmes un tas d’expériences amusantes et beaucoup d’autres très heureuses.

Un jour, comme je travaillais, je pensai qu’il serait bien d’avoir quelques abeilles pour nous donner du miel et améliorer l’ordinaire. J’avais quelques ustensiles de métal et connaissais le moyen de travailler avec la vie élémentale. Je savais que les abeilles répondent à certains sons ; je sortis dans les champs et appelai les abeilles sauvages au moyen du tintement de ces ustensiles. Elles se rassemblèrent avec leur reine et nous eûmes notre propre ruche et des rayons de miel. Les hommes purent avoir du miel sur leur pain sans levain.

Notre bien aimée Marie–Madeleine s’intéressait beaucoup aux parfums. Pierre en fut contrarié. Il dit : « Comment devons–nous appeler cela ? Recherche d’élégance peut–être ? »

Je répondis : « Mettons les parfums dans les onguents, et quand nous oindrons les pieds des gens pour les guérir, le baume en sera parfumé. »

Alors, il en fut content, et Marie–Madeleine aussi, et la paix revint !

Mais aujourd’hui, en regardant en arrière, vous pourriez penser que je restais les bras croisés, le regard vers le Ciel. Mes enfants ! Je vivais comme vous le faites, et chaque jour apportait son lot d’expériences de bonheur et de joie, mais aussi, croyez–moi, d’autres sortes d’expériences.

Quand arrivèrent les gens de l’Inde, ils s’installèrent, les jambes en tailleur, dans un coin de la cour. Les disciples dirent : « Qui ne travaille pas ne mange pas. Ils ne vont pas s’asseoir ici toute la journée pendant que nous labourons, trayons les chèvres et tondons les moutons. Ils n’auront rien s’ils ne font rien ! »

Je leur dis : « Voyez ! Vous allez recevoir des hommes, des femmes et des enfants du monde entier. Est–ce que Jésus n’a pas dit : il y a des moutons qui ne sont pas de ce bercail ? Ces gens qui sont assis là sont venus pour être dans l’aura de Béthanie, juste pour absorber la radiation du Maître que la plupart d’entre vous ont eu le privilège de côtoyer et de si bien connaître. Eux se satisfont de traverser toute cette vie sans entendre un seul mot de ses lèvres ou demander sa visite, juste pour recevoir ici le rayonnement qui est l’ourlet de son vêtement. »

Alors, les disciples convinrent qu’il en était ainsi et fournirent à ces gens la nourriture, les fruits et la boisson, en fait en quantités bien supérieures à ce que ces ascètes pouvaient utiliser.

O, nous connûmes des jours heureux ! Nous eûmes la visite de juifs, de gentils, de Romains, de gens venant de Perse, d’Inde, d’Egypte, de Grèce, de Gaule et d’Angleterre. Il n’est pas facile de concilier les esprits humains.

Pendant tout ce temps, notre bien aimé Jean croissait de plus en plus à l’image de son Maître, même dans l’aspect de son visage, dans l’éclat de ses cheveux et dans la lumière de ses yeux. Souvenez–vous: lui et moi avions notre communion journalière au sommet de la colline de Béthanie, et parfois, les disciples et amis qui avaient connu Jésus nous accompagnaient.

Jean ou moi–même pouvions leur transmettre (d’une façon presque identique à celle par laquelle vous m’entendez aujourd’hui) ce dont Jésus parlait. Pendant des années, Jean écrivit ces révélations magnifiques. Il vient de présenter au Conseil Karmique une demande de dispensation qui lui permettrait de transmettre à nouveau quelques–unes des révélations dans ses propres termes et de les écrire dans le Livre de la Vie. Nous espérons que le Conseil donnera son assentiment.

Puis vint le jour où le bien aimé Saül de Tarse (connu plus tard sous le nom de Paul) nous rejoignit. C’était un grand homme qui souffrait les affres du remords. Il souffrait tellement de ce qu’il avait fait à Etienne (Actes des Apôtres, 7 et 8) et à d’autres, en plus du fait de n’avoir pas été dans un état de grâce attentive et d’avoir manqué ainsi l’occasion de prendre part au ministère de Jésus. Mais il développait une énergie formidable dans sa détermination de réparer. Je le trouvais parfois perdu dans des abîmes de désespoir, les larmes coulant le long de ses joues et, à d’autres occasions, plein de l’arrogance de celui qui connaît la Loi, se disputant violemment avec les disciples qui étaient peu instruits. Je lui disais : « Paul, écoute bien, car ces hommes ont entendu la voix du Maître dans la foi, et ils ont vécu dans son aura. Ils ont respiré dans la Présence éthérique de Jésus. » Alors, il se soumettait.

Pendant tout ce temps, les disciples et les apôtres allaient et venaient, occupés à leurs diverses missions et ministères. Lorsque Pierre nous quittait pour une mission, il s’assurait que Jacques restât, afin que la communauté ne sombrât pas à nouveau dans la confusion que nous avions trouvée lors de notre retour d’Angleterre. Nous, les femmes, nous faisions du mieux possible pour que les disciples et les apôtres eussent toujours des habits chauds, ceux en particulier qui s’en allaient affronter les climats du nord.

Enfin, à peu près neuf ans avant la fin de mon incarnation, je dis à Pierre : « Si vous me construisiez maintenant une petite maison et une chapelle séparées de la communauté, au bord du cours d’eau, je me cloîtrerais pour me préparer à rencontrer mon Créateur. »

Cela fut fait, et je passai là le restant de ma vie. Marie de Béthanie et d’autres amis bien aimés m’apportaient des fleurs, des chandelles et des fruits frais. Je passai ces années dans la contemplation de mon Seigneur, dans l’évocation des premiers jours de ma vie, de mon premier Noël et de toutes ces années avec Joseph, de la séparation quand Jésus partit pour l’Inde si peu de temps après que son père eût quitté la Terre, de son retour triomphant, de la Résurrection et de sa propre Ascension.

Il me devint difficile de monter la colline de Béthanie, et Jean veilla à ma place. Je commençai à être de plus en plus dans l’autre monde que dans celui–ci. Finalement, au mois de mai, juste après la Pentecôte, je dis à Jean : « Rappelle les disciples et les apôtres, car avant qu’août ne referme sa radiation, j’aurai rejoint mon Fils. »

Vous savez, cela prenait beaucoup de temps, parfois des mois, pour atteindre des personnes qui séjournaient au loin, jusqu’en Grèce. Ils revinrent tous. Entre–temps, j’avais demandé qu’on construisît sur le sommet de la colline de Béthanie une petite chapelle, très simple. Le dix août, je gravis cette colline, après avoir demandé de le faire seule. En montant, je posais mes pieds sur les traces brillantes laissées par mon Fils. Je priai et jeûnai dans cette chapelle pendant trois jours, au bout desquels, tous les disciples et apôtres étant revenus, ils vinrent me chercher. Avec eux, je redescendis la colline jusque dans ma propre maison et là, je leur parlai, plus particulièrement aux disciples de la première heure.

Je leur dis que j’allais quitter ce monde et que le quinze août, mon Ascension serait ccomplie. Je leur demandai comment ils voulaient finir le reste de leur parcours. Jean dit : « Je te suivrai, Mère, aussitôt que j’entendrai la voix de ma Présence. »

Paul dit : « Connaissant ma nature, je ne prendrai aucun risque. Lorsque j’aurai gagné ma liberté, je la prendrai ! »

Pierre, Jacques et André dirent : « Nous resterons jusqu’à ce qu’il revienne. Mère, nous essaierons de faire pendant toute la Dispensation chrétienne ce que tu as fait pendant ces trente longues années. »

Je les bénis tous, et quand entrèrent les autres membres de la communauté, je les bénis aussi. Puis, je fermai les yeux sur ce monde pour les ouvrir à nouveau dans la Présence de Joseph, d’abord, puis de Jésus. Comme vous le savez, ils mirent mon corps dans une tombe rocheuse et la scellèrent pour trois jours. Pendant ce temps, je fus libre dans les Octaves Supérieures, me préparant pour l’Ascension de mon corps physique. Puis, je redescendis et

élevai cette forme. Je l’appelai vers moi et l’absorbai à l’intérieur de mon Saint Je Christique et, consciemment, j’entrai dans le Cœur de ma Présence comme mon Fils l’avait fait avant moi. Dans la tombe, je laissai une rose blanche pour chaque membre de la communauté. C’est pourquoi la rose blanche est si chère à ceux qui prirent part à ce service.

Lorsqu’ils roulèrent la pierre de mon sépulcre, ils trouvèrent que le corps n’y était plus et que le parfum des roses embaumait le lieu. Alors, ils créèrent la sainte fête qui s’appelle aujourd’hui l’Assomption de la Vierge bénie.

Après cela, dans ma pleine Liberté divine, je me réjouis de renouer mes associations avec tous ceux qui m’avaient assistée de l’autre côté : le Seigneur Maitreya, Gabriel et Raphaël, Jésus et Joseph, Anne et Joachim, Elisabeth et Jean, Jean–Baptiste et tous ceux partis avant moi. Mais oui, avec Judas lui aussi !

Alors vint le couronnement de mon humble Je pour mon service. Dans une grande cérémonie mystique, similaire à celle dans laquelle le bien aimé Saint–Germain et la bien aimée Portia se sont engagés durant le mois de mai de cette année, le bien aimé Maître Jésus mit sur ma tête la couronne de Reine du Ciel pour la Dispensation chrétienne. Je devins la Mère du Monde au niveau cosmique. Je le suis restée jusqu’à récemment, quand j’ai transmis à Portia, Déesse de l’Opportunité, cette grande charge pour l’Ere Nouvelle.

Ainsi, bien aimés de mon cœur, je vous offre ce matin la rose blanche de l’amitié en mémoire d’une ascension consciente. Souvenez–vous ! Le jour où, vous aussi, serez étendus à côté de vos vêtements de chair et que vous vous dresserez, libres en Dieu, je vous accueillerai en tant qu’Amie et Mère.

Que les bénédictions de notre Seigneur Jésus et de Dieu dans les Cieux soient toujours sur vous. Bonne journée

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